Genre : humour, romance

Ship : houlà …

Résumé : Et si tous s'étaient rencontrés au lycée ? Affres et douleurs de l'adolescence, questionnements tendancieux, hormones en ébullition et multiples découvertes … Le temps des premières fois et des problèmes adolescents.

Voici mon autre fic que j'ai eu plaisir à écrire ! Sachez qu'elle est finie (donc pas de craintes à avoir sur un non postage de suites) et qu'elle est longue (plus de 60 chapitres) ^^.

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1. La rentrée

Il faisait froid en cette matinée de Septembre. Au St Jones College de Washington, l'effervescence était palpable : des milliers de lycéens grouillaient telles des fourmis ; le jour de la rentrée était LE jour a ne pas rater. Pour les petits nouveaux comme pour les plus populaires depuis le début de leur entrée au lycée, le premier jour de cours décidait de tout le reste de l'année à venir : le moindre faux pas ferait naitre alors les pires brimades, donnant parfois naissance à des surnoms ridicules le suivant jusqu'à la fin de l'année.

La première impression … elle était si importante que savoir dans quelle classe on est ou avec quels profs n'était que secondaire. Les adolescents étaient, entre eux, leurs pires ennemis : ils se jaugeaient, scrutaient le moindre de leurs gestes … écoutaient les moindres paroles. Tout était prétexte à se faire descendre : allure louche, fringues ayant le malheur d'avoir une tâche ou un trou, des couleurs qui jurent, ou encore datant de l'année dernière, des amis has been ou alors un loisir ringard comme la chorale, le club d'échecs ou encore la fanfare de l'école … tout pouvait porter à injures ou remontrances des plus rigolotes aux plus méchantes.

Le lycée était un monde cruel où le social était mis à rude épreuve : c'est ici que se forgeait une réputation, une carrière et un avenir : les plus populaires étaient assurés d'avoir une année scolaire idyllique avec, à la clé, le droit assuré d'avoir sa couronne au bal de fin d'année, l'évènement le plus important de la vie d'un ado. Ils avaient le vent en poupe : beaux, riches, sportifs, intelligents … Tout leurs souriait !

Ne dérogeant pas à la règle de « l'échange équivalent », à l'opposé des populaires, ce trouvait les ringards, les boulets et autres loosers. Ceux qui, depuis leur entrée au collège n'avaient pas réussi à se défaire de l'image de débiles qu'ils s'étaient collés en portant un cartable au lieu d'un sac, des lunettes au lieu de lentilles, un pull au dessus de la chemise à carreaux au lieu d'un jean délavé et d'un T-shirt signé « Dogtown ». Ceux qui s'étaient retrouvés avec du PQ collé à la chaussure, ceux qui avaient loupé une marche et s'étaient rétamés devant tout le monde, ceux qui étaient tombés à la cantine le nez dans la purée, ceux qui portaient un appareil dentaire, ceux qui étaient trop intelligents pour faire parti de l'équipe de foot et pas assez baraqués pour entrer chez les caïds !

Oui, le lycée regorgeait de personnalités hautes en couleur et était, sous ses allures de capharnaüm adolescent, un microcosme social où des stratifications s'imposaient : tout d'abord les rois et reines du lycée c'est-à-dire l'équipe de foot US où s'entreposait une armée de testostérones et de muscles outrageusement gonflés par entrainements intensifs ; puis, il y avait les cheerleaders : véritables groupies des joueurs de foot, et accessoirement pseudo top modèles pré-pubères, se trémoussant avec juste-au-corps moulant et minijupes colorées, épelant parfaitement l'alphabet tout en jouant de coups de bassins et de tours de bras dans ce qu'elles aimaient à appeler une « chorégraphie artistique et hautement recherchée ».

La règle lycéenne par excellence mais implicite, voulait que le capitaine de foot, donc l'ado le plus populaire du lycée, et la capitaine des cheerleaders, la fille la plus en vogue, finissent ensemble et deviennent, a fortiori, roi et reine du bal de fin d'année … Bien sur, il existait des exceptions mais la plupart du temps c'est ce qui était « bien vu et convenable » qui l'emportait sur le reste. Ainsi, l'apparence et le statut social régnaient en maitres dans cet univers où finalement les études passaient au second plan.

L'apogée de cette cavalcade hormonale se déroulait lors de la dernière année au lycée, ce que nous appelons la Terminale et qui était sanctionnée à la fin par des examens menant à un diplôme … diplôme remis lors d'une cérémonie officielle où, là encore, l'apparence primait : toge aux couleurs de l'école, chacun essayait lors de cette cérémonie de se distinguer par un geste « cool », un pas de danse « classe » ou encore, pour les plus tordus d'entre eux, venir sans rien sous leur toge …

C'est lors de cette dernière année que se jouait la vie d'un lycéen : celui-ci voulant, avant son entrée en fac, perdre ce que ses parents avaient eu tant de mal à lui faire conserver depuis sa puberté : son pucelage ! Et même si, pour certains, cette étape était déjà passée, notamment pour les populaires, d'autres peinaient à faire d'eux des « hommes » prêts pour l'aventure universitaire. Quand aux filles, chacune voyait la confrontation avec le monde adulte d'une manière différente : certaines voulaient quitter plus que tout ce monde lycéen- gamins puérils, pour enfin rencontrer des hommes des vrais ! D'autres en revanche, préféraient voir venir et se plonger dans une dernière ligne droite studieuse, leurs hormones ne les titillant pas plus que ça.

Voilà ce qu'était le lycéen … voilà ce qu'allaient affronter une bande d'ados tous plus différents les uns que les autres mais qui, au détour d'un couloir, lors d'un cours de math, de sport ou d'histoire, se croiseraient sans peut-être jamais se voir. Car si la reconnaissance était l'apanage d'un petit nombre d'élèves, le reste se murait dans l'ombre et l'invisibilité de la masse : certains rêvaient d'en sortir, tandis que d'autres y évoluaient avec aucune envie d'en sortir.

Oui, en ce frileux jour de septembre, le St Jones College accueillait une nouvelle rafle d'ados en chaleur, d'ados studieux, d'ados sportifs, d'ados ordinaires. En ce jour de septembre, plusieurs d'entre eux allaient de rencontrer, faire connaissance, se lier d'amitié ou se détester.

Comme dans tous les lycées, comme avec tous les adolescents.

Une nouvelle rentrée commençait.