Before you start reading : If some of you have requests or questions to ask, please create an account, or PM me at my gmail (which is indicated on my profil) or DeviantArt (MrCatKaelooOTP). Because I can't answer an anonymous review. Also, please name your reviews, so I can recognize you and, well, try to answer you at the beginning of the chapters. Thanks !

So… Considering that " Let's Change " 's chapters take A LOT of time to be wrote and translated.. and the fact that I have some stories in my archives..
And DoubleDuckAvenger and RandomnessUnlimited's opinions (how to say thank you in 50 languages? Because without them, you wouldn't be reading this, hehe)…

I decided to start posting some of the Kaelat stories that I have in my archives. Because, well, I'm addicted to this serie (and you guys. You're all so lovely).

Most of these stories will be a two-shot. Or three-shot. It's like a little fanfiction, lol.

Just a warning to not spread confusion : Samuel and Nicholas are my own version of Mister Cat's brothers. They'll just be mentioned to give him a backstory. I basically wanted to create an older sister for him (who's named Isabel –an OC) but a friend told me that it was a quite bad idea (à toi Bloodygard, huhu), and she was right. Mr. Cat deserves two rude men, just like him.

Enjoy, my babies !

Cigarettes Before Sex – K

K de Cigarettes After Sex n'était pas une chanson à écouter en solitaire. L'air sensuel de sa musique, le ton suave et interpellant de son chanteur qui semble s'adresser à sa bien-aimée partie, en fait plus un air qu'on met dans la tourne disque après un dîner aux chandelles avec sa femme, accentuant ce qu'il reste de romantisme dans la pièce après avoir posé les couverts usés. Les deux amants se posent côte à côté dans leur canapé commun, se tiennent la main et se regardent passionnément dans le blanc des yeux, tandis qu'ils écoutent distraitement la musique –et au prix d'avoir une mélodie onctueuse, K était une chanson qui murmurait ses paroles, comme si elle respectait l'intimité du moment dont avaient besoin ses entendeurs.

Et lorsque vous n'avez pas d'amant avec qui écouter cette composition mielleuse, il peut arriver que cette dernière vous en crée un, sans quoi vous n'aurez le plaisir de vous en délecter.

Sa porte n'était qu'un vulgaire métal vide de tout motif, comme celle du voisinage, le genre qu'on ferme doucement avec son talon après être rentré du travail ; un journal glissé sous le bras et un café chaud dans la main –et Monsieur Chat fit cela. Il leva la jambe, ferma la porte en y appuyant l'entièreté de son pied, y laissant des traces poussiéreuses dévoilant la forme de ses baskets, et passa le seuil sans enlever ces dernières. Il bâilla, laissant entrevoir à travers sa bouche plusieurs dents blanches et correctement alignées, tandis que son petit nez se retroussa. Son manteau virevolta à travers la pièce, atterrissant sans encombre sur le porte manteau d'un geste expert. Il s'arrêta quelques secondes au milieu de son salon, comme s'il voulait s'assurer de quelque chose, puis haussa les épaules. Ses frères n'étaient toujours pas rentrés apparemment. Il pouvait donc se trimballer un peu plus longtemps avec ses chaussures et ses vêtements.

Nicholas a toujours été excessivement maniaque. Monsieur Chat avait déjà lu quelque part que c'était un trouble obsessionnel compulsif, et que la personne atteinte ne tolérait pas la saleté et se voyait obligée de tout nettoyer, tout le temps, sans raison particulière –mais il n'était pas du genre à laisser les choses passer sans explication, encore plus lorsque cela concernait la personne avec qui il partageait cet appartement à l'espace réduit. Il savait, un peu, que ce trouble était venu substituer le vide parental dont ils avaient toujours souffert, et, beaucoup, que Nicholas ne supporterait pas éternellement les responsabilités qui lui ont été exigées après la disparition de leurs parents –ou leur mort, mais ça, personne ne pouvait le confirmer. Il avait été poussé malgré lui dans le large marché des adultes, alors qu'il n'avait même pas zieuté l'horizon de sa majorité, se sacrifiant à la place de ses deux cadets qui lui avaient tout confié sans contestation. Mais Nicholas ne leur en voulait pas, car ils savaient tous les trois qu'il les laissait profiter des dernières semaines de jeunesse (soit de liberté) qu'il leur restait avant d'être embarqués à leur tour dans ce bateau instable qui l'avait fait couler dans l'anorexie. Cette semaine, le patron de Nicholas –devrions-nous dire ses patrons, parce que cette salope de vie était insatiable d'argent– lui avaient accordé quelques jours de congé. Noel s'approchait à grand pas, et même le plus coriace des supérieurs comprendrait que chaque employé –non, chaque humain– avait besoin de passer ces maigres moment de bonheur auprès de sa famille, avant que le train de la survie ne le rattrape à nouveau.

C'est ainsi que Nicholas avait décidé, pour cette année, de jouir des festivités loin de leur maison, et Monsieur Chat ne lui avait demandé aucune justification. Son frère voulait certainement goûter au plaisir innovant de quitter cette ville qui l'avait fait courir dans ses rues maintes fois, revoir quelques vieilles connaissances à Strasbourg dont ses amis de l'université, et, plus que tout, organiser quelques soirées alcoolisées dont les gueules de bois lui feraient oublier leur dure réalité. Mais toutes ces raisons, il ne les avait pas dites, et Monsieur Chat et Samuel n'avaient pas besoin de les entendre non plus. Et c'est ainsi qu'il était parti, laissant derrière lui une armoire à moitié vide, un réfrigérateur comblé de restes, et un relent alcoolique virevoltant dans le salon.

Monsieur Chat aussi avait été délaissé, mais il n'entrait que rarement dans le pauvre décor de leur maison. Il passait ses weekends dans la librairie ou travaillait son second frère, Samuel, avachi contre une chaise qui, si dotée d'une bouche, aurait témoigné de la lourdeur coutumière de son fessier. Il débattait avec le premier venu de politique et d'économie, d'une ferveur digne d'un vieillard –et cette comparaison se rapprochait un peu trop de son cas, celui d'un adolescent qui a muri trop vite.

En échange, les trois frères, cohabitant sous le même toit, s'étaient rarement échangés la parole. Quand ils le faisaient, c'était pour se gueuler des ordres –comme racheter un nouveau pack de bières, réparer le robinet d'eau ou sortir le sac de poubelles schlinguent depuis trois jours. Ils ne se retrouvaient sur le même canapé qu'à l'occasion d'un match –mais leur télévision faisait partie de ces vieux modèles conçus pour enfants, qui s'éteignent automatiquement après 21h il leur était donc rare de regarder ensemble. La communication, cette plante qu'ils auraient pu soigner ensemble, était malheureusement morte. Elle avait fané lentement après la disparition éternelle de leurs parents. Puis, naturellement, au fil des années et de la misère, la tige morte s'était transformée en ronce, et les conflits commencèrent. Plusieurs fois faillit être commis un fratricide dont la victime aurait été Monsieur Chat ou Samuel.

Disons que ces deux derniers étaient comme le soleil et la lune, deux astres dont la rencontre n'était pas sensée arriver. Ils ne parvenaient nullement à s'entendre. Le moindre coup d'œil, suivi d'un mot mal placé, suivi d'un pas de trop, pouvait déboucher sur une mutinerie dont seuls des prédateurs avait le secret. Deux frères de sang, on aurait pourtant démenti l'uniformité de leur ADN. Nonobstant l'ironie : Nicholas était un fils adopté –et s'il y'avait eu l'ombre d'une logique dans cette famille, ne serait-ce qu'en terme de violence, il aurait dû être la victime de Monsieur Chat et Samuel, un peu comme l'exigerait n'importe quel scénario conforme à celui de Cendrillon –et non pas le plus mature et respecté des trois. Tout de même, cela ne l'empêchait pas de parfois se joindre à Samuel, celui dont il était le plus proche des deux frangins, à fin de mettre à terre Monsieur Chat –qui se retrouvait alors seul face à deux.

Et petit à petit, il commença à se joindre de plus en plus à lui, jusqu'à abandonner son rôle de secouriste. Nous supposons que ces conflits auxquels il participait joyeusement lui permettaient de décharger le stress qu'il entassait au fil de ses journées. Samuel lui, n'était motivé par aucune raison. Il prétextait parfois que c'était pour donner à Monsieur Chat une correction quant au fait qu'il soit le seul enfoiré de chômeur à ne pas les aider à nourrir le foyer et payer les impôts, mais il faisait surtout ça pour s'amuser et passer le temps –parce que lui aussi, n'apportait pas grande chose au foyer. C'est ainsi que l'équation bascula injustement. Ça n'était plus Monsieur Chat contre Samuel, et Nicholas qui intervient pour secourir. Ça devint Monsieur contre Samuel et Nicholas, et la police (appelée par les voisins) qui intervient pour punir d'avantage.

Monsieur Chat, quoique n'ayant jamais porté l'ombre d'une affection pour ses ainés, les considérait un tant soit peu pour le fait qu'ils le faisaient vivre –mais lentement, les coups de poings avaient balayé le respect, emportant avec lui toute volonté de cohabiter avec ces bourreaux. Toutefois, cette volonté, aussi forte soit-elle, ne l'avait toujours pas convaincu de fuir ailleurs –peut-être présumait-il, dans le dernier espoir de trouver une rationalité à leur famille, que c'était du donnant-donnant : ils se chargeaient des vivres et des taxes pour lui, et il leur servait de punching-bag. De toute façon, il n'y avait pas trente-six solutions. Le monde extérieur était encore plus sourd et dur que les murs de son appartement, et Monsieur Chat savait qu'en franchissant cette porte, des choses dix fois plus pire l'assailliraient. Il allait se faire assommer avec une bouteille de bière sur la tête par un groupe d'écureuils SDF voulant récupérer sa veste, puis récupérer par des trafiqueurs de membres qui lui voleraient un rein –et finirait par sombrer, s'il restait en vie, dans une froide misanthropie contre laquelle il luttait depuis plusieurs années.

Ce soir, on était le vingt-quatre décembre. La veille de Noel, là ou les familles se réunissent autour d'une table ornementée d'une nappe blanche impeccable, de divers chandeliers éclairants et de couverts incomptables. Il était vingt heures, constata-t-il en levant le nez vers l'horloge murale –et l'image d'une quelconque famille traditionnelle assemblée autour d'un énorme buffet à s'échanger des rires et des histoires stéréotypées s'instaura dans son esprit. Il soupira. Autrement, il aurait dit que Noel n'était pas ''une'' fête destinée aux familles, c'était plutôt ''la'' fête dans les poches des gérants d'entreprises commerciales et d'opportunistes, mais il ne pouvait plus cacher sa frustration derrière sa mauvaise foi notoire. Pour sûr, il aurait moins fait le malin si ce seigneur en qui il n'avait jamais cru l'avait doté d'une famille ''complète'', mais ce n'était malheureusement pas le cas –et une notion aussi belle et magique que « Noel » ne pouvait être salie que par les mots d'un type qui enviait secrètement les autres.

La sonnette retentit entre les murs de son appartement, le poussant à se retourner, tandis qu'il haussa un sourcil. Ça ne pouvait être ni ses frères parce qu'ils passaient Noel ailleurs, ni le facteur parce qu'il n'avait aucun foutu colis à recevoir de quiconque, ni ses voisins parce qu'ils ignoraient son existence, et encore moins le père Noel parce qu'il avait été tout, sauf sage cette année –toutefois, la perspective qu'il retrouve un homme barbu déguisé en rouge à sa porte semblait dix fois plus crédible que celle de trouver une personne voulant lui souhaiter un joyeux Noel. La demande d'entrer fut réitérée par le mystérieux visiteur, et Monsieur Chat s'avança mollement vers sa porte. Il se redressa soudainement lorsque sa main se posa sur la serrure, se demandant l'ombre d'une seconde, si ce n'était pas un voleur qui l'aurait discrètement suivi. A cette pensée urgente, il serra le poing et entreprit un air menaçant, puis baissa la poignée vers le bas, déverrouillant la porte. Ensuite, il la poussa doucement en avant, provoquant un grincement qui se fana après quelques secondes. Il sortit la tête la première, levant lentement son regard vers l'arrivant. Et voici mesdames et messieurs, les inconvénients de ne pas avoir une loupe sur sa –

Oh.

– Bonzour monsieur, joyeux Noel ! C'est bien le numéro cinq, ici ? Ze viens pour la livraison d'pizza ! Annonça une voix frétillante de joie.

Il arrêta tout geste en interceptant le visage qui lui faisait face. N'eut-il cure de l'espèce de l'animal à laquelle appartenait ce doux zozotement, il se mit à contempler son visage : une grande tête, dont la rondeur était prononcée au niveau des joues, une peau verdâtre légèrement chatoyante qui s'étendait jusqu'à la bouche, pour laisser place à un blanc laiteux. Mais ce doux contraste entre ces nuances différentes, n'égalait en rien l'intensité de ce qu'il avait juste en face de lui : deux prunelles plus rouges qu'une guirlande de Noel. Il y'avait beaucoup de détails plus importants qu'il n'avait capté que quelques millisecondes plus tard, comme le fait que cette charmante livreuse de pizza était déguisée en mère Noel –elle portait une robe rouge épaisse aux extrémités de laine pubescent, qui recouvrait juste la partialité de ses cuisses et ses avant-bras, moulant sa modeste poitrine. Il y'avait évidemment ce chapeau rouge finalisé d'une petite boule jaune sur sa tête, et ces cuissardes blanches qui valorisaient ses jambes sveltes.

Il s'accouda contre la porte, reluquant une fois de plus ce divertissement divin qui venait de lui être offert sur un plateau d'argent –qui a dit que dieu, ne serait-ce que la justice divine, n'existait pas ?

Et il répondit en toute nonchalance :

– Je n'aime pas les pizzas.