CHAPITRE I
Il n'avait pas le choix.
C'était au moins la millième fois qu'il se le répétait. Et cela ne changeait rien. La difficulté et l'horreur de ses actions ne diminuaient définitivement pas. Il se haïssait d'agir ainsi. Il haïssait ne pas avoir le choix, ne pas avoir d'autres possibilités. Il haïssait qu'il le force à effacer ce qui le rendait heureux. Modifier les choses, ne pas les laisser aller au bonheur.
Il avait cru sa vie difficile… Il n'avait même pas effleuré la signification du mot 'douleur' avant cet évènement. Bien sûr, perdre des êtres aimés faisait mal, impossible à nier. Mais quelque part, ce n'était rien comparé à maintenant. Quand il avait perdu Sirius par exemple, il s'était senti coupable quelques temps, jusqu'à ce qu'il réalise que c'était Voldemort et Bellatrix Lestrange les meurtriers. L'un avait tendu le piège, l'autre la baguette et Sirius avait périt.
Ça avait été atroce pour lui, il en avait cauchemardé pendant des mois, se réveillant en pleurs, misérable. Mais ce n'était pas sa faute.
Hors maintenant, lui, Harry Potter, devait de ses propres mains, de ses propres mots, réduire à néant son bonheur. Il devait faire en sorte que sa vie amoureuse soit inexistante. Que l'être qui lui avait ravit son cœur, le haïsse à jamais. Une bonne fois pour toute.
Il y avait encore une semaine, tout allait aussi bien que possible. Ses seuls problèmes étaient de vaincre Voldemort, d'empêcher son meilleur ami de s'en prendre à tout bout de champ aux espions de l'Ordre –Severus Snape, Draco Malfoy et Blaise Zabini – de mettre en couple ses deux meilleurs amis, de s'entrainer et de vivre son amour secrètement pour l'instant.
Mais il y a cinq jours, tout avait basculé une première fois.
Albus Dumbledore l'avait convoqué, et naturellement il avait pensé que le Directeur lui parlerai de la guerre. Cependant ce fut tout à fait différent. Il lui avait parlé de son entrainement du jour.
« Harry, aujourd'hui, ton entrainement sera différent. Tu feras face à Remus, Severus, Tonks, Draco, Blaise, Hermione et Ron. »
« Pardon ? Mais je… »
« Tu n'as jamais eut autant d'adversaire à la fois je sais. J'ai organisé cette rencontre, car un évènement très spécial doit arriver aujourd'hui. »
« Quel est-il ? »
« J'ai ordonné à Severus de ne pas utiliser la legilimencie sur toi aujourd'hui. Car il nous empêchera d'agir comme il faut. Tu combattras naturellement un certain temps. Mais à un moment donné, prit dans l'action, six sorts se dirigerons sur toi en même temps. Et un septième – lancé par Severus – sera un protego pour te protéger. Tu dois absolument briser ou repoussé le bouclier et te faire percuter par les autres sorts. »
« Quoi ? Mais ça va pas ! Je suis censé devenir plus fort ! Pas l'inverse ! »
« Cette combinaison de sortilège Harry, aura un effet étonnant. Dans cette lettre que je vais te confier, je t'explique ce que tu dois savoir. Garde la sur toi et ne l'ouvre qu'une fois que tu auras reprit tes esprits. C'est très important Harry. Plus encore que la guerre. Tu dois absolument subir ces sorts. »
« Je ne serais pas blesser ? Ou pire ? »
« Secouer oui, mais en pleine forme sinon. Je te le promets. Maintenant va, je compte sur toi. »
Et il était parti. La lettre dans sa poche semblait brûlante comme pour attirer son attention. Il dû prendre sur lui pour ne pas la lire immédiatement. Puis il avait prit la direction de la salle d'entrainement de Square Grimmauld, hésitant. Il ne savait toujours pas ce qu'il allait faire quand le combat commença. C'était long, exténuant et il commençait à se dire que Dumbledore s'était trompé, quand la scène que le vieil homme lui avait décrite se déroula. Au même moment, il prit sa décision et repoussa brutalement le sort de protection. Au moment de l'impact des sorts sur lui, il entendit des cris horrifiés et il se demanda encore combien de temps il se pliera aux idées loufoques de son mentor.
Lorsqu'il reprit connaissance, il était toujours dans la même pièce, mais seul et dans le noir. Il lança un rapide lumos et sortit la lettre.
Harry,
Tu es maintenant dans le passé. Du temps de la sixième année de tes parents. Pour la prochaine heure, tu es en sécurité. Mais cela ne durera pas.
A cette époque, la famille Black vit encore à Square Grimmauld. Je t'ai mit dans l'enveloppe, ta cape d'invisibilité, ta carte et ton balais que j'ai réduit. Tu devras fuir ainsi et me rejoindre à Hogwarts.
Severus t'a normalement avoué qu'il t'aimait depuis très longtemps, sans entrer dans les détails. En réalité, il t'aime depuis ses seize ans. Dans son passé, un nouveau professeur de DCFM est apparut. Et il a été le seul à être bon avec lui. Si bien, qu'il en est tombé amoureux.
Il a découvert dans ce temps là, que son professeur était une personne du futur qui cherchait un moyen de rentrer à son époque. Il n'a jamais su qui il était, jusqu'à ta propre cinquième année. Là où il a observé des similitudes troublantes entre l'amour de sa vie et toi. Il a finit par comprendre, et m'en a parlé. Je lui ai avoué qu'effectivement c'était bien toi.
C'est à ce moment-là, qu'il t'a laissé voir derrière son masque et que tu es tombé amoureux de lui. Je sais que votre histoire est jeune, très jeune. Cela ne doit faire que deux ou trois mois que vous vous êtes avoué vos sentiments.
Le Temps est étrange. Tu l'aimes parce qu'il t'aimait, et il t'aime parce que dans son passé tu l'aimais.
Quoiqu'il en soit, tu vas devoir enseigner pendant un an à feu tes parents, à feu ton parrain et aux jeunes gens qui seront plus tard tes ennemis et causeront beaucoup de mal. Tu vas devoir prendre sur toi pour ne rien révéler. Je ne peux pas t'empêcher d'être partial, mais tu ne dois pas modifier le passé. Demande à mon ancien moi – si tu doutes d'y arriver – de te mettre sous un sort de fidelitas. Tu ne pourras ainsi, rien révéler du futur.
Je te fais confiance, maintenant part pour Hogwarts. Je serais dans mon bureau.
Bon courage, Harry.
Albus Dumbledore
Le jeune homme avait pâlit quand il avait comprit ce qu'était le fameux 'évènement'. Puis verdit en apprenant que les Black vivaient encore ici. Rougit quand il apprit que Dumbledore savait pour sa relation avec Severus. Prit un teint grisâtre en découvrant qu'il devait enseigner à ses parents avant de redevenir rouge – de colère cette fois – en réalisant qu'il allait devoir être polis envers Lucius Malfoy, Bellatrix Lestrange et les autres Mangemorts.
Ça vie était injuste et pourrie.
Avec un soupir, il suivit les instructions de son mentor et se dirigea dans l'air frais de la nuit vers la plus grande école de Sorcellerie d'Angleterre.
