Bonjour à tous ! Soyez les bienvenues, entrez, n'ayez pas peur ! La porte est ouverte !

C'est donc avec plaisir que j'inaugure ici ma première fanfiction sur le fandom d'NCIS : Los Angeles. Ceux qui me connaissent ne seront pas surpris d'apprendre qu'elle sera centrée sur l'agent spécial G. Callen.

Il s'agit ici d'une fic longue, qui sera probablement suivie par au moins une autre fic longue –la suite direct de celle-ci. En fonction de la densité de l'histoire, il y en aura éventuellement une troisième, le tout avec des one-shots qui viendront s'intercaler ici et là.

Je rappelle mes règles (oui, j'ai des règles, comme Gibbs) pour les petits nouveaux, ou ceux qui manquent de mémoire : je ne publie pas sans review. D'aucun appelleront ça du chantage, moi j'appelle ça un juste retour des choses : si personne ne review, c'est que personne n'aime assez pour perdre trente secondes à taper deux lignes de message, quand je passe des soirées entières à rédiger des pages et des pages. Le calcul est vite fait –et pour être une revieweuse invétérée, je sais à quel point écrire une review ne coûte rien. Et ça fait tellement plaisir !

Pour l'instant pas de fréquence de postage, je vous le dirai si jamais je prends assez d'avance pour prévoir un chapitre par semaine.

Bonne lecture à toutes et à tous ! Et rendez-vous en bas de page !

Série : NCIS : Los Angeles

Personnages : G. Callen, Alex Fryman, probables OC. Les autres personnages récurrents de la série feront peut-être une apparition en cours de route, pour l'instant nous sommes en tête-à-tête avec Callen.

Spoilers : Toute la série jusqu'à l'épisode 20 de la saison 4 (qu'il est d'ailleurs nécessaire d'avoir vu pour comprendre).

Disclaimers : J'ai beau faire monter les enchères, je n'ai pas encore réussi à acheter l'agent Callen. Je me contenterai pourtant de l'acteur, mais non rien à faire, on s'obstine à me renvoyer à la Chartre des Droits de l'Homme et à un truc inconnu appelé « Abolition de l'esclavage ». Comment ?

Rating : Dans l'immédiat, on va dire K+, et uniquement par sécurité. Si ça change entre temps, je vous le dirais.

Au nom du père

« If you sleep well the first night, it means that you're in a good place.

- How d'you know ?

- … I know. »

4x20

Prologue

Callen rangea sa voiture devant le numéro 212 de la rue, mais il ne coupa pas le moteur et resta derrière le volant. Tout en jetant un coup d'œil à la maison, il pianota sur le clavier de son portable.

Je suis là.

L'endroit lui rappelait des souvenirs. Il avait vécu dans ce genre de quartier, pauvre, les trottoirs encombrés de poubelles qui n'étaient plus ramassées depuis longtemps, les jardins en friche, les grillages rouillés, les perrons décrépis, tous pareils, en rangs d'oignons. Il espéra qu'Alex allait se grouiller, il n'avait pas envie de rester là.

Moins d'une minute plus tard, la porte du 212 s'ouvrit et le garçon dévala les marches du perron pour venir vers lui. Callen vit tout de suite que ça n'allait pas : Alex marchait en regardant le sol, voûté, la tête rentrée dans les épaules. Il grimaça.

- Salut, lança-t-il quand l'enfant se glissa sur le siège passager et claqua la portière.

- Salut, répondit Alex d'une voix à peine audible.

L'agent senior démarra sans attendre.

- Où est-ce que tu veux aller ?

Il n'obtint qu'un haussement d'épaules pour toute réponse.

- T'as faim ?

- Nan.

- Tu veux qu'on aille voir la mer ?

- J'm'en fous, j'veux juste qu'on bouge.

Bon. Définitivement, le môme était sur la mauvaise pente. Callen en savait quelque chose : lui, la mauvaise pente, il avait glissé dessus tout du long, jusqu'à se retrouver au trente-sixième dessous. Et personne pour le repêcher. Alors dès qu'ils se furent un peu éloignés des zones résidentielles, il gara la voiture sur le bas côté, coupa le contact et se tourna vers Alex.

- Bon, vas-y, raconte-moi. Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Ils m'ont changé de maison…

Il n'y avait pas de colère ni de protestation dans la voix d'Alex lorsqu'il répondit. Juste une totale incompréhension. Et un peu d'impuissance.

- C'était la bonne maison, insista-t-il en regardant Callen. Pas vrai ? C'est toi qui me l'as dis ! C'était la bonne maison, je dormais bien ! Pourquoi est-ce qu'ils m'ont bougé ?

- Je ne sais pas, admit l'agent senior. Ils font ça parfois, ils sont cons. Sûrement parce qu'il y a trop de gosses et pas assez de maisons. Quand ils pensent que tu vas mieux, ils te bougent.

- Ils t'ont bougé souvent, toi ?

Callen se demanda s'il allait répondre. Pas par manque de confiance mais parce qu'il ne voulait pas démoraliser le gamin. En même temps, il encaisserait sûrement mieux s'il était préparé un minimum…

- Trente-sept fois.

Alex en ferma la bouche pour le compte, et se détourna de lui, les yeux fixés sur le pare-brise. Il se mit à pleuvoir. Callen redémarra et actionna les essuie-glaces. Il avait autre chose à dire à Alex. Il n'avait pas envie d'être celui qui le lui dirait, surtout pas maintenant, alors qu'il était déjà mal d'avoir changé de famille d'accueil. Mais il savait que ça passerait mieux avec lui qu'avec n'importe qui d'autre. Tout comme il savait qu'il fallait qu'il le lui dise le plus vite possible, pour qu'il ait bien le temps de s'y préparer. Il se détestait pour ça, à cet instant. Ça n'était pas de sa faute, pourtant, il n'avait fait que son job. Le reste tenait d'une décision de justice –et de la volonté du gouvernement de faire un exemple. Mais Alex ne verrait pas ça comme ça. Pour lui ça serait rien de moins qu'une énorme injustice.

- Comment tu as dormi, cette nuit ? demanda-t-il, pour se faire gagner du temps.

- J'ai pas dormi. C'est pas chez moi. Je veux rentrer…

- Je suis pas certain que ça soit possible…

- Je veux rentrer chez mon père. Je pourrai rester là-bas en attendant qu'il sorte de prison !

- Il sortira pas de prison, Alex, dit Callen, très vite, pour s'en débarrasser.

Alex se tut, et ne dit plus rien pendant un moment. Puis il regarda le visage de Callen, et croisa son regard dans le rétroviseur. Juste avant que l'agent ne détourne lâchement les yeux.

- Qu'est-ce que ça veut dire ?

- Écoute…

- Ils peuvent pas. Ils peuvent pas ! T'avais promis !

Il délirait : Callen ne lui avait fait aucune promesse, ils n'avaient même jamais parlé de ce qui allait arriver à son père, jamais évoqué le procès à venir, puis en cours. Callen venait voir Alex régulièrement depuis l'affaire Fryman. Enfin, pas vraiment régulièrement, vu l'irrégularité de son travail, mais il se débrouillait pour se libérer un samedi ou un dimanche par mois, minimum, qu'il passait avec le garçon. Il venait le chercher dans sa famille d'accueil, l'emmenait voir un film ou un match, manger une pizza, un burger ou jouer au base-ball. Une seule fois, le gosse lui avait demandé pourquoi il faisait ça. Il avait répondu sans y penser « Parce que c'est la chose à faire. » La nuit suivante, il avait rêvé de Jason. Ça faisait longtemps que ça lui était pas arrivé…

Mais quoiqu'il en soit, jamais Alex ne lui avait demandé de nouvelles de son père. Callen en avait hâtivement conclu qu'il devait avoir honte –d'avoir participé aux agissements pour lesquels il allait être jugé, ou juste d'avoir un père criminel. Lui-même n'était pas fermé au sujet, ils en auraient parlé si le petit en avait pris l'initiative. Mais il ne l'avait jamais fait, et l'agent senior avait respecté son silence comme il aurait souhaité qu'on respecte le sien. Alex ne devait pas avoir envie d'y penser. À présent, il réalisait que ça avait peut-être été une erreur…

- Tu m'avais dis que tu l'avais pas tué !

- Je l'ai pas tué !

- Mais si eux ils le tuent ça change rien !

Alex paniquait à présent, il criait, il avait détaché sa ceinture et Callen choisit de s'arrêter sur le bas-côté avant qu'ils n'aient un accident. Grand bien lui en prit : le gamin ouvrit presque immédiatement sa portière et sortit sous la pluie, laissant son sac dans la voiture. Callen s'élança derrière lui et le rattrapa par le bras, une vingtaine de pas plus loin.

- Où tu vas ?

- Nul part ! Laisse-moi ! Ils le tueront pas, ils ont pas le droit, c'est mon père !

- Alex, j'suis désolé, on peut rien y faire…

- J'vais aller les voir ! J'vais appeler l'avocat ! Ils ont pas le droit de tuer mon père ! Tu leur as pas dis qu'il avait un fils ?

Callen en aurait gémit de frustration, alors que la pluie s'infiltrait dans le col de sa veste en cuir. Si, il leur avait dis. Il était là au procès, il avait suivi l'affaire de près. Pour Alex. Sans se poser la question du pourquoi du comment, la voix de Jason tournant en boucle dans sa tête, « Parce que c'est la bonne chose à faire, G-Money. » Oui, pour Alex, il avait souhaité qu'on en arrive pas là. Le petit était déjà suffisamment traumatisé comme ça, inutile d'en rajouter en tuant son père. Il avait comparu au procès, à titre de témoin, et avait tout fait pour limiter les dégâts. Le problème, c'était justement que Fryman, lui, semblait se fiche complètement de limiter les dégâts ou pas. Il avait campé sur ses positions, mordicus, pendant tout le procès. Chaque fois qu'on l'envoyait à la barre, c'était tout un cirque pour le faire tenir tranquille. Fanatique, il sautait sur toutes les occasions pour clamer ses convictions haut et fort, et appeler le peuple américain au meurtre. Inutile de dire qu'il y avait eu un boulot monstre par derrière, pour empêcher la situation de s'envenimer jusqu'à explosion : la salle grouillait de journalistes à qui il aurait été impossible d'interdire l'accès au procès sous peine de donner raison à DNA, qui défendait Fryman à grands cris par l'intermédiaire d'internet. Ils avaient battu le rappel des troupes et les manifestants campaient pratiquement devant la salle d'audience et la prison où l'accusé transitait en attendant le verdict. Le procès avait duré trois semaines. Il avait fallu évacuer la salle un nombre incalculable de fois. Callen enrageait : on ne pouvait pas espérer éviter la peine de mort à cet imbécile s'il s'obstinait à se prononcer en faveur de cette dernière contre les autres criminels, mais nom de Dieu, est-ce qu'il pensait une seule seconde au mal qu'il allait faire à son gamin ?

Les dernières chances de voir Fryman condamné à la prison à vie étaient parties en fumée quand le gouvernement s'en était mêlé. Sur la côte Ouest, l'ambiance tournait progressivement à la poudrière, et ça se répandait dans les autres états. L'on craignait que le mouvement DNA, non content de s'étendre, ne suive l'exemple du groupe de Fryman, et que d'autres empoisonnements aient lieu. On risquait la guerre civile, la panique générale si ces fanatiques se mettaient à empoisonner l'eau partout. Il fallait faire un exemple, frapper un grand coup. Leur montrer qu'on ne plaisantait pas. La plupart des manifestants étaient eux-mêmes parents, tous n'étaient pas assez dingues pour risquer de laisser leurs enfants orphelins. Verdict et peine étaient tombés logiquement : coupable, condamné à mort par injection. Callen et l'avocat de Fryman avaient échangé un regard à travers la foule du public, qui s'était levé en hurlant, les uns de joie, les autres d'horreur. Ça n'était pas une surprise, mais pour différentes raisons, les deux hommes déploraient cette conclusion.

- L'avocat de ton père a fait appel, dit Callen en remontant son col. On est en train de négocier pour voir si y a pas moyen de changer ça… Mais tu sais, même si ça donne quelque chose, il passera le reste de ses jours en prison, sans aucune chance de remise de peine.

Alex haussa les épaules. La pluie collait ses mèches blondes sur son front, lui donnant des airs de chien mouillé.

- Au moins il sera vivant, je pourrai aller le voir.

Callen avait envie de l'attraper par les épaules, de le secouer, de lui crier dessus pour qu'il ouvre les yeux : Fryman ne valait pas la peine qu'il s'inquiète pour lui, lui se fichait visiblement complètement de faire du mal à Alex en disparaissant. Un homme dont les convictions passaient avant son enfant méritait largement la peine capitale, aux yeux de Callen. Mais, pour Alex, parce que son père était tout ce qui lui restait, parce qu'il méritait un peu d'espoir, il se tut.

À suivre…

Alors ? *yeux angoissés*