Salut, voilà un défi que je publies sur mon blog depuis quelques semaines mais que je n'ai pas pris le temps de emttre sur FF...
J'espère que vous ne m'en voudrez pas de trop :D
Bonne lecture E

Je croisais et décroisais les doigts nerveusement. Quelle idée d'être là ?! Il fallait vraiment que mes parents m'aient poussé pour que je passe mon été ici et que je participe à ce concours. Enfin 'poussée', c'était sans doute par peur de l'ennui que j'avais été si facile à convaincre, mais maintenant que je me trouvais sur cette estrade, je réalisais à quel point j'aurais du refuser.

Je jetais un regard en arrière pour voir ma famille tranquillement assise au premier rang juste à coté d'une famille de Sang Pur. Voilà une image à garder en mémoire vu les derniers événements… Des moldus se tenant si proches d'une famille noble… Et pas n'importe laquelle ! Excusez du peu mais il s'agissait de la famille d'un membre du gouvernement…

Heureusement ma mère n'avait nullement conscience du privilège qu'elle avait sinon elle aurait trouvé quelque chose à dire ou à faire qui m'aurait plongé dans une honte sans fond… Bien que brusquement je me demandais si elle n'était pas capable de faire une bourde sans même s'en rendre compte…

Je lissais ma jupe une nième fois avant de chasser des poussières invisibles à l'œil. Que je pouvais être nerveuse ! Et cet intervenant qui discourait à ne plus savoir que dire. J'avais toujours détesté être sur le devant de la scène et je m'étais évertuée à rester dans l'ombre. Ce qui pour le moment était un grand succès… Enfin jusqu'à ce jour !

Tout avait commencé à la fin de ma sixième année, quand mon professeur de Métamorphose m'avait parlé de ce concours. J'étais major de promotion dans cette matière, et uniquement celle là, il lui paraissait donc normal que je participe… J'avais refusé dans un premier temps avant de laisser ma curiosité prendre le pas sur mes craintes. Je m'étais alors prise au jeu et bientôt je passais mes nuits à réviser afin d'atteindre l'excellence.

J'avais partagé mon temps libre cet été là entre les livres et mes amies. Ces dernières avaient trouvé ridicule de travailler autant pendant que le soleil réchauffait l'air. J'entendais encore les arguments de Manu :

- Lily, tu as vu le temps ?!

J'avais répondu laconiquement, mais cela ne l'avait pas empêché de continuer.

- Pourquoi nous n'irions pas plutôt nous promener ?

J'avais fait un geste vague de la main, tentant d'assimiler toutes les subtilités d'un sort particulièrement compliqué.

- Ou au cinéma ? J'ai repéré un film qui pourrait être intéressant…

J'avais enfin relevé la tête devant le ridicule de la situation. Elle voulait que je sorte m'aérer l'esprit. Et pour cela, elle me proposait de m'enfermer dans une salle obscure… Le comble non ?

J'avais cédé cet après midi là, tout en refusant d'autres fois. Un merveilleux équilibre entre détente et sérieux qui m'avait valu beaucoup de compliments de la part de mes parents qui étaient forts impressionnés d'avoir une de leurs filles avec des pouvoirs magiques. Il est vrai qu'il est assez peu courant d'entendre ce genre de choses…

Je tentais de fixer mes idées sur ce que racontait l'homme sur le devant de la scène. Dans ses habits de sorciers, il semblait si à l'aise pourtant il n'avait aucune classe. Il reflétait l'intelligence mais dans ce qu'elle a de plus brute et sans modestie. Il parlait d'un air méprisant utilisant des mots peu courant sûrement pour faire prévaloir sa dominance intellectuelle.

Je réfrénais un bâillement avant de regarder discrètement l'heure. La remise des prix avait commencé depuis une demie heure et pourtant nous en étions toujours au même point…

Je regardais dans la direction de Manu pour m'excuser d'avance de tout ceci mais je la trouvai à moitié assoupie. Peut être aurais je du me sentir vexée qu'elle ne suive pas le discours mais là tout de suite j'aurais plutôt tout donné pour être à sa place !

- Je vais donc finir tout ce blabla pour la remise des récompenses…

Pendant un moment je crus que l'heure avait sonné, que j'allais devoir me lever et me diriger vers lui mais non. Il monopolisa encore un quart d'heure l'assistance avant de se retourner vers moi et de me dire d'un ton léger :

- Mademoiselle Evans, de Poudlard, venez donc recevoir votre prix que nous puissions aller nous rafraîchir tout de suite après.

Moi qui craignais de devoir faire un discours devant tout ce parterre de gens, j'eus à peine le temps de resserrer mes mains autour du livre qu'il me tendait que déjà il invitait la salle à sortir boire une Bièraubeurre. Tous se levèrent comme un seul homme dans un brouhaha assourdissant pour sortir de cette pièce où ils avaient du, tout comme moi, écouter le plus soporifique des exposés…

Bien que le cours d'Histoire de la Magie du professeur Binns valait aussi son pesant de cacahuètes dans cette catégorie. Je baissais les yeux vers mon prix, incrédule. Je ne m'attendais pas forcément à une médaille ou un trophée, mais un livre… J'avais passé tellement de temps à en lire pour ce fichu concours que j'avais espéré ne pas en voir d'autres avant la rentrée.

- Quelle chance Lily !!!

Je me retournais vers Manu qui m'attendait en bas de l'estrade. Je m'approchais d'elle et sautais à ses cotés afin de suivre les autres personnes et surtout de retrouver mes parents qui avaient été entraînés à l'extérieur par la marée humaine.

- Pourquoi ? Demandais je.

- C'est un livre magique ! C'est très rare tu sais !!! Tu pourras y mettre tous tes secrets.

- J'ai déjà un journal intime je te signale… Qui ne me sert à rien !

- Oui, mais là tu seras sure que Pauline ne pourra pas le lire… Seule toi, pourras lire le contenu !

Nous avions continué jusqu'au buffet où nous retrouvâmes tout le monde parlant avec animation de l'actualité mais aussi de sujets abordés par l'intervenant. Nous nous glissâmes dans un coin pour écouter les conversations tandis que les mots de Manu résonnaient encore dans mon esprit.

Le livre que je tenais dans mes mains était vraiment très rare. Il fallait des années pour en fabriquer un et ne pouvait appartenir qu'à une seule personne, en l'occurrence, moi. La légende voulait que je pourrais être la seule à l'ouvrir et à lire. Les mots étaient sensés disparaître dès que quelqu'un d'autre porterait les yeux dessus.

Il avait toutes les qualités pour être un merveilleux journal intime pourtant voilà des années que je n'en tenais plus. La faute à cette Pauline de malheur avec qui nous partagions notre dortoir à Poudlard et qui n'avait pas hésité à faire circuler le journal d'une fille qu'elle n'appréciait pas. La pauvre avait été ridiculisée devant toute l'école, à un tel point qu'elle avait demandé à en partir…

Manu et moi n'aurions rien eu à craindre si depuis le printemps Pauline ne nous avait pas pris en grippe. Au départ, cela ressemblait à une petite dispute de filles mais très rapidement l'esprit machiavélique de notre voisine de chambre nous avait mis sur nos gardes. Plusieurs soirs, nous avions retrouvé nos affaires sans dessus dessous et il était évident que quelqu'un avait fouillé…

Quant au coupable… Il était peut être facile et un peu rapide de l'accuser mais nous l'avions déjà vu à l'œuvre… Heureusement nous avions arrêté depuis longtemps de poser sur papier nos idées personnelles et intimes sinon la catastrophe…

- Lily, ma chérie ! Ne reste donc pas dans un coin ! Tu es la reine de cette fête !

Je grimaçais légèrement avant de me retourner vers ma mère qui souriait de toutes ses dents en montrant les gens autour qui n'en avaient que faire de moi et de ma petite personne. Mon père lui sirotait doucement un verre que je soupçonnais de Whisky Pur Feu.

- Maman… Suppliais je. Et si nous rentrions ? J'en ai assez de tout cela et j'aimerais profiter de ma dernière semaine de vacances pour ne surtout pas ouvrir de livres…

- Mais tu n'y penses pas ! Tu dois aller saluer ces gens qui sont venus te voir !

Je poussais un soupir à fendre l'âme en regardant mon père. C'était très clairement un appel au secours pour qu'il trouve une solution et que je n'ai pas à me ridiculiser en allant remercier des gens qui devait déjà avoir oublié si ce n'est mon existence, au moins mon nom. Il me sourit avec indulgence et plaida ma cause mais rien n'y faisait, ma mère ne voulait pas démordre de ces civilités que je jugeais embarrassantes.

Manu, quant à elle, regardait tout cela comme s'il s'agissait d'une représentation de théâtre, avec détachement et une pincée d'amusement. Je la frappais doucement pour qu'elle cesse de se moquer de moi et surtout de l'entêtement de ma mère.

Contrairement à moi, elle était d'origine sorcière. Elle est ce que les gens appellent une Sang Mêlée. Sa mère est une sorcière de Sang Pur alors que son père était d'origine moldue. Elle avait été élevée de la même façon que sa mère, c'est-à-dire dans la noblesse et parfois elle s'étonnait des réactions de mes parents qu'elle trouvait beaucoup plus spontanés que les gens de sa famille.

- Madame Evans, intervint Manu de sa voix claire, dans le monde sorcier, les choses ne se passent pas ainsi. Lily n'a pas à le faire, et serait sans doute jugée insolente.

- Comment ça ? Demanda ma mère en regardant autour d'elle.

- Dans la société sorcière, il faut avoir été présenté par quelqu'un pour adresser la parole à un étranger…

Je la fixais avec un sourire en coin. Quelle menteuse ! Mais comme j'en étais heureuse. Bientôt ma mère stoppa toutes ses récriminations et sans beaucoup plus de réticences nous pûmes rentrer chez nous où Pétunia, ma charmante sœur aînée nous attendait.

- Alors le monstre, tu as eu ta récompense.

Je lui fis un sourire carnassier. Il contenait plus de menaces que de chaleur mais depuis mon entrée à Poudlard pour mes onze ans il en était ainsi. Au début, quand Manu venait me rendre visite, elle faisait semblant, enfin elle nous évitait. Mais maintenant elle avait pris de l'assurance et n'hésitait pas à m'insulter même en sa présence. Un vrai bonheur !

- Et toi, Pétunia… Tu as trouvé un homme que ta tête de cheval ne fait pas fuir ?!

Elle ouvrit la bouche, blessée dans son amour propre avant d'attaquer de nouveau dès que mes parents eurent rejoins la cuisine.

- Moi, en tout cas à ton âge, j'avais déjà eu un petit ami…

Ce fut à mon tour d'ouvrir la bouche de surprise. Elle ne me laissa pas répondre et reprit d'un ton aigre en se dirigeant vers sa chambre.

- Mais après tout qui voudrait de quelqu'un comme toi…

Je serrais les poings et les mâchoires. Je ne voulais pas qu'elle voie qu'elle avait touché là où ça faisait mal. Je sentis un baiser atterrir sur ma joue.

- Ne t'inquiète pas, Lily ! Toi aussi tu trouveras ton Mr Darcy !

Une semaine. J'avais passé une seule semaine loin des livres que déjà le réveil sonnait pour m'intimer l'ordre de me rendre à la gare de Londres pour prendre le Poudlard Express. Le bon point dans l'histoire est que je vivais ma dernière rentrée !!! Bientôt je partirais à l'université, loin de ma famille, de Pauline et de tout ce qui me rebutait à Poudlard.

Bon pour être franche, peu de choses mis à part Pauline me repoussait au Château mais j'étais tout de même impatiente de passer à l'étape supérieure. De découvrir le monde, de faire mes propres expériences… et de me débarrasser de cette peste de Pauline.

Je m'étirais dans mon lit avant de voir et surtout de sentir un oreiller s'écraser sur mon ventre.

- Debout Lilou !!! C'est notre dernière rentrée !!!

- Si on excepte, celles des petites vacances… Dis je de mauvaise grace.

- Ah non ! Tu ne vas pas jouer la rabat-joie !!! S'écria t elle. Cette année j'ai décidé de tout prendre du bon coté et que rien ne pourra entacher mon bonheur d'être en septième et dernière année !

- D'accord… mais pour cela il va te falloir éviter beaucoup de monde !

Elle me fixa de ses yeux clairs, cherchant sans doute à qui je faisais allusion. Il est vrai que plusieurs personnes à l'école avaient cette faculté de la mettre en colère rien que par leur présence… Il y avait bien sur notre charmante 'colocataire' mais aussi les Maraudeurs. Je sentis mes lèvres s'étirer.

- A commencer par Sirius Black !

La bombe était lâchée. Le nom à ne pas prononcer devant elle. L'un des Maraudeurs les plus sexy d'après les filles de toutes les promotions, le mec le plus antipathique d'après Manu. Il est vrai qu'il avait toutes les filles à ses pieds, des résultats à la limite de l'excellence et ce sans efforts. Il aimait sa popularité à l'inverse de mon amie qui tout comme moi, frôlait les murs pour ne pas être sous les projecteurs.

Elle poussa un énorme soupir avant de se lever, tête bien droite pour aller prendre sa douche vu les affaires qu'elle prit au passage. Je souriais au plafond. Cette année, il n'avait pas été trop difficile de s'en débarrasser… Ou pas. Je la vis revenir vers mon lit, le doigt en avant.

- Et puis d'abord, pourquoi tu me parles de lui, hein ?! Tu as vraiment envie que je ne tienne pas ma résolution ?! Ce serait quoi ton avantage ?!

- Je voulais juste de prouver la difficulté d'une telle chose, mais je suis de tout cœur avec toi.

- Tu vas le faire toi aussi ?

Je voyais presque les petites étoiles briller dans ses yeux, et sa prière muette… Enfin pas tant que cela.

- Je sais me maîtriser… je ne rentre pas dans une rage folle à chaque fois que les Maraudeurs entrent dans une pièce…

- Ca, c'est parce que tu es la seule fille du Château qui ne craque pas pour l'un d'eux !

Aussitôt ses mots échappés de sa bouche, qu'elle se la couvrit de la main. Elle avait enfin avoué (d'accord à mots couverts, mais c'était déjà ça) qu'elle avait le béguin pour l'un d'entre eux… Et vu son comportement, je n'aurais pas été pas étonnée que ce soit pour Sirius Black ! Je n'avais jamais compris cette habitude qu'ont les filles et les garçons à être insupportables avec l'élu de leur cœur.

Je lui sourie de toutes mes dents, contente du court que prenait la conversation.

- Non, je n'ai pas dit ça ! Cria-t-elle en rougissant.

- Pas dit quoi ?

- Que… Que…

Je me levais et me plaçais juste devant elle avec mon sourire machiavélique.

- Tu sais Manu, il n'y a aucune honte…

Son air se fit d'autant plus renfrogné que je continuais.

- Tu es bien mieux que toutes les filles avec qui il est sorti… Susurrais je.

- Tu rigoles !!! Elles sont toutes blondes et parfaites !!! En plus d'être stupides !

Je riais maintenant franchement. Elle était enfin prête à avouer qu'elle craquait pour lui ! C'était le monde à l'envers ! Je me stoppais en voyant que mon comportement commençait à la blesser. Une fois mon sérieux revenu, je posais ma main sur son épaule.

- Manu, il est clair que tu es trop brune et trop intelligente pour passer dans son lit… Et c'est vraiment dommage pour lui…

- Tu sais, Lily. Tu devrais plutôt en tant qu'ami, m'assurer ton appui, et me dire, à tort, qu'au contraire j'ai toutes mes chances…

- Oui, Manu. Mais vois tu dans orgueil et préjugés, mon personnage préféré est de loin Lizzie et je suis sure qu'elle serait d'accord avec moi.

Sur ces quelques mots, je passais devant elle pour m'enfermer dans la salle de bains afin de me préparer pour cette nouvelle année, qui promettait d'être passionnante…

… ou pas.

Aussitôt la barrière magique passée, je sus que les choses seraient malheureusement les mêmes et que mon impatience à quitter tout cela ne ferait que me rendre plus exécrable et intolérante face aux minauderies de la gente féminine et l'exposition de vantardise des garçons.

En effet, à peine arrivée sur le quai 9 ¾, nous pûmes voir que rien avait changé durant l'été. Les filles gloussaient comme des dindes tout en lançant des œillades dans la direction d'un groupe de quatre garçons qui prenaient des pauses qui mettaient en évidence leur musculature.

Sirius Black tout d'abord, parlait un peu trop fort comme à son habitude sans lacher son sourire de séducteur de bas étage qui faisait ravage à l'école. A coté de lui, Rémus Lupin le regardait avec un léger sourire, la tête penchée sur le coté. Venait ensuite James Potter, nonchalamment appuyé contre le mur, la jambe repliée qui jouait distraitement avec son vif d'or. Puis le dernier : Peter Petigrow qui buvait les paroles du premier.

Je me retournais vers Manu pour voir sa réaction devant cette exposition de testostérone.

- On y va ?

- Oui, murmura-t-elle. Tu avais raison, Lily. Cette année sera comme les précédentes…

- Mais non, tu verras. Et puis si c'est le cas, nous ferons tout pour rendre notre septième année extraordinaire !

Je venais tout juste de fermer la bouche et de redescendre le poing que j'avais levé qu'un élève de Serdaigle se tenait devant nous raide comme un piquet. Je le regardais méfiante.

- C'est bien toi, Lily Evans ?

Je fronçais les sourcils. Que pouvait il donc bien me vouloir ? Je hochais la tête, cherchant à savoir d'où il me connaissait et surtout pourquoi il me parlait.

- Alors c'est toi qui as gagné ce concours de Métamorphose, la semaine dernière ?!

Je hochais de nouveau la tête tout en me crispant d'avantage. Sa voix montait dans les aigus et les gens autour de nous commençaient à se retourner. Il se lança dans tout un monologue sur… Bah pour dire vrai je ne l'écoutais pas réellement, je notais que les gens autour par contre me fixaient avec de plus en plus d'insistance.

J'ouvris la bouche dans le but très clair de trouver un moyen de le faire fuir malheureusement Pauline qui passait par là, fut plus rapide.

- Alors comme ça, Lily, tu es tellement désespérée que tu fais des concours de Métamorphose ?

Zen… J'inspirais un bon coup, décidée à l'ignorer. Surtout qu'elle était une des filles les plus populaires, en plus d'être une des plus peau de vache. A se demander si cela n'allait pas de paire. Je la regardais en tachant d'avoir le visage le plus impassible possible.

- Tu devrais vraiment faire quelque chose… A ce rythme là, tu vas finir vieille fille !

Zen… Inspiration.

- Bien qu'avec ta copine… On ne sait pas trop ce que vous fabriquez…

Zen... Direct dans le nez. Je me retournais vers Manu qui secouait son poignet en poussant des petits cris.

- Qu'est ce qui t'a pris ? Demandais je abasourdie par sa violence.

- Je pensais que ça me ferait du bien…

- Et ?

- Bah mon moral est au beau fixe, mais je pense que je vais devoir aller à l'infirmerie…

Je pouffais devant l'air radieux de Manu. Nous laissâmes Pauline se faire 'soigner' par ses 'amies' qui nous lançaient maintenant des regards haineux. Nous avions osé nous en prendre à leur cheftaine, encore pire, Manu avait osé la frapper et ce devant tout le monde !

Une fois la porte du compartiment refermée derrière nous, je me laissais aller à lui remonter les bretelles. Je n'étais pas très crédible, surtout que pendant de nombreuses secondes j'avais eu moi aussi l'envie de lui faire rencontrer mon poing, mais je n'avais pas trouvé le courage de céder à mon instinct.

Manu ne s'y laissa pas tromper et aussitôt mes reproches terminés, nous éclatâmes de rire à l'unisson, nous remémorant l'étonnement puis la douleur de Pauline alors qu'elle se tenait le nez.

- Tu es une vraie sauvage dis moi !

- Elle n'avait pas à s'en prendre à toi ! Répliqua t elle avec virulence.

- Et toi qui me disais ce matin, que tu voulais prendre tout du bon coté…

- C'est ce que j'ai fait… J'avais besoin de me défouler…

Elle se tut brusquement tandis que la porte s'ouvrait.

- Mais elle va te le faire payer…

- Et cher !

Je dévisageais la nouvelle arrivée. Ses longs cheveux bruns nattés, ses yeux foncés cachés derrière une paire de lunettes. Son visage me disait vaguement quelque chose mais j'étais incapable de me rappeler quoique ce soit. Je me tournais vers Manu qui semblait surprise, la bouche ouverte.

- Claire ? Demanda-t-elle hésitante.

- Oui, murmura la jeune fille.

Je cherchais dans mes souvenirs une Claire que Manu pourrait connaître et par la même occasion moi aussi. J'avais beau me triturer les méninges, rien. Le néant. Pourtant j'étais de plus en plus sure de l'avoir déjà rencontré, son sourire ne m'était pas inconnu et même son regard.

- Emmanuelle et Lily, c'est bien ça ?

Ah… Je laissais échapper un soupir, mélange de déception et de soulagement. Nous nous connaissions bien… le problème me restait de savoir d'où.

- Tu te souviens de nous ? S'étonna Manu.

- Oui, vous étiez les deux seules filles fréquentables de la promotion… Alors je me souviens forcément de vous ! Et vu ce que je viens de voir, vous devez toujours l'être.

Manu hocha la tête d'un air fataliste tandis que de mon coté je cherchais toujours à la situer…

- Et tu vas vite te rendre compte que Pauline n'a pas évolué…

- Je l'ai déjà compris, murmura Claire en baissant les yeux.

Le rapprochement se fit enfin dans mon cerveau et je laissais échapper un 'Mais oui, Claire !' bien bruyant qui plomba l'ambiance dans le compartiment. Je savais enfin qui se trouvait devant moi. Il s'agissait de la jeune fille qui était partie de Poudlard en quatrième année après que Pauline ne lui ait subtilisé son journal intime !

- Tu as enfin compris qui j'étais ?!

Je rougissais devant le ridicule de la situation. Elle semblait bien plus sure d'elle, plus posée et surtout beaucoup moins timide. Ma curiosité s'éveillait. Je voulais savoir ce qu'elle avait vécu durant ces années loin du château et de tous les tumultes causés par la vie en commun avec Pauline et ses clones.

- Oui… Désolée.

- Ce n'est pas grave. J'étais très différente en quatrième année…

- Et alors qu'as-tu fait pendant ces deux ans ? S'écria Manu, n'y tenant plus.

- Mes parents m'ont envoyé à Beauxbâtons… Mais comme je veux intégrer une université anglaise de recherche en Potions, j'ai demandé à venir ici faire ma dernière année…

- Pauline te manquait, lâchais je avec sarcasme.

Elle émit un petit son que je pris pour un rire et nous changeâmes de sujet. Manu lui raconta avec les détails les deux ans qu'elle avait manqué. L'évolution des gens de notre promotion en s'attardant sur les Maraudeurs, les incontournables.

Je me souvins que parmi les nombreux secrets que Pauline avait livré en pâture aux autres élèves, il y avait l'amour de Claire pour Rémus Lupin. A cette époque là, ils n'étaient pas encore aussi populaires et farceurs que maintenant. Pauline avait trouvé ridicule de s'enticher de quelqu'un de notre promotion quand il y avait des garçons plus âgés…

A cette époque là, Claire était d'une timidité maladive, à tel point qu'elle n'avait pas réellement d'amies. Elle parlait très peu et un simple bonjour pouvait la faire rougir et bafouiller tant que personne n'osait l'approcher. Avec Manu, nous lui avions sans doute parlé, pour une raison ou une autre, mais j'étais bien incapable de savoir de quoi et quand… Alors voir son coup de cœur affiché ainsi au grand jour…

Je me tournais vers la vitre, regardant l'horizon qui se faisait de plus en plus sombre. Un coup de cœur… Voilà bien quelque chose que je n'avais jamais eu. Les garçons me paraissaient si insipides. Ils ne s'intéressaient qu'aux sports, et les rares exceptions étaient si ennuyants… Peut être qu'à l'université… Ou plus tard.

Ou jamais… Peut être ne connaîtrais je jamais cela…

- Lily !

Je clignotais des yeux, me réveillant doucement pour reprendre contact avec la réalité.

- Quoi ?

- Nous arrivons, et les préfets veulent que nous nous changions…

Les préfets… Voilà bien une chose que j'aurais aimé faire. Faire régner l'ordre, organiser le bal de fin d'année… Mais mes résultats n'étaient pas suffisants et devoir sortir de l'ombre me rebutait plus que tout. Je me changeais juste à temps pour prendre ma valise et suivre les filles sur le quai de Pré Au Lard. La nouvelle et dernière année à Poudlard venait enfin de commencer.