[NDA: Salut à toutes ! Comme j'ai beaucoup de temps libre en ce moment, j'écris et donc je me suis lancée dans un Ereri ! J'espère que ce premier chapitre vous plaira, cette histoire devrait être en deux parties normalement. Bonne lecture ! ]
Eren Jäger, un jeune journaliste sans expérience professionnelle, venait d'être engagé sous un maigre contrat de trois mois, peut-être renouvelable, dans cette maison d'édition.
Un bon mois avait passé depuis son arrivée, et comme tout bon bleu qui se respecte, ses tâches étaient extrêmement simples, sans grand intérêt, et surtout répétitives. Dans diverses missions, comme s'assurer qu'il y avait toujours du café chaud dans la cafetière, ou alors que le courrier fut bien mis sous enveloppe et posté, ou encore chargé de photocopier tout document que l'on posait malproprement sur son petit, minuscule, insignifiant bureau, avec pour seul ordre : " Eren, il me faut trente exemplaires, et ne traîne pas ! ".
Malgré le fait d'être exploité tel un misérable, cela n'affectait en rien sa détermination, devenir un grand journaliste, même s'il devait passer par ces nombrables humiliations. Absolument rien ne le touchait, ni même le blessait dans son estime, car il savait que tout cela n'était que temporaire. Enfin. Il y avait bien une chose qui ne le laissait pas indifférent, qui le crispait de colère et d'envie.
Lui. Son rédacteur en chef.
Comment pouvait-il le décrire ? Il ne savait pas par où commencer. Ah, si en fait ! Si ! Il avait les yeux du diable. Enfin bien sûr, c'était une métaphore, mais les yeux de ce dernier étaient effrayants. Personne ne pouvait résister à ces globes oculaires maléfiques, un vrai regard démoniaque.
Il fallait dire, qu'en plus de ce regard perçant, les cernes qui épousaient parfaitement ce dernier le rendaient inapprochable. Non mais vraiment. A chaque fois qu'un employé devait s'entretenir avec ce démon, il voyait sa vie défiler comme si son heure avait sonné.
Toujours une Lucky Strike coincée entre les lèvres, cet homme de vingt-six ans était donc déjà un fumeur compulsif. Quel gâchis se disait Eren, ne comprenant pas comment un humain normalement constitué pouvait aspirer la fumée de ce truc immonde et aimer ça au point d'en avoir toujours une dans le bec.
Et à partir de ce moment, le jeune apprenti avait en tête l'image des lèvres charnues de son supérieur. Ces lèvres qui n'avaient probablement jamais été étirées dans un sourire. Car à chaque fois qu'Eren le voyait, cet homme avait le visage fermé, le regard mauvais, intransigeant, dédaigneux. Un visage immunisé de toutes expressions positives.
Mais revenons-en au regard. Malgré ses lunettes de vue noires et rectangulaires, qui ne faisaient qu'accentuer son air dangereux, il était aussi quelques fois dissimulé sous quelques mèches brunes qui lui donnaient l'air décoiffé. Mais cela n'était pas surprenant, car son travail ainsi que sa position ne lui permettaient pas de passer beaucoup de temps chez lui. Et oui, en tant que rédacteur en chef, ce dernier travaillait beaucoup, et souvent la nuit afin de vérifier si le journal du lendemain pourra être bouclé sans erreurs.
Il arrivait parfois que ses cheveux soient plaqués en arrière, mais uniquement lorsqu'il avait le temps de les coiffer. Sinon, la plupart du temps, ses cheveux tombaient sur son visage ainsi que sur ses oreilles, cachant alors très faiblement son fondu dégradé qui partait au niveau des oreilles jusqu'à la nuque. Une coiffure peu commune à l'époque, mais qui lui donnait l'image d'un homme sévère, tyrannique, avec qui l'on ne pouvait jamais négocier. Voici qui était le rédacteur en chef, Livaï Ackerman.
Et à coté de cela, il y avait Eren Jagger, un jeune homme de vingt-deux ans, qui venait de terminer ses études de journalisme, et qui physiquement, il fallait l'avouer, était bien loin d'avoir la même allure que son supérieur. Il avait encore le visage très enfantin, comme si sa puberté l'avait oublié, ou black-listé. Ses grands yeux verts derrière ses fines lunettes rouges étaient remplis de détermination, de rêves. Il avait les sourcils assez épais, ainsi qu'une coiffure banale comme quatre-vingt-dix pourcents des jeunes de son âge, de couleur châtain.
Et c'était bien pour cette raison que le jeune homme vouait une haine viscérale, mais infondée, envers son supérieur. Son supérieur, qui, malgré son jeune âge était déjà à un poste si convoité, car il devait avoir les compétences que le châtain, comme beaucoup de personnes, n'avaient pas. Cela le rendait fou de jalousie, et en plus de ça, ledit prodige se permettait d'être détestable au possible avec toute personne qu'il croisait. A sa place, Eren serait le plus heureux du monde, et sa bonne humeur serait un remerciement envers le tout puissant pour l'avoir créé avec un tel talent. Mais non, Monsieur grincheux n'était en aucun reconnaissant, tout ce qu'il trouvait à faire était de rabaisser son monde en étant dédaigneux. Alors que pour beaucoup de gens, qui n'ont pas de talent inné, ils doivent travailler dur, fournir moultes efforts afin de grimper jusqu'au sommet.
Il avait tellement envie de se venger, de lui donner une bonne leçon de vie, et en prime d'étancher sa soif de jalousie. Mais comment devrait-il s'y prendre ? Cela semblait impossible, car il risquerait de foutre sa carrière en l'air, et ça, il en était hors de question. Que deviendrait-il s'il ne pouvait plus être journaliste ? Sa vie n'aurait plus de sens, car depuis son plus jeune âge, le jeune homme n'avait que ce rêve en tête.
Assis devant son minuscule bureau, bureau se trouvant à deux mètres des toilettes et de la salle de pause, histoire de bien se souvenir de son rang dans cette entreprise, les coudes posés sur la planche de bois, le visage enfoui dans le creux de ses mains, il poussa un long soupir de désespoir à force de cogiter comme un forcené. Cela faisait à présent deux semaines qu'il avait envie d'infliger une cuisante humiliation à son supérieur, mais rien. Il ne trouvait aucune stratégie qui ne dévoilerait pas son identité et qui ne mettrait pas en danger sa carrière. Il devait abandonner cette idée, et s'y faire, car ce ne serait sûrement pas le dernier supérieur qu'il ne supportera pas, mais c'était impossible de tirer un trait sur tout cela, Eren était comme obsédé par cette idée, et rien ne pouvait le détourner de cette dernière. Se comportant alors comme un enfant qui ne savait aucunement faire la part des choses et réfléchir avec maturité.
Alors qu'il était perdu dans ses pensées, il entendit deux de ses "collègues" discuter en salle de pause, une tasse de café à la main. Vu qu'il n'avait rien à faire, personne ne lui ayant donné de quoi s'occuper, il fut donc facile d'être distrait et attiré par cette discussion.
- Tu étais au courant de ça toi ? Le type a demandé sa petite amie en mariage par messages codés.
- Par messages codés ?
- Oui, cela se fait de plus en plus. Tu glisses un message dans les petites annonces. Quand tu lis normalement, tu ne fais gaffe à rien, mais dès que tu utilises cette technique super simple, tu peux y déchiffrer un message d'une quarantaine de mots.
-Ah oui j'ai entendu parlé de ce phénomène !
Evidemment, cette conversation intéressait particulièrement Eren, qui n'en perdait pas une miette. Des messages codés ? Tout d'un coup, une idée digne des plus grands génies vint au jeune homme naturellement. Les deux collègues continuèrent de discuter de cela, tandis qu'elles essayaient de réaliser un message codé, avant de le décoder en rigolant, l'une expliquant à l'autre comment s'y prendre. Eren était alors toute ouïe, rien ne pouvait plus le distraire à présent, il enregistrait toutes les données et les notait dans son petit calepin noir.
Pendant les deux dernières heures de sa journée de travail, Eren ne tenait plus en place. Il n'avait qu'une hâte, rentrer chez lui et s'entraîner afin de réaliser sa vengeance. Il avait tant de messages en tête rien que pour lui, qu'il en souriait d'une façon machiavélique.
Le soir même, Eren se prépara un petit diner, vivant seul dans la capitale depuis sa première année en étude supérieure, il avait appris à réaliser toutes les tâches ménagères, sans l'aide de sa maman.
Dès qu'il eut terminé de manger, il fit rapidement la vaisselle, puis il se dépêcha d'aller s'asseoir à son bureau afin de préparer sa vengeance puérile. Une tonne de journaux se trouvaient à sa gauche, tandis qu'une pile de papiers étaient posés sur la table, face à lui. Et ce fut, le stylo en main, qu'il s'entraîna à écrire toujours la même phrase en essayant de renter chacune des lettres dans les petites annonces.
Pendant une semaine, tous les soirs sans exception après ses heures de travail, le jeune homme faisait une bonne quinzaine de tentatives sur de vieux journaux, essayant toujours d'être le plus rapide possible. Il s'entraîna jusqu'au dernier soir, ne faisant rien d'autre.
Après de nombreux essais, il commençait à devenir un maître en la matière, et quelques étaient les annonces, sa phrase collait parfaitement, après quelques modifications. Il se récapitula alors sa mission, étape par étape.
- Donc, les petites annonces sont terminées d'être tapées et mises en page vers onze heure. Là je saisis la page où elles se trouvent, je fais la photocopie, je remets la page là où elle était, ensuite je fais les modifications, et dès que j'ai terminé j'échange l'ancienne page avec la mienne. Monsieur Ackerman relit le prototype du journal à dix neuf heure, donc il faut que ma page soit dans le lot avant ladite heure.
Le jeune homme sourit finement, tout en se frottant lentement les mains, tandis qu'un rire machiavélique, et très moche soit dit en passant, envahit la pièce. A ce moment précis, il ne se rendait pas compte des conséquences qui pourraient s'abattre sur lui, trop excité par son petit stratagème, comme s'il était encore à l'école pour faire ce genre de blagues idiotes en toute innocence et impunité.
Le lendemain, une semaine pile après cette "ingénieuse" idée, Eren mit alors son plan à exécution. Après avoir piqué la feuille des petites annonces, il s'empressa de la photocopier avant de la remettre à sa place. Un sourire victorieux accroché aux lèvres, il retourna donc jusqu'à son bureau isolé de plusieurs mètres des autres, et il commença à faire ses petites magouilles, afin que ladite phrase cachée soit présente dans le journal du lendemain. Alors qu'il avait changé plusieurs lettres de certains mots, d'abord au crayon à papier, une voix le fit subitement tressaillir, jusqu'à même sursauter.
Son supérieur était sorti de son bureau, et discutait avec un employé qui s'occupait de la page des sports. Tandis qu'ils se dirigeaient en salle de pause pour se prendre certainement un café, le rédacteur en chef s'arrêta un instant au niveau du petit nouveau, ce dernier étant dos aux deux hommes, le coeur battant à cent à l'heure. Après quelques brèves secondes dans un silence de mort, Eren finit par rassembler tout son courage afin de se retourner et de croiser le regard terrifiant de son supérieur.
- A partir de la semaine prochaine, tu travailleras avec l'équipe de nuit. J'afficherai tes horaires dans la salle de pause dès que j'aurai le temps.
Alors que son regard ne se décrochait pas de celui de son interlocuteur, Eren se retint de toutes ses forces afin de ne pas rétorquer un sarcastique "Oui messire Ackerman" donc il se contenta de hocher silencieusement la tête d'un air benêt.
Le fumeur compulsif le regarda encore quelques secondes de manière dédaigneuse avant de lever les yeux au ciel et de tourner les talons, passant à autre chose. Il se dirigea en salle de pause, tandis que le plus jeune se leva rapidement de sa chaise, la feuille plaquée contre son torse, avant de vite disparaître aux toilettes.
Il poussa un long soupir de soulagement, remerciant le ciel de ne pas être quelqu'un d'important aux yeux de sa "Majesté Ackerman" car si ça avait été le cas, il se serait certainement intéressé à son travail en cours, c'est-à-dire : modifier les petites annonces, et le châtain aurait alors eut beaucoup d'ennuis.
C'était cela, particulièrement, qu'il détestait chez son supérieur. Cet air de "moi je sais tout, je connais tout, toi tu n'es rien", car dans sa façon d'agir, il prenait tout le monde de haut, pour lui, rien ni personne n'était son égal, même ses ainés, tout le monde y passait.
Après y être resté de longues minutes, attendant que ce démon eut bu son délicat "capuccino", il retourna donc à son bureau, après avoir vérifié qu'il n'y avait personne à l'horizon. Ce fut le cas, car à cette heure de la journée, c'est à dire onze heure cinquante, tous les employés essayaient de ne pas gaspiller les dernières minutes de la matinée, avant la pause déjeuner, alors ils se foutaient bien de savoir ce que pouvait bien faire le petit nouveau.
Mais lui aussi devait se dépêcher, car il n'en était qu'à la phase du crayon à papier, et il lui restait ensuite à tout retaper à l'ordinateur, remettre les annonces en page, et l'imprimer. Alors il ne perdit pas de temps, et se dépêcha de gribouiller sur son brouillon pendant le temps qu'il lui restait.
Treize heure, il eut fini à temps. Il rangea alors ladite feuille dans son tiroir, bien dissimulée sous une tonne de papiers où était écrit sur celui du dessus, en majuscule "FORMATION".
Il alla donc prendre son repas à la cafétéria de l'entreprise, prenant place à coté de ses collègues à une table choisie au hasard, comme il en avait l'habitude. Il essaya de faire la conversation, parlant du journal prévu pour le lendemain, jusqu'à ce qu'il eut l'idée de dévier le sujet de façon machiavélique.
- Depuis combien de temps Monsieur Ackerman occupe ce poste ? Demanda-t-il de façon innocente tout en coupant sa pièce de viande.
- Hum... Je dirai un peu moins d'un an il me semble, non ? Répondit une des employée en tournant le regard sur ses autres collègues qui acquiescèrent.
- Normalement, suite au départ de notre ancien rédacteur en chef, c'était logiquement à Fränze d'avoir ce poste, mais le président est arrivé dans nos locaux avec Monsieur Ackerman, et l'a promu à sa place sans donner d'explications, continua-t-elle en jetant quelques coups d'oeil comme si elle avait peur d'être surprise à raconter tout cela à un bleu.
- Oui, c'était à Fränze que revenait ce poste, vu son ancienneté, mais il lui a filé sous le nez, et depuis l'arrivée de Monsieur Ackerman, l'ambiance est catastrophique, il est tellement désagréable, on regrette tous notre ancien rédacteur en chef, ajouta un autre employé comme pour appuyer les propos de sa collègue.
Eren se frottait les mains intérieurement. Comme il pouvait l'espérer, son supérieur n'était pas aimé de tous, et s'il venait à partir, il n'aurait certainement pas de pot de départ avec des collègues en larmes.
C'était parfait, car personne ne pourrait jamais remonter jusqu'à lui, celui qui venait juste d'arriver, celui à qui on ne faisait pas attention et qui n'en était pas encore à vouloir grimper les échelons. Non, Monsieur Ackerman avait des ennemis beaucoup plus proches que lui, du moins c'était ce que ce dernier croyait. Et Eren était particulièrement heureux de penser que sa petite leçon profitera à beaucoup de monde.
Alors, d'une manière toujours innocente, comme s'il voulait juste apprendre, chose qu'il faisait depuis son arrivée, il poursuivit son petit interrogatoire "naïf" tout en terminant son assiette.
- Je n'ai jamais croisé le président depuis que je suis arrivé. Comment est-t-il ?
- J'avais beaucoup d'estime pour Monsieur Smith, je le trouvait très juste, très professionnel, mais depuis le coup de poignard qu'il a fait à Fränze, je suis extrêmement déçue, répondit l'employée tout en pinçant légèrement ses lèvres.
- On ne peut rien contre le piston, c'est injuste, mais c'est comme ça que fonctionne le monde du travail, souffla son collègue en se concentrant sur son liégeois.
Du piston ? Monsieur Ackerman aurait été pistonné ? Si ça se trouvait, il n'avait absolument pas de meilleures compétences que les autres, il avait juste ciré les bottes de la bonne personne. Mais peu importait, car c'était une raison de plus pour avoir tous les employés à dos, se disait Eren. Oui, pour lui c'était parfait, il ne pouvait rêver mieux.
La pause avait pris fin il y avait quelques minutes déjà, et Eren était retourné à son bureau, simulant exécuter une tâche qu'un employé lui avait donné, tandis qu'il pianotait sur le clavier de son ordinateur, les yeux pétillants. Il avait tellement hâte de voir la tête de son supérieur suite à cette cuisante humiliation, qu'il ricanait doucement, le regard effrayant tandis que ses lèvres se fendirent dans un sourire malsain.
Il fallait savoir une chose sur Eren Jäger, c'était qu'il avait un côté sombre de sa personnalité qui l'empêchait constamment de nouer une quelconque relation, que ce soit en amitié ou en amour, les gens ne le comprenaient pas. Il avait… Comment dire ? Légèrement des troubles psychotiques. Attention, c'était vraiment très léger, pas au point de s'inquiéter. Mais il était comme ça, il se focalisait sur quelque chose qui pour n'importe qui ne serait pas important. Et cette fixette envers son supérieur en était la preuve. Il ne pouvait s'empêcher de lui reprocher tous les maux de la terre.
Bref, c'était donc avec un fin sourire aux lèvres qu'il finit par lancer l'impression avant de se dépêcher d'aller récupérer le document dans la pièce où se trouvait la photocopieuse. Une fois le papier en main, il alla donc, de façon extrêmement prudente, remettre ce dernier dans la pile de pages, faisant bien attention de le mettre au bon endroit.
Il regagna ensuite prudemment son bureau, sans se faire remarquer, jusqu'à ce qu'une voix le fit sursauter à l'entente de son prénom.
- Eren, j'ai besoin que tu me mettes ces lettres dans des enveloppes, elles doivent être postées demain à la première heure !
Eren esquissa alors un sourire forcé en hochant la tête de la même façon que d'habitude, d'un air bêta, se mettant ensuite au travail, car il en avait une bonne soixantaine à faire. Tout mettre sous enveloppe, inscrire les adresses postales et les placer dans le bac où était inscrit « à envoyer » sur l'étiquette blanche.
Malgré le fait qu'il devait travailler de nuit la semaine suivante, et que cela l'ennuyait profondément, il espérait tout de même faire des tâches plus passionnantes que celles du travail de jour, car cela faisait bien deux bonnes semaines qu'il tournait en rond, sans réel envie.
Sa fin de journée s'acheva rapidement, et il passa dans un fastfood se prendre un menu à emporter, n'ayant pas envie de se préparer à manger. Et puis, cette soirée était spéciale, car il allait célébrer sa réussite, bien que la prochaine sera tout aussi festive après avoir vu la tête que son supérieur aura tiré.
Affalé sur son canapé devant une série passant à la télévision, son gobelet à la main, il aspirait lentement sa boisson à la paille, tandis qu'il n'arrêtait pas de faire trembler sa jambe. Il avait besoin d'un exutoire vu l'impatience qui le consumait, et quoi de plus naturel de laisser sa jambe sautiller.
Le lendemain matin, le journal quotidien était déjà dans tous les kiosques du pays, comme chaque jour depuis de nombreuses années à présent. Eren arriva au travail à dix heures, et fut surpris lorsqu'il s'aperçut que tous ses collègues étaient agités. Ils s'en sont déjà rendus compte ? Se demanda Eren, tandis qu'il les observait de façon totalement innocente.
Il surprit alors l'employée de la dernière fois, Elize, celle lui ayant fait découvrir ce système de messages codés de façon indirecte, se triturer les lèvres avant de se diriger dans le bureau de leur supérieur. Soit c'était une fayotte qui voulait voler au secours de son tyrannique patron, soit elle était tout aussi sadique qu'Eren ne l'était, et elle voulait être la première à voir la tête qu'il allait tirer.
Pour ne pas éveiller les soupçons, Eren se dirigea alors vers le groupe de journalistes avec qui il avait l'habitude de manger, et demanda alors d'un ton aigu, et de la façon la plus innocente qu'il soit.
- Que se passe-t-il ? On fête quelque chose ?
- Tu ne vais pas en croire tes oreilles petit, lui adressa une des journalistes, une mine grave sur le visage. Quelqu'un a osé insulter le patron dans les petites annonces.
Eren ne répondit pas, les regardant avec une extrême mais fausse stupeur.
- C'est Elize qui l'a découvert ce matin, ça fait quelques semaines qu'elle s'amuse à chercher des messages cachés dans les petites annonces depuis celui de la demande en mariage, rajouta un de ses collègues.
Pendant ce temps, de légers bruits de coups se firent retentir contre la porte du bureau du rédacteur en chef. Ce dernier annonça un bref "Entrez." sans décoller les yeux de son document. Ce que fit la jeune femme, tout en faisant le moins de bruit possible, sans aucun geste brusque. Elle referma la porte derrière elle, sans faire un pas de plus, le journal à la main.
- Excusez-moi de vous déranger, Monsieur Ackerman, mais il faudrait que je vous montre quelque chose... Disait-elle sur un ton pas très serein.
Le brun, une clope coincée entre ses lèvres charnues, lui fit signe de s'approcher, lui donnant donc le feu vert pour s'expliquer. Ce que fit la jeune femme, sans moins être stressée.
- Connaissez-vous cette histoire de messages codés dans les petites annonces...? Il y a un peu plus de deux semaines, un homme à demandé en mariage sa petite-amie de cette façon...
Le brun releva alors la tête tout en arquant un sourcil, ne voyant pas où elle voulait en venir. Un bref silence s'était installé, jusqu'à ce qui lui répondit d'un ton sec.
- J'en avais entendu parler, oui. Et quel est le but de votre question ? Je n'ai pas que ça à faire, alors dites-moi clairement ce que vous voulez.
La jeune femme tressaillit légèrement, et avec tout le courage qu'elle pouvait avoir, elle se mit alors à lui expliquer comment les décoder. Le brun l'écouta sans dire un mot, toujours le sourcil arqué, puis lorsqu'elle lui apporta le journal parut ce matin, elle ajouta d'une voix vacillante.
- Je pense que vous devriez lire ce message. Il...Il vous est adressé, bégaya-t-elle en déposant la publication sur le bureau, à la page des petites annonces.
L'incompréhension ne quittait pas le visage du jeune homme, qui d'habitude était si inexpressif, tandis qu'il prit le journal, restant un moment à balancer ses yeux au fur et à mesure de sa lecture, sans dire un mot. Le temps parut tellement long pour Elize, qu'elle voulait juste disparaître, ne sachant absolument pas comment son patron allait réagir, même si elle en avait une brève idée à la vue de ses yeux cernés qui s'assombrirent davantage.
Cette phrase ne cessait de se répéter dans l'esprit de la jeune femme, confirmant la lueur menaçante qu'elle vit grandir dans le regard de son supérieur.
" Moi, Livaï Ackerman, consens aux plus courageux, pour la modique somme de cent Deutschmark*, de me retirer avec sauvagerie le balais que j'ai dans le cul à bons gros coups de pilon."
*(Environ 50€)
To be continued...
NDA: C'est mon premier Ereri, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé en commentaire car j'ai adoré l'écrire mais je ne sais pas du tout si ça rend bien donc voilà voilà. Sinon la suite arrivera très prochainement. Salut ! :)
