Bonjour à tous ! Voici une petite histoire qui aura environ 3 ou 4 chapitres (ils sont terminés, il ne reste plus qu'à corriger un peu !) . Je ne sais pas ce qui m'a poussé à l'écrire, puisque ce n'est pas vraiment le genre de truc que j'écris habituellement, mais bon, cette histoire est sortie de ma tête et maintenant je vous la présente pour le jugement ! J'espère que vous l'aimerez N'hésitez pas à laisser des reviews ;)
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Chapitre 1
Si on m'avait dit, il y a quelques années, que ma vie serait ainsi lorsque j'aurais 26 ans, j'aurais ri et tourné le dos à mon interlocuteur. Je serais parti la tête haute, le sourire aux lèvres, avec la ferme conviction que cette personne se trompait. Je me réservais un conte de fée, une grande histoire d'amour, un rêve éternel. Pas moins.
Aujourd'hui, mon rêve s'est échoué sur une plage de sable rouge. Devant moi une mer houleuse s'enrage et gronde. L'écume écarlate encercle mes pieds nus…
Nous
venions d'acheter une petite maison en banlieue de Londres, tout
près du Terrier. Chaque jour nous allions déjeuner avec ma
belle-famille dans cette immense maison, bien vide maintenant que
tous les enfants étaient partis. Quelques-uns revenaient de temps en
temps pour une courte visite, mais les rires ne fusaient plus autant
qu'avant.
La joie de vivre avait disparu, laissant place à un
silence nostalgique. Pauvre Mme Weasley…sept enfants, et tant de
solitude. Ce n'était pas facile pour elle ; un enfant mort, un
mi-humain mi-loup, un autre déménagé à l'autre bout du monde,
un autre exerçant un des métiers les plus dangereux au monde et un
autre en dépression… Chaque jour semblait être un combat contre
la vie, contre les injustices qu'elle subissait. Mr Weasley la
supportait du mieux qu'il le pouvait, mais l'éclat de ses yeux
avaient disparu depuis longtemps. Ils avaient arrêtés de vivre pour maintenant survivre.
On aurait pu croire que la victoire du bien contre le mal aurait tout arrangé, mais ce n'était pas le cas. La mort de Voldemort avait laissé une marque indélébile au monde des sorciers. Des centaines de familles souffraient des pertes d'êtres chers, l'esprit dérangé par cette peur de revoir surgir à nouveau cet homme maléfique qui avait failli, par deux fois, les plonger dans une ère sombre et macabre. On souffrait. On guérissait. La vie devait continuer, nous n'avions pas d'autres choix.
Un matin, alors que nous venions à peine de s'installer pour manger, un hibou Grand Duc apparut à la fenêtre avec une lettre à la patte. Mme Weasley se leva lentement pour faire rentrer l'oiseau, puis prit le parchemin d'une main molle. Elle revint s'asseoir à la table, sans ouvrir l'enveloppe jaune.
-'Maman ? Tu ne veux pas savoir de qui elle vient ?' demanda Ron, dans son habituelle curiosité. 'Je crois reconnaître l'écriture de Bill.'
Mme Weasley haussa les épaules et servit quelques saucisses dans l'assiette de son mari.
-'Fleur doit encore être enceinte,' dit-elle d'un ton neutre. 'Ils étaient en essai depuis quelques mois.'
Je souris douloureusement. Un pincement aigu m'attaqua le cœur, et j'avalai difficilement ce que j'avais dans la bouche. Il ne fallait pas que je pleure. Il ne fallait pas que je crie. Il fallait que j'enterre le mal, que je le chasse, que je le pousse hors de mon corps. Je déposai ma fourchette ; je n'avais plus d'appétit.
La réaction de Mme Weasley m'inquiéta. Habituellement, l'annonce d'un nouveau petit-enfant lui faisait plaisir. En fait, c'était la seule chose qui, normalement, lui remontait le moral.
-'N'êtes-vous pas heureuse, Molly ?' demandai-je, surprise. 'Un petit Weasley de plus !'
Un petit Weasley de plus qui ne venait pas de moi.
Ma belle-mère eut un rictus qui fit disparaître mon sourire. Elle but une gorgée de son thé, puis reposa sa tasse d'un geste un peu brusque.
-'Oui, un petit Weasley de plus,' acquiesça t'elle d'un ton froid. 'Un petit Weasley de plus que je ne verrai pas.'
Un silence s'installa. J'avais mal pour cette pauvre femme qui avait tout donné à sa famille, et qui recevait si peu.
-'Ils viendront vous rendre visite, j'en suis sûre,' lui dis-je d'un ton réconfortant, même si, au fond, je n'en étais pas convaincue.
Molly Weasley me sourit quand même. Un sourire triste, rempli de fatalité.
-'Nous savons très bien que c'est faux,' soupira t'elle, les yeux pleins d'eau. 'Ils ont dit cela lorsqu'ils ont déménagé en France, et depuis, ils ne sont venus que trois fois.'
Je baissai la tête. Elle avait raison, tout le monde le savait. Fleur avait convaincu Bill de déménager près de chez ses parents, dans le sud de la France. Les visites se faisaient de plus en plus rares.
Mr Weasley posa sa main sur celle de sa femme.
-'Ne t'inquiètes pas, Molly chérie, nous irons les voir s'il le faut. Ma retraite approche. Nous serons plus libre. Libre de partir ou tu voudras.'
Ils se sourirent, chaleureusement. Cette vue me brisa le cœur tant elle était belle. Je serrai la main de Ron dans la mienne, et lui jetai un regard tendre. Il me le rendit avec autant d'amour, puis caressa doucement ma joue.
-'Et vous, les enfants ?' demanda Mme Weasley, un peu plus enjouée. 'Cela fait maintenant trois ans que vous êtes mariés, à quand les petits ?'
Je rosis légèrement. J'aurais aimé lui répondre que c'était pour bientôt, qu'on aurait besoin d'elle, de son support. Mais je ne pouvais pas. Toujours pas.
-'C'est dans nos plans, maman,' répondit Ron à ma place. 'Pour bientôt, nous l'espérons. Hermione a beaucoup de travail depuis un bout de temps, et moi aussi. Nous attendons le bon moment.'
Je lui étais reconnaissante d'avoir su dévier la réalité. Je n'aurais pas été capable, j'avais trop mal.
Ce matin, alors que nous croyions que ça y était enfin, nous avons encore une fois été déçu. Pourtant, j'avais une semaine de retard. J'avais le test prêt, dans le tiroir de la salle de bain, il ne me restait qu'à ouvrir la boîte. Ron était impatient. Il n'avait pas arrêté d'en parler, de positiver, répétant maintes fois que cette fois, c'était sûrement la bonne. La veille, il m'avait fait boire du jus de pamplemousse en quantité ! J'ai espéré, prié et prié ! Et quand je me suis enfin décidé à faire le test, elles étaient là.
J'ai éclaté en sanglot. Ron a essayé tant bien que mal de me réconforter, mais je pouvais lire la douleur dans ses yeux. Alors nous avons pleuré ensemble, sans rien dire. Aucun mot ne pouvait soulager notre déception.
Molly soupira. Je baissai la tête. La douleur de cet échec me tenaillait le cœur. Les larmes me montèrent aux yeux et je du m'excuser et me retirer dans la salle de bain. Je jetai un charme d'insonorisation et poussai un cri de frustration, projetant ma baguette contre le mur. Je sanglotai contre le lavabo, incapable de comprendre pourquoi je ne pouvais pas enfanter. Pourquoi, après deux ans d'essais, je n'avais toujours pas d'enfant dans mon ventre. J'avais tout essayé, tous les régimes, vitamines et recettes possibles. J'avais mangé des racines au nom imprononçable, bu des thés atroces, ingurgité des tonnes de recettes supposément « fertilisantes ». Les médecins ne comprenaient pas.
Ron et moi avions essayé toutes les positions possibles pour favoriser la fécondation. Malgré tous nos efforts, notre enfant n'avait pas voulu s'installer en moi. Étais-je une si mauvaise mère ? Étais-je si terrible que même la nature n'avait pas voulu me gratifier de ce privilège ? J'en avais assez de mentir et de dire que ce n'était pas le temps, que je n'étais pas prête. J'étais prête ! Plus que prête ! Donnez nous notre enfant, par Merlin !
On cogna doucement à la porte. Je savais que c'était lui. Ron pouvait sentir ma peine, comme je pouvais sentir la sienne. De le savoir toujours à mes côtés, après tant d'épreuves, réchauffa mon cœur endolori. Après tout, nous avions toujours notre amour, encore si fort, si présent, et notre complicité, un bien si précieux.
-'Je peux entrer ?' demanda mon mari d'un voix douce, à travers le vieux bois.
Je ne répondis pas, mais ouvrit la porte un peu plus grand pour qu'il puisse se glisser dans la pièce. Il referma derrière lui, puis poussa un long soupir.
-'Ce n'est pas grave, Herm, ne t'en fais pas, nous réessayerons et cette fois ça marchera,' répéta Ron pour ce qui me semblait être la millième fois. 'Ça marchera, je te le promets.'
Il vint s'asseoir près de moi, contre la baignoire. Il me prit la main et la serra fortement, jusqu'à ce que j'aie mal. Je savais qu'il souffrait autant que moi, que l'absence de notre « nous » lui hantait l'âme.
-'Qu'est-ce que j'ai fait, Ron ? Qu'est-ce que j'ai en moi qui ne fonctionne pas ?' murmurai-je en appuyant ma tête sur son épaule. 'Pourquoi j'y arrive pas ?'
J'avais besoin qu'il me serre dans ses bras, qu'il me dise qu'il m'aime plus que tout, malgré mon incapacité à porter son enfant. Je me sentais invalide, handicapée. Je n'arrivais pas à me défaire de cette image de moi, d'une femme ratée, incapable de faire ce pour quoi elle existe. N'était-ce pas le destin de toute femme que de créer la vie ?
-'Tu n'as rien qui cloche. Ce n'est pas le temps, c'est tout.'
Je n'en pouvais plus.
-'Pas le temps ! PAS LE TEMPS ! Quand est-ce que ce sera le temps, Ron ? QUAND ! J'en ai assez d'attendre, d'essayez, d'essayez et d'essayez ! Des centaines, des milliers de femmes tombent enceinte en claquant des doigts ! Et moi, même après deux ans, rien. Rien ! J'en ai plus que marre d'avoir le cœur brisé à chaque mois, à chaque fois que je crois enfin que ça y est, que notre vœu se réalise. Je n'en peux plus, Ron, je n'en peux plus…j'en ai assez d'accepter échec après échec, de savoir que je n'aurai peut-être jamais ce que nous désirons le plus au monde…'
Je n'avais plus de larmes. J'avais trop pleuré. Tous les mois depuis deux ans, j'avais pleuré. Tous les mois depuis deux ans, j'avais la même conversation avec Ron. Tous les mois depuis deux ans, Ron me réconfortait du mieux qu'il pouvait.
Nous sommes restés ainsi quelques minutes puis, après un rapide coup d'œil dans le miroir, nous sommes redescendus pour finir de manger, un sourire au goût amer sur les lèvres.
Quatre ans. Quatre ans que nous l'attendions avec impatience. Quatre longues années d'essais, de déceptions, de pleurs. Et toujours rien. Après 48 mois d'échecs, j'abandonnai. Je me résignai à l'idée que je ne serais jamais maman. Ron aussi d'ailleurs. Nous en parlions de moins en moins, les questions ne fusaient plus, les espérances disparurent. Notre rêve d'être parents s'envola en fumée, et, chacun de notre côté, nous nous sommes refermés sur nous même, incapable d'accepter cette faiblesse. Je me plongeai dans mon travail avec plus d'ardeur que jamais. Il m'arrivait de travailler 16 heures par jour, prenant à peine le temps de manger. Je ne voyais plus Ron, excepté le soir, avant de dormir. Et même, je dormais souvent lorsqu'il revenait d'un quelconque bar de la basse-ville de Londres. Je ne lui en voulais pas. Je le comprenais. Je noyais ma peine dans la surcharge de travail alors qu'il noyait la sienne dans l'alcool.
Nous avions arrêté les visites quotidiennes au Terrier depuis un bon moment. Maintenant que Ginny et Harry visitaient presque tous les jours avec leurs quatre enfants, je n'arrivais pas à supporter la vue de cette famille heureuse et comblée. Ginny, autrefois ma meilleure amie, devint une inconnue. Elle avait eu quatre enfants en six ans, alors que moi je n'étais même pas capable d'en créer un seul.
Un soir que j'avais fini plus tôt, Ron rentra du travail et fut surpris de me voir assise à la table de la cuisine, un livre à la main. Il vérifia l'heure sur l'horloge puis fronça les sourcils en posant son sac sur le comptoir.
-'Est-ce bien ma femme, ici, à six heures ?' me nargua t'il gentiment. 'Et qui n'est pas en train de travailler ? Je dois être en train de rêver !'
Je lui souris tendrement en refermant le livre que j'avais entre les mains. Je l'observai un moment alors qu'il se servait un verre de Whisky.
-'Tu veux sortir ce soir ?' lui demandai-je en le regardant caller le liquide ambré. 'Allez manger quelque part ou au cinéma ?'
Il haussa des épaules, reposant son verre déjà vide.
-'Non. J'aimerais mieux rester ici. Tu dois avoir du travail à faire, je sortirai plus tard dans la soirée.'
Je me levai et le rejoignit pour l'étreindre. Une longue étreinte pleine de remords et de regrets.
-'S'il te plaît,' lui murmurai-je avec un petit soupir, trop fatigué pour argumenter. 'Il y a si longtemps que nous avons passé la soirée ensemble…'
Il répondit plus fort à mon étreinte. Il m'embrassa le front, puis me prit le visage entre ses mains.
-'D'accord.'
Le temps d'une soirée, nous avons oublié qui nous étions, notre passé, notre présent. Nous étions seulement amoureux. Il n'y avait plus de temps, de douleur, de crainte ou de colère. Nous profitions l'un de l'autre comme nous ne l'avions jamais fait, libéré de toute cette pression qui nous avait éloigné. Nous avons fait l'amour très tendrement, sans penser si cette fois ce sera la bonne. Nous nous sommes donné l'un à l'autre par amour, parce que nous le voulions, parce que nous en avions besoin. Nous nous sommes pardonné de ne pas être parfait, de ne pas avoir réussi à l'être.
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Voilà. C'était le premier chapitre, plutôt court, mais c'est un test pour savoir si ça vaut la peine que je publie la suite. Alors j'attend votre opinion, soyez honnête Et s'il y a des fautes, je m'en excuse ! A bientôt !
