DISCLAIMER : Aucun personnage ne m'appartient, tout est à Jim Henson.
Coucou ! J'ai eu cette idée en lisant les mangas de Retour au Labyrinthe, alors je me suis mise à l'écrire ! J'espère que vous aimerez.
Bonne lecture, j'espère !
Chapitre 1 :
La coupe de l'amertume
Sarah était seule dans sa chambre, à ranger ses affaires, quand un bruit la tira de ses occupations.
« NON ! JE T'AI DIT NON, C'EST NON ! »
La jeune fille leva les yeux au ciel. Ça, c'était Karen. Mais sur qui pouvait-elle crier comme ça ? D'habitude, Sarah était la seule à en faire les frais.
Mais la dispute semblait durer, car d'autres éclats de voix lui parvinrent. Inquiète, Sarah lâcha ses vêtements et sortit de la chambre.
Arrivée en bas de l'escalier, elle trouva son père dans le salon, assis dans le canapé, une pipe dans la bouche, le journal à la main. Karen, cette maudite belle-mère que Sarah détestait tant, se tenait debout devant Tobby, son petit frère. Sarah fut prise d'une bouffée de tendresse en le voyant.
Il avait maintenant six ans et avait tout d'un adorable enfant. La jeune fille était fière de le voir chaque jour, cela lui rappelait le dur combat qu'elle avait fait pour qu'il reste ici, et ne devienne pas un des Gobelins de Jareth.
Mais en cet instant, son petit frère semblait avoir des problèmes. Pourquoi Karen lui criait-elle dessus ?
« Tu oses demander un nouveau vélo, alors que tu en as déjà un ? Qu'est-ce que c'est que ce caprice ? » dit Karen, les poings sur les hanches.
« Mais c'est un vélo de fille ! Et il est vieux ! » gémit Tobby.
Sarah fronça des sourcils. En un sens, elle aurait pu se vexer. Après tout, Tobby parlait de son vélo. Mais il est vrai que pour un garçon, un vélo rose avec de jolis rubans et des pompons ne faisait pas très seyant. Elle aurait pu en rester là, mais Karen dit alors quelque chose qui la mit hors d'elle :
« Tu deviens capricieux ! Tu es pire qu'elle ! »
Sarah sentit la colère la gagner. Furieuse, elle descendit les dernières marches et se planta devant Karen, juste à côté de son petit frère.
« Ah oui ? Je suis capricieuse aussi, c'est ça ? »
Karen leva les yeux au ciel.
« Et c'est du caprice que de céder à vos ordres et d'aller à la fac pour devenir enseignante ? ! » dit la jeune fille, rouge de colère.
« Il a fallu des années pour te convaincre d'abandonner tes stupides rêves, Sarah », dit Karen.
« Mes stupides rêves ? ! Je t'interdis de dire ça ! Tout ce que je voulais, c'était suivre l'exemple de maman ! » dit Sarah, en jetant un regard à son père.
Ce dernier prit un air gêné. Sarah l'obligeait à prendre part au conflit…
« Bon sang, dis quelque chose, papa ! » dit Sarah.
Karen se tourna vers son mari. Ce dernier fit silence, gêné d'être le point de mire des trois autres habitants de la maison.
« Euh… Il est vrai qu'on a déjà un vélo, alors… » dit-il, à court d'autres arguments.
« Ça va, on a compris ! Viens, Tobby ! » dit Sarah, en lui prenant la main.
Elle remonta dans sa chambre avec l'enfant. Ce dernier la regarda fermer la porte puis s'asseoir sur son lit pour le regarder. Gêné, il baissa les yeux.
« Alors ? C'est quoi, ton problème, ce coup-là ? » demanda la jeune fille.
« Rien… » dit le petit.
« Je n'y crois pas ! D'accord, je reconnais que mon vélo n'est pas super tendance, mais… qu'est-ce qui t'a poussé à prendre le risque d'en demander un nouveau à Karen ? »
« C'est le fils du voisin… Il en avait un super beau, avec plein de vitesses, et tout terrain ! Il s'est moqué du mien… » avoua l'enfant.
Sarah secoua la tête. Le fils du voisin, évidemment ! Le gros garçon potelé, qui aimait martyriser Tobby dès qu'il prenait le risque de sortir du jardin.
« Et tu vas partir, en plus ! » dit l'enfant, en balayant la pièce du regard.
En effet, une grosse valise trônait au milieu de la chambre, et quelques vêtements y étaient déjà pliés.
Sarah émit un soupir. Oui, elle allait devoir quitter la ville pour étudier sur le campus. Tobby allait donc se retrouver seul.
« Eh, fais pas cette tête ! Karen te donnera sûrement ma chambre ! »
« Mais j'en veux pas ! J'veux qu'tu restes ! » gémit l'enfant en s'accrochant à ses genoux.
Émue, Sarah fit silence. Puis elle se pencha et souleva son frère pour le mettre à côté d'elle sur le lit et le serrer fort dans ses bras.
Elle réfléchit, quand soudain, un sourire éclaira son visage.
« Bouge pas, j'ai quelque chose pour toi ! »
Elle se mit debout sur le lit et posa ses mains sur la planche de bois servant de baldaquin. Elle finit par en redescendre un objet enfermé dans une boîte en carton.
Elle se rassit sur le lit et tendit l'objet à Tobby.
« C'est quoi ? » demanda l'enfant.
« Un objet que ma mère m'avait donné quand j'étais petite. Elle partait souvent plusieurs jours pour les répétitions, à cause de son travail d'actrice. Et elle me disait de m'en servir quand elle me manquait. »
Lentement, elle ouvrit la boîte et en sortit un objet enveloppé dans du tissu. Avec délicatesse, elle ôta le tissu. Une coupe en bois apparut. Le socle était gravé de motifs de feuilles, et une rose recouvrait la surface de la coupe de sa tige sinueuse.
« C'est tout ? » demanda Tobby, déçu.
« Eh, ce n'est pas n'importe quoi ! C'est une coupe magique. »
« Ah bon ? »
« Oui ! Ma mère disait qu'elle avait appartenu à une grande reine, autrefois. Elle se servait de cette coupe pour y déverser son amertume. »
« C'est quoi… l'amertume ? »
« C'est quand tu te sens triste et que tu souffres en même temps. Alors, voilà ce que je veux que tu fasses. Quand je ne serai plus là, je veux que tu te serves de la coupe. Chaque fois que tu auras envie de pleurer, de crier ou de dire des choses que tu ne dirais pas en face à Karen ou à papa, dis-les dans la coupe, comme si tu les posais dedans. Et elle les fera disparaître. D'accord ? »
« T'es sûr que tu veux me la donner ? C'était à ta maman… »
« Oui, mais je ne peux pas l'emmener à la fac. Et j'ai trouvé d'autres moyens pour me défouler, depuis le temps. »
« Ah bon ? Tu t'en sers plus depuis quand ? »
« Depuis… » Elle s'arrêta brusquement, réalisant qu'elle avait arrêté de s'en servir le soir où elle avait choisi une autre méthode : la formule du Labyrinthe demandant au roi d'emmener son petit frère dans son royaume.
Depuis cette épreuve, elle avait mûri et compris qu'il valait mieux ne jamais prononcer un souhait d'aucune façon, que ce soit cette coupe, un livre ou autre chose.
« Promets-moi juste de ne la montrer à personne, ni à papa ni à Karen, et je te ferai confiance, d'accord ? »
« D'accord ! Merci, grande sœur ! » dit Tobby, avec le sourire.
Tout content, il sauta du lit et courut dans sa chambre pour mettre la coupe sous son lit. Une fois qu'il l'y eut mise, il ressortit.
Il ne put alors voir la rose bouger sur le bois de la coupe. La tige parut s'allonger.
Plus tard, alors qu'il faisait nuit et que tout le monde dormait, la rose se remit à bouger sur la surface de la coupe. La tige se détacha du bois et, telle une tige de plante véritable, traversa en silence le plancher de la chambre, sortit dans le couloir puis se glissa jusque dans la chambre de Sarah. Elle serpenta jusqu'au lit et grimpa dessus. Des roses s'épanouirent. Un curieux parfum envahit l'air…
Sarah se mit à s'agiter dans son sommeil.
La jeune fille se sentit plonger dans un rêve. Elle ouvrit les yeux et vit qu'elle était dans le parc, là où elle allait autrefois réciter des textes de pièces en compagnie de son chien Merlin, quand elle avait treize ans.
Elle s'approcha de la rivière, et regarda avec nostalgie les cygnes qui y nageaient. Elle sentit soudain une présence derrière elle et se retourna.
Quelqu'un était assis sur le banc de pierre, à côté de Merlin. Une personne dont elle ne pouvait distinguer le visage, car il était caché sous une grande cape sombre. Cette cape était pourtant brodée de motifs de roses qui lui rappelaient curieusement ceux de la coupe qu'elle avait donnée à Tobby.
Cette personne passait une main aux doigts longs et fins dans la fourrure de Merlin.
« Crois-tu que tout t'est permis, Sarah ? » demanda la personne.
Sarah ne put réprimer un frisson. Cette voix sonnait féminine, mais elle était froide et sifflante, comme le tranchant d'une épée.
« Que voulez-vous dire ? » demanda Sarah.
L'inconnue se leva, et se mit à lui tourner autour.
« Karen ne vous aime pas… Ton père vous délaisse, toi et Tobby… Qui te dit que je vous traiterai différemment ? »
« Mais enfin, de quoi parlez-vous ? Je ne vous connais même pas ! »
« Moi, si ! » dit la personne, le corps secoué d'un rire silencieux.
« Comment ça ? »
L'inconnue demeura immobile un moment puis, avec une rapidité surhumaine, la saisit à la gorge et la plaqua par terre. Sarah prit peur. Elle serrait trop fort !
Elle leva son autre main, une main fine, blanche et superbe. Mais les ongles se changèrent soudainement en épines de rose. Elle abattit sa main sur la poitrine de Sarah, pour lui lacérer le cœur.
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Sarah s'éveilla en sursaut. Haletante, en sueur, elle porta la main à son cœur et le regarda. Il n'y avait rien. Et elle était seule dans sa chambre.
Quel rêve étrange… et terrifiant ! C'était bien la première fois qu'une telle chose lui arrivait.
Il lui fallut un moment avant d'oser se rallonger dans son lit. Elle fixa le plafond un moment en réfléchissant.
Depuis son aventure dans le Labyrinthe, elle avait fait quelques rêves bizarres où elle revoyait Jareth venant lui voler son frère et où elle perdait le défi, cette fois.
Elle se réveillait alors à chaque fois pour aller voir si son frère était bien endormi dans son berceau. Et elle était soulagée de voir que ce n'était de simples cauchemars.
Ils avaient fini par s'arrêter avec le temps. Mais ce soir… Ce rêve avait paru si réel… si intense… L'idée de se rendormir la terrifiait.
Verdict ? Vous aimez ? Vous voulez la suite ou pas ?
