Le jour où un vieillard frapadingue a débarqué chez moi pour m'annoncer des trucs débiles et totalement invraisemblable.

Tiens ? Du courrier. C'était plutôt rare. Et en plus, ce n'était pas des factures ! Oh ! Y a marqué un truc bizarre sur l'enveloppe. Poudl…

-PAPA ! C'est qui « Poudlard» ?

J'entendis un truc tomber par terre.

BLANG !

Le truc n'a visiblement pas survécu, paix à son âme, pour peu que les objets en aient une. Des pas résonnèrent dans la pièce au-dessus.

-Papa ! Ne cours pas des les escali…

BADABOUM !

Je rejoignis l'escalier avec un air fataliste et m'arrêtai au-dessus de mon père écrasé par terre. Mon père qui aurait aussi bien pu être mon grand frère. Ou mon petit si on considère l'âge mental de l'homme de 30 ans étalé à mes pieds.

-Papa, on avait dit que tu arrêtais de courir dans les escaliers. Tu n'y survivras pas. Et la maison encore moins. Et bon anniversaire. Tu es maintenant un vieil homme de trente ans.

-Non ! On avait juré qu'on ne fêterait pas la trentaine. J'ai l'impression d'être trop vieux !

-Monsieur Edward Veda, je vous signale que la plupart des gens de 30 ans ne vivent pas seul avec leur fille de 12 ans après s'être fait plaquer par leur petite amie.

Si vous êtes un peu intelligent, vous avez fait le calcul 30-12=18. Quand je suis née, mon imbécile de père avait 18 ans. Je suis en quelques sortes sa petite erreur personnelle.

Mon très cher géniteur leva vers moi des yeux tous mouillés et poussa un petit gémissement. Il se releva et remit en place la rampe de l'escalier qui n'avait pas survécue. Il faut dire qu'il n'y a rien qui tienne particulièrement dans cette maison. Mais, bon, on fait avec ce qu'on a.

-Au fait, pourquoi tu m'as appelé ?

-Tu connais quelqu'un qui s'appelle « Poudlard » ?

Le visage déjà pâle de mon père blêmit encore plus, accentuant le vert émeraude de ses yeux, les mêmes que les miens. De toute ma courte existence, c'est la première fois que je le voyais aussi inquiet. Inquiet tout court d'ailleurs. Il était plutôt du genre insouciant bien qu'il arrivait toujours à se sortir des situations foireuses dans lesquelles il tombait. Je n'ai jamais compris comment d'ailleurs.

-Ellorâ ! On déménage !

-De quooooiii ? Mais on a emménagé il y a deux semaines !

-Vas préparer tes affaires.

DRINGGGGglougloupchhh !

Tiens, il me semble que la sonnette a rendu l'âme.

-Entrez ! gueulai-je aimablement.

***Gros blanc***

Mince, je crois que je lui ai fait peur. Ah ? En fait non. Un vieux bonhomme, qui m'évoquait vaguement un père Noël ayant troqué son costume rouge contre une robe bleue à paillette, poussa la porte pour entrer. La porte n'apprécia apparemment pas et fit part de son mécontentement en s'écroulant sur la tête du vieux barbu. Mon père saisit la rampe qu'il avait cassée en s'écrasant dans les escaliers, visiblement décidé à terminer le travail déjà bien commencé de la porte.

J'observai la scène avec intérêt, mon père est habituellement pacifiste, sauf quand je suis menacée. Bien que je puisse très bien me débrouiller toute seule comme je l'ai prouvé à certaines personnes convoitant le contenu de mes poches et autres.

Le vieillard se releva, un grand sourire plaqué sur le visage. Il est pas bien ce mec, la porte a dû lui détruire la cervelle.

-Bonjours Edward ! s'exclama-t-il joyeusement.

A ma grande fierté, mon père abatit la rampe sur le père Noël. Qui ne réagit pas. C'est fou ce qu'ils sont tenaces, les vieux.

-Voyons, Edward, c'est comme ça qu'on accueille son ancien directeur ?

Je me rapprochai, histoire d'essayer de comprendre la situation.

-C'est ta fille ! s'exclama le vieux, ravi. Elle est magnifique !

Hé ! Ho ! Chasse gardée, on ne m'approche pas. Je plissai les yeux en écartant mes mêches pour détailler le fou qui venait d'envahir la maison.

-Bonjour jeune demoiselle ! continua le dingue sans faire attention aux regards meurtriers que lui jetait mon pauvre papa. Je m'appelle Albus Dumbledore, directeur de Poudlard.

Ah, c'est donc ça. Je vais peut-être avoir des explications.

-C'est quoi Poudlard ?

-Tu pourrais d'abord te présenter. m'enjoignit Dumbledore.

-Ellorâ Veda. Fille, 12ans, aime le thé et déteste le rose. Et les vieux aux lunettes ridicules.

Mon père me regarda fièrement et le vieux sembla hésiter entre rire et se vexer.

-Edward. reprit-il avec sérieux (non mais c'est quoi cette façon d'appeler mon père par son prénom ? Ils n'ont pas gardé les cochons ensemble, si ?). Pourquoi n'as-tu pas répondu à ma précédente lettre ?

-Ma fille n'ira pas à Poudlard. Répliqua fermement mon père.

-C'est quoi Poudlard ? répétai-je, commençant vaguement à m'énerver.

Calme-toi, calme-toi. La maison est suffisamment en mauvaise état, pas la peine de la désintégrer, elle n'y est pour rien.

-Une école de sorciers. Répondit Dumbledore en souriant. Dont tu vas bientôt faire partie.

Une école de sorciers ? Comment ça une école de sorciers ? Je suis pas une sorcière moi ! Allo ? L'hôpital psychiatrique ? Le père noël vient de débarquer chez nous et il a l'air gravement atteint. Non, si je dis ça c'est moi qu'ils vont embarquer.

-Papa ? C'est quoi cette histoire ?

Mon père me fit signe de me taire et fusilla le vieux du regard.

-Dumbledore, ce n'est pas possible, je vous ai déjà expliqué.

-Je sais bien Edward mais ce n'est pas moi qui décide, tu le sais. Et laisser une enfant de votre race en liberté dans la nature n'est pas prudent.

-Parce que la lâcher dans une école est peut-être plus raisonnable ?

Pourquoi ils parlent de moi comme si j'étais l'ennemie publique n°1 (très bon film au passage, pas très imaginatif mais… je m'égare). Je suis un exemple de douceur et de … non, c'est pas vrai. Je suis une brute. Mais pas à ce point là.

-Elle sera surveillée.

-Mais elle a déjà ses premières dents ! protesta mon père.

Hein ? Qu'est ce que mes dents viennent faire dans cette histoire ?

- Calme-toi Edward. Ta scolarité c'est bien passée. Je ne vois pas où est le problème.

-Très bien passée ? s'étrangla mon pauvre père qui risquait de faire une crise cardiaque avant la fin de la conversation. J'ai failli tuer mon colocataire !

-Juste un petit accident sans importance.

Tiens, le casier judiciaire de mon petit papa n'est pas vierge apparemment, je ne m'y attendais pas, mon père est plutôt quelqu'un de calme. Si jamais il tuait quelqu'un se serait par pur accident.

-Je suis sûr que votre fille se contrôlera. Reprit le vieux barbu en souriant bêtement. De plus nous avons en se moment un « autre cas » en troisième année.

-Quoi ? Un autre vampire ?

Ah ! C'est donc pour ça qu'ils parlaient de mes dents, je comprends mieux.

-Non, c'est un lycanthrope. Tu veux emmener ta fille au chemin de traverse ou tu préfère que je m'en charge ?

-Je l'emmène. Maintenant Directeur, avec tout le respect que je vous dois, je vous demande de sortir d'ici.