Résumé : "Pansy déteste les Poufsouffles. Les Gryffondors. Et les Serdaigles. Elle n'aime pas les femmes, ce sont toutes des idiotes superficielles. Alors non, elle ne tombera pas amoureuse de Padma. Et ce n'est pas Noël qui y changera quelque chose ! On parie ?"(1/5)
Je me suis inscrite pour faire le 21 décembre du calendrier de l'avent de la communauté HP slash.
Disclaimer : Tout à JK Rowlings.
Le mot de l'auteur : Bonne lecture ! Et n'oubliez pas la petite review qui fait plaisir !
Selemba
Entre Guirlande et Chocolat
Chapitre 1 : Du poids d'un sapin soumis à l'art de la décoration plus qu'approximatif d'un professeur de sortilège.
Noël 1998
Pansy jura entre ses dents et porta à sa bouche le doigt dans lequel elle venait d'enfoncer une épine de sapin. Foutu sapin, foutu Noël et foutu Flitwick ! Sous prétexte qu'elle était préfète, celui-ci n'avait rien trouvé de mieux que de la coller à la décoration de la grande salle. Et avec cette idiote de Patil en prime !
Enfin, elle avait quand même eu de la chance : des deux sœurs, c'était Padma qui l'aidait. Si on l'avait forcé à supporter l'idiote suprême, elle se serait sûrement pendue avec une des guirlandes. Et puis des préfètes, c'était sûrement la moins pire, se dit-elle pour se réconforter. C'est vrai qu'entre Miss-Je-Sais-Tout et la préfète de Poufsouffle dont elle ne connaissait pas le nom et qui n'avait pas l'air d'être capable de jeter un simple sort d'entrave, la barre était déjà haute !
Cependant il y avait un je-ne-sais-quoi qui la gênait chez cette Padma. Elle avait sûrement déjà dû lui adresser la parole par mégarde, mais depuis qu'ils étaient tous revenus à Poudlard pour refaire leur septième année, elle avait l'impression de tomber bien trop souvent sur la jeune Serdaigle. Elle ne comprenait pas. Et quand Pansy ne comprenait pas quelque chose, ça risquait souvent de mal finir ! (1)
À l'autre bout de la grande salle, Padma se battait avec la crèche où, pour une étrange raison, Marie cherchait à étouffer l'un des bergers. Et dire que les Serdaigle étaient censés être l'intelligence incarnée, ricana intérieurement Padma. Se portant au secours de sa condisciple - non mais depuis quand se portait-elle au secours des autres ? -, elle dégaina sa baguette et l'écarta d'un geste un poil arrogant. Ce fut d'une… douce voix qu'elle remit de l'ordre dans tous ça :
-NON MAIS C'EST PAS BIENTÔT FINI L À ! METTEZ-VOUS À VOS PLACES ET PLUS VITE QUE ÇA OÙ ON RISQUE DE RETROUVER DE L'ARGILE JUSQU'À LA GRANDE PORTE !
Les santons s'agitèrent un peu puis s'empressèrent de se regrouper autours de la mangeoire. Non sans que Marie ne prenne le temps d'adresser un dernier coup en traître au pauvre pastoureau.
-Merci, s'exclama Padma en lui adressant un sourire éblouissant.
Non mais elle avait un problème cette fille ! Pansy venait de lui démontrer par A plus B qu'elle avait le niveau d'un concombre en magie et cette dinde la remerciait ! Avant que Padma ne puisse croire que c'était le bon moment pour lancer la conversation, la jeune Serpentard battit en retraite derrière le titanesque conifère qu'elle avait stabilisé à grand coup de sort fixateur.
Elle termina d'installer les longues guirlandes argentés et s'attaqua aux fragiles boules émeraude. (2) Focalisée dessus, elle en faisait léviter une petite dizaine pour décorer la cime de l'arbre quand le visage souriant de Padma jaillit soudainement des branches du sapin, lui faisant perdre toute concentration. Boum.
Elle allait la tuer.
Avant même qu'elle ne puisse faire un geste vers les débris qui jonchaient le sol - ou vers la jeune fille, histoire de lui faire passer le goût de surgir à l'improviste - Padma sortit sa baguette, et en un geste si rapide, si fluide, reconstitua les dix jolies boules. Et les envoya se nicher dans l'imposant sapin. Avec le reste de la boite. Tous ça sans même prononcer un sort.
Bien. Peut-être pas si idiote que ça finalement.
-Excuse moi, je ne pensais pas te surprendre ! Je voulais juste te demander si tu avais besoin d'aide ?
-Non merci, tout allait très bien avant que TU ne casses toutes MES boules ! aboya Pansy.
Et histoire de bien montrer à quel point elle lui en voulait, elle lui tourna ostensiblement le dos. Sans pouvoir rater le regard vaguement déçu de Padma. Comme si ça pouvait lui faire quelque chose… Après tout, c'était sa faute aussi, elle n'avait jamais demandé à se faire coller de si près ! Ah, mais par Morgane, pourquoi se préoccupait-elle encore d'elle ?
Se penchant pour ouvrir un autre carton de décoration (3), elle fut stoppée net par la voix de la jeune fille.
-C'était plutôt sensé ce que tu as dit. En un sens, c'était même courageux.
Pansy se retourna brusquement. Les yeux écarquillés fixés sur Padma, elle se dit que décidemment quelque chose ne tournait pas rond chez elle. Elle l'avait presque insultée et l'autre lui envoyait des fleurs ! Sa théorie comme quoi tout ceux qui n'allaient pas à Serpentard avaient un grave problème mental venait d'être remise au goût du jour ! Plus encore quand la deuxième phrase atteignit son cerveau.
Courageuse ?
COURAGEUSE ?
Pansy était beaucoup de chose, ambitieuse, attirante, intelligente, arriviste… Mais courageuse, certainement pas ! Alors qu'elle envisageait de faire malencontreusement tomber le sapin sur la tête de Padma, histoire que l'infirmière se rende compte en l'examinant qu'il lui manquait un sacré bout de cerveau, l'Indienne se reprit :
-Je veux dire l'année dernière. On n'avait aucune chance contre Tu-Sais-Qui. Et tu devais le savoir mieux que nous, avec... enfin tu vois, ta famille et tout…
L'air abasourdi de Pansy dû la convaincre qu'elle pouvait continuer. A ses risques et périls d'ailleurs, car derrière la façade stupéfaite, Pansy commençait à trouver l'idée de l'enfouissement sous arbre de Noël de plus en plus attrayante.
-Livrer Harry contre la vie de tous, c'était le choix le plus logique. Tu n'avais juste pas conscience que parfois la vie ce n'est pas le plus important. Beaucoup de gens pensent comme toi, ça n'a rien d'honteux. Mais tu aurais fait une très bonne Serdaigle !
Interloquée, Pansy abandonna son projet, vacillant tout de même sur l'insulte. Une bonne Serdaigle… Pfff ! Après un silence méfiant, elle finit par demander à contrecoeur ce qui pouvait bien être plus important. Pas que ça l'intéresse. C'est juste qu'elle était très curieuse et qu'elle détestait ne pas savoir. Par Merlin, c'était pas censé être les qualités des Serdaigles ça ?
-La liberté. La liberté de choisir et de faire ce qui nous chante, quitte à se prendre un mur dans les dents.
Et Padma se rapprocha d'elle. Se rapprocha. Se rapprocha. Pansy se mit à loucher quand la jeune fille ne fut plus qu'à quelques centimètres d'elle. Mais pourquoi se collait-elle à elle comme ça ? On ne lui avait jamais dit que ça ne se faisait pas ? Ou alors elle comptait l'attaquer ? Parce que Pansy n'avait jamais été très forte au corps à corps, au grand déplaisir de Millicent qui s'était instituée coach particulier.
Mais par Cliodna et tous ces vieux sorciers bizarres, pourquoi donc fermait-elle les yeux ? C'était la technique de combat la plus stupide qu'elle ait jamais vue. C'est pourquoi Padma se retrouva immédiatement sur le dos, un pied appuyé sur sa trachée. Et Pansy laissa exploser sa colère.
-MAIS POURQUOI TU M'ATTAQUES, ESPÈCE DE SERDAIGLE DÉGÉNÉR…
Sa baguette qu'elle tenait prête depuis que la détraquée avait commencé à lui parler dû croire que Pansy s'était enfin décidée à accomplir son plan. Dans un bruit de fin de monde, le sapin qu'elle avait mis une demi-heure à stabiliser commença à vaciller. Et à dangereusement se rapprocher du sol. Alors que les deux filles tournaient lentement la tête vers la source de ce vacarme, elles furent englouties par les branches avant d'avoir eu le temps de dire Quidditch.
Padma, incroyablement prompte, dressa un bouclier entre elles deux et la masse de feuillage. Si sous le choc Pansy tomba sur sa condisciple, elles évitèrent au moins de finir écrasées. Et un peu trop plates à leur goût.
-Je pense qu'on ne va pas pouvoir sortir d'ici avant que quelqu'un ne vienne voir ce qui se passe. Mais ça va, on n'est pas si mal !
-PAS SI MAL ? hurla Pansy, sa voix frôlant dangereusement les ultrasons. On a des tonnes de branches sur la tête, je suis coincée sur toi et Flitwick va nous tuer quand il verra ce qu'on a fait à ses foutues décorations, mais on n'est pas si mal ? Qu'est ce qui tourne pas rond chez t…
Pour la faire taire, Padma l'embrassa. Très rapidement. Histoire qu'elle n'ait pas le temps de déclencher une nouvelle catastrophe.
Bon. Peut-être qu'elle n'avait pas essayé de l'attaquer finalement.
(1) Les élèves qui crurent drôle de lui coller un strangulot dans le dos le premier avril s'en souvinrent longtemps. Ils tournent encore de l'œil à la vue d'une nageoire.
(2) Quoi ? Flitwick ne lui avait jamais interdit de changer un peu la couleur des décorations, n'est-ce pas ? Et puis le violet, même si ça avait le mérite de ne représenter aucunes des Quatre Maisons, c'était affreusement populaire !
(3) Vu le nombre de boîtes, elles allaient en avoir pour plusieurs jours ! Visiblement Flitwick n'avait aucune idée de ce que pouvait dire le mot « surchargé »… Ce que confirmait la multitude de tatouage qu'il portait sur le torse. Oui oui, des tatouages. Dont un représentant Minerva McGonagall.
