Hello les gens !^^

Ceci est ma première fanfic, donc soyez pas méchants !Ca faisait un bail que je disais que je le ferais, donc vila ! La fanfic est complète, maintenant il faut que je la retape, alors la suite viendra... quand elle viendra (aller, pas plus de 2 semaines quand même)

Je débute donc si quelqu'un a des remarques/ critiques etc... je prends, les reviews sont la pour ça !^^

Un grand merci à ma beta, qui n'a pas relu la fin du chapitre (mauvais timing !) thanks Ery !^^

Disclaimer : Rien à moi (et encore heureux), les références aux groupes/sagas mp3/ films/etc... ne sont que des hommages aux créateurs, (même si vu l'usage que j'en fait, je pense qu'ils préféreraient s'en passer)

So, enjoy !^^


Les gouttes de pluie s'écrasaient les unes après les autres contre la vitre, inlassablement. Pour ce qui devait être la millième fois depuis le début de la soirée, il consulta sa montre. Toujours la même heure, à cinq minutes près. Avec un soupir exaspéré, il recomposa machinalement le dernier numéro en mémoire sur son portable. Répondeur, encore.

« Bonjour, vous êtes bien sur la messagerie de Xemnas. Je ne suis pas disp… »

Il mit fin à la communication avant d'entendre la fin du message qu'il connaissait maintenant par cœur. Il se tourna vers la fenêtre, mais la nuit tombée depuis longtemps empêchait la vitre de lui renvoyer autre chose que son propre reflet. Pâle, les cheveux bleus/violet lui recouvrant la moitié du visage et un de ses yeux, l'autre exprimant actuellement tout l'énervement qu'il avait accumulé au cours des dernières heures.

En arrière plan, Zexion pouvait vaguement distinguer la salle de restaurant, ainsi que la silhouette de la serveuse revenant à la charge. Avant qu'elle ait pu l'atteindre, il se leva, prit ses affaires et sortit prestement de l'établissement.

Voilà une éternité qu'il attendait Xemnas, là où ce dernier lui avait lui-même fixé rendez-vous quelques jours auparavant. D'habitude, ils ne sortaient pas souvent ensemble, mais aujourd'hui était un jour spécial. Enfin, était sensé l'être. Cela faisait un an jour pour jour que Xemnas lui avait demandé de sortir avec lui, et qu'il avait accepté, ce qui en toute logique les désignait comme un couple. Dans sa poche, son téléphone émis pour la première fois de la soirée un signe de vie, et Zexion ne put s'empêcher de sourire en reconnaissant le nom inscrit à l'écran. Il ne l'avait finalement pas laissé tomber.

« Peut pas venir. Pas la peine de m'attendre. On se voit demain. »

Sa joie s'évanouie aussi soudainement qu'elle était venue. Ce n'était pas la première fois que Xemnas lui faisait le coup, mais Zexion avait osé espérer au moins un mot d'excuse, d'explication, n'importe quoi. Il se reprit vite, se disant qu'il avait beaucoup de travail et que ce n'était pas de sa faute si il avait eu un empêchement au contraire, Zexion se reprocha de ne pas y avoir pensé avant.

Remisant le téléphone dans sa poche, il se décida à sortir de sous l'abri protecteur offert par le auvent du restaurant. Il pleuvait toujours, mais il fallait qu'il parte. Sans qu'il puisse vraiment expliquer pourquoi, il avait un besoin urgent de s'éloigner de cet endroit, de marcher le plus loin possible des lumières artificielles et de ne pas se retourner. Ce n'était pas un peu d'eau qui allait le tuer.

Il se dirigea vers une ruelle au hasard, perdu dans ses pensées. Il fallait qu'il arrête de s'inquiéter autant, ou Xemnas finirait par ne plus pouvoir le supporter. Il n'était déjà pas très agréable à fréquenter, si en plus il devenait un poids, son petit ami le laisserait aussitôt tomber. Il lui devait déjà tant…

Bizarrement, le froid et la pluie le réconfortèrent un peu et éclaircirent son esprit. Plus aucun bus ne passerait à cette heure, aussi il devrait rentrer à pied. Génial. La marche ne constituait pas un problème en soi, mais Zexion n'avait que très peu confiance en son sens de l'orientation. Ses pas le conduisaient toujours à travers l'enchevêtrement des rues du centre-ville.

Twilight Town était un endroit magnifique, et la nuit rajoutait une dimension mystérieuse que son aspect diurne et paisible ne laissait présager.

Quelques minutes plus tard, le jeune homme s'arrêta devant ce qui semblait être un bar. Le bâtiment avait entièrement été peint en blanc et semblait luire étrangement à la lumière des lampadaires. Sa forme évoquait vaguement celle d'un château, ce qui expliquait sûrement le panneau indiquant le nom de l'établissement, « La Citadelle ». De la musique s'échappait par la porte entrouverte. Pas vraiment le genre que Zexion écoutait –à vrai dire, aucun morceau ne ferait jamais parti de ce que Zexion écoutait- mais le lieu était la seule source de chaleur dans les environs, et la pluie ne semblait pas cesser.

Décidant qu'il avait besoin d'un verre et que le bar était parfaitement acceptable, le jeune homme se dirigea vaillamment vers la porte avant de la pousser et d'entrer.

Pour le regretter aussitôt après. Une fois à l'intérieur, la musique devenait assourdissante, le groupe qui se produisait sur scène étant situé juste à côté de l'entrée. Essayant de passer inaperçu et de sauver au moins un de ses tympans, Zexion se fraya un chemin jusqu'au bar et se hissa sur un siège. Le barman l'accosta quelques secondes plus tard.

« Eh bien me voilà ! Qu'est-ce que je vous sers ? »

Zexion leva les yeux vers l'homme qui lui souriait narquoisement. Il possédait des cheveux longs attachés en catogan, noirs méchés de gris, et…un cache œil ? le plus jeune le fixait, interloqué, alors que l'autre semblait attendre une réponse.

Le temps qu'il se ressaisisse, une autre personne s'accoudait au bar pour débiter toute une liste de boissons à dominante alcoolisées. Zexion la fixa à son tour. Ce qu'il avait à l'origine prit pour une fille baraquée était en fait un homme. Un homme avec de longs cheveux roses et une énorme faux évoquant une fleur accrochée dans le dos. Le jeune homme se tâta discrètement le crâne, juste pour vérifier qu'il ne s'était pas prit un coup sur la tête en entrant. L'autre lui sourit, replaçant une de ses mèches lavande derrière son oreille.

-Marluxia, j'te paye pas à draguer les clients ! Ta commande, lança le borgne en déposant des verres pleins sur un plateau.

-Je suis le majordome de la mort, pas ton larbin personnel, Xigbar ! , s'offusqua le dit Marluxia, qui s'empara du plateau avant de repartir vers ses clients.

-C'est ça, c'est ça… Et tes cachets ? , répondit pour lui-même le barman, avant de se tourner vers Zexion.

-Et pour toi, alors, ce sera.. ?

-Euh… Je ne sais pas…, finit par avouer l'autre pseudo borgne. Vous me conseilleriez quoi ?

-Vu ton état, gamin … Un painkiller !, sourit encore le barman.

C'est fou ce que ce type lui faisait penser au Chat de Cheshire. Enfin, quoi qu'un « painkiller » puisse être, au moins son nom convenait parfaitement à sa situation, songea Zexion. Ce dénommé Xigbar n'imaginait pas à quel point il avait touché juste.

-o-o-o-o-o-o-

-Raaah mais je rêve ! Non mais pour qui il se prend cet abruti ! Je vais lui faire perdre ses airs de diva, moi... A coup de ciseaux. Aiguisés. Puis je lui congèlerais les orteils à l'azote liquide, et je les éclaterais un par un devant ses yeux…

Au fond de la salle, un grand roux dont les cheveux semblaient prendre un malin plaisir à défier la gravité regardait d'un œil mauvais le groupe sur scène, dont le chanteur s'époumonait en faisant glousser ses groupies. Affalé dans un fauteuil à côté de lui, son voisin essayait tant bien que mal d'établir le contact.

-Axel ! Ouh-ouh, Axeleuuuuh ! Tu m'entends.. ?

-…Leur arracher le cœur à la machette, et leur faire bouffer encore chaud ! Après je verse du vinaigre sur ses plaies, je lui arrache les yeux avec un cure-dents émoussé et…

-Les gars ? Je crois qu'on est en train de le perdre, là…, signala aimablement le jeune homme à ses deux autres compagnons.

Tous les quatre occupaient la table la plus éloignées de la scène, leurs verres vides témoignant de leur longue présence. Les deux tournant le dos à la salle discutaient entre eux, je tant de temps à autre des regards aux autres client attablés. Le plus grand possédait une carrure à faire mourir de jalousie les plus belles armoires à glaces, des cheveux blonds coupés courts ainsi que des oreilles percées. Il jouait machinalement avec un paquet de cartes, trahissant sa nature de joueur de poker émérite.

Son interlocuteur, quant à lui, essayait plus ou moins de se soustraire aux regards de prédateurs des clientes alentour, en dissimulant ses yeux turquoise derrière une frange de cheveux argentés.

Absolument insensible à la détresse du troisième, ils ne lui accordèrent même pas un regard. Celui-ci secoua sa tignasse châtaigne, avant de lever ses yeux verts d'eau au ciel. Il jeta un dernier coup d'œil navré à Axel, qui avait commencé à ricaner doucement, et préféra s'intéresser à la conversation en cours.

- … Sum 41, lâcha le blond.

-Hein ? T'es pas sérieux, Luxord ! Sum 41 ? Pourquoi pas Snow Patrol tant que t'y es ? Nan, vu le look, Green Day et c'est tout, rétorqua l'argenté.

-Tu crois ? Mouais… Et elle, t'en dis quoi Riku ? concéda l'autre, en lui désignant une fille à l'autre bout du bar.

-La rousse au sac AC/DC ? Hum… Three Days Grace ? Quoique, peut-être Skillet…, répondit-il, après lui avoir jeté un bref coup d'œil.

-Ah, pas faux… mais j'aurai plutôt dis Iron Maiden, pour le coup. Ou alors…

-Euh, les gars. Je peux savoir ce que vous faites, au juste ? , les interrompit le châtain.

-On essaye de deviner les groupes préférés des gens, énonça Riku.

-A quoi ça peut bien servir si vous ne vérifiez même pas si vous avez raison ?

-Mais c'est tout l'intérêt, mon cher Demyx ! Sourit le blond. Tu veux essayer ? Alors voyons, qu'est-ce qu'on pourrait bien te trouver…

-Lui, là, intervint Axel, pointant du doigt un type de leur age accoudé au bar.

-Axel, de retour parmi nous ? C'est trop d'honneur ! Lança ironiquement Riku. Tu rigoles j'espère ? Avec des cheveux pareils, c'est forcément un émo, trop facile…

-T'es vachement bien placé pour parler, murmura Luxord, avant d'esquiver un regard noir. Même si ça me fait mal de l'admettre, t'as pas tord… My Chemical Romance, Good Charlotte si t'as de la chance, Dem' !

-Comment ça, « si j'ai de la chance » ? , demanda le concerné, soudainement pas très rassuré.

-Tu te plaignais qu'on ne pouvais pas savoir, non ? Ben tu va aller lui demander, assena le roux, tout d'un coup très content de lui.

-Tu rêves. Et pas la peine de passer tes nerfs sur moi.

- Je ne passe pas mes nerfs sur toi. J'extériorise le ressentiment que j'éprouve vis-à-vis du connard qui squatte actuellement ma place sur scène.

-Axel, tu sais très bien qu'on ne peut rien prouver alors par pitié ne recommence pas, soupira Luxord.

-Mais tout le monde sait que c'est eux qui ont fait le coup ! , explosa-t-il. Tu vas me dire que comme par hasard, le soir où on doit donner un concert, nos instruments disparaissent et eux ont tout le matos pour nous remplacer ?

-On est au courant, merci, soupira à son tour Demyx.

Une fois de plus, le groupe de Kadaj avait doublé le leur. La rivalité de longue date entre eux était connue de tous, mais cette fois leurs opposants avaient été assez discrets pour réussir parfaitement leur coup.

-Mais bon, reprit-il. Au moins, j'ai pu garder ma guitare !

-Demyx, tu dors avec. Je vois mal comment ils auraient pu te l'enlever… Pff, Riku, tes cousins sont vraiment lourds… marmonna Axel de façon assez audible pour que toute la gent féminine de la salle reporte son attention sur l'argenté.

-Merci, Axel, maugréa l'intéressé. J'aimerais que tu arrêtes de mentionner ma parenté avec Loz, Yazu et Kadaj, je vais finir par mal le prendre…

Luxord, resté jusqu'ici silencieux, sorti de ses pensées pour interrompre la conversation.

-Axel, j'adore ton idée, dit-il avec un sourire qui ne présageait rien de bon. Demyx, et si t'allais vérifier ?

- Pourquoi je ferais un truc pareil, Je ne vois même pas de qui tu parles…

-Parce que je te le demande très gentiment ? mais bien sur que si tu vois qui c'est, là-bas, à côté de Marluxia…

Demyx tourna la tête dans la direction que lui indiquait fort peu discrètement le blond, et finit par repérer l'individu. OK, Riku avait raison pour le côté emo. Personne n'avait naturellement les cheveux de cette couleur, si ? D'ailleurs, c'était quelle couleur exactement ?

L'inconnu possédait également une coupe plutôt… atypique, et le châtain se demanda une seconde si il était borgne. Ca expliquerai pourquoi il avait l'air de porter tous les malheurs du monde sur ses épaules. Mais pour l'instant, il essayait surtout de deviner de quelle couleur étaient ses yeux. Si seulement l'autre pouvait tourner un peu la tête dans leur direction, il pourrait…

-Demyx, à te pencher comme ça tu vas finir par te vautrer par terre, lui indiqua fort aimablement son voisin. Allez, va lui parler….

-Hein ? Euh, d'accord…, répondit distraitement le jeune homme.

-Et pour ça, il faudrait que tu te lèves et que tu marches dans sa direction… Tu te souviens encore de comment on fait, rassure moi ?

-Oui, oui, t'as tout à fait raison…, assura son ami, en ne lâchant pas du regard l'inconnu.

Avec un soupir, axel donna un coup de pied dans le fauteuil du châtain, qui finit de basculer, interrompant son occupant dans sa contemplation. Celui-ci se redressa en grognant, lança un regard noir au roux mais finit par se diriger vers le bar. Bien, maintenant qu'il était là, comment allait-il attirer son attention. En désespoir de cause, il se rabattit sur la première idée qui lui vint à l'esprit :

-Euh… Salut ?

-o-o-o-o-o-o-

Zexion leva les yeux de son verre pour les tourner vers celui qui venait de lui adresser la parole. Un genre de punk se tenait à côté de lui, arborant un sourire à la colgate. Zexion remarqua au passage la guitare qu'il avait apparemment transportée depuis l'autre bout de la salle, où ce qu'il supposait être ses amis lui faisait ce qu'il supposait toujours être des signes d'encouragement. Il reporta son regard sur l'intrus, qui le fixait à présent d'un air songeur.

-Pardon ? , demanda Zexion, interloqué.

-Euh, non, rien ! , s'exclama Demyx, tentant de rattraper le coup. Il pouvait presque voir Axel se taper la tête contre la table. Bon, où j'en étais, moi… Ah oui ! C'est quoi ton groupe préféré ?

Trop surpris pour répondre, Zexion se contenta de le fixer d'un regard vide. Note à lui-même : dorénavant, éviter les types arborant aussi fièrement des T-shirts « David Bowie Forever ». Mais l'intrus ne paraissait pas décidé à lâcher l'affaire.

-Breeef ! Moi c'est Demyx, au fait. Ca ne te dérangerait pas trop de venir avec moi, ça serait carrément plus pratique, en fait. Cool, merci ! Mais tu ne m'as toujours pas dit comment tu t'appelais ?

Avant qu'il n'ait pu ne serait-ce que réaliser ce qui lui arrivait, Zexion se retrouva traîné sur toute la longueur de la salle par le dit Demyx, qui semblait avoir conclu tout seul que le silence du jeune homme équivalait à un « oui ». Et alors qu'on le forçait à s'asseoir à une table, Zexion se dit que là, il était vraiment mal.

-o-o-o-o-o-o-

…Tibidip dip… Tibidip dip…

D'une main, il réduisit la sonnerie de son portable au silence, tandis que l'autre écartait quelques mèches de cheveux de devant ses yeux, pour lui permettre de voir autre chose qu'un rideau bleu. Malheureusement pour lui, la luminosité soudaine réveilla le mal de crâne grandissant qui le menaçait depuis son réveil. « Aïe » était un bon résumé de ce qu'il ressentait en ce moment même. Il se redressa précautionneusement, et se figea aussitôt. A moins qu'il n'ait décidé de changer de déco dans la nuit, ça n'était sûrement pas son appartement. Ni celui de Xemnas. Alors, où pouvait-il bien être ? il tenta de se lever, mais il fut retenu par quelque chose qui enserrait sa taille. Quelque chose d'indubitablement vivant.

Ok, surtout, rester calme.

Il jeta un regard horrifié au bras, puis à la personne tout entière qui dormait à côté de lui. C'est alors que Zexion remarqua que la dite personne portait à peu près autant de vêtements que lui-même, soit beaucoup moins que ce que la décence exigeait.

Xemnas allait le tuer.

C'était très, très… très mauvais.

Cependant, son esprit de tacticien reprit vite le dessus. Le plus important pour l'instant, c'était de se sortir de cette situation. La fuite, donc. Il commença par se dégager le plus délicatement possible, en prenant soin de ne surtout pas réveiller son compagnon. Il devait bien admettre qu'il était sacrément mignon, quand il dormait… Mais là n'était pas la question ! Rapidement, le jeune homme ramassa ses affaires et quitta l'appartement. Une fois sorti de l'immeuble, il fit le point en vitesse.

Il ne savait pas où il était, ses cours à la fac commençaient dans moins d'une demi-heure, son portefeuille était vide et sa tête devait atteindre la taille d'une citrouille d'Halloween, grâce aux bienfaits de Sainte Gueule de Bois. Ce qui aurait au moins le mérité d'expliquer le néant total qui remplaçait ses souvenirs de la veille. Aussitôt, la panique l'envahit. Il ne se souvenait absolument pas de ce qui s'était passé, mais le fait de se retrouver dans un lit qui n'était pas le sien avec un parfait inconnu lui en donnait une vague idée. Lentement, il prit conscience de l'horreur de sa situation. Comment avait-il pu faire une chose pareille ? Après tout ce que Xemnas avait fait pour lui, c'était comme ça qu'il le remerciait ? A la panique succédèrent l'horreur, la peur puis la honte et le dégoût de lui-même. Plus jamais il ne pourrait le regarder en face. Il était vraiment immonde. Affreux. Indigne de tout amour, de toute confiance. Tout à ses idées noires, Zexion réussit quand même à attraper un bus qui le conduisit à son université. Il se dirigea vers son amphithéâtre où se pressaient encore quelques retardataires.

Soudain, une voix interrompit ses pensées :

-Hey, Zexion !

Oh. Non. C'était lui. Zexion essaya de se composer une expression convenable, alors qu'une haute silhouette s'avançait vers lui, ses longs cheveux argentés flottant derrière lui. Xemnas, la star de la fac de médecine sur lequel même les plus sévères des professeurs ne tarissaient pas d'éloges. Celui qui avait su le voir dans la masse des étudiants alors qu'il entamait à peine sa licence en Lettres Classiques. Celui qui l'avait aidé, soutenu, aimé, qui avait fait de lui ce qu'il était aujourd'hui. Celui qu'il venait juste de trahir.

Une nouvelle vague de culpabilité le submergea, tandis que son petit ami se penchait pour l'embrasser. L'argenté passa possessivement un bras autour de sa taille et lui jeta un regard mi-amusé, mi-énervé :

-Bah alors, on ne dit plus bonjour ?

-Euh, désolé, je…

-Laisse tomber, malheureusement, on ne te changera plus. T'étais où hier, je pensais que tu m'attendrais à l'appart' pour rattraper la soirée !

Zexion se figea. Qu'allait-il bien pouvoir lui répondre ? Sûrement pas la vérité, il n'avait pas le courage d'affronter sa colère. Il chercha rapidement une excuse, remerciant silencieusement le dieu des littéraires que son amant n'ai rien remarqué.

-Il n'y avait déjà plus de bus quand je suis parti, je… J'ai dormi chez un ami.

-Lequel ? , demanda suspicieusement Xemnas.

-Tu ne le connais, un type de ma promo, Roxas…, répondit le plus jeune de façon évasive.

-… Si tu le dis. Bon, on se voit ce soir ? Cette fois tu ne m'échapperas pas ! , lui lança son compagnon.

La question n'en était même pas une.

-C'est sur, tu peux compter sur moi, tenta de sourire Zexion.

-Bien sur. Sinon, il faudrait peut-être que tu ailles en cours, non ? Franchement, qu'est-ce que tu ferais sans moi. Ne t'étonne pas de rater ton année si tu manques autant de sérieux. Je sais que tu as fait L, mais quand même..., soupira l'aîné.

-Euh, oui, acquiesça le jeune homme aux cheveux bleus avant de s'éloigner.

Il entra discrètement dans son bâtiment et se faufila jusqu'au premiers rangs, puis commença à installer ses affaires. Par bonheur, leur professeur n'était pas encore là. Son voisin lui jeta un coup d'œil moqueur.

-Si j'avais su qu'un jour, je te verrai arriver avec moins d'un quart d'heure d'avance… , commença-t-il.

-Je sais. Que veux-tu, j'aime surprendre, rétorqua Zexion.

L'autre le fixa d'un air incrédule, avant de réprimer un éclat de rire en secouant la tête, ébouriffant un peu plus ses mèches blondes.

-Et en plus il fait de l'humour ! Sérieusement, qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de mon meilleur ami ? , fit-il gravement.

-Nous l'avons enlevé afin de le cloner pour constituer une armée censée nous aider dans la lutte contre les machines. Je suis un Terminator, répondit le jeune homme sur le même ton.

-Je vois. Vous êtes foutus.

-… Merci, Roxas. Au fait, si on te demande, hier soir j'ai dormi chez toi, glissa-t-il discrètement.

-Ca, je pense que je l'aurai remarqué, commenta le blond en haussant un sourcil. Mais vu que je suis sur et certain d'avoir passé la soirée en ma seule compagnie, il est légitime de se demander avec qui tu l'as passée, toi. Vas-y, racontes, qu'est-ce que t'as fait, encore ?

-Si seulement je le savais… soupira Zexion. Hé, comment ça, « encore » ? -Tu viens toi-même de prouver que tu n'en es pas à ta première connerie, lui répondit Roxas. Je n'en reviens pas, le Conspirateur Ténébreux se dévergonde… Il va pleuvoir des grenouilles bleues… Alors, pas trop mal à la tête ?

-J'ai l'impression d'avoir du fer chauffé à blanc à la place du cerveau, mais à part ça, ça va. Le…Quoi ? , s'étouffa-t-il à retardement.

-T'es à la ramasse, toi, ce matin. Le Conspirateur Ténébreux. Ton nouveau surnom chez les premières années. J'aime bien, personnellement, c'est mieux que « l'Emo Dépressif ».

-Un jour, il faudra que tu m'expliques cette manie de donner des pseudonymes à n'importe qui. Je me demande ils vont chercher tout ça.

-A la réflexion, je ne préfère pas savoir.

Leur conversation fut interrompue par l'arrivée de leur enseignant. Le cours pu enfin commencer et l'attention des deux amis se focalisa entièrement sur le discours professoral. En apparence, Zexion suivait avec assiduité les explications, mais en réalité il ne cessait de repenser aux heures précédentes. Sa discussion avec Roxas lui avait permis d'enfin reprendre le contrôle sur ses émotions, et il avait réussi à dissimuler son trouble au blond. Sa capacité à ne jamais laisser filtrer ce qu'il ressentait se révélait parfois bien utile, même si il n'avait jamais osé l'utiliser avec Xemnas. L'évocation de ce dernier fit ressurgir sa honte et le souvenir de l'inconnu du matin. Il ne connaissait même pas son nom et ne se souvenait déjà plus de son adresse… La seule chose logique à faire, pensa-t-il, c'est de tout oublier. Personne ne saurait jamais, il n'aurait qu'à faire croire à Roxas qu'il s'était saoulé en solitaire avant d'échouer au fond d'une ruelle. Avec le temps, peut-être même qu'il oublierait, lui aussi. Mais pour l'instant, l'image du châtain, comme tatouée sur ses rétines, semblait proclamer le contraire…