Vingt ans, oui vingt ans jours pour jours que tout à commencé. Rare sont ceux qui peuvent encore témoigner de ce qui fut le pire désastre que l'humanité n'eut jamais connu… Pendants des centaines d'années les hommes et femmes avaient enduré mille supplices, côtoyés la mort à de nombreuses reprises. Mais rien, non rien ne pouvait préparer l'espèce humaine à ce qui allait se passer en ce jour sombre. Le champ de bataille était jonché de cadavre et les larmes coulaient des yeux de ceux qui par chance avaient pu échapper à un funeste destin. « Chance », un bien grand mot… Vous devez sûrement vous demander qui je suis pour oser parler de ce que je connais pas, oui je l'avoue sans sourciller je ne peux pas décrire avec précision le conflit qui décida de l'avenir du monde shinobi. Âgé de seulement dix neuf ans aujourd'hui je ne peux pas avoir la prétention de comprendre ce qu'il c'est réellement passé et surtout d'y apporter une réponse simple. L'alliance avait elle lutté comme il le fallait ? Avions nous été trahis ? Je laisse cette interrogation aux idéalistes avides de connaissances, car la vérité est ailleurs. La vrais question ne serait pas plutôt : que devons nous faire pour sauver ce qui peu l'être ?
Laissez moi vous compter l'histoire d'un monde ou les pleurs mais aussi les rires ont disparus, un endroit ou la joie tout comme le désespoir est un privilège qui s'achète à prix d'or. Une terre sans sentiments, ou l'amour des parents envers leurs enfants n'existe pas non plus. L'espoir peut il nous sauver ? J'ai déjà la réponse à cette question, cependant vous la donner ici et maintenant ne servirait à rien dans la mesure ou vous ne me comprendriez pas. Commençons donc par le début…
Ah l'enfance, sans aucun doute nos meilleurs années. C'était l'insouciance et les problèmes n'existent pas encore totalement. Certes il y avait toujours des gens pour se plaindre, mais pour Isai il n'y avait aucun doute la dessus, s'il pouvait rester un enfant toute sa vie il le ferait sans hésiter ! Malheureusement personne ne l'écoutait, on l'insultait aisément et refusait toujours d'entendre ce qu'il avait à dire même s'il avait presque toujours raison. Et oui, être un génie ce n'était pas tout les jours facile ! La masse préférait souvent se tourner vers l'idiot du coin super mignon et qui plaisait à toutes les filles… D'un côté le jeune garçon aurait aimé lui aussi naître avec un cerveau de taille normal, mais ce n'était pas le cas et il ne pouvait s'empêcher d'observer ses congénères avec un dégoût non dissimulé. Alors oui il était narcissique, pourtant d'un point de vue physique il n'avait rien d'extraordinaire, ses bras étaient maigres comme des brindilles et il s'habillait très mal. Ses cheveux bruns comme la nuit lui tombait sur les yeux et laissait croire qu'il était très timide, ce qui était faux ! Il aimait dialoguer mais seulement avec ceux qui avaient assez de connaissances pour lui répondre, autant dire très peu de gens mis à part les enseignants de l'académie. Ces derniers eux non plus ne l'aimaient pas, en faite presque personne ne l'appréciait car il avait la fâcheuse manie de dire tout haut ce qu'il pensait, quitte à blesser ! Combien de fois ne c'était il pas fait taper dessus car il avait osé dire que le caïd de l'académie était « mou du bulbe ? » ou que le Chunin qui lui apprenait le lancé de shuriken était bien trop faible pour enseigner… Oui Isai était un ado prétentieux et il me parait évident que bon nombre d'entre vous le détesterait. Il était dans les environs de midi et il vaguait à ses occupations habituelles, à savoir lire un livre assis sur un muret tout en regardant les adultes qui s'affairaient tel des zombies.
- Mais arrêtes un peu de lire ces bêtises ! Râla une voie qu'il connaissait bien.
Il leva les yeux de son ouvrage et plantant ses yeux vert clair dans ceux de la demoiselle qui venait de lui adresser la parole.
- Mokito, tu n'as pas quelqu'un d'autre à aller ennuyer ? S'enquit il en dévisageant la fille.
Cette dernière était une belle blonde au yeux châtains clair, elle portait une robe blanche et c'était mise sur son trente et un pour retrouver son amour de toujours qui n'était autre que Isai !
- Toujours aussi gentil à ce que je vois…
- A quoi bon venir me parler, selon mes calculs tu as quatre vingt dix neuf pourcents de chance de te faire refouler quand tu me demandera de bouger. Rétorqua le jeune garçon avant de se replonger dans son ouvrage.
Mokito se mit à rire, elle n'aurait pas du mais elle commençait à le savoir comment il réagissait.
- Il me reste encore un pourcent, alors s'il te plais pour une fois viens marcher un peu avec moi !
- Je le ferais tu parviens à répondre à cette devinette… C'est facile, mais je met à ton niveau hein !
- Dit là et je verrais. Répondit la fille qui n'aimait pas qu'on la sous-estime.
Isai hésita pendant environ trois secondes et posa sa question, il ne savait pas encore que cette dernière allait le conduire à un grand désastre.
- Quand on me nôme, je disparais… Qui suis-je ?
Sasuke frappa à la large porte qui le conduirait jusqu'à son « maître. Le temps avait passé et il avait presque quarante ans aujourd'hui , cependant sa haine du clan Senju et de Konoha n'avait pas pour autant diminuée ! Toute fois l'on pouvait avouer sans peine que sa vengeance était accomplie depuis des années… Réduire en esclavage tous ses ennemis sans qu'ils n'aient la moindre chance de s'évader était pour lui une bonne chose, mais ici et là certains de ses adversaires résistaient encore au plan de Madara Uchiha. Il s'approcha d'une large fenêtre pour patienter et leva les yeux vers la lune qui était bien visible dans le ciel, dessus brillait le Sharingan ainsi que le Rinnegan, signe du règne éternel de l'héritier du Rikudo. Il se mit à rire en songeant qu'il faisait partie des rares privilégiés à pouvoir se mouvoir librement à cette heure de la journée, et oui posséder le Sharingan avait du bon ! Quoi qu'il en soit on finit par lui ouvrir et il reconnu sans peine Kabuto qui lui lança un regard noir. La cohabitation entre les deux shinobis avaient été difficile et encore aujourd'hui l'Uchiha se méfiait, avec un serpent comme ça mieux valait surveiller ses arrières !
- Sasuke Uchiha… Le maître t'attend. Dit il avant de baisser les yeux en signe de « respect ». Le chef avait été clair, le serpent n'était que le troisième de ce gouvernement hors norme, le possesseur de Sharingan quand à lui détenait le second rôle et cela lui plaisait totalement, tout du moins pour l'instant…
Il s'agenouilla ensuite respectueusement devant celui qui était responsable de tout ça, le leader de l'Akatsuki et surtout ninja le plus puissant de ce monde en ruine. Madara Uchiha ne bougeait pas et semblait absent…
- Vous vouliez me voir ?
- Sasuke, comment avance ta lutte contre les rebelles… Demanda l'autre d'une voie faible qui ne laissait aucun doute sur son mauvais état de santé.
- J'aurais bientôt mit la main sur Kakashi, ne vous en faite pas. Ce n'est qu'une question de temps !
- Et… Naruto ?
L'homme fronça les sourcilles, il détestait quand son « sensei » divaguait de la sorte. Madara était il devenu sénile ? A en croire ses derniers agissements, oui…
- Naruto Uzumaki est mort, vous l'avez tué en lui ôtant le démon. Vous devriez le savoir.
Il y eu un long moment de silence durant lequel le frère de Itachi hésita à quitter les lieux. Mais il fallait mieux rester jusqu'à ce qu'on lui ordonne de partir, histoire de ne pas froisser l'individu qui était beaucoup plus fort que lui.
- Mort ? Non, il est vivant et bientôt nous le reverrons. J'en suis certains…
Ce jour là, je m'en souviendrais toute ma vie. Aujourd'hui quand j'y repense j'aime penser qu'un autre destin aurait pu être possible, que j'aurais pu faire un autre choix qui m'aurait conduit vers un avenir plus simple… C'est sans compter mon cerveau qui détruit une à une toutes les théories optimistes que je peux imaginer durant les longues périodes de doutes. Difficile pour moi d'exprimer mes sentiments. Vous est il déjà arrivé de devoir faire un choix sachant qu'il n'y en a pas de bon ? Que faire quand le meilleur choix n'existe pas et que dans les deux cas des gens vont en souffrir ? Qui choisir, la majorité ou bien ses intérêt personnels ? Un dilemme réservé à l'élite, et pourtant malgré ce que je suis devenu je me pose encore et toujours cette question…
Isai scrutait le visage de la jeune fille à la recherche d'un quelconque indice qui trahirait sa future réponse. Cette dernière fouillait dans son esprit et tenter de trouver des liens logiques entre les deux parties de la phrase. Le garçon se demandait si elle trouverait, c'était simple mais il fallait tout de même avoir un minimum de jugeote pour espérer répondre correctement.
- Le silence ! Répondit la blonde en lui faisant un grand sourire.
- D'accord tu as gagné… Il soupira et rangea son livre poussiéreux avant de descendre de son perchoir. Une promesse est une promesse, ou veux tu aller ?
La demoiselle se mit à marcher vers la place du petit village.
- Essayes de deviner ! Répondit elle, notamment car elle adorait le voir réfléchir.
- D'accord. Vu la vitesse à laquelle tu progresses je peux en déduire que tu veux arriver vite, il est dix sept heure moins dix ce qui signifie que dans dix minutes les adultes pourront jouir de leur liberté pendant une heure. Ici plus de la moitié des hommes sont des ivrognes et on sait tous ou ils iront… Du coup selon mes calculs il y a de grandes chances pour que tu décides d'aller au bar. En plus je déteste ça, du coup tu sais que je ne voudrais pas m'attarder que tu pourras essayer de conclure en moins de trente minutes. Tu as mis une robe blanche, donc je sais déjà que tu projettes de m'emmener dans un lieu peu salissant. Chez toi peu être ?
Mokito ouvrit de grands yeux et se mit à rougir.
- Je ne t'ai jamais demandé d'aller aussi loin dans l'analyse !
- Et moi je ne t'ai jamais demandé de m'inviter…
Ils ne tardèrent pas à atteindre le lieu recherché qui était belle et bien un bar, l'un des lieux qui déplaisait le plus au garçon. Pourquoi ? Jamais il n'avait vu autant d'abrutis se rassembler au même endroit ! Ici on savait à peine ce que voulait dire « argumenter » et des hommes semblables à des clowns se contentaient d'hurler des insultes pendant plus d'une heure. Vous êtes sûrement en train de vous dire qu'il y a un soucis dans le fameux projet œil de lune, pourquoi libérer tout le monde du genjutsu de dix sept heure à dix huit heure ? Les théories étaient nombreuses, beaucoup disaient que ce créneau horaire était prévu pour que les hommes et femmes assurent la survie de l'espèce humaine… Les plus optimistes avançaient que c'était car Madara était un être bon. Isai rigolait bien à chaque fois, lui aussi avait sa petite idée sur la chose mais évitait de la crier sur les toit. De toute façon les adultes ne pouvaient rien faire pour changer le monde, il aurait fallut gagner la guerre pour ça ! Quoi qu'il en soit les deux jeunes gens prirent place à une table et un cerveau encore sous le contrôle du leader s'avança près d'eux.
- Que voulez vous ? Demanda-t-il d'une voie livide, dénudé de toute joie au tristesse, bref d'expressions.
- Deux vers de Sake s'il vous plais. Demanda la fille qui n'hésitait pas à consommer de l'alcool. En faite depuis la victoire de Madara tout les tabous avaient disparu, à quoi bon attendre pour goûter aux joies de la vie quand on savait qu'arrivé à ses seize ans on rejoindrait la horde de « zombi » ? Le monde actuel était divisé en trois grandes catégories à savoir : les enfants considérés comme tel jusqu'à l'age de seize ans étaient totalement libre. Ils n'avaient qu'une seule obligation, se rendre à l'académie des ninjas. En dehors de ces temps d'étude chacun était libre de faire ce qui lui plaisait ! Ensuite il y avait les adultes, eux étaient hypnotisés vingt trois heures sur vingt quatre et oeuvraient pour l'intérêt générale. Et il restait ensuite les membres de l'Akatsuki, enfin de la nouvelle Akatsuki dirigé par le terrible Sasuke Uchiha. Eux représentait Madara et était totalement libre durant toute leur vie… Autant dire qu'ils avaient tous pouvoirs sur une population incapable de se défendre ! Isai les voyaient souvent arriver au village avec leurs armes recouvertes de sang, signe qu'ils c'étaient livré à un autre massacre pour « protéger le pays ». Foutaise, les rebelles n'ennuyaient personne, mais bon la politique ne l'avait jamais intéressé. Le terrible Uchiha avait tiré son épingle du jeux, qu'il exploite la masse humaine démunie de cervelle jusqu'à la moelle s'il le voulait. Lui n'avait pas l'intention de se faire manipuler, et découvrirait bien un moyen de résister à cet emprise sur lui. Il lui restait encore trois mois pour se pencher sur la question… Si les rebelles résistaient à l'œil de lune, pourquoi pas lui après tout ?
- Tu sais que l'alcool ne t'aidera pas à me séduire ? Je tiens mieux que toi, dans le meilleur des cas-tu vas te retrouver dans un état lamentable et je vais me moquer de toi ! Dit l'intellectuel toujours aussi sympathique.
- Isai, sais tu quel age j'ai ?
- Quinze ans pourquoi ?
Elle se mit à rire, mais pas de joie. On sentait de la tristesse dans ce sourire.
- Demain j'aurais seize ans… Et je ne suis pas assez forte pour rejoindre l'Akatsuki, tu sais donc ce que cela veut dire. Dit elle en commençant à boire.
Le jeune homme ne fit aucune remarque cinglante cette fois, elle avait eu seize ans pour goûter à la liberté… Et demain on la lui arracherait en lui apposant une simple marque sur le front… C'était là toute la perversitée de Madara, tout donner pour ensuite reprendre sans raison valable.
- Alors buvons à la santé de la liberté…
Les deux adversaires se faisaient face depuis une bonne demie heure et le champ de bataille brûlait de toute part. Sasuke observait la scène avec amusement et se plaisait à faire des pronostiques, certes être un père ne lui plaisait guère mais voir ses deux garçons s'affronter de toutes leurs forces lui plaisait vraiment. Surtout que ces deux là, âgé de seize ans et quinze ans ne se faisaient aucun cadeau ! A droite du père, Oga essuyait la sueur qui perlait sur son front tout en jetant un regard de défis à Teruki qui rigolait à gorge déployé. Ce dernier était encore en pleine forme et ne laissait paraître aucun signe de fatigue malgré les assauts puissants de son frère aîné.
- Oga, tu es minable !
- La force brute ne détermine pas forcément l'issu du combat.
Teruki inspira un grand coup et se rua vers son frère pour remporter ce combat qui n'avait que trop duré. Il frappa de toute ses forces son adversaire mais ce dernier esquiva grâce à un pas sur le côté, il tenta un contre mais trop tard le plus jeune était déjà derrière et lui et lui flanqua un puissant coup sur la nuque. Désorienté il secoua la tête pour reprendre totalement conscience quand il aperçu trop tard l'autre qui préparait un jutsu.
- Katon, boule de feu suprême !
Oga lâcha un soupire et fut sauvé de justesse par son père qui l'éloigna de la menace. Non pas car il tenait à sa progéniture, juste car il faisait partie de l'Akatsuki et pourrait encore lui servir.
Il le laissa d'ailleurs tomber lourdement sur le sol dès la menace écartée.
- Teruki, tu es bien mon fils… Quand à toi Oga, disparais. Tu me fais honte !
Le vainqueur fit un sourire malsain à sa victime qui tituba jusqu'à un rocher et s'y installa pour récupérer. Cette fois ci le combat n'était qu'un entraînement, mais on pouvait aisément sentir les pulsions meurtrières qui émanait du petit préféré. « Un jour, tes yeux seront à moi Oga… »
