Et voici une nouvelle fic, toujours bien guimauve et fleur bleue, comme je les aime ! Bonne lecture à vous.

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Marchant tranquillement en ce jour de printemps ensoleillé, Hermione Granger, s'arrête comme tous les midis au snack du coin, s'achète une salade, une pomme et une bouteille d'eau minérale, puis se dirige vers le parc tout proche. Hermione a 35 ans, une silhouette encore très séduisante, de longs cheveux châtains et ondulés qu'elle discipline avec peine tous les matins pour être présentable à son travail. Depuis son divorce avec son mari Drago Malefoy, elle a repris son nom de jeune fille et se ressource en venant tous les midis à ce parc situé non loin de son lieu de travail plutôt que de courir rentrer chez elle, se faire à manger et recourir pour retourner à son boulot. Du coup, elle a du temps pour se détendre, et en plus, elle aime ce lieu : c'est un parc pas très grand mais très bien aménagé, avec de nombreux bancs, des zones ombragées, d'autres ensoleillées, des points d'eau, des fontaines, plein d'oiseaux, de nombreuses fleurs et essences différentes. De nombreux bancs permettent de choisir des emplacements variés, près du square ou de l'étang, sous les arbres ou sur la pelouse …

A son divorce, ses collègues lui ont gentiment proposé de manger ensemble au bureau, mais Hermione ressentait trop le besoin de faire une coupure dans sa journée de travail au journal. La mise en page des articles lui demande énormément de concentration, et ce temps entre midi lui permet de recharger ses batteries, en bouquinant ou en écoutant un peu de musique. Peut-être ses collègues ont-ils pris ça pour du snobisme car elle fait beaucoup de zèle au bureau, finissant tard si besoin, ne comptant pas ses heures, mais peu importe. Ainsi passent ses journées, ses semaines, monotones et tranquilles, et Hermione s'en contente, occupant ses week-ends par des sorties au théâtre, à l'opéra, au cinéma, dans des musées, seule ou avec sa meilleure amie Ginny, une rouquine toujours de bonne humeur et qui sait toujours lui remonter le moral.

Ce midi, Hermione décide d'aller vers son endroit préféré : un très grand banc situé juste en face de l'étang. Manque de chance quand elle y arrive, quelqu'un est déjà allongé sur une moitié du banc, un SDF semble-t-il. "Tant pis, il y a de la place de l'autre côté, et puis, d'autres gens ne sont pas loin, si j'ai besoin …" songea-t-elle prudente. Elle sort son repas et commence à manger. L'individu allongé non loin d'elle ne semble pas être dérangé par sa présence car il continue à dormir. Elle termine son repas et sort la suite de son livre dont elle trouve la lecture intéressante. De temps en temps, elle jette un coup d'œil à l'individu allongé mais il ne semble pas bouger : elle guette sa respiration, se demandant un moment s'il n'est pas mort, mais le mouvement régulier et lent de sa veste en tweed élimé la rassura.

Elle regarda l'heure, treize heures quarante : il était temps de repartir au bureau…

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Dans les semaines qui suivirent, elle croisa régulièrement l'individu : souvent allongé sur le même banc, que du même coup les autres gens respectables délaissaient, parfois assis : il devait avoir une quarantaine d'années, des cheveux mi- longs et légèrement ondulés, d'un roux vif, une barbe fournie.

Une ou deux fois, elle dut à nouveau s'assoir sur le même banc que lui car les autres étaient pris. Il ne lui disait rien, dormant ou semblant ailleurs. Il ne semblait pas méchant, et elle se mit à le considérer comme un élément faisant partie du "décor" du parc, étant même plutôt étonnée quand elle ne le voyait pas, et se rassurant lorsqu'elle le revoyait le lendemain.

Un midi, Hermione se cherchait comme d'habitude un banc pour son repas, elle devait revoir un projet en cours pour le journal et n'avait pas le temps de faire le tour du parc, c'est pourquoi elle s'assit de suite sur un des bancs dont elle savait qu'il était souvent disponible : celui que le SDF avait l'habitude d'occuper. Il était là, comme à son habitude, la tête sur l'accoudoir du banc, semblant somnoler. Elle n'y fit pas plus attention et sortit son sandwich. Tout en mangeant, elle sortit ses notes qu'elle relit puis annota au crayon de mine. Elle était si concentrée qu'elle ne vit pas le temps tourner. Le ciel se voila de gros nuages gris et elle sentit les gouttes d'abord fines se transformer rapidement en giboulée violente. Pestant, elle fourra ses notes à moitié détrempées dans sa chemise plastifiée, sortit en tâtonnant le parapluie qui heureusement ne quittait jamais son sac, et l'ouvrit. Elle soupira tristement : elle n'avait plus qu'à attendre la fin de l'averse, qui espérait-elle ne durerait pas trop. C'est alors qu'elle se rappela son voisin de banc. Tournant le regard, elle vit qu'il était toujours là : il avait soulevé comme il pouvait son col de veste et s'était couvert la tête. Malheureusement, l'autre moitié était exposée aux gouttes qui ruisselaient sur son visage et le faisaient grimacer. Hermione n'hésita pas une seconde : dans un élan de gentillesse spontanée et non calculée, elle proposa :

- Vous voulez vous abriter sous mon parapluie ?

L'homme tourna la tête vers elle, l'air stupéfait, comme s'il n'avait pas bien entendu ou pas bien compris. Hermione commençait à se demander si elle avait bien fait de lui proposer, quand l'homme acquiesça d'un mouvement de tête et se rapprocha d'elle. Ils se retrouvèrent tous deux sous le parapluie, le bruit des gouttes résonnant bruyamment au-dessus de leurs têtes…

Ce fut lui qui rompit le silence qui commençait à devenir pesant pour Hermione :

- Merci beaucoup !

Il avait une voix grave, "très apaisante" songea Hermione

- De rien … murmura-t-elle.

- Cette fichue pluie ne finira donc jamais ? ajouta-t-il

- J'espère que si, du moins avant la fin de ma pause ! sourit Hermione, je ne tiens pas à faire le trajet sous la pluie, même avec un parapluie !

L'homme sourit. A ce moment-là, l'averse cessa brusquement, aussi rapidement qu'elle était venue.

- Ca y est on dirait que ça se calme quand même !

- Oui, ça y est c'est fini ! dit Hermione baissant son parapluie et le tournant de côté pour secouer les dernières gouttes. Bon je crois que je vais profiter de l'accalmie pour y aller… dit Hermione

- Merci encore pour l'abri !

- Ce n'était rien ! Au revoir, salua-t-elle en partant.

- Au revoir ! répondit le SDF.