CH1-Le Père Noël et ses lutins
Oh oh oh Joyeux Noël en retard ! :D
A la fin de Griffin & Woods plusieurs d'entre vous souhaitaient en voir plus
car il est vrai qu'on ne les voyait pas beaucoup en tant que couple mais je voulais la terminer pour écrire une fic de Noël.
Du coup j'ai fais du 2 en 1, voici donc Griffin & Woods passant leur premier Noël ensemble et il va être mouvementé :p
Pour ceux qui n'auraient pas lu la première histoire, j'ai fait mon maximum pour que ça ne soit pas nécessaire ;)
Bref trêve de blabla et bonne lecture !
Clarke dormait paisiblement, lovée chaleureusement sous la couette alors que le froid régnait à l'extérieur, les premières neiges étant tombées. Un sommeil réparateur qui fut pourtant rompu lorsque le corps chaud qui dormait contre elle s'éloigna, les légers mouvements du matelas et l'air frais la frappant lorsque les couvertures se soulevèrent.
- Lexaaaaa, libéra-t-elle un gémissement plaintif.
- Oui, mon amour ? Chantonna amusée la brune assise au bord du lit et s'étirant.
- Tu ne travailles pas aujourd'hui, grogna-t-elle en s'emmitouflant d'avantage dans la couette pour récupérer la chaleur perdue.
- Je sais... répondit-elle d'un demi-sourire et d'un regard tendre vers sa petite-amie pratiquement engloutie par les couvertures.
- Alors reste, la pria-t-elle d'une voix étouffée.
- Je cours tous les matins, tu le sais, lui rappela Lexa en se levant pour aller sortir du placard sa tenue de sport.
- Est-ce que pour une fois, tu pourrais oublier d'être une maniaque de l'organisation ? S'exaspéra Clarke en sortant enfin de ses couvertures pour lui faire face.
- Il faut bien compenser ton amour pour le désordre, mon cœur, retourna-t-elle narquoise tout en terminant de s'habiller.
Une boutade qui lui valu de recevoir son oreiller en pleine tête, du moins si elle ne l'avait pas rattrapé juste avant le choc. Lexa rit tendrement alors que vexée, Clarke croisait les bras dans un air boudeur terriblement adorable. Elle retourna près du lit pour y déposer l'oreiller et se faisant, elle se pencha pour murmurer à sa petite-amie :
- Et c'est pour ça que tu m'aimes non ? lança-t-elle d'un air séducteur.
Clarke esquissa un sourire puis se tourna pour l'attraper par son pull et l'attirer vers elle afin de capturer ses lèvres dans un baiser passionné.
- Tu ne veux vraiment pas rester ? La tenta-t-elle d'un regard plein de promesse alors que leurs souffles se mêlaient.
- D'abord mon footing…
Clarke la repoussa dans un souffle et se laissa retomber sur le matelas dans un grognement plein de frustration et d'exaspération.
- … et je serais à l'heure pour te rejoindre sous la douche, sourit avidement Lexa tandis que sa petite-amie releva la tête, agréablement surprise.
Satisfaite de son petit effet, Lexa se pencha pour embrasser tendrement ses lèvres avant de se reculer en lui murmurant :
- Fait de beau rêve.
- Compte sur moi, lui retourna-t-elle d'un regard plein de luxure.
Lexa hoqueta un léger rire connaisseur et s'éloigna, quittant la chambre sous le regard désireux et amoureux de Clarke. Cela faisait maintenant un an qu'elles étaient officiellement en couple et si au départ beaucoup avait parié sur leur longévité, sur laquelle viendrait à bout de la patience de l'autre, elles avaient tenu. Cela n'avait pas été sans fausse note, sans de nombreuses disputes mais elles avaient trouvé leur équilibre et filait le parfait amour.
Après un agréable début de matinée en compagnie de sa petite-amie, Lexa sortit de sa Camaro puis s'engagea sur les trottoirs enneigés d'Arkadia. A quelques jours de Noël, la neige avait recouvert la ville de son manteau blanc, forçant ses habitants à se revêtir chaudement et dessinant sur leurs visages sourires enfantins. Grosse veste sur le dos, mains protégées par des gants, chaussures d'hiver aux pieds, elle marchait sans crainte à travers le froid, la poudre blanche craquant sous ses pas. Oscillant à travers la foule de passant marchant ou observant gaiement les vitrines des magasins en songeant aux cadeaux qu'ils pourraient faire, Lexa songeait à la raison de sa venue dans cette rue commerçante. Son estomac se serrant d'une bonne appréhension et son cœur s'emballant en pensant à Clarke. Lexa s'arrêta devant l'imposante vitrine aux nombreux bijoux scintillant de milles feux. Une douce peur l'envahissant face au tournant qu'elle s'apprêtait à prendre dans sa vie, une décision pour laquelle elle n'avait aucun doute mais qui n'en restait pas moins importante et porteuse de nombreux changements.
- Allez Woods, s'encouragea-t-elle après une longue inspiration et rejoignant la porte de la bijouterie.
En y entrant, elle se sentit immédiatement mal-à-l'aise, détonant clairement au milieu de tout ce luxe mais elle désirait le meilleur pour la femme qu'elle aimait et c'est ici qu'elle le trouverait.
- Mademoiselle, l'accueillit presque trop solennellement un homme en costume se tenant prêt de la porte et dont l'unique travail devait être de saluer les clients entrant.
Elle lui répondit un bonjour maladroit et continua d'avancer jusqu'au comptoir principal. Sur son chemin, elle regarda à peine les petites vitrines pleines de bijoux qui étaient facilement éclipsées par celle qui longue de plusieurs mètres faisait le tour de la pièce et servait ainsi de comptoir.
- Que puis-je pour vous, Mademoiselle ? L'accueillit alors un vieux bijoutier à la petite moustache grisonnante et au regard expert.
- Et bien, je suis à la recherche d'une bague de fiançailles, répondit-elle tout en retirant ses gants.
Si elle sentit le regard curieux, voir dédaigneux, des clients débordant de richesse quelques mètres plus loin, le vieil homme n'en fit rien, souriant chaleureusement en comprenant l'importance de sa présence.
- Avez-vous une idée de ce que vous désirez ? lui demanda-t-il avec bienveillance.
- Quelque chose de simple, de discret… répondit-elle d'une voix peu sûre malgré son idée précise.
L'homme sourit, comprenant parfaitement ce qu'elle désirait derrière ses mots. Il s'éloigna pour ouvrir une vitrine et en sortir un petit plateau de velours contenant plusieurs bagues. Il le déposa silencieusement devant elle et elle parcourut les différents bijoux du regard. Il ne lui fallut que quelques secondes, ses yeux s'accrochant immédiatement à l'une d'elle, son cœur lui hurlant que c'était la bonne. La bague était simple, l'anneau s'entrecroisant délicatement autour d'une petite pierre au bleu presque translucide, un bleu si pure qu'il lui rappelait celui des yeux de Clarke.
- Vous avez fait votre choix, constata-t-il plus qu'il ne demanda dans un sourire satisfait et appréciateur.
- Oui, c'est celle-ci, confirma-t-elle l'évidence.
- Excellent choix ! S'exclama-t-il joyeusement avant de vouloir emporter le petit plateau de bagues.
- Attendez…, l'arrêta-t-elle dans son élan tout en ayant un coup d'œil gêné vers les riches clients toujours servis un peu plus loin,… Quel est son prix ? Voyez-vous je n'ai pas un…
Cette fois c'est le vieil homme qui la stoppa, lui évitant l'humiliation d'étaler ses modestes revenues aux oreilles des autres personnes présentes. Il prix une feuille de papier où il gribouilla un chiffre pour plus de discrétion et Lexa perdit son sourire, la déception se lisant sur son visage alors qu'elle réalisait ne pouvoir payer cette bague. Elle adorait son métier mais en cet instant, elle détesta n'avoir qu'un misérable salaire de flic.
- De combien disposez-vous ? demanda alors le vieil homme.
Une question qu'il n'avait pas l'habitude de poser par rapport à sa clientèle habituelle qui dépensait sans compter mais cette jeune femme, bien que détonant dans sa boutique, était la bouffée d'air frais dont il ignorait avoir besoin. Il se rappela alors ce qu'il aimait dans son métier avant de faire de belles ventes, revoir partir un client satisfait, sourire au lèvre mais plus que tout le sentiment d'avoir rendu quelqu'un heureux en l'aidant à trouver le bijoux de ses rêves. Sous son regard bienveillant, la jeune femme à prit son tour la feuille et écrivit un chiffre. Le bijoutier le lut puis sous le regard déçu de la jeune femme, il emporta le plateau pour le ranger mais avant il retira la bague choisie pour la mettre dans un petit écrin noir.
- Elle est a vous, dit-il en déposant la petite boîte devant elle.
- Mais je ne peux pas la payer, lui rappela-t-elle confuse.
- J'ai oublié de prendre en compte le rabais spécial Noël, lui confia-t-il à l'abri des oreilles indiscrètes.
Le sourire plein de joie et de reconnaissance qu'elle lui donna fut son plus beau cadeau. Ils se rejoignirent ensuite à la caisse, où Lexa paya avec ses économies de plusieurs mois, son petit salaire d'inspecteur ne lui permettait que peu de folie mais celle-ci en valait largement la peine. C'est ensuite le cœur battant qu'elle récupéra le petit écrin contenant tous ses espoirs car maintenant, il s'agissait de faire sa demande à Clarke en espérant qu'elle accepte.
- Bonne chance, lui dit le vieux bijoutier.
- Merci.
Et Lexa se détourna pour partir, sourire aux lèvres et n'ayant pour seul problème à l'horizon que la manière dont elle allait faire sa demande. Enfin jusqu'à ce que :
- Oh oh oooooh que personne ne bouge ! Entra soudainement un Père Noël et ses petits lutins vêtus de vert.
- C'est une blague, se figea Lexa qui se retrouvait au beau milieu d'un braquage.
Etant en congé, elle n'avait évidemment pas son arme sur elle alors elle dû faire comme tout le monde et lever les mains en l'air. Le Père Noël les braquait d'une arme tandis que plusieurs enfants, grimés et déguisés sobrement en lutin brisaient vitrines après vitrines pour les vider de leur contenu.
- Toi ! Interpella-t-il soudainement Lexa. Donne-moi ça ! lui ordonna-t-il en désignant l'écrin dans sa main.
- Hors de question, resserra-t-elle sa main sur la petite boite.
- Je me répèterais pas, menaça-t-il en pointant directement son arme sur elle.
- Vous en avez déjà suffisamment pris…
Il la frappa voilement avec la crosse de son arme. La violence du coup l'envoya à terre et il en profita pour lui arracher des mains l'écrin. Elle tenta de le rattraper mais elle vacilla, retombant alors que des points noirs se mirent à danser devant ses yeux et qu'elle sentit un liquide chaud couler sur son visage.
- On se casse ! Ordonna alors le Père Noël.
Quelques secondes plus tard, ils étaient partis et le vieux bijoutier était au côté de Lexa qui peinait à reprendre ses esprits alors qu'une légère plaie ouverte ornait le côté de sa tête.
- Est-ce que ça va ? S'inquiéta-t-il de son état.
- Non ça va pas… ce foutu Père Noël a prit ma bague ! S'emporta-t-elle malgré son état de faiblesse.
- Restez calme, nous avons appelé les secours et la police, la rassura-t-il.
Il l'aida à s'assoir contre le comptoir et c'est ainsi qu'elle se retrouva a observer la porte de la boutique, où venait de s'envoler sa bague, des mois d'économies et ses espoirs.
Clarke espérait avoir une journée tranquille à taper ses rapports bien au chaud au bureau lorsqu'on l'avait envoyé sur une affaire de braquage. Sans aucun doute la première d'une longue série en cette période de fête, la fin d'année étant largement propice aux actions désespérées ou organisées pour se faire de l'argent ou simplement pouvoir offrir quelque chose à ses proches. Sur le plan personnel, Clarke adorait les fêtes de fin d'années, en revanche sur le plan professionnel c'était tout le contraire, leur charge de travail augmentait et bien souvent cela les privaient de fête. L'avantage d'être en couple avec un flic, c'est qu'elles partageaient le même problème. Cependant, Clarke espérait que cette année serait différente et qu'elle pourrait passer son premier Noël avec Lexa à la maison et non au commissariat mais au fond, elle savait qu'elle demandait l'impossible. Surtout lorsqu'à seulement quelques jours de Noël, elle était appelée sur une affaire de braquage. Dans un soupir las, elle gara sa voiture non loin de la bijouterie dont l'approche était bloquée par des voitures de police et une ambulance. D'un pas rapide, elle marcha jusqu'au cordon de sécurité que gardait un officier afin d'éloigner les curieux.
- Inspecteur Griffin, la salua-t-il.
- Jensen, retourna-t-elle tout en passant sous le cordon qu'il souleva.
Elle continua son chemin jusqu'à la porte de la bijouterie puis elle entra. Un brouhaha de paroles l'accueillit entre témoins, policiers et secouristes conversant en tout sens. Elle jeta un regard circulaire sur la pièce recouverte de verre brisé puis elle s'arrêta subitement sur un visage familier.
- Lexa ?! S'affola-t-elle en l'apercevant assise sur une chaise et un secouriste agenouillé devant elle.
- Clarke ? Qu'est-ce que tu fais là ? S'étonna la brune et clairement paniquée.
- Toi ! Qu'est-ce que tu fais là ?! Retourna-t-elle inquiète. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? ajouta-t-elle à la vu des petites sutures adhésives refermant la plaie à sa tête.
- C'est rien… voulut la rassurer Lexa mais Clarke se tourna vers le secouriste pour avoir une réponse.
- Une plaie superficielle, toute fois un passage à l'hôpital est nécessaire pour vérifier que nous ne ratons rien.
- J'ai dis que ce n'est pas la peine, refusa Lexa.
- Tu y vas et pas de discussion, la contredit-elle alors que le secouriste s'éloignait pour les laisser débattre.
- Je vais bien, insista la brune en se levant.
- Soit tu y vas de ton plein gré, se planta-t-elle fermement devant elle, soit tu y vas menottée dans une voiture de police…
- Clarke…
- … ET c'est le canapé qui t'attendra en rentrant, conclut fermement la blonde.
- T'es pas sérieuse ?!
- Tu veux vraiment le vérifier ? Arqua-t-elle un sourcil de défis.
- Très bien, capitula Lexa dans un soupir tandis qu'un sourire naquit sur les lèvres de sa petite-amie.
- Bien. Et maintenant si tu me disais ce que tu fais ici et comment tu as eu ça ? dit-elle en pointant sa blessure.
- Je… et bien… je… Se retrouva-t-elle a bégayer sous le regard impatient de Clarke et paniquant de plus en plus à l'idée qu'elle découvre la raison de sa présence.
- Cette jeune femme leur a courageusement tenue tête, intervint le vieux bijoutier qui les rejoignit.
Lexa échangea un bref regard de reconnaissance avec le vieil homme qui venait de lui sauver la mise et qui au vu de son petit sourire amusé mais discret avait comprit dans quelle situation délicate elle se trouvait.
- Au vu de sa tête, c'était plutôt stupide, commenta Clarke.
- Hey ! protesta Lexa.
- Et vous êtes ? L'ignora la blonde.
- Le propriétaire de la bijouterie, Mr. Pennyworth, se présenta-t-il élégamment.
- Inspecteur Griffin, en charge de l'affaire, se présenta-t-elle à son tour. Alors que pouvez-vous me dire sur le braquage ?
- Un homme armé et déguisé en Père Noël, il était accompagné de gamins déguisés en lutins, répondit Lexa pour le vieil homme.
- Et tu t'es interposée ? Sans armes ? C'était stupide, lui reprocha-t-elle.
- Bon sang, c'est tout ce que tu as retenu ?! S'insurgea la brune.
- Je vais avoir besoin des vidéos de surveillance, l'ignora Clarke en se tournant vers le propriétaire.
« Les vidéos de surveillances ?! » blêmit soudainement Lexa.
- Bien évidemment, accepta-t-il de coopérer.
- Miller ! Interpella-t-elle leur collègue qui s'occupait d'encadrer les clients témoins du braquage.
- Oui ? Les rejoignit-il.
- Va avec Mr. Pennyworth pour récupérer les vidéos de surveillance et ensuite tu les apporteras à Raven.
Miller acquiesça puis il suivit le propriétaire dans l'arrière-boutique afin de récupérer les images des caméras de surveillance.
- Hey ça va ? S'inquiéta Clarke en portant doucement une main sur sa joue pour la ramener à se focaliser sur elle alors qu'elle suivait d'un regard paniqué les deux hommes quittés la pièce.
- Oui, oui, t'inquiète pas, se reprit Lexa dans un sourire forcé et prenant sa main dans la sienne en la serrant doucement pour la rassurer.
- Sérieusement, t'es toute pâle, faut vraiment que tu ailles à l'hôpital, souffla-t-elle inquiète. Je t'y emmènerais bien mais faut que je m'occupe de ça…
- T'en fais pas, je connais le chemin par cœur, tenta-t-elle de détendre l'atmosphère.
- Hors de question que tu conduises, se recula Clarke et qui appela immédiatement le secouriste pour qu'il l'emmène en ambulance.
- Je ne vais surement pas abandonner ma voiture ici, protesta vivement Lexa.
- Donne-moi les clés et quelqu'un la ramènera, proposa-t-elle.
C'est alors que Lexa la regarda comme si une deuxième tête venait de lui pousser. Il était encore plus inconcevable pour elle que quelqu'un d'autre touche à sa voiture.
- Hors de question ! Refusa-t-elle en mettant sa main dans sa poche comme pour protéger ses clés d'une main malveillante.
- Et bien, elle restera ici en attendant que tu reviennes, conclut Clarke avant de l'attraper par le bras pour l'entrainer vers l'ambulance. Lexa se laissa trainer par Clarke jusqu'au véhicule, à la fois agacée et touchée par son inquiétude démesurée.
- Tu me tiens au courant, lui demanda-t-elle.
- Je t'appelle dès qu'ils confirment que je vais bien, retourna-t-elle espiègle.
- Toujours le dernier mot, Woods, soupira-t-elle de son enfantillage avant de l'embrasser en guise d'au revoir.
- Toujours, sourit-elle fièrement en se séparant.
- Allez file.
Clarke s'éloigna et Lexa monta dans l'ambulance. La porte se referma sur elle mais la blonde ne quitta pas le véhicule des yeux, le suivant jusqu'à ce qu'il disparaisse au coin de la rue.
- Bon sang ce que je l'aime cette tête de mule, sourit-elle tout en ouvrant sa main pour révéler les clés de la voiture de Lexa qu'elle venait de subtilement lui voler.
Lexa attendait depuis une éternité la venue d'un médecin. Du moins, c'est l'impression qu'elle avait alors qu'elle regardait passer les minutes sur la petite horloge accrochée en face d'elle. De plus, elle commençait sérieusement à perdre patience en restant assise sur le lit sur lequel on l'avait installé à son arrivée aux urgences de l'hôpital. Une cohue de patient et de médecins défilait devant elle mais personne ne semblait faire attention à elle et si elle n'était pas là pour rassurer Clarke, elle serait déjà partie. Franchement, qu'est-ce qu'elle ne ferait pas pour elle ?! Songea-t-elle dans un soupire. Elle faisait réellement un gros effort en étant ici car elle détestait viscéralement les hôpitaux et ce, depuis la mort de ses parents. Bien qu'elle ait été épargnée par l'accident de voiture qui les emporta, Lexa n'en était pas sortie totalement indemne et avait dû passer plusieurs semaines à l'hôpital. Ce lieu n'était pour elle que synonyme de malheur et de douleur, elle le détestait et pourtant elle le connaissait par cœur à force d'y venir. Comme si depuis la disparation de ses parents ce lieu faisait irrémédiablement partie de sa vie, que ce soit lors de sa période délinquante ou en tant que flic, Lexa y venait bien trop souvent à son goût. Elle n'était pas à son aise et l'odeur aseptisée des lieux lui donnait la nausée. A chaque fois, peu importe l'étendu de ses blessures, elle n'avait qu'une envie, celle de partir au plus vite et elle venait d'atteindre sa limite. Lexa se leva dans un soupir et s'en alla d'un pas agacé avant de brusquement percuter quelqu'un.
- Oh pardon ! S'excusa-t-elle avant de totalement se figer.
- Bonjour Lexa, la salua un médecin en blouse blanche.
- A… Abby ? S'étrangla presque la brune en reconnaissant la mère de Clarke. Que… qu'est-ce que vous faites-là ?
- Je travaille ici, répondit-elle simplement, et vous êtes ma patiente alors retournez vous assoir sur ce lit.
- Vous travaillez ici ? Comment ça ? Et aux urgences ? Questionna-t-elle tandis qu'Abby roula des yeux et l'entraina vers le lit.
Lexa n'y comprenait rien car la dernière fois qu'elle avait vu la mère de Clarke, c'était au chevet de cette dernière à l'hôpital. Et malgré l'état grave de sa fille, Abby était repartie à New-York où elle travaillait en tant que chirurgienne. Une chirurgienne de renom qu'elle n'aurait jamais imaginé voir dans le petit hôpital d'Arkadia et encore moins officier aux urgences.
- Laissez-moi regarder cette coupure, approcha-t-elle sa main de sa blessure mais pour être stoppée à mi-chemin par la poigne de Lexa qui enserra son poignet.
- Répondez à mes questions, grinça-t-elle fermement.
Abby soupira lourdement en capitulant et lui répondit :
- J'ai été transférée à la direction du service de chirurgie de l'hôpital d'Arkadia et nous travaillons tous à tour de rôle aux urgences.
- Pourquoi ? demanda-t-elle sans libérer sa main.
- Et bien, bien que les urgences soient considérées comme une corvée, il faut…
- Vous savez très bien ce que je veux dire, la coupa-t-elle calmement.
Le professionnalisme détaché du médecin s'effaça pour laisser paraitre un spectre de tristesse dans son regard.
- Pour Clarke…
- … il n'y a pas si longtemps vous ne sembliez pas vous préoccupez d'elle, lui reprocha-t-elle sa visite éclair lorsque Clarke avait été hospitalisée.
- Vous avez raison, je suis loin d'être une mère exemplaire, admit-elle honnêtement, mais elle a failli mourir et je veux arranger les choses entre elle et moi.
Lexa jaugea de sa sincérité et au bout de quelques secondes, elle relâcha sa main.
- Elle ne vous pardonnera pas comme ça, lui dit-elle.
- Je sais… sourit-elle tristement… est-ce que je peux regarder cette blessure maintenant ?
Lexa acquiesça et se laissa examiner par le médecin qui après avoir approuvé le travail du secouriste sur sa blessure, exigea qu'elle passe quelques examens pour s'assurer de l'absence de séquelle. Tout en obtempérant, elle songea aux conséquences de la présence d'Abby à Arkadia. Clarke n'allait pas apprécier et Lexa redoutait sa réaction.
- Et bien hormis ce mal de tête, tout à l'air en ordre, conclut Abby après une heure d'insupportables analyses.
- Je peux partir ?
- Vous pouvez et reposez-vous bien pour chasser ce mal de tête. Surtout si vous voulez reprendre le travail demain.
- A vos ordres.
- Lexa, je ne plaisante pas, la réprimanda-t-elle.
La brune se contenta d'un petit sourire puis elle se leva dans l'idée de partir lorsqu'Abby la stoppa.
- Vous avez un moyen de transport pour rentrer ? lui demanda-t-elle en se rappelant qu'elle était arrivée avec l'ambulance.
- Je vais me débrouiller.
- Je vais avoir terminé mon service, je peux vous ramener si vous le souhaitez.
- Si c'est un moyen de voir Clarke…, l'arrêta-t-elle immédiatement.
- Non, elle n'aura même pas à savoir que c'est moi qui vous ramène, se défendit Abby.
Lexa contempla la proposition car elle n'avait aucune envie de prendre le bus avec son mal de crâne qui s'intensifiait d'instant en instant et appeler Clarke revenait à prendre le risque qu'elle croise sa mère et elle ne voulait surtout pas la prendre au dépourvu. C'est donc en faisant promettre à Abby ne pas tenter de voir Clarke qu'elle accepta.
Abby la déposa discrètement devant chez elles et comme promis, elle s'en alla sans chercher à voir Clarke. Lexa disparut rapidement dans l'immeuble abritant leur appartement. En grimpant les étages, elle oublia rapidement la mère de Clarke pour revenir à son problème initial, le vol de sa bague de fiançailles. Il fallait à tout prix qu'elle empêche Clarke de voir les vidéos de surveillance et qu'elle retrouve les voleurs avant elle. Il fallait qu'elle récupère sa bague. Cette bague était parfaite, c'était celle-ci et elle venait d'y passer toutes ses économies. Le problème c'est qu'elle ne pouvait prendre l'enquête puisque Clarke l'avait déjà et l'en écarter lui vaudrait pléthore de problème, à commencer par dormir sur le canapé ou même pire être virée de l'appartement. Perdue dans ses pensées et contrariée, Lexa se rendit à peine compte qu'elle entrait enfin chez elle. Elle ne revint à la réalité que lorsque Clarke apparut dans le salon.
- Lexa ? Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas appelé pour venir te chercher ? S'inquiéta-t-elle immédiatement qu'elle soit rentrée seule.
- Je ne voulais pas te déranger au boulot, d'ailleurs qu'est-ce que tu fais déjà là ? S'étonna-t-elle.
- Je suis passée te prendre quelques affaires avant de te rejoindre à l'hôpital, expliqua-t-elle en désignant un petit sac posé sur le canapé.
- Faut toujours que t'imagines le pire, s'amusa Lexa qui savait que Clarke s'était comme d'habitude emportée dans son inquiétude en imaginant qu'elle allait devoir rester à l'hôpital.
- Pardon de m'inquiéter pour toi, se vexa-t-elle en croisant les bras.
Lexa sourit à son air boudeur qui attendrissait toujours son cœur puis elle franchit la distance les séparant pour venir prendre ses mains et décroiser ses bras avant de tendrement l'embrasser.
- Merci, souffla-t-elle contre ses lèvres et ce qui décrocha un sourire à Clarke.
- Alors que t'as dit le médecin ? demanda la blonde lorsqu'elles se séparèrent.
Lexa se figea légèrement en songeant à Abby, une légère réaction qui n'échappa pas à la blonde mais qui ne dit rien.
- Que tout va bien. J'ai juste un peu mal au crâne mais ça devrait passer d'ici demain, répondit-elle tout en décidant de ne pas révéler la présence de sa mère car elle ne souhaitait aucunement la bouleverser et surtout elle ignorait encore si elle devait s'en mêler ou non.
Clarke sourit légèrement amusée car elle savait parfaitement « qu'un peu mal au crâne » voulait dire en réalité qu'elle avait toute une tribu qui lui martelait la tête.
- Viens-là, l'entraina-t-elle jusqu'au canapé avant de l'embrasser en la poussant à s'assoir, repose-toi là, je vais nous faire à manger, lui dit-elle ensuite avant de se reculer pour rejoindre la cuisine.
- J'ai pas très faim, lui dit Lexa en tentant de la retenir auprès d'elle.
- Il faut que tu reprennes des forces, la contredit-elle avant de se défaire de sa prise et s'éloigner pour de bon dans la cuisine.
Clarke commença à fouiller le frigo à la recherche d'une idée pour le repas puis elle en sortit tous simplement deux steaks avant de sortir du placard un paquet de pate. Elle prit ensuite casserole et poêle qu'elle mit sur le feu. De son côté, la brune se laissa fondre dans le canapé, son regard allant se perdre sur le sapin nu de décoration qui trônait dans un coin du salon. Elle ferma les yeux et laissa l'odeur des fraiches aiguilles emplir paisiblement ses narines mais elle ne trouva pas la sérénité recherché, son esprit la ramenant à sa bague perdue.
- Tu as des pistes pour l'enquête ? S'éleva la voix de Lexa.
- Pas vraiment, ils n'ont pas laissé de trace et je n'ai pas encore visionné les vidéos de surveillance. Je dois voir Raven demain matin.
Un nouveau silence s'installa, uniquement rompu par les crépitements de la cuisson et les mouvements de Clarke cuisinant.
- Mais j'espère pouvoir la régler rapidement. J'aimerais vraiment qu'on ait plus d'affaire à Noël et qu'on puisse le fêter en famille, confia-t-elle tout en retournant la viande.
- En famille ? Se redressa un peu trop vivement Lexa qui grimaça mais ce qui échappa à la blonde.
- Oui enfin, nos amis et Anya et Indra, précisa-t-elle.
Lexa fit le tour du canapé et s'arrêta alors qu'elle réalisait que bien qu'elle ait perdu sa famille, elle en avait encore une pour passer les fêtes si elle le souhaitait. Une famille bien étrange avec Anya l'avocate et Indra la chef de gang mais tout de même une famille alors que de son côté, Clarke n'avait personne puisqu'elle ne parlait plus à sa mère. Soudainement, elle se prenait la triste réalité en pleine face. Et le fait qu'Abby soit en ville rendait les choses encore plus tristes. Finalement peut-être était-il temps que quelqu'un s'en mêle ?
- Hey, je suis désolée, la ramena la voix de Clarke qui s'approchait, je sais que les fêtes sont compliquées pour toi.
C'était peu dire. L'accident avait eu lieu peu avant Noël alors autant dire que Lexa avait longtemps détesté cette période qui lui rappelait ce moment douloureux de sa vie. Cependant, elle avait réapprit à l'apprécier et elle comptait bien inscrire des souvenirs heureux et indélébiles avec Clarke à commencer avec sa demande en mariage. Ce qui la ramena au vol et la contraria de nouveau.
- On peut oublier cette idée, fait comme si je n'avais rien dit, continua Clarke.
- Non, l'arrêta-t-elle. C'est une excellente idée.
- Alors pourquoi tu as l'air contrarié ? Retourna-t-elle sceptique.
Lexa allait répondre un quelconque mensonge lorsqu'un bruit strident les fit toutes les deux sursauter. Elles se tournèrent vers la cuisine et découvrirent les steaks en train de brûler.
- Oh non, non, non, non ! Paniqua Clarke.
- T'es une véritable catastrophe, Griffin ! s'exclama Lexa qui accourut pour retirer la poêle du feu ainsi que la casserole de pâte au bord du débordement.
Une fois la viande brûlée mise en sûreté, Clarke s'empressa d'éteindre le détecteur de fumé.
- Je suis désolée, grimaça-t-elle ensuite au regard désespéré de Lexa qui trouvait encore le moyen de s'étonner de sa maladresse en cuisine car c'était un miracle qu'elle n'ait pas encore mit le feu à l'appartement.
- C'n'est pas grave, la rassura-t-elle, comme je te l'ai dis, je n'ai pas faim.
- Ok… alors si on allait se coucher ? proposa-t-elle dans un sourire timide.
- Et si on décorait plutôt le sapin ? proposa-t-elle en regardant le sapin nu par-dessus son épaule.
- Maintenant ? s'étonna Clarke alors qu'il commençait à se faire tard.
- Si ce n'est pas maintenant, on ne le fera jamais, tu le sais.
- Tu as raison, accorda-t-elle en se rappelant les contraintes de leur boulot.
Lexa déposa un rapide baiser sur ses lèvres puis elles rassemblèrent les différentes décoration de Noël qu'elles avaient acheté un peu plus tôt dans le mois avant de commencer à tout disposer. Ce qui devait être rapide s'étira, les minutes devenant des heures alors qu'elles débattaient sur la meilleure place pour chaque boules, chaque guirlande, se chamaillant, riant, puis partageant un chocolat chaud et des biscuits traditionnels devant leur travail accompli. Chaudement installées dans leur canapé, Lexa blottit dans les bras de Clarke, elles contemplaient leur sapin qui maintenant resplendissait de mille feux.
- On a bien travaillé, constata Lexa.
- C'est parfait, confirma Clarke bien qu'elle ne parlait pas que du sapin.
Lexa acquiesça d'un sourire puis un agréable silence les enveloppa et Clarke sentit le corps de sa belle se détendre alors qu'elle s'endormait doucement. Afin de ne pas la réveiller, elle attrapa tant bien que mal un plaide reposant sur le bout du canapé et l'étendit sur elles. Lexa se lova instinctivement contre elle et attendrit, Clarke lui embrassa délicatement le front puis elle ferma à son tour les yeux…
A suivre…
Alors ce début ? Contente de les retrouver ?
Petite précision, cette histoire sera très courte, normalement quatre chapitres ;)
A très vite et bon réveillon ! :D
