Bonjour, amours. Vous me manquez.
Je tenais à laisser une trace de 2016. Navrée de cette absence qui s'éternisait.
Bonne lecture,
Jude the crank.
Tu promènes le pulpe de tes doigts le long de mes phalanges, mon poignet, mon bras, mon épaule. Ton toucher s'échoue dans le ceux de ma clavicule, où s'installe une sensation de vide sitôt le contact rompu.
En mon for intérieur, les pensées que l'anxiété a fait déferler avant notre entrevue se sont estompées, ne résonnent plus que les battements fous de mon cœur et une vague remarque à propos de ta respiration fiévreuse. Tu baisses les yeux, ton front touche le mien et nous dandinons un peu, doigts enlacées, au rythme d'une musique si triste et hors de ce monde qu'elle n'a d'inventeur. La lumière du seul magasin ouvert projette sur tes joues l'ombre surdimensionnée de tes cils. Nos mains se détachent, ne font plus que s'effleurer ensuite, puis, tu tournes le dos.
Tu tournes le dos.
Et lorsque ta silhouette a disparu au détour d'une rue, que tes pas n'ont plus claqué sur le trottoir, que les notes boisées de ton parfum se sont mêlées à la fraîcheur de la nuit jusqu'à ne plus s'en distinguer, je me laisse enfin m'effondrer sur le sol, déchirée, brisée, déçue.
Il est quatre heures du matin, le soleil ne s'est pas encore levé.
Nous ne nous reverrons plus, et quoiqu'une nuit mes larmes tarissent, l'amertume de ton souvenir me hantera à jamais.
