Bonjour à tous, fans du Multivers Parfum-Potter ! Si vous n'êtes pas venus ici à cause de l'avertissement d'Ywëna, vous vous demandez probablement « c'est quoi ce bordel ?! Renouveau c'est la fic d'Ywëna, normalement ! ». Vous avez raison.
(Du coup, si vous débarquez de nulle part : Ceci est le sixième tome de la saga Renouveau. Les cinq tomes précécents sont disponibles sur le profil d'Ywëna, sur ce site-même)
Comme elle vous l'a dit (je résume), Renouveau était à l'abandon, et j'ai pris l'initiative de la ramener à la vie avec l'accord d'Ywëna. C'est donc à moi qu'échoit la lourde tâche d'écrire le sixième, et *spoiler* dernier tome de Renouveau. Je saurai me montrer digne de l'honneur qui m'est fait.
J'espère que ça vous plaira ! Je fais de mon mieux pour coller au plus près du style d'écriture d'Ywëna, mais je ne suis pas Ywëna. Ce petit détail a son importance.
Ceci étant dit, les disclaimer et avertissements standards :
– L'univers de Harry Potter appartient à J.K. Rowling, et cette fanfiction est à but non-lucratif.
– Les personnages OC du Multivers Parfum-Potter appartiennent aux auteurs du collectif, soit à ce jour : Ywëna, Dreamer, Allan, Tiph et moi.
– La saga Renouveau appartient à Ywëna, et je ne fais que reprendre le flambeau. Je n'ai aucune prétention de me l'approprier.
– À cause du décalage temporel, il est assez difficile de faire des références au reste du Multivers. Cependant, avec mes idées pour le tome 8 d'Entre les Mondes (qui se déroulera la même année), et l'aide de Dreamer, j'ai pu glisser quelques références qui prendront tout leur sens dans quelques années. À priori, ce ne sont pas de gros spoils.
– À propos de spoils… Cette introduction, un peu original car elle ne reprend aucun personnage de Renouveau, révèle un secret resté en suspens depuis le milieu du tome 2 d'Entre les Mondes. Dans ce sens ou dans l'autre, l'information est incomplète à moins de lire les deux, donc le spoil n'est pas très grand. Il est cependant préférable de lire ELM 2 d'abord, pour appréhender toute la dimension émotionnelle de la scène concernée. Si vous ne comptez pas lire ELM (et je vous en voudrai mais je ne le dirai pas trop fort), passez outre cet avertissement.
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Voilà voilà, c'est parti pour Renouveau 6 : Loups et Serpents !
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1) L'origine du mal
Égypte, juin 2017
On frappa à la porte. Moira Sullivan, intriguée, regarda l'heure sur la grand horloge victorienne dont son époux avait hérité. Il était déjà 22h15. Ryan avait emmené les enfants manger en ville, mais elle avait trop de travail, en ce moment, alors elle était restée. Et pourtant, on la dérangeait en pleine nuit…
Elle alla ouvrir la porte. Une tornade de cheveux la bouscula, et avant même qu'elle se rende compte ce de qui s'était passé, l'intruse était déjà en train de se servir un thé.
– Salut, soeurette ! Quoi de neuf ?
– Zora…, soupira Moira. Qu'est-ce que tu veux ?
– Oh bah merci, bonjour l'accueil ! J'étais venue t'apporter un cadeau, en plus !
Moira haussa les yeux au ciel.
– Pardon ! Bonjour, Zora ! Comment vas-tu ? Je te sers un thé ? Oh, mais tu as déjà trouvé ! Je t'en prie, fait comme chez toi ! Un cadeau pour moi ?! Je me demande ce que c'est !
– …
– Je ne ferai pas mieux, inutile d'attendre.
– Okay ! Figure-toi que je me baladais sur le marché de Garawlah…
– … Garawlah, cette petite ville côtière qui est sous l'emprise des Sorciers Musulmans, et extrêmement dangereuse pour une femme seule ?
– Pschhht ! Je me baladais sur le marché de Garawlah transformée en homme grâce à du polynectar, (Zora jeta un regard provocateur à Moira, puis lui tira la langue) et j'ai trouvé ce superbe lot qui sera bien pratique pour tes recherches sur la Panacée.
À ces mots, les yeux de Moira s'exorbitèrent.
– T'as quand même pas amené ça ici ?! Les enfants vont bientôt rentrer !
– Ne t'inquiètes donc pas tant, sœurette ! Je les ai mis dans ton atelier ! Tu penses vraiment que je suis stupide à ce point ?
Moira haussa un sourcil.
– Hé, c'est arrivé qu'une seule fois ! Et j'avais bu !
– Et t'avais bu, souligna Moira.
– Rhooh, c'est bon, ça va !
Les deux sœurs se ressemblaient énormément, avec leur grands yeux un peu écartés, leurs pommettes hautes et leurs yeux presque dorés. Mais alors que l'aînée, Zora, était maquillée comme une épouse de pharaon, ses longs cheveux noirs assemblés en une triple-natte rattachée, à la fois élégante et pratique, Moira ressemblait plutôt à l'infortunée victime d'un sortilège de Chauve-Furie, avec ses cheveux ébouriffés et ses cernes.
Demi-sœurs nées d'un père volage; l'une bâtarde et honteuse, l'autre légitime et choyée, elles avaient suivi des voies parallèles d'Isis la Grande jusqu'à l'université du Caire, où Moira avait rencontré son futur mari, le britannique Ryan Sullivan, et Zora… le goût de l'aventure, et les mauvaises fréquentations qui vont avec. Moira avait gardé sa famille autour d'elle et l'islam dans son cœur, là où son aînée n'avait que danger et solitude.
– Hé ho ! Moira ! T'es encore dans la lune ! La morigéna Zora.
– Hum ? Oh, oui, pardon. Allons-voir ça.
Les deux sœurs traversèrent la cour de la demeure pour rejoindre le laboratoire de Moira. Si Zora devenue chasseuse d'artéfacts (les mauvaises langues diraient pilleuse de tombes), Moira, elle, était une maîtresse des potions réputée. Mais depuis quelque temps, elle trempait dans des choses pas très orthodoxes…
Dans l'atelier, il y avait une pièce fermée à clef. Et dans cette pièce, il y avait six adolescents enchaînés les uns aux autres, qui semblaient terrifiés.
Moira pinça les lèvres.
– Ils étaient obligés de les maltraiter ainsi ? Celui-là est probablement déjà borgne, vu l'état de sa paupière…
– Tu peux difficilement tester les effets de la Panacée sur un sujet sain, fit remarquer Zora. Et puis tu sais très bien que les Réfractaires attendent des résultats rapidement, nous n'avons pas le luxe de nous permettre de respecter la loi. D'ailleurs, quelle loi, au final ?
– Les Réfractaires sont finis. Les Sorciers Musulmans ont gagné.
– Les Réfractaires seront finis quand nous seront tous morts, et puis tu oublies la branche britannique. Grâce aux informations fournies par Ryan, notre mouvement a de beaux jours devant lui. C'est fou le désintérêt qu'il exprime envers le sort de son pays. Presque du mépris.
– Il ne sait rien des Réfractaires, ni de ce que nous faisons ici. J'espère au moins que tu as su tenu ta langue… Et que tu as verrouillé la porte de l'atelier ! Les enfants pourraient rentrer à tout moment !
Sans même attendre de réponse, Moira alla vérifier d'elle-même.
– Je ne vais pas tout gâcher, surtout pas ta petite vie de famille parfaite, soupira Zora, voyant sa sœur tenter vainement d'ouvrir la porte verrouillée. En attendant, nous sommes coincées ici, alors rien ne nous empêche de nous servir de leurs règles à notre avantage.
– Je ne légitimerai jamais la violence, et encore moins l'esclavage.
– Et moi, la prohibition de l'alcool. Chacun sa vision des choses !
– Humph. Amène-les par là-bas. Je prépare six seringues.
Zora tira sur la chaîne, ordonnant aux garçons de se lever. Le plus grand, qui semblait assez fort pour la maîtriser, l'insulta en kabyle. Zora sourit, et lui balança un Doloris pour la forme. Il se mit à hurler, au grand déplaisir de Moira qui grimaça. Zora baissa sa baguette, et de l'autre main, elle fit tourner son index en sifflant entre ses dents. Un tourbillon de poussière s'éleva du sol pour former un petit nuage devant sa main. Elle pointa le doigt vers le garçon, et ordonna :
– Dhara, Saoghël Tah-Edülle !
La nuée se plaqua sur sa bouche et se compacta en un bâillon rocheux qui le fit taire. Elle obligea ensuite les autres à le traîner jusqu'à la "zone d'expérimentation", un grand rectangle blanc au sol, délimité par quatre balises de barrière magique.
Moira s'avança vers l'un des garçons, une seringue à la main.
C'était un grand gamin au port régalien, et aux yeux en amande. Ils avaient tous été rasés et apprêté pour le marché aux esclaves, mais celui-là avait quelque chose en plus, il semblait particulièrement en bonne santé.
– Celui-là est en bon état, fit remarquer Moira.
Zora haussa les épaules.
– Il a été raflé parmi un groupe d'élève d'Isis la Grande.
Elle pointa sa baguette vers lui :
– Diffindo. Voilà, problème réglé.
Le sort traça un sillon sanglant sur la joue du jeune homme, qui grimaça à peine. Il soutint le regard de Moira, et lui adressa enfin la parole. Il avait un fort accent turc.
– Vous n'êtes pas obligées de faire ça. Si vous avez besoin d'aide pour échapper aux terroristes, ma famille peut vous extrader.
Zora éclata de rire. Elle rit tellement qu'elle en pleurait presque.
– Qu'ai-je dit de si drôle ?
– Les Sorciers Musulmans ?! Sérieusement ? Ces guignols sont juste bons à détourner l'attention. Non mais franchement, les "Sorciers Musulmans"…
– Ils n'ont rien de musulmans ! répliquèrent en chœur le prisonnier et Moira.
Il y eut un silence gêné, que Moira brisa.
– C'est gentil de ta part, mais nous ne sommes pas soumises aux shour alsahara.
– Alors libérez-nous. Je vous promet que vous ne le regretterez pas.
– Tu as l'air bien sûr de toi, jeune homme, ricana Zora. Et qui crois-tu être, au juste ?
– Je suis Tarkan Azerbas, fils de Süreyya Azerbas, diplomate itinérante. Petit-neveu de Hikmet Azerbas, ambassadeur de Turquie en France.
Zora haussa les épaules.
– Tout ça tout ça ! se moqua-t-elle. Mais ça ne nous sera d'aucune utilité ! La France n'est qu'un gros moulin à vent, et les diplomates brassent tout autant de l'air. Si je veux un climatiseur pas cher, j'ai qu'à aller au souk moldu…
– Qu'allez-vous faire de nous ? Nous torturer ?
– C'est un mal pour un bien. La science a besoin d'être expérimentée, se défendit Moira. Et certains ne l'acceptent pas, mais le progrès a besoin de progresser, c'est élémentaire.
– Alors c'est comme ça que vous justifiez le fait de nous utiliser comme cobayes ?
– Si tout se passe bien, vous serez en parfaite santé, et nous vous libérerons, promit Moira.
– Si tout se passe bien ?! Et si tout se passe mal, hein !?
Ce fut au tour de Moira de hausser les épaules.
– Il faudra recommencer.
Puis elle planta la seringue dans le bras de Tarkan, et y injecta le produit. Elle en fit ensuite de même avec les cinq autres qui, grâce à la menace crédible de Zora, se tinrent à carreau. Celle-ci déploya ensuite la barrière magique, qui miroita doucement autour des garçons.
– Combien de temps ?
– Si mes calculs sont exacts, l'accélérateur devrait avoir réduit le temps d'assimilation à seize minutes. Mais j'ai peur que cela fasse interférence avec le napel.
– Il n'y a plus qu'à attendre !
oOoOoOo
L'attente fut longue, particulièrement pour Zora qui était hyperactive, et qui se défoulait en jetant des petits cailloux sur les garçons, mais les premiers effets ne tardèrent pas à se déclencher. D'abord, ils se mirent tous à suffoquer. Ils se griffaient la gorge au sang, cherchant à tout prix à respirer, tandis que leurs doigts s'allongeaient et se courbaient. Ils devinrent brièvement bleus, les yeux tellement injectés de sang que leurs iris avaient rougi, puis se mirent à respirer normalement. Leurs blessures visibles se mirent à guérir de manière extrêmement rapide, et même la large plaie sur la joue de Tarkan se referma, ne laissant qu'une cicatrice qui aurait mis un mois à guérir ainsi en temps normal. Le blanc de leurs yeux retrouva sa couleur naturelle, mais leurs iris restèrent rouge foncés sur les bords.
– Alors, vous vous sentez comment ? s'enquit Moira.
– Bien ! Mieux que bien ! répondit le grand kabyle que Zora avait soumis au Doloris.
Il observa ses longs doigts courbes, puis son regard s'attarda sur les menottes. Il passa les doigts dedans, et arracha les deux simultanément. Il leva les yeux… et se jeta sur Moira.
Sa tête heurta la barrière magique, qui le projeta en arrière, mais Moira ne put retenir un cri de surprise. En tombant, il bouscula un autre garçon, qui lui asséna un coup de pied pour la forme. Ils se mirent rapidement à se battre tous ensemble, de plus en plus violemment, et les éclaboussures de sang grésillaient sur la barrière magique. Moira détourna le regard, écrasant une larme, mais Zora continua de les regarder s'entre-déchirer en encourageant les plus hargneux.
C'était à savoir qui serait le plus sauvage. Qui arracha deux sanglantes poignées de cheveux à un gamin d'au moins quatre ans son cadet. Qui frappa si fort le visage du kabyle que les os éclatèrent des deux côtés. Qui se mordit lui-même pour augmenter sa rage berserk.
Enfin, il n'en resta qu'un : Tarkan Azerbas. Il lui manquait une oreille, son œil gauche était crevé et il était couvert de sang, mais celui qui coulait de sa bouche n'était pas le sien : il avait arraché la jugulaire d'un autre garçon avec les dents.
– Félicitations, champion, tu as gagné ta liberté ! s'exclama Zora, désactivant la barrière d'un coup de pied dans une des balises.
– Qu'est-ce qui m'empêche de vous tuer toutes les deux, maintenant ? grogna le jeune homme, s'étirant comme un chien au soleil.
– Ah oui, mince, j'avais oublié ce détail, fit mine de réfléchir Zora. Bon, tant pis. Avada Kedavra !
Il s'effondra au sol. Moira tourna les talons.
– Ce n'est pas un jeu, Zora. Tu y prends trop de plaisir.
– Et toi pas assez, répliqua Zora. Tu es sur le point de découvrir le remède universel, tu devrais être fière au lieu de tirer une telle gueule de gobelin. Hé, tu vas où comme ça ? Génial ! Je suppose que c'est moi qui doit passer la serpillère avant que tes gosses rentrent ?
– Il faut que j'ajuste la formule, pour régler ce problème d'agressivité, répondit plutôt Moira.
– Un problème ? s'étonna sa sœur. Moi, je les ai trouvé en pleine forme, aujourd'hui ! Ouais, en full mood, comme diraient les anglais ! Tiens, essaie de mettre plus de napel.
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J'espère que cette divergence géotemporelle vous aura plu. Vous serez ravis d'apprendre que, comme promis dans l'extrait publié sur le compte commun du collectif, le chapitre 2 de ce tome sera publié en même temps que tous les autres, le 24 décembre. Non, vous ne rêvez pas : deux chapitres de Renouveau à deux jours d'intervalle !
