Hola! Après 7 ans, je suis retombée sur cette fiction que j'avais écrite. Et...je ne peux décemment pas la laisser dans cet état. Je me souviens qu'à l'époque, cette histoire comptait beaucoup pour moi, et c'est toujours le cas. Mais je crois aussi que je n'ai pas réussi à faire passer ce que je voulais. Alors j'ai décidé de la réécrire et surtout, de la continuer! Il est possible que je publie la suite avant de corriger les anciens chapitres; je ne sais pas encore trop comment ça va se passer. Dans tous les cas, l'histoire restera la même, avec quelques petits changements mais rien de très sérieux. J'espère que cette réécriture vous plaira/vous permettra de découvrir cette histoire!
Pour l'instant, seul les deux premiers chapitres et le 17 sont neufs. Les autres sont les chapitres originaux que j'ai écrits.
Bonne lecture
Disclamer: Je le ferai une seule fois ici, le monde de Naruto ne m'appartient pas.
Noir
Le ciel était gris, les nuages bas et des rafales de vent glacial venaient mordre les joues des imprudents qui ne portaient pas d'écharpe. Devant les grilles du lycée, le froid ne semblait pas perturber les étudiants qui discutaient, peu pressés de rentrer chez eux. Naruto riait en se grattant l'arrière du crâne, le nez rougi par le froid alors que Kiba, avec moults grimaces, racontait ses exploits du week-end. Shikamaru, la moitié du visage mangée par son écharpe, semblait vaguement intéressé et Chôji mangeait des chips.
-Hé, Naruto ! Viens, tu m'as promis de m'accompagner ! Cria Ino en fonçant sur le groupe des trois garçons et en s'accrochant au bras du blond avec une petite moue. La fragrance familière de ses longs cheveux blonds atteignit les narines de Naruto qui ne put que sourire maladroitement devant sa démonstration d'affection. Ino ne manifesta aucune gêne à interrompre leur discussion et tira à plusieurs reprises sur le bras du jeune homme.
-Naruto, je crois qu'on te demande, ironisa Shikamaru, un sourcil levé.
-Tu avais promis ! Insista Ino en agrippant davantage le haut de son bras, pressant ses seins contre son biceps.
Naruto rit, gêné et se gratta l'arrière du crâne plus furieusement que jamais. Il essayait d'ignorer le regard inquisiteur de Shikamaru et celui dubitatif de Kiba alors qu'Ino avait apparemment décidé de fusionner avec son bras.
-Je vais y aller les gars, à demain ! Les salua-t-il.
-Ouais, à plus, murmura Shikamaru, les yeux dans le vague.
Naruto avait à peine eu le temps de finir sa phrase qu'Ino le traînait à sa suite. Dès qu'ils eurent tourné à l'angle de la rue, Ino lâcha son bras et remit une mèche de cheveux en place.
-T'es vraiment obligée de jouer à ça ?
-Jouer à quoi ? Répondit-elle avec un délicat sourire.
-A la cruche stupide.
-Ahhhh ça ! Rit-elle. J'aime bien voir la tête des gars quand je fais ça. C'est écrit sur leur visage qu'ils se demandent ce que je peux bien te trouver et pourquoi toi, t'as encore rien essayé avec moi.
-J'ai essayé, soupira Naruto.
Ino et lui étaient amis, depuis qu'ils étaient capables de marcher. Ils avaient grandi dans le même quartier et s'étaient retrouvés à jouer ensemble au bac à sable. Leur complicité avait été scellée le jour où un groupe de petites filles s'étaient moquées de Naruto et Ino le leur avait fait amèrement regretter. Pourtant, depuis qu'ils étaient entrés à l'école obligatoire, ils n'avaient jamais réellement traîné ensemble. Naruto s'était alors lié d'amitié avec Kiba, Shikamaru et Chôji alors que Ino avait commencé à traîner avec Temari et Tenten. Malgré tout, la complicité qu'ils avaient acquise n'avait jamais disparue. Ce qui avait eu pour conséquence une déclaration d'amour un peu maladroite de la part de Naruto, suivie d'une tentative pour se mettre en couple, il y a trois ans de cela. Leur relation ne fut pas une réussite, loin de là. Ils avaient vite compris qu'ils fonctionnent bien en tant qu'amis et très mal comme couple. Alors quand Ino se montrait affectueuse envers Naruto, les amis de ce dernier ne pouvaient que se poser des questions.
S'ils savaient, pensa-t-il. Et Ino trouvait ça drôle. Simplement parce qu'Ino aimait bien perturber les gens et les faire se poser des questions.
Rapidement, ils arrivèrent devant l'entrée du parc. La veille, Ino lui avait fait promettre de rentrer avec elle et de passer par le parc. Ce n'était pas forcément l'itinéraire le plus direct mais elle avait lourdement insisté : depuis quelques semaines, elle s'était mise à courir (Ino et son obsession pour ses soi-disant deux kilos en trop) et soutenait qu'un homme magnifique était toujours assis sur le même banc, les yeux dans le vague. Naruto avait haussé les sourcils, perplexe devant cette explication il n'était pas sûr de comprendre les motivations d'Ino. Sans doute, voulait-elle le reluquer un peu mieux et inviter Naruto lui sembler être une bonne solution pour parvenir à ses fins. Ne pas trop se poser de questions quand il s'agissait d'Ino, c'était une règle que Naruto avait intégrée depuis longtemps.
Arrivés près de la fontaine, Ino trottina jusqu'au bassin pour s'asseoir sur le bord en pierre et invita Naruto à la rejoindre. Il s'exécuta jusqu'à être debout en face d'elle. Elle leva les mains pour tirer les pans de sa veste et le faire avancer, jusqu'à ce qu'il se retrouve entre ses genoux. Naruto se demandait parfois si Ino faisait exprès, si elle se rendait compte du malaise potentiel qu'elle suscitait encore en lui et si elle le faisait exprès.
-En principe, si tu regardes derrière moi, il doit y être.
Naruto renifla vaguement forcément, il y avait une raison au comportement d'Ino, elle ne l'avait pas fait venir aussi proche d'elle juste comme ça.
Il releva néanmoins la tête pour regarder au-delà de l'épaule d'Ino. Effectivement, un homme était assis sur un banc de l'autre côté de la fontaine. Les avant-bras posés sur les genoux, il semblait perdu dans ses pensées. Les bourrasques de vent agitaient ses cheveux noirs -une touffe qui ressemblait davantage à un nid de corneilles qu'à une coupe de cheveux – qui retombaient parfois sur ces yeux. Des yeux très noirs, encore plus que ses cheveux, perdus dans la contemplation de quelque chose d'invisible. La noirceur de ses cheveux et de ses yeux tranchait avec la blancheur de sa peau. Elle était d'un blanc laiteux, presque cadavérique. Il distinguait mal les traits de son visage depuis où il était. Pourtant, il en eut la certitude : cet homme était beau. Et il dégageait quelque chose de triste.
-Alors ? L'interrompit Ino.
-Ouais, je vois ce que tu veux dire. Quel taré pour s'asseoir dans un parc avec un temps aussi moche.
Ino frappa légèrement son torse en réprimande.
-Tu crois que je pourrais aller lui parler ? Il est vraiment beau.
Naruto, même s'il trouvait cet individu beau, n'était pas certain que ce soit l'idée du siècle. Parce que, même s'il l'avait dit pour rire, il se demandait vraiment qui était assez dingue pour s'asseoir dans un parc, toujours au même endroit, toujours à la même heure, sans rien faire, en plein hiver. Il ne parierait pas grand-chose sur la santé mentale de cet homme et préférerait qu'Ino s'abstienne de lui adresser la parole.
-Euh…je crois pas que c'est une bonne idée, avoua Naruto.
-Tu pourrais aller lui parler à ma place ? Demanda Ino.
-Non ! S'écria Naruto si fort que l'homme de l'autre côté de la fontaine posa son regard sur eux. Brièvement, Naruto croisa son regard et l'homme sembla distraitement noter leur présence avant de retourner à sa contemplation silencieuse.
-Bon, peut-être qu'à force de passer devant lui, il finira par me parler, lui, proposa Ino pleine d'espoir.
-Oui, sans doute, sans doute, marmonna Naruto.
-En vrai, je suis sûre que t'es jaloux et que tu veux me garder pour toi ! S'exclama-t-elle joyeusement.
Naruto grinça des dents et hésita à la pousser dans le bassin. Malheureusement, en cette période de l'année, il était vide et il trouvait que fracasser le crâne d'Ino contre le béton était une mesure méritée mais toutefois excessive. Il abandonna vite son plan.
-On rentre ? J'ai froid, proposa-t-il.
Ino le poussa légèrement et sauta au bas de la fontaine.
Dès qu'il eut passé la porte d'entrée, une odeur de rôti vint frapper ses narines. Naruto sourit, laissa tomber son sac et sa veste avant de se diriger vers la cuisine. Son tuteur était devant le plan de travail en train de couper maladroitement des carottes. Iruka faisait des efforts, mais il n'avait jamais été très doué en cuisine.
-Yo, le salua Naruto.
-Salut Naruto ! Sourit Iruka en se retournant, le couteau de cuisine brandi dans sa main.
-Tu sais, tu fais peur.
-Oh pardon, ce n'était pas intentionnel. Tu veux m'aider ?
-Euh…ouais ?
-Prends donc une planche, un couteau et coupe les pommes de terre en carrés s'il te plaît.
Alors que le blond s'exécutait, Iruka posa son couteau et commença songeur :
-Aujourd'hui, j'ai reçu une proposition pour le travail.
-Ah ?
-Oui, c'est une sorte de promotion, plutôt une bonne chose, continua-t-il prudemment.
-Mais ?
-Pourquoi est-ce qu'il y aurait un mais ?
-T'as vu ta tête ? On dirait que tu es en train de me confesser un meurtre.
-Ah ça…et bien, en fait…c'est une sorte de promotion mais c'est un poste en Amérique.
-Wow, répondit sobrement Naruto.
Le blond n'était pas certain de savoir comment réagir. Devait-il être content ? Son tuteur était compétent dans son travail, il méritait cet avancement. Mais en Amérique ? Qu'est-ce que ça allait impliquer pour lui ? Il s'en voulut vaguement de penser d'abord à lui mais il ne put le réprimer. L'Amérique, c'était loin.
-On m'a proposé un temps d'essai, pour voir si ça me plaît et si je leur conviens.
-Hm-hm.
-Donc ce serait bien si je partais là-bas pendant un petit moment.
Naruto commençait à comprendre où Iruka voulait en venir et pourquoi il était aussi prudent. Il voulait partir, sans lui.
-Que tu partes, d'accord, et moi ? Demanda Naruto.
-C'est ça, la question. Et bien…je n'aurai pas les moyens de m'occuper de toi là-bas et pour le lycée, c'est aussi un problème. Alors je me disais que, peut-être, tu pourrais loger chez Jiraya en attendant ?
Dire que la nouvelle ébranlait Naruto était au-deçà de la réalité. Iruka devait le réaliser également car il resta silencieux, attendant la réponse du blondinet. Naruto ne savait pas quoi dire. Il n'avait aucune envie qu'Iruka parte sans lui et il préférait mourir plutôt que d'aller crécher chez Jiraya pendant son absence. Il sentit sa gorge se serrer alors qu'une angoisse sourde l'envahissait. Et si Iruka finissait par l'abandonner, comme ses parents ? Il chasse très vite cette pensée. Iruka n'était pas ses parents, ce n'était pas la même situation.
-Je ne pourrais pas rester ici, et demander à Ino de rester avec moi pendant que tu n'es pas là ?
-Naruto, tu n'es pas encore majeur, je préférerais que tu sois sous la responsabilité d'un adulte.
-Tu fais confiance à Jiraya ? Demanda Naruto perplexe.
-Aussi étrange que ça puisse te paraître, oui. Et à Tsunade aussi.
Gé. Ni. Al. Il avait pas pensé à la vieille.
-Pourtant, ils ont plutôt été du côté « absent » de ma vie.
-Et ils sont plus qu'heureux de passer du côté « présent » de ta vie, ajouta Iruka.
-Parce que tu leur as déjà demandé en plus, s'indigna Naruto.
-Oui. Mais rien n'est fait tant que tu n'as pas donné ton accord. Si tu ne veux pas y aller, tu n'iras pas.
-Mais si je n'y vais pas, tu ne pars pas, c'est ça ?
Iruka acquiesça. Naruto soupira.
-Alors c'est assez clair je vais y aller.
-Je t'en suis infiniment reconnaissant, dit Iruka en le prenant dans ses bras.
-Moi aussi je t'aime, mais est-ce que tu peux poser ce couteau de cuisine ?! S'exclama Naruto, légèrement raide dans les bras d'Iruka. Ce dernier rit légèrement et serra davantage son pupille contre lui.
Son réveil sonnait tous les matins à 07h30 et, tous les matins, c'était la croix et la bannière pour sortir du lit. Alors le lendemain, quand Naruto se réveilla de lui-même, presque frais et dispo, il se posa des questions. Son regard atterrit sur son réveil matin et il déglutit fortement. En retard, plus qu'en retard. Il bondit hors de ses couvertures, sauta dans la douche, faillit glisser et se rattrapa au rideau de douche, ce qui eut pour effet de faire tomber la tringle à laquelle ledit rideau était suspendu. Parfait, grogna-t-il intérieurement. Il ressortit de la salle de bain, les cheveux dégoulinants et tenta d'enfiler son uniforme. Note à lui-même, même en retard, prendre le temps de se sécher, c'est plus facile de s'habiller après. La cravate de travers, il sortit précipitamment de l'appartement.
Il arriva devant la grille du lycée en courant et se précipita en classe alors que le concierge, au loin, balayait la cour et secouait la tête de dépit en le voyant arriver aussi en retard. Au stade où il en était, il ne servait à rien de prétendre entrer discrètement en classe le prof allait le remarquer. Surtout qu'il s'agissait du cours de math, donné par Orochimaru. Impossible d'espérer la pitié.
-Uzumaki, nous espérons que vous n'avez pas été trop dérangé de devoir vous lever ce matin, siffla l'enseignant dès que Naruto eut franchi le pas de la porte.
-Et bien, si c'était un peu gênant mais…
-Taisez-vous et ayant la complaisance d'aller chez la directrice et de lui expliquer votre incapacité chronique à être un individu responsable.
-Très bien.
Naruto n'était pas surpris. Il ne prit pas la peine de se délester de son sac et ressortir. Aller chez la directrice n'était jamais agréable, mais ça l'était encore moins pour Naruto. C'était une femme autoritaire, dictatrice à ses heures perdues et intransigeante. Le fait que ce poste soit occupé par la femme de Jiraya, Tsunade, n'arrangeait en rien Naruto. Il toqua discrètement à la porte et un « entrez » sévère lui répondit.
-Naruto ?
-Bonjour, la salua-t-il en prenant place en face d'elle s'en y avoir été invité.
Tsunade fronça les sourcils devant son impolitesse et ses lèvres se serrèrent, ne formant plus qu'une ligne mince et blanche.
-Je suis arrivée en retard, Orochimaru me demande de vous expliquer mon incapacité chronique à être un individu responsable, ajouta Naruto pour ne pas lui laisser l'occasion de poser d'autres questions.
-C'est ton cinquième retard en deux semaines si je ne m'abuse, non ?
-Exact.
-Tu sais, si tu continues comme ça, tu risques d'avoir des ennuis, l'avertit-elle.
-Je sais, je ne fais pas exprès.
Elle soupira. De toute évidence, elle n'avait pas envie de rentrer en conflit ouvert avec lui. Naruto se demandait si ça avait un rapport avec le fait que, prochainement, ils vivraient probablement sous le même toit et qu'elle essayait, en avance, de partir sur de bonnes bases.
-Je vais tout de même devoir te coller deux heures ce soir.
-Très bien.
Le silence se fit mais Tsunade ne semblait pas vouloir le renvoyer en cours et le blondinet croyait savoir pourquoi. Mais il était hors de question qu'il l'aide. Finalement, elle abdiqua et le renvoya en classe avec un geste vague de la main.
J'espère que ça vous a plu!
A bientôt!
