Partir, pour ne plus jamais revenir
-Je crains d'avoir trouvé les raisons de son suicide Monsieur, lança un Auror à son patron tout en reposant le journal intime sur le bureau. Vous pensez qu'on doit prévenir Potter ?
- Me prévenir de quoi ? demanda Harry en arrivant sur les lieux du suicide.
Il vit alors le cadavre de Draco Malfoy. Ses yeux s'humectèrent et sa gorge se serra. Ses jambes flanchèrent et il tomba au sol sans même s'en rendre compte. Tout était flou autour de lui et sa respiration était devenu erratique. Il avait froid terriblement froid. Tout s'était gelé. Son corps n'était plus que glace. Paralysé, voilà ce qu'il était. Il avait l'impression que des millions d'aiguilles s'enfonçaient un peu partout dans son corps et qu'un poignard hibernait dans sa poitrine. Il vit une forme bouger devant lui et qu'elle lui tendait un livre. Son livre. Son journal intime.
« Tu penses que je suis un incapable, un lâche, une égoïste. Tu n'as pas
tout à fait tord. J'ai fui pour mon propre intérêt. J'ai tellement eu peur.
D'ailleurs j'ai toujours peur. Mais je ne peux pas l'avouer. Surtout pas
devant toi. J'ai ma fierté.
Je pense tout de même que partir, me séparer de toi, est la meilleure solution.
Peut-être est-ce encore une fois un acte égoïste de ma part. Je ne sais pas.
C'est ridicule ! Je ne sais même pas pourquoi j'écris ces quelques mots. Tu ne
les liras certainement jamais. Et même si tu les lis, tu ne les comprendras pas.
Nous n'avons jamais eu la même manière de penser.
Tu vois la beauté partout. C'est une particularité que j'apprécie chez toi. Moi, j'en suis
bien incapable. C'est comme si il y avait un voile devant mes yeux qui me faisait voir
la vie sombre et morne. Tu n'es jamais parvenu à retirer ce voile malgré tes
nombreuses tentatives. J'aurai aimé pouvoir le retirer moi aussi. Mais il est resté.
Il m'a gâché la vie et maintenant il me tue.
Je veux retirer ce voile ! Il m'étouffe ! Je veux voir la beauté comme toi tu la
perçois. Je me sens tellement mal, tellement triste.
J'aimerais trouver le bonheur à tes côtés. Mais je n'y arrive pas et je n'ai
plus la force de continuer. Et je sens que toi aussi tu baisses peu à peu les bras.
Je m'en veux de te décevoir. Je m'en veux de te faire souffrir.
Alors j'ai réfléchi.
J'ai trouvé la solution.
Partir.
Pour te laisser vivre ta vie comme tu le souhaites et pour que tu vives enfin
avec quelqu'un qui verra la beauté comme tu la vois. Je suis un vrai lâche mais c'est pour toi, pour ton bien. Je suppose que ce sont les derniers
mots que j'écrirai dans ce journal. Et je veux qu'il soit pour toi. »
Le 16 juin 2012
