Coucou !
Alors alors, pourquoi ENCORE un nouveau recueil, me diriez-vous ? Eh bien, il se trouve qu'avec certains membres de la SPPS, à savoir Aeliheart974, IrisJR, Melody05 et Rouge Cendre, nous nous sommes organisé un petit challenge, à savoir : Un texte, écrit à partir d'un thème pendant environ une heure puis posté par la suite. Du coup... J'ouvre ce recueil avec le thème " Nuance ", qui servira surtout d'inspiration ici, sur du Mystwalker. Du fait que ce soit un recueil, l'image n'est pas vraiment là pour illustrer son contenu mais par défaut, et euh... Ouais, il se peut que ce qui va suivre soit un gros charabia. Enfin, à vous de juger.
Bonne lecture !
Genre : Angst/Romance.
Rating : K+
Personnages : Gérard/Mystogan centric, Erza Knightwalker.
Pairing : Mystwalker/Edo-Gerza.
Disclaimer : Les personnages de Fairy Tail ainsi que son univers appartiennent à Hiro Mashima.
— Nuances —
Depuis quand est-ce que notre relation a changé pour parvenir à ça ?
Je ne sais pas ; je me le demande, parfois. À cause de quelques mots, d'un geste, d'un ordre ? Un événement particulier, le simple effet du temps qui passe ? Je n'en ai aucune idée ; tout ce que je sais, tout ce que je peux faire, c'est constater que si, il y a quelque chose qui a changé entre nous.
Je ne sais plus quand est-ce que j'ai commencé à m'en rendre compte. Depuis ce matin là, au détour d'un couloir, ou au lieu de grommeler parce que j'étais encore dans tes pattes, tu t'es contentée de soupirer et de me sourire ? Depuis ce jour où j'ai décidé de suivre mon instinct et de laisser les conseillers parler comme bon leur semblaient ? Je ne sais pas. Je ne sais plus.
Et puis quelle importance, après tout ? Je suis là, tu es là. Au fond, le gouffre qui nous sépare est plus grand encore, à l'aspect infranchissable ; mais le pont invisible qui nous relie commence doucement à apparaître. Et toi, dis, tu le vois ? Est-ce que tu vois ce passage, cette fondation dont nous avons posé les bases, et dont chaque pierre s'assemble à chaque sourire, chaque regard ? Qu'importe les bourrasques et les intempéries ; je sais que nous y arriverons. J'ai envie d'y croire, de me lever chaque matin avec la conviction que j'y arriverai.
Un mur, dis-tu ? Je le briserai. Pour la seule vue de tes yeux, de ton sourire, des couleurs chatoyantes de tes cheveux, j'enlèverai chaque pierre une par une, à mains nues s'il le faut. Est-ce que ça fait de moi un homme désespéré ? Un Roi mauvais, égoïste ? Peut-être. Sûrement. Tout aurait été beaucoup plus simple si ça n'avait pas été moi, si tu n'avais pas été toi, si nous n'étions pas nous et les places que nous occupons ; mais c'est tout de même ce qu'il en est aujourd'hui. C'est comme ça. J'ai eut le malheur, aussi ironique que ça puisse paraître, de grandir dans une famille peuplée de fous qui ne connaissent pas la signification du mot « abandonner » ; je n'abandonnerai pas. Même si tu me le demandes, même si tu me menaces, même si ça me fait du mal. Je n'abandonnerai pas.
Je ne veux pas me lever chaque matin et diriger un pays sans que tu n'y sois. Car oui, sans toi, Edoras me paraîtrait bien terne, si pauvre et sèche, dénuée de toute source d'inspiration et de liberté… Que serait donc ce pays, s'il n'avait pas cette nuance de rouge pour l'illuminer ?
Je crois que je t'envie, quelque part. Est-ce par jalousie que je te regardais tous les matins, entrain de fendre l'air de ta lance à la pointe autrefois ensanglantée, juste avant les réunions et les conseils où tu te rendais avec ennui ? Est-ce parce que déjà, à l'époque, voir l'aisance avec laquelle tu agissais me faisait prendre conscience de toutes ces choses qui m'entravaient, moi qui suis censé être le puissant, moi qui suis le Roi qui possède tous les pouvoirs ? Peut-être ; j'avais mal. Mon cœur avide de liberté et de combats me hurlait de te rejoindre, de te demander comment est-ce que tu faisais ? Il me suppliait de partir, de penser pour moi, d'explorer mille et un recoins inconnus et d'y découvrir tant de merveilles colorées, de compter chaque étoiles et planètes de ce monde et de ne rentrer qu'une fois qu'il sera repu, fatigué de toutes ces nouvelles choses. Je pense que j'y ai songé, parfois, lorsque mon regard las et fatigué se posait sur le ciel aux nuances roses et orangées ; mais je ne pouvais pas. Je ne peux toujours pas.
Parce qu'à chaque fois, comme si tu lisais dans mes pensées, comme si mes désirs étaient tiens, tu rivais sur moi ce regard sec et vif, ces deux sabres de bronze qui se plantaient en travers de mon cœur à jamais enchaîné, me transperçaient avec une précision inégalable, me secouaient et me donnaient l'impression de brûler pour simplement dire, plus efficacement qu'à travers un ordre direct et limpide « Restez ».
« Restez. »
Tu sais, je me demande parfois si tu te sens vraiment libre à mes côtés. Et encore une fois, je t'envie, j'ai envie de te haïr, de te détester ; parce que toi, tu pourrais partir, si tu le désirais vraiment. Tu pourrais t'en aller, vivre pour toi, comme bon te semblerait ; et le plus contradictoire, dans tout ça ? Je t'en voudrai. Alors même que je souhaite plus que tout au monde te voir sourire et vivre épanouie, je t'en voudrai, je te détesterai, te haïrai ; parce que je te veux à mes côtés. Je veux ton sourire, je veux ton regard, tes paroles sèches et glaciales, ton attitude rebelle et indépendante, le rouge qu'il manque au paysage pour qu'il soit parfait. Je te veux toute entière, à un tel point que je me sens me consumer d'un mélange insipide d'amour et de jalousie quand je te vois fleurir parmi tous ces hommes, libre et sauvage, agressive et violente, mais pourtant tellement naïve face à ce qu'ils pourraient penser. Je te sais solitaire, je te sais indépendante ; mais je ne peux pas m'empêcher de vivre dans la crainte qu'un jour, tu prennes un chemin qui soit différent du mien. Je brûle un peu plus à la pensée que le pont que nous construisons sans vraiment le savoir ne tienne pas, que la marrée soit trop forte, et qu'avec elle l'espoir que tu puisses être mienne s'en aille. Je brûle de ne me contenter que d'un sourire ou d'un regard, je me noie dans mon amour de te voir à la fois si proche et si loin de moi.
Le vide qui nous sépare est encore trop grand. Les deux morceaux du pont ne se rejoindront pas avant un moment ; mais j'attends, même si je brûle, même si je souffre un peu trop de cette obsession. J'attends.
Peut-être ais-je trop peur d'agir. Comment réagirais-tu, si tu pouvais ne voir ne serait-ce qu'une étincelle de ce brasier d'amour qui brûle et éclate en un torrent de flammes rougeoyantes à la simple évocation de ton nom ? Quels seront tes mots, face à toutes ces choses dont tu es le centre, la clé, l'épée ?
Je ne sais pas ; tu es encore trop imprévisible, l'autre moitié du pont est encore trop loin. J'aime ta violence, j'aime ton indépendance, j'envie ta liberté ; regarde-moi, souris-moi, fais moi brûler. Déteste-moi si tu le souhaites, crache-moi des insultes et des paroles glaciales à la figure si ça te chante ; du moment que tu es là, je continuerai de me lever chaque matin pour briser et démanteler ce mur, pour relier les deux parties du pont de mon trop-plein d'amour. Fais ce que tu veux ; mais prends le temps de lire dans mon regard, de t'étonner toi aussi en démêlant le sens de cette demande silencieuse, noyée sous les décombres de confusion d'un amour obsessionnel que je suis moi-même incapable de comprendre. Lis en moi, transperce-moi ; mais retiens au moins ça, retiens ce que mes yeux disent pour moi.
« Toi, reste. »
Le conseil commencera d'ici une petite demi-heure ; d'ici-là, je resterai penché sur le rebord de cette fenêtre, un regard rêveur posé sur l'intérieur de la cour où tu évolues en ce moment même. Pourrais-tu imaginer ces rêves où tu apparais, la douce torture que tu m'infliges à chaque sourire, chaque toucher ? Je crois que j'ai rêvé que je t'embrassais ; j'en tremble encore. Existe-t-il saveur plus sucrée que celles de tes lèvres que je me suis imaginée ? L'odeur de ta peau est-elle aussi fruitée que celle que tu avais, lors de ce songe dont la lueur d'un soleil mordoré m'a tiré ?
Je brûle ; parce que ce matin, encore, discrètement, subtilement, tu m'as touché. Rien de ce que j'ai pût imaginer, bien-entendu ; juste un effleurement, attaque subtile que tu m'as infligé en frôlant mon épaule après cette collision, sans réelle violence et dont l'écho m'a pourtant ébranlé avec toute la puissance du monde. Est-ce que tu le fais exprès ? Ce sourire voulait-il dire que tu étais consciente de cette douce torture que tu m'as infligée ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Tu me troubles trop pour que j'y trouve un semblant de réponse.
Alors je brise le mur. Je construis le pont.
Je te regarde ; et je me sens m'embraser d'une passion insatiable. Alors que je sens une douce rêverie s'emparer de mon esprit, des songes inavoués et inassouvis envahir mes sens comme des millions d'aiguilles venues me transpercer, l'objet de mes désirs s'incarne dans le regard de bronze qui se pose vers ma fenêtre, vif et soudain ; je te l'ai dit, tu es trop imprévisible. Complètement imprévisible…
Mais je crois que c'est une chose que j'aime chez toi.
Le soleil se lève encore ; et je te regarde, je te dévore, t'offre ce sourire songeur, simple aperçu de ce mur que je compte briser, de ces deux morceaux de pont que je finirai par relier — parce que je n'abandonnerai pas, je ne baisserai pas les bras.
Alors, presque timidement, une nuance plus douce, presque tendre, amusée, peut-être, se glisse dans les cymbales d'airain de ton regard ; et si tu ne dis rien, si ton sourire reste un peu froid, j'y lis ce qu'il dit, j'y vois ce que tu ne dis pas.
« Continuez. N'abandonnez pas. »
Je ne te lâcherai pas, Erza.
Et voilà. Si vous êtes friand d'Edo-Gerza, je ne puis que vous conseiller les histoires tout bonnement sublimes de Kallen Mason, Lou Celestial et IrisJR, que vous devez sûrement déjà avoir lues. Si ce n'est pas le cas, foncez !
