Tes yeux remplis de larmes m'ont brisé le cœur en milliards de morceaux, tu m'as souri mais ce sourire était si désespéré… J'aimerais tellement te dire que c'est de sa faute, qu'il m'a menacé de tuer des innocents, pour me faire du mal, nous faire du mal… J'admire ton courage et ta patience, tu as pris sur toi et j'en suis fier mais je te promets de le trouver et de le tuer comme il le mérite ! Pour qu'enfin nous puissions vivre heureux…

Après cette douloureuse discussion, je suis resté assis sur le fauteuil quelques heures, en essayant de pleurer en silence. J'avais envie de crier, de m'arracher le cœur, et surtout de tuer Pelant, non plutôt de le garder en vie pour le torturer, pour qu'il sente le mal que ça fait de voir celle qu'on aime totalement meurtrie…

Vers trois heures du matin, j'ai décidé de monter me coucher. Passant devant la chambre de Christine, j'ai vérifié si elle allait bien : elle dormait profondément. Avant de rentrer dans ma chambre, j'ai pu entendre de légers sanglots accompagnés de reniflements discrets. En entrouvrant la porte, Bones me fixa d'un regard noir de colère, de rage et d'infinie tristesse.

« - Vas t'en !

- Ma chérie, je suis…

- Vas-t'en ! Laisse-moi dormir seule ce soir… S'il te plaît… »

Bones m'ayant chassé, je m'en allais dormir sur le canapé, le cœur en miettes. Je comprenais sa réaction, après tout nous étions tous les deux malheureux de cette annonce.

Le réveil du lendemain fut très brutal, ma nuit très courte avait laissé place à des cernes bien creusées et une mine pâle. Christine s'étant réveillée peu de temps après moi, je montais la chercher. En haut, je vis Bones, les yeux rouges et gonflés, pâle et frêle dans sa longue robe de chambre tenant dans ses bras notre fille.

« - Retourne te coucher, je m'occupe de son biberon.

- Ce n'est pas parce que j'ai pleuré toute la nuit que je suis fatiguée. Vas dans notre lit et dors, le canapé n'est pas ce qu'il y a de plus confortable.

- Oh euh et bien merci. »

Couché dans le grand lit, le sommeil ne tarda pas à m'emporter. Deux longues heures plus tard, je fus réveillé par la sonnerie de mon téléphone : un nouveau meurtre.

« - Bones, on a une nouvelle affaire !

- J'emmène Christine à la crèche et je vais sur les lieux du crime, tu n'auras qu'à me rejoindre.

- Tu ne préfères pas que je t'accompagne ? Histoire d'y aller en famille ?

- En famille ? Non je préfère y aller seule. »

Elle claqua la porte. Sa phrase m'avait fait beaucoup de mal, elle avait pris le mariage trop à cœur et j'étais en train de m'éloigner d'elle peu à peu : retour à la case départ.

Sur le chemin me menant à la scène de crime, je m'imaginais ceux que les fouines pourraient nous demander à propos de notre mariage et j'inventais des excuses assez valables, pour essayer de calmer le jeu. Nous y voilà, entrepôt désaffecté souvent utilisé pour des règlements de compte entre gangs.

« - Qu'est-ce qu'on a ?

- Homme, caucasien, la trentaine. Il a de nombreuses fractures et des blessures anciennes faites par balle.

- Un mafieux.

- Sûrement, que nous disent tes larves Hodgins ?

- Elles sont bien grasses et nous montrent qu'elles sont là depuis bien une semaine. J'estime sa mort à une semaine ou deux.

- Le jour exact va être difficile à déterminer, des chiens errants sont passés par là et ont dévoré une grande partie de la chair, ajouta Camille.

- Est-ce que tu as assez pour un bilan toxicologique ?

- La langue fera l'affaire. Au fait Booth, comment vont les préparatifs du mariage ?

- Euh… Ce n'est pas trop l'occasion d'en parler là hein, un cadavre, des gangs, la mort… C'est pas très gai !

- Booth ne veut plus se marier.

- Quoi ?!

- Bones, tu aurais pu attendre avant…

- Attendre quoi ? Que tout le monde nous harcèle pour avoir la date exacte, la couleur de la robe ou le goût du gâteau ? Non. Booth ne veut plus se marier parce qu'il estime que tout ceci est trop prématuré et qu'après tout ce n'est qu'un bout de papier.

- Pour une fois qu'il a le même point de vue que toi, tu devrais être contente non ?

- Hodgins, je nous sentais prêts enfin je me sentais prête. Je n'ai pas dit ça dans la folie de l'instant !

- Bon écoute Bones, on reparlera de ça plus tard. Pour l'instant, il y a ce pauvre type dévoré par les chiens qui attend qu'on lui donne un visage ! Je retourne au FBI, emballez tout pour l'institut Jefferson et en vitesse ! »

En m'éloignant du cadavre, je vis Bones baissée les yeux, Hodgins lui frottait sa main dans le dos et Camille me jeta un regard noir de colère et d'incompréhension. Je n'avais pas le droit de leur dire, c'était mon terrible secret que je gardais avec Pelant…