C'est en tombant par hasard sur un Fanart de Sasori que l'inspiration m'est venue pour cette histoire. Elle ne devrait pas faire plus de deux ou trois chapitres je pense.

J'espère de tout mon cœur qu'elle vous plaira !

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Masashi Kishimoto en dehors de Faye.

Sur ce, bonne lecture !


Sasori ne l'avouera jamais mais lorsque la nuit tombait il regrettait d'avoir troqué son corps pour celui d'un pantin. Il ne connaissait plus le sommeil et l'obscurité était pour lui synonyme d'ennui. Lui auquel la nature avait omis de lui faire don de la patience devait attendre l'apparition des premières lueurs de l'aube pour enfin réveiller son partenaire et reprendre leur mission. Autant lorsqu'il était au Quartier Général de l'Akatsuki il pouvait faire passer le temps en confectionnant de nouvelles marionnettes ou en perfectionnant son art, autant en mission il était contraint à l'attente. Souvent, il enviait le blond androgyne qui lui servait de partenaire qui pouvait se vanter de pouvoir encore profiter des bras de Morphée.

Agacé, le scorpion des sables rouges décida de faire un tour. Il fit apparaître un clone afin que celui-ci puisse continuer de faire le guet tandis qu'il s'avançait parmi les hautes herbes. Marcher l'apaisait un peu. Après tout, sommeil était un prix si peu élevé comparé aux avantages que lui offrait son corps. Non seulement il ne ressentait plus la douleur mais en plus il avait réussi à faire de lui même une véritable œuvre d'art. Il avait la certitude qu'il pourrait exercer son art beaucoup plus longtemps que celui qui était pourtant de seize ans son cadet. Qu'importait son âge, il était figé dans la beauté juvénile de son adolescence. Son art était réellement supérieur à celui du jeune Deidara puisque celui-ci était aussi éphémère que ses explosions alors que lui, Sasori, était aussi éternel que ses marionnettes. Des années après la mort de Deidara, des années après qu'il soit oublier de tous, lui sera toujours bien vivant sans que l'on n'aie jamais pu en venir à bout. A cette pensée, le scorpion des sables rouges sourit. C'était réellement un prix bien faible à payer. Et puis quand il y pense, le sommeil engendrait les rêves et les siens avaient été peuplés de ses derniers souvenirs de ses parents.

En réalité, il n'avait rien perdu.

Il s'apprêtait à retourner vers son coéquipier lorsque quelque chose attira son attention. Il n'était pas seul.

Discrètement il s'approcha du lieu où il situait cette présence et ne tarda pas à l'apercevoir. Il se camoufla derrière un tronc d'arbre et vit une jeune femme s'avancer d'une démarche lente et régulière presque robotique si elle n'avait pas été aussi gracieuse. Son teint était pâle, sa chevelure lisse et brune tombait en abondance sur ses épaules, allant la recouvrir jusqu'au bas de son dos telle une couverture de soie. Son visage de porcelaine était des plus captivant. Son front haut et ses sourcils arqués lui donnaient une allure fière et hautaine. Son visage était très mince, son menton pointu et ses pommettes légèrement saillantes, son nez long et fin, ses lèvres fines et rosées… mais le plus époustouflant demeuraient ses yeux. Grands, en amandes aux allures de félins dont les prunelles uniques d'un bleu acier, glacial mais ternes, offraient un regard mélancolique et donnaient à son visage une expression épuisée. Aussi froide et captivante, aussi lointaine que Sasori. Pour parfaire cette vision onirique, la jeune femme était vêtue d'une longue robe de chambre de soie qui traînait au sol. Simplement retenue par une fine ceinture au niveau de sa taille, les manches retombaient de telle sorte que le tissu dévoilaient les épaules nues et fines de la jeune femme qui retenait de sa main les pans de sa robe au niveau de sa poitrine afin de ne pas l'exposer au clair de lune. En revanche ses jambes extrêmement fines, au teint crémeux se dévoilaient au fur et à mesure qu'elle avançait pied nus sur l'herbe. Il y avait tant de sensualité dans sa manière d'être, dans sa sinistre beauté. Elle marchait avec ses allures fantomatiques, le regard fixé droit devant elle ne prêtant pas la moindre attention à ce qui l'environnait. Il la vit se diriger vers un tronc d'arbre sur lequel elle s'assit et enfoui son visage entre ses mains pour sangloter. Sasori tel un automate s'avança vers elle d'une démarche tranquille. Il s'accroupi face à elle et enroula des doigts autours d'un des poignets fins de la belle inconnue qui sursauta en poussant un bref cri de surprise. Son regard bleu embué de larmes se posa sur le visage si trompeusement doux du déserteur et la crainte se lut dans ses prunelles et elle se leva brusquement dans une tentative pour prendre la fuite que Sasori amorça en saisissant son autre poignet et les tenant avec fermeté cette fois-ci. La brune leva son regard apeuré vers le marionnettiste qui la dominait d'une demi-tête. Il la fixa droit dans les yeux et eut un petit rictus. Elle ne devait pas avoir plus de seize ans, elle respirait la jeunesse et l'innocence malgré cette aura mélancolique qui l'entourait… Il caressa ses poignets de ses doigts comme pour l'apaiser.

« Je t'ais effrayée ? » susurra-t-il de son timbre aussi suave qu'angoissant.

Il la vit frissonner au son de sa voix et son sourire s'élargit. Il lui caressa la joue de ses doigts pour essuyer ses larmes et il la sentit encore frémir à se contact. Elle n'osait pas faire le moindre geste tant elle était intimidée. Le regard du trentenaire se fit plus doux, plus rassurant.

« Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas te faire de mal. » lui dit-il d'un ton amusé. « Quel est ton nom ? »

« Faye. » murmura-t-elle, hypnotisée par le visage fascinant de son interlocuteur.

« Faye » reprit-il, « Souhaites-tu que je parte ? »

« Non reste ! » répondit la jeune femme « S'il te plait… »

Sasori sourit. La gente féminine était si impressionnable… Aussi exquise soit-elle, elle n'y faisait pas exception. Enfin bon, il n'allait pas s'en plaindre, il avait enfin trouvé un moyen pour faire passer le temps.

Il s'assit en tailleur sur le tronc.

« Au fait, moi c'est Sasori. » lui dit-il en l'invitant à prendre place à côté de lui.

Elle s'installa en croisant ses fines jambes, son menton reposant sur ses mains jointes. Le scorpion des sables rouges contemplait cette inconnu avec intention ce dont elle ne semblait pas se rendre compte, étant perdue dans ses pensées. Soudain il avança sa main vers son visage de lait et caressa ses cernes qui lui faisaient défaut. L'adolescente leva vers lui un regard interrogateur vers le déserteur qui contemplait ces marques de fatigue les sourcils froncés.

« Serais-tu insomniaque ? » lui demanda-t-il.

Timidement, elle hocha la tête.

« Tu passerais donc toutes tes nuits ici ? »

Elle acquiesça à nouveau.

« Mais pourquoi pleurais-tu ? »

Elle pinça ses lèvres avant de répondre :

« Je pleure parce que je suis lasse de ces nuits sans sommeil sans que je ne puisse rien y faire. Je pleure parce que je supporte de moins en moins la solitude et l'ennui à laquelle la nuit me condamne. Je pleure parce que la nuit contraint mon esprit par le biais de ma solitude à se souvenir d'un bon nombre de choses qui devraient rester enfouies… »

Ses yeux commencèrent à s'humidifier, les larmes menaçant de couler à nouveau. Sasori dans un élan de compassion l'enserra dans une étreinte consolatrice. Il fut le premier surprit par son geste. Puis il lui murmura :

« Tu sais, je suis comme toi : Moi aussi j'ai connu des moments difficiles, une douleur que je me suis toujours acharné à masquer. Et moi non plus je ne connais plus le sommeil, pour une raison toute autre d'ailleurs. Cependant une chose permet de rendre tout cela minime : J'ai découvert une passion qui est une véritable source de bonheur pour moi. »

« Quelle est-elle ? »

Il sorti un parchemin d'invocation et fit apparaître deux pantins miniatures. Il activa ses fils de chakra et les fit se mouvoir sous le regard émerveillé de l'adolescente dont la tête reposait sur son torse.

« Lorsque j'ai perdu mes parents je n'étais encore qu'un enfant. On a eut beaucoup de mal à me l'annoncer si bien que pendant longtemps je croyais qu'ils allaient revenir. Mais chaque jour qui passait, je perdait l'espoir de les revoir. Mais alors que j'avais fini par comprendre de moi-même qu'ils ne reviendraient jamais, ma grand-mère, qui s'occupait de moi, décida qu'il était temps de m'initier à l'art des marionnettes qui avait toujours été la spécialité de mes ancêtres et que l'on se transmettait de génération en génération. Elle y voyait la l'espoir de me détourner de la douleur qui sévissait en moi. J'avais tout fait pour masquer ma mélancolie mais elle avait été plus perspicace que je ne le pensais. Quoiqu'il en soit je me suis donné corps et âme à cette nouvelle activité, si bien qu'en quelques semaines, j'étais capable de créer mes propres marionnettes. En fait j'y voyait la le moyen de remplacer ce que j'avais perdu j'étais toujours envieux lorsque je voyait une famille unie, un enfant choyé par ses parents. Je me suis donc mis en tête de faire revenir mes parents. « Papa » et « Maman », c'est ainsi que j'avais nommé mes première marionnettes. Je les avait confectionnées à leur image, grâce à mes souvenirs et aux quelques photos que l'on avait d'eux à la maison. Mais je me suis très vite rendu compte qu'il y avait des choses que l'on ne pouvait remplacer. »

Son ton était devenu amer lorsqu'il avait prononcé sa dernière phrase et il vit un frisson parcourir l'échine de Faye qui l'écoutait, le regard fixé sur les deux pantins qu'il maniait de façon nonchalante. Il prit un ton plus doux pour rassurer la jeune femme.

« Mais à présent je suis un homme heureux : je suis allé pour loin que personne d'autre dans mon art, ma passion est un véritable épanouissement pour moi. »

Il fit exécuter une petite danse aux deux petits pantins qui eut l'effet escompté : Un petit rire cristallin s'échappa des lèvres de la jeune femme. Le roux sourit et remarqua alors un reflet rosé sur la peau de la jeune femme. Il regarda le ciel et vit qu'il s'était teinté de rose. Faye leva à son tour les yeux et tous deux contemplèrent la naissance de l'aube.

« Le jour se lève. » dit Sasori. « Il est temps pour moi de m'en aller. »

Quelle était cette pointe de regret qui perçait dans sa voix ?

Il se leva, prit délicatement son visage entre ses mains et déposa un baiser sur son front.

« Prends soin de toi. »

« Merci beaucoup Sasori. »

Ils échangèrent un sourire et Faye le regarda s'éloigner avec un léger pincement au cœur. Sasori devait tout de même se l'avouer, il ressentait une pointe de regret tandis qu'il se séparait d'elle.

Comme un rêve dont tout deux regrettaient le réveil.

Mais qui n'a jamais tenté de se rendormir dans le but de poursuivre son songe ? Qui n'a jamais espéré en voyant la nuit tomber que ce rêve le hantera à nouveau ?


Verdict ? J'avoue que je ne suis pas du tout sûre de cette fic donc je sais pas trop si elle en vaut la peine.