Voilà une nouvelle histoire qui commence, alors que je n'ai pas encore fini la précédente. J'ai la fin en tête, mais la flemme de la mettre sur papier (enfin, ordi...). Qui sait, un jour peut-être, si je trouve la motivation. Donc voilà ma nouvelle histoire.
Disclaimer: Bien évidemment, il s'agit de l'univers de J. avec certains de ses personnages, bien qu'un certain nombre soient à moi. Il faut également savoir que si certains sortent totalement de mon imagination, d'autres sont des réadaptations de personnages d'un forum rpg traitant d'Harry Potter. Voilà, c'est tout.
Temporel: Un bon moment après la chute de Voldemort, aucune date n'est précisé pour la simple et bonne raison que ça ne changerait rien. A vous de voir quand vous le placez.
Rating: Par précaution je le mets en PG-13, mais très sérieusement c'est uniquement car il est très probable que cette fic tourne autour d'une relation homosexuel entre les deux personnages principaux (Juliet et Karin). Aussi, les homophobes sont priés de partir.
Voilà, c'est à peu près tout ce que j'ai à dire. Normalement je vous mettrais probablement un chapitre par semaine. Je vous laisse donc découvrir le premier chapitre.
Après Tout
Chapitre 1
Je m'affalais avec un bruit sourd sue le confortable matelas de mon lit, plongeant ma tête dans l'oreiller. Moi, Juliet Ashford, venais de passer la pire journée de ma vie. Et c'était la tête dans mes draps que j'étouffais ma rage. Tapant du poing sur mon pauvre lit bleu, j'essayais d'évacuer la colère qui bouillonais en moi. Qu'est-ce qui m'énervait autant? Pour le moment, tout. Mais la cause principale était ma soeur, enfin, plutôt ma mère qui ne jurait que par elle. Tout le temps, à longueur de journée, elle me répétait "Marisa a fait ci, ce serait si bien que tu sois comme Marisa, je suis si fière de Marisa...". Et aujourd'hui, cela avait été encore pire que d'habitude car elle nous rendait une de ses très rares visites qui comblait de joie ma mère. En effet, miss perfection avait un travail très prenant et donc elle ne venait pas très souvent nous voir, ce qui ne l'empêchait pas d'être très présente dans nos vies à force d'entendre parler d'elle à longueur de temps.
-Mar... Juliet, ta soeur est arrivée!
La voix de ma mère avait retentie dans l'escalier. Je retire, ma journée serait sans doute encore pire dans quelques instants... Comme vous pouvez le constater, ma mère avait la mauvaise manie de m'appeler par le prénom de ma soeur. Cela avait le don de m'énerver et je faillis ne pas répondre à ma génitrise lorsqu'au dernier moment je sortais la tête de mon oreiller pour lui répondre.
-J'arrive maman!
Je replongeais aussitôt ma tête dans le confortable et accueillant oreiller en grognant avant de me lever assez brusquement. Je devais avoir une tête horrible, aussi je m'avança jusqu'au miroir de plein pied situé dans un coin de la pièce et avisais rapidement mon aspect général.
Pas très grande - bon d'accord, je mesure un mètre soixante-sept, ce qui est pas trop mal, mais quand on voit la taille de mannequin de ma soeur -, j'étais plutôt maigrichonne et sans vraies formes avantageuses. Mes cheveux mi-longs, d'un blond se rapprochant de la paille, tombaient sur mes épaules en ondulant et encadraient mon visage qui n'était pas assez gracieux à mon goût. Je n'avais pourtant pas de problème de peau, ni de sourcils brouissailleux, ni un air pincé, j'étais juste quelconque avec mes yeux gris et inexpressifs, mon nez droit et ma bouche qui restait désespérément fermée et ne semblait pas vouloir dessiner un sourire. Donc, pas de caractéristiques particulières si ce n'est que j'étais actuellement très mal coiffée et habillée un peu n'importe comment -jean et simple t-shirt, ce qui m'allait très bien mais n'était pas au goût de ma mère qui trouvait cela vulgaire. Après m'être rendue à peu près présentable, me recoiffant rapidement, je quittais ma chambre pour prendre la direction pour prendre la direction de la cage au lion, le salon. Je dévallais donc l'escalier rapidement bien que j'aurais préféré remonter encore plus vite et j'arrivais dans l'entrée. Je ne m'attardais pas trop, ne faisant guère attention au porte-manteau qui remuait dans un coin ni au meuble à chaussure où étaient disposés des objets divers et sans intérêt.
Je gagnais enfin le salon, me stoppant dans l'encadrement de la porte. Il s'agissait d'une pièce spacieuse et lumineuse organisée en demi-cercle autour de la cheminée qui se trouvait dans un coin, entourée par des fenêtre. Il y avait également, un peu à l'écart, un coin que je m'étais aménagé, avec un fauteuil rembouré où j'adorais me lover pour lire un livre. La pièce était ouverte à droite, permettant ainsi d'accéder à la cuisine. Ma mère et ma soeur étaient assises dans le canapé en face de la cheminée, parlant avec animation. M'avançant vers elles, Marisa fut la première à me remarquer et son sourire s'agrandit en me voyant.
-Juliet! Je suis contente de te voir!
Elle se leva et me pris dans ses bras. Crispée, je ne lui rendait pas son accolade et elle me prit par les épaules, m'examinant de haut en bas. Moi-même je la regardais et je constatais qu'elle n'avait pas vraiment changée. Me dépassant d'au moins cinq bons centimètres, elle avait une silhouette magnifique et son visage, doux reflétait un caractère agréable et flexible, sans pour autant être manipulable. Elle avait de longs cheveux châtains, brillants et lisses. Ses yeux bleus étaient magnifiques et reflétaient sa joie et tout autres bons sentiments dégoulinant. En fait, elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à ma mère, avec l'air sévère et les rides en moins.
-Je vois que tu n'as plus beaucoup grandie depuis la dernière fois.
-Toi non plus tu n'as pas changé... Je te croyais aux Etats-Unis, qu'est-ce que tu fais là?
-Tu as mis du temps à descendre Juliet, et tu pourrais être plus gentille avec ta soeur!
Je levais les yeux au ciel et reportais mon attention sur ma soeur.
-Oui maman... Bon, alors?
-C'est une longue histoire, installe-toi, je vais te raconter en même temps qu'à maman!
Je m'installais rapidement dans un des fauteils installé près du canapé pour l'écouter, curieuse de savoir ce qui avait bien pu la faire revenir. Elle travaillait normalement pour le ministère en tant que secrétaire de monsieur le ministre de la magie et avait donc accompagnée celui-ci pour son voyage aux Etats-Unis pour je ne sais plus trop quoi. Il était donc étrange qu'elle soit ici alors que le voyage aurait dû se prolonger jusqu'au premier septembre.
-Normalement, je ne suis censée en parler à personne, mais comme cela te concerne en partie Juliet et que je sais que je peux te faire confiance. Alors que j'accompagnais Monsieur le ministre pour aller rencontrer celui des Etats-Unis, tu sais le...
-Bon, tu peux passer les détails?
-Allons, ne sois pas si pressée! Oui, donc je disais que le ministre de la magie américain a eu la brillante idée de proposer à notre cher ministre anglais d'organiser cette année le Tournoi des Trois Sorciers! Et il a accepté, donc ne pouvant pas rentrer dans l'immédiat, il m'a demandé d'aller m'en occuper et me voilà.
Je restais sans voix, fixant ma soeur. Heureusement que je n'avais pas la bouche ouverte, autrement on aurait dit que j'étais un poisson sortie hors de l'eau et qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Je la fixais donc silencieusement, les yeux écarquillés. Ma soeur avait un grand sourire tandis que ma mère semblait avoir légèrement pâlie (difficile de savoir sous la couche de maquillage). D'ailleurs ce fut elle qui repris la parole en première.
-Voyons, ce n'est pas possible... La dernière fois il y a eu un mort!
C'était mon tour de pâlir. J'en avais déjà entendu parler en cours d'histoire de la magie. Lors de la quatrième année de Survivant, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom à tenté de le tuer et l'autre champion de Poudlard, Cedric Diggory s'est fait abattre par un de ses partisans en prenant le portauloin avec Harry Potter sans savoir de quoi il s'agissait. Cela s'était passé environ une trentaine d'années en arrière, ma mère était alors en première année à la célèbre école de sorcellerie, et depuis il n'y avait plus eu de tournoi. Ma soeur eu un rire léger avant de répondre à ma mère.
-Ne t'en fais pas, cette fois tout se passera bien puisque c'est moi qui vais tout assurer. D'ailleurs les autres écoles ont déjà approuvés et il a été décidé pour renouer avec la tradition que le tournoi se déroulerait à Poudlard, tout comme le tout premier qui a été organisé voilà bien longtemps maintenant.
Elle nous expliqua ensuite avec quel brio elle avait réussit à tout organisé en moins d'une semaine, suite à quoi elle nous énonça les règles, la limite d'âge et tout le blabla. Elles parlèrent encore longtemps, oubliant presque ma présence lorsque ma soeur dégna me parler à nouveau. Je relevais la tête et la regardais, n'ayant pas entendu sa question.
-Tu entres bien en sixième année, répéta-t-elle.
-Oui, c'est ça...
-Quelle maison déjà?
Parfois, je me demandais si elle me connaissait vraiment, quoique je connaissais la réponse. Non.
-Serdaigle, tu te souviens?
Et oui, j'étais une bleu et bronze. C'est à dire souvent le nez fourré dans les livres, avec d'excellentes note mais restant tout de même plutôt effacée. J'étais fière d'être l'une des leurs même si ce n'était pas de cette maison dont on se préoccupait vraiment, car comme vous le savez c'était plutôt la célèbre mésentente Serpentard-Gryffondor qui attirait toute l'attention, aussi bien des élèves que des professeurs, et cela me permettait de préserver ma tranquillité, bien qu'à vrai dire il paraîtrait que leurs relations soient plus cordiales qu'à l'époque où Harry Potter et Draco Malefoy vivaient au château. Que j'ai atterie dans la maison de Rowena avait dans un premier temps semblé étrange à ma famille car la plupart des nôtres étaient des Gryffondor nés, mais pas moi, j'étais un peu l'eception confirmant la règle (bon, j'avais bien une tant qui avait été chez les Poufsouffle mais elle était un peu ecentrique maintenant et perdait la tête). De toute façon, je n'appréciait pas vraiment les rouges et ors, qui à mon goût troublaient trop la pai du château, à toujours vouloir faire les malin.
-Ah oui... Dans ce cas on se verra à Poudlard. Bon, je vais y aller, j'ai encore tout un tas de chose à faire.
-Ooh, tu t'en va déjà? demanda ma mère d'une voix mielleuse à en vomir, je me demandais même si elle ne faisait pas exprès de l'emprunter.
Je repartais dans mes pensées le temps des adieux plein de tristesse pour ma génitrice qui avait généralement beaucoup moins de mal à se séparer de moi lors de mon départ à Poudlard... Marisa allait franchir la porte lorsqu'elle se retourna vers moi en souriant et me lança un regard qui se voulait complice mais qui ne me fit ni chaud ni froid.
-J'ai oublié de préciser... Il y aura peut-être un bal à Noël... Mais ça normalement ils vous le préciseront dans la lettre de fournitures. Bon, à bientôt.
Un bal? Comment ça un bal?! Non, pitié, tout sauf ça. Que voulaient-ils dans ce collège, ma mort? Déjà que les filles de mon dortoir étaient parfois difficilement supportable à toujours parler garçon et vêtement en temps normal, alors si en plus il y avait un bal... Et puis toutes ces fanfreluches partout... Tout ça était d'une miévrerie affligeante. Je n'aurais plus qu'à m'exiler difinitivement à la bibliothèque, j'étais persuadée que Mme. Pince adorerais me garder à l'abri grâce à ses livres. Enfin, j'espèrais... Une fois la porte fermée, ma mère m'annonça que le dîner serait servie dans une heure et que, bien évidemment, je me devais d'arriver à l'heure, à la seconde près. J'acquiesçais et remontais dans ma chambre. Je crois que de nombreuses journées encore bien pire allaient m'attendre.
Deux jours plus tard, nous recevions la lettre de Poudlard. Ma mère après l'avoir ouverte et gardé la liste de fournitures me la passa pour que je puisse la lire. J'avais déjà reçu durant mes vacances mes résultats pour les BUSE, où j'avais eu d'excellentes notes dans mes matières favorites et des résultats correctes dans les autres. J'avais eu en même temps un formulaire pour choisir les matières que j'allais poursuivre en sixième année. La lettre en main, je m'allongeais sur mon lit pour la lire.
Chère Miss Ashton,
Nous tenons tout d'abord à vous féliciter pour vos résultats plus que satisfaisant obtenus à vos BUSE. Suite à votre inscription en sixième année, nous vous envoyons ce courrier où vous trouverez jointe une liste de fournitures ainsi que l'habituel réglement. Les cours reprendrons comme d'habitude le deux septembre et pour gagner Poudlard vous pourrez prendre le train le premier à onze heure du matin sur le quai 9 3/4.
Durant cette année se déroulera le Tournoi des Trois Sorcier et à cette occasion, un bal sera organisé à Noël où tous les élèves à partir de la quatrième année seront autorisés à se rendre. Néanmoins une tenue appropriée sera demandée et par conséquent il vous est conseillé d'acheter une robe convenable pour l'événement avant votre départ bien que si vous le souhaitez vous pourrez la recevoir par hibou avant l'événement.
Nous vous souhaitons donc une bonne fin de vacance en espérant vous retrouver en pleine forme à Poudlard.
Minerva MacGonagall, Directrice de Poudlard.
Je soupirais tout en reposant la lettre sur ma table de chevet. Cette après-midi ma mère allait m'emmener sur le Chemin de Traverse où en plus de devoir acheter les affaires habituelles, il allait falloir m'acheter une robe pour le bal. Personnellement j'aurais aimé ne pas avoir à aller à se bal mais jamais ma mère n'accepterais. Je détestais vraiment porter une robe... Mais je n'allais pas avoir le choix malheureusement. Quelle plaie, moi qui avait espéré pouvoir passer une année tranquille, c'était raté, pas avec le tournoi qui arrivait et ce maudit bal. Je finis par abandonner l'idée de réfléchir à ce sujet et je pris le livre que je lisais en ce moment sur ma table de chevet pour passer le temps et attendre cet horrible après-midi.
Quelques heures plus tard et un repas avalé rapidement, je me retrouvais dans les rues de Londres, enfin, plus précisément sur le Chemin de Traverse. La rue était bondé et de nombreux sorciers s'y pressaient, que ce soit pour rejoindre une boutique ou bien leur lieu de travail, ou encore d'aller à un rendez-vous. Il y avait également des élèves de Poudlard venus pour acheter leurs livres, voir pour les nouveaux étudiants leurs baguettes. Ma mère et moi nous parcourions rapidement la rue, commençant tout d'abord par nous rendre chez Fleury&Bott pour m'acheter mes livres. Il y avait tellement de monde dans le magasin qu'il était difficile d'y circuler et nous devions jouer des coudes si nous ne voulions pas nous faire écraser par les gens. Il faisait une chaleur à mourir et on pouvait sentir l'odeur des parfums se mêlangeant à celui de la transpiration, bref, c'était ignoble. C'est donc après avoir bien bataillé pour pouvoir se saisir de mes manuels et les payer que ma mère et moi quittions enfin l'établissement. Mais malheureusement, la bataille acharnée n'était pas terminée.
-Bon, maintenant il va falloir trouver les ingrédients pour les cours de potion. Alors, voyons la liste...
Ainsi nous nous dirigions vers le magasin fournissant la plupart des élèves de Poudlard en matière magique, on pouvait y trouver à peu près de tout. Arrivé là-bas, le vendeur, un homme plutôt grand habillé de couleurs assez sombre avec des cheveux poive-sel et un bouc, nous fournit ce dont nous avions besoin, puis il s'arrêta un instant apparemment à la recherche d'un ingrédient et l'air très embarassé.
-Et bien... J'étais pourtant persuadé d'en avoir encore... Bon, je suis désolé de vous dire ça mais nous n'avons plus de feuille de Filet du Diable...
-Mais ils indiquent que c'est un ingrédient impératif d'avoir... Quand pensez-vous pouvoir en fournir à nouveau?
-Je suis désolé de vous le dire mais rares sont nos fournisseurs pour cette plante et par conséquent, je n'en aurais pas avant au moins six mois... Néanmoins je connais une boutique qui pourrait vous en fournir. A condition que vous rendre sur le chemin de Travers ne vous fasse pas peur...
Je regardais le vendeur un instant. Après hésitation, ma mère pris l'adresse que lui tendit l'homme et nous partîmes de la boutique. Personnellement, l'idée d'aller là-bas ne me rassurait pas vraiment, mais connaissant ma mère, elle ne m'aurait sans doute jamais écouté malgré la meilleure argumentation du monde. Par conséquent, j'étais forcée de la suivre en portant mes quelques nouveaux livres. Sous le regard étonné de quelques personnes qui regardaient dans la rue de façon attentive, nous prenions la rue adjacente au Chemin de Traverse pour nous aventurer dans celle malfamée et malodorante du Chemin de Travers. Je frémis en voyant les gens étranges qui s'y baladaient, ou bien qui attendaient, adossé aux murs. Certains avaient des visages déformés et d'autres plus avenant mais la petite lueur de folie qui semblait luir au fond de leurs yeux ne me rassurait pas. Inconsciemment je me rapprochais un peu de ma mère bien que je ne l'aurais alors jamais admis. Finalement nous réussîmes à trouver l'adresse après une dizaine de minutes de recherche. Le magasin, puisque c'en était un, légèrement en retrait par rapport aux maisons, les vitres noircis par la crasse qui semblait s'être accumulé à l'intérieur. Même l'enseigne était noir et on ne pouvait pas distinguer ce qu'il y avait d'écrit dessus. J'observais l'endroit avec dégoût, j'aurais probablement préféré partir très lon d'ici à cet instant plutôt que de devoir y entrer, mais n'ayant pas le choix et ne souhaitant pas attendre toute seule à l'extérieur, j'entrais à la suite de ma mère, peu rassurée.
L'intérieur ne ressemblait absolument pas à l'extérieur. Le lieu, totalement propre contrairement à ce qu'on aurait pu pensait, était assez grand, devant faire à peu près la même taille qu'une des salles de classe de Poudlard. De nombreuses étagères filaient le long des murs où des bocaux, et autres contenants, se trouvaient entreposer. Il devait y avoir toutes sorte d'ingrédient et si ceux exposés étaient autorisés par les lois, je ne doutais pas un seul instant que dans l'arrière boutique devait se trouver des choses moins conventionnelles. Vers le centre de la pièce on voyait comme un estrade où le propriétaire avait disposé quelques livres. Un escalier permettait de monter à l'étage supérieur, escalier dissimulé par de lourdes tentures en velour bordeau. C'est de là que le vendeur descendit. Vieux et trapu, plutôt petit, il ressemblait un peu à un pirate avec son cache-oeil noir placé sur son oeil gauche. Habillé d'étrange façon, c'est à dire une sorte de mélange entre des haillons et un costume trois pièces violet, il s'approcha en claudiquant vers les deux femmes.
-C'la permire fis qué jé vus voye eci. Qué volé vus?
Son accent était ignoble, vraiment. Je levais un sourcil, tentant de comprendre ce qu'il venait de dire. Toujours était-il que ma mère semblait avoir compris et répondit donc avec un air aussi dégagé qu'elle le pouvait, ce qui ne me trompait pas, elle était peut-être encore plus mal à l'aise que moi. Aussi elle expliqua notre problème rapidement et l'homme caressa sa barbe, ou plutôt les quelques poils éparses qui se trouvaient sur son menton. Il annonça avoir ce qu'il nous fallait et parti à la recherche de l'objet, nous laissant à nouveau seules. L'ambiance lourde me faisait un peu suffoquer lorsque j'entendis la porte s'ouvrir derrière nous. Je me retournait machinalement pour voir qui pouvait bien venir ici. Ainsi je vis entrer une jeune fille devant avoir environ mon âge, quoiqu'elle paraissait peut-être un peu plus agée. Plus grande que moi de quelques centimètres apparemment et plutôt mince bien qu'ayant semblait-il de jolis atouts, elle portait une longue cape grise foncée probablement d'excellente qualité. Portant une capuche, elle se découvrit finalement le visage et je restais admirative devant ses traits plus que beaux. Elle avait également libéré ses cheveux qui cascadaient jusqu'au milieu de son dos, légèrement bouclés et d'un noir profond. Sa peau pâle allait à merveille avec ses deux yeux bleus foncés qui reflétaient, tout du moins il me sembla sur le coup, sa malice et son intelligence.
Je l'observait assez longuement et elle-même ne se gênait pas pour me dévisager. J'avais alors l'étrange impression de l'avoir déjà vu quelque part, sans pouvoir me rappeler où. Je détestais quand je ne parvenait pas à me souvenir de ce genre de chose. Finalement je dû détacher mon regard d'elle, l'homme à l'oeil manquant revenant avec une petite boîte dont il nous montra le contenu à ma mère et à moi pour nous assurer qu'il s'agissait bien de ce que nous voulions. Ma mère paya et nous partîmes. Lorsque la porte se referma derrière moi, je jetait un dernier regard à la fille que je détournais rapidement en voyant qu'elle même me regardait. Ne pas réussir à se souvenir était frustrant...
Nos courses pour le retour en cours étant terminés, nous rentrâmes la maison.
