Comme beaucoup d'entre vous, Mentalist me manque déjà alors, j'ai décidé d'écrire un nouvel OS qui reprend la toute dernière scène et ce qui a pu suivre. Bonne lecture à vous ;)


POV de Lisbon

- You are ?

- I am.

Il souriait comme jamais et son regard n'avait jamais été aussi profond et expressif. Il m'embrassa avec douceur et émotion et m'étreignit de toutes ses forces. Je devinai son sourire dans mon dos.

J'avais appréhendé ce moment, appréhendé sa réaction, imaginé toutes sortes de scénarios, dont celui-ci, mais l'avais repoussé, n'osant trop y croire.

Je profitai de ses bras autour de moi, me délectai de sa chaleur et de son amour. Quelques heures auparavant je n'étais encore que Teresa Lisbon, la fiancée de Patrick Jane, et, à présent, j'étais Teresa Jane, sa femme et la mère de son enfant.

Je me blottis un peu plus contre lui, me sentais à ma place, en sécurité, juste moi-même. Comblée et aimée.

POV de Jane

Teresa ma femme ! Teresa enceinte ! Je n'avais pas voulu y croire en voyant sa main posée sur son ventre, lui avais demandé si elle plaisantait, ayant besoin d'une confirmation. Elle avait souri, une lueur amusée dans le regard. Elle avait réussi à me surprendre une fois de plus, elle restait véritablement un mystère que je ne cernerais jamais totalement, pour mon plus grand plaisir.

Je l'embrassai avec amour, la serrai contre moi, heureux comme je ne l'avais pas été depuis longtemps. Je sentis ses mains se poser délicatement dans mon dos, le caressant amoureusement, alors que je posais mon menton dans le creux de son épaule.

Nul homme ne pouvait être plus comblé aujourd'hui. Je venais d'épouser la femme que j'aimais, une femme exceptionnelle à qui je devais ma renaissance et, ce soir, alors que nous nous étions retirés de la fête, de l'autre côté de l'étang, elle m'offrait le plu beau cadeau qui soit, un enfant, notre enfant.

Je fermai les yeux à cette pensée, bercé par tant de bonheur.

POV de Lisbon

La tête posée contre son cou, je laissai mon regard dériver sur le plan d'eau. La musique de la fête nous parvenait étouffée, ainsi que les rires et les discussions. J'avais l'impression d'être dans un autre monde, dans une bulle protectrice et privilégiée que rien ni personne ne pouvait détruire.

Jane se détacha délicatement de moi, comme voulant faire durer ce moment si plaisant. Il ancra son regard au mien, ce nouveau regard empreint d'une étincelle dont je ne pouvais déjà plus me passer. Il saisit ma main, le sourire toujours aux lèvres, semblait incapable de se lasser de son observation. Pas besoin de mots, comme souvent entre nous, juste ce silence, entrecoupé des bruits de fête, et nos yeux faisant passer tout ce que nous ressentions en cet instant.

- Es-tu heureux ? Lui demandai-je finalement, d'une voix timide.

Bien que je sache déjà la réponse, j'avais besoin de l'entendre, besoin d'être totalement certaine qu'il l'était pleinement.

- Heureux est un euphémisme ! Je n'avais pas remarqué, je ne m'attendais vraiment pas à ça…

Je lâchai un petit rire, fière d'avoir encore pu le surprendre.

- Depuis quand le sais-tu ? S'enquit-il.

- Le jour où Vega est… J'avais dû m'absenter ce matin-là…

A ce souvenir, je sentis mon sourire trembler, tentai de lutter mais Jane étant ce qu'il était, perçut mon trouble et resserra ma main dans la sienne.

- Pas aujourd'hui Teresa. Pas de larmes le plus beau jour de notre vie, s'il te plaît.

- Qui te dit que c'est le plus beau jour de ma vie ? Lançai-je taquine, tentant d'alléger l'atmosphère, essuyant une larme qui avait réussi à couler.

- Attention Madame Jane, vous êtes en train de me piquer mon humour, rétorqua-t-il en se rapprochant de moi.

- Je dirais plutôt que c'est toi qui as une mauvaise influence sur moi, soufflai-je en comblant le vide qui nous séparait, et l'embrassai.

Il butina mes lèvres, je butinai les siennes puis d'un accord silencieux nous nous séparâmes, ma tête trouvant appui sur son épaule, sa main tenant toujours la mienne, nous observâmes la piste de danse.

Je sentis soudain la main de mon mari effleurer ma hanche puis venir se poser sur mon ventre en une caresse hésitante. Je lui jetai un coup d'œil en souriant auquel il répondit, et frôlai du pouce ses phalanges, appréciant le contact de son alliance.

- J'ai eu peur, tu sais, déclarai-je tout en gardant les yeux fixés sur l'onde calme.

- Nous avions des renforts pour l'arrêter, il n'y avait pas de quoi être effrayée.

- Je ne parle pas de Lazarus mais de…

Etant difficile pour moi de trouver les mots adéquats, je posai ma main sur la sienne et le fixai.

Il baissa les yeux sur nos mains et les releva.

- Teresa, je comprends que tu aies pu avoir des craintes à ce sujet, mais elles ne sont pas fondées. Je t'aime Teresa, et j'aime tout autant notre enfant. Si je t'ai demandé en mariage, si je t'ai épousée, c'est parce que je veux avancer et avec toi, seulement avec toi. Enfin, avec vous, ajouta-t-il en accentuant sa pression sur mon ventre.

Il était on ne peut plus sincère, je le lisais dans son regard. Je lui souris tendrement, et repris ma place initiale. Que pouvais-je répondre à cette déclaration ?

- Rassurée ? Murmura-t-il.

- Oui, répondis-je simplement.

Il déposa un baiser dans mes cheveux.

Alors que nos pensées erraient, toujours l'un contre l'autre, quelques notes nous parvinrent, quelques notes familières qui nous firent sourire.

- Je n'ai jamais oublié cette danse, tu sais, commença-t-il. A l'époque déjà, je voulais te rendre heureuse, même si, je le reconnais, j'étais parfois casse-pied, ajouta-t-il en me voyant prête à intervenir.

- Seulement parfois ? Ironisai-je.

- D'accord, neuf fois sur dix. Mais ce soir-là, je voulais ton bonheur, je me souviens de ton sourire et de ton regard quand on a entendu l'air. On aurait dit une enfant face à ses cadeaux un matin de Noël.

- Et tu m'as proposé de danser.

- Et tu as tout d'abord refusé. C'était assez étrange ta façon de me dire non alors que tes yeux brillants disaient oui. Et finalement, tu as accepté.

- Sans doute l'une de mes meilleures danses, chuchotai-je, nostalgique, en me mordant la lèvre.

- J'avais néanmoins raison pour l'instrument, la clarinette. J'aimerais t'entendre en jouer, vous ne pouvez pas me refuser ça, Madame Jane.

Je lâchai un petit grognement qui le fit rire et je ne pus m'empêcher de sourire. Il se détacha soudain de moi et se leva, me tendant la main.

- La femme de ma vie et la mère de notre enfant me ferait-elle l'honneur de m'accorder cette danse ?

Pour toute réponse, je saisis sa main et me blottis dans ses bras, le laissant nous guider. Je souris au souvenir de cette danse. Elle avait beau dater de plusieurs années, elle était ancrée dans ma mémoire. Je m'étais surprise à apprécier cet instant privilégié avec celui que je qualifiais d'insupportable consultant et ne me serais jamais doutée qu'il serait si bon danseur.

« Je t'aime », susurrai-je à son oreille, et posai mon menton dans le creux de son cou. Il me serra plus étroitement, caressant lascivement mon dos.

La chanson se termina mais nous continuions à danser, nous souciant guère du reste du monde.

Aujourd'hui commençait pour nous une danse éternelle, une danse qui rythmerait notre nouvelle vie. Une vie à trois. Ou plus, sait-on jamais.