Aspros adore dessiner. Depuis qu'il est petit, et à chacune de ses heures perdu, il gribouille sur des livres vierges, voir avec un bâton dans le sable ou la terre. C'est comme une passion, quelque chose qu'il utilise pour se détendre, et dont seul Deuteros connait le secret. Quand ils sont ensemble et que l'aîné n'est pas occupé à étudier, il dessine en discutant avec son cadet. Des arbres, des fleurs, des animaux, ou des objets de la vie quotidienne, tout est bon à mettre sur papier pour Aspros. En particulier le sanctuaire, qu'il s'agisse des maisons zodiacales ou des arènes. Il a toujours aimé et admiré ce lieu, même si certaines de ses pratiques ne lui plaisaient pas, comme la façon dont son précieux petit frère était traité. Petit frère qui, lui aussi, a essayer de se mettre au dessin, mais ça ne lui a pas plu. D'une part, parce-qu'il pense Aspros bien plus doué que lui, et de l'autre parce-qu'il a bien plus l'occasion de pratiquer que lui, et il ne veut pas lui faire de l'ombre en dessinant mieux. Cela est certes une raison stupide, mais logique pour lui qui a décidé de rester dans l'ombre pour laisser la lumière briller.
Au fil des années, Aspros dessine de mieux en mieux, et toujours autant qu'il peut. Il dessine des chevaliers, des camarades apprentis, et même Sisyphe et Rasgado, qui ont finit par le surprendre pendant une de ses séances de dessin. Heureusement, son frère n'a pas été vu. Lui n'a jamais eu droit à un dessin, ni même le plus petit portrait. Est-ce qu'il le détesterais...?
Deuteros tomba malade un jour de pluie et d'orage. Personne ne veut s'occuper de lui, à part sa lumière protectrice de toujours qu'est Aspros. Il décide de s'enfuir avec lui, pour le soigner autre part où il sera bien traité, malheureusement tout deux finissent par être victime d'un glissement de terrain et finissent blessé. Le cadet ne peut évidemment pas se résoudre à abandonner son frère inconscient, et malgré le froid et cette horrible douleur au crâne, il le met à l'abri. C'est ce qui le motiva à changer, dans le but de ne plus mettre son frère en danger pour lui. Le lendemain, Aspros se réveilla dans un lit. Il apprit plus tard que son frère s'était rendu aux gardes et les avait prévenus de son état, mais tout le monde lui garda bien de dire qu'il a tout de même dû payer le prix de leur tentative de fuite.

Plus tard, les deux frères ont eu une discussion, chacun se préoccupant plus de l'état de l'autre que du sien. Tout continua normalement, Aspros recommença à dessiner, et cette fois-ci, quand Deuteros regarda la feuille, c'est son visage qu'il vit.

"Je ne voulais pas salir ton image en faisant un dessin médiocre de toi. Je veux que ton portrait soit parfait, pour te montrer à quel point tu es important à mes yeux, Deuteros !"

Avait expliqué Aspros avec un sourire. Un soulagement immense ainsi qu'une joie intense, à la limite de l'euphorie, engloba le petit frère. Il ne le déteste pas, c'est même tout le contraire. Deuteros se sent stupide d'avoir douté de lui, maintenant il sait qu'il n'a pas à craindre d'être détesté par sa lumière.
Maintenant, les portraits du cadet ne font que s'empiler de plus en plus. Aspros le laisse les garder, il ne veut pas prendre le risque que quelqu'un d'autre les voit, après tout.