Base : Sherlock, série de la BBC.
Rating : K
Spoilers : Saison 1
Note : C'est encore et toujours la faute de Lélé, alors pour la remercier, un petit prompt venu comme ça en visionnant une seconde fois l'épisode 3 de la série. Il est fort probable qu'un autre arrive très rapidement !
Bonne lecture !
DÉSINFECTANT
– Attendez un peu… Que faites-vous du désinfectant sur les griffes ?
– Raoul aime la propreté. Vous avez vu l'état du carrelage : on pourrait manger dessus. Vous sentez le désinfectant. La chatte n'a rien à y voir. Pas comme l'activité Internet de Raoul. Mais appelons un taxi.
C'est plutôt étonnant que ça le dérange tant. Il n'a pas pour habitude de s'attacher à ce genre de détail sur les gens. Il est tellement fréquent que les gens normaux sentent mauvais qu'il n'y prête même plus attention. L'après-rasage de l'inspecteur Lestrade, par exemple, est bien trop épicé, mais il n'y a fait attention que le jour de leur rencontre, a enregistré l'information et ne s'en est plus préoccupé.
Autres exemples : le parfum du sergent Donovan, certainement coûteux étant donné l'allure générale qu'elle souhaite se donner, mais tellement agressif que ça en dit long sur son caractère. Quant à Anderson, il ne sent rien d'autre que le latex de ses gants : une horreur ! En revanche, l'odeur de Mme Hudson a quelque chose de rassurant désormais. Chaque fois qu'il entre au 221b Baker Street et qu'il respire cette légère fragrance de menthe poivrée, il sait qu'il est chez lui.
Pourtant, une odeur de désinfectant sur un médecin ne devrait pas le déranger à ce point. C'est une odeur presque logique, inhérente à cette profession. Si l'on omet le fait qu'il s'agit ici d'un désinfectant ménager, bien sûr.
Les doigts joints devant sa bouche et le regard perdu sur la jungle urbaine de l'autre côté de la fenêtre, Sherlock Holmes fronce le nez. Non, vraiment, cette odeur ne va pas du tout à son ami, le docteur John Watson.
– Un problème, Sherlock ? demande ce dernier.
Le détective consultant hésite une seconde, faisant celui trop plongé dans ses réflexions pour l'avoir entendu. Finalement, il se tourne vers son ami et le regarde droit dans les yeux, le nez toujours froncé.
– Cette odeur ne vous va vraiment pas, John. Je préfère votre odeur naturelle. C'est tout.
– D'accord, fait John, l'air un peu perdu malgré tout.
Il regarde Sherlock reporter son attention de l'autre côté de la vitre et reste immobile quelques secondes avant de sourire doucement. Outre l'extraordinaire intelligence de son ami, c'est ce genre de petites phrases enfantines qui fait que la compagnie de Sherlock est aussi passionnante. Un savant mélange d'innocence et de cruauté.
Sherlock, quant à lui, défronce le nez. Il a trouvé ce qui ne va pas : l'odeur de John n'est pas la même avec le désinfectant.
Et il aime l'odeur de John Watson.
FIN
L'auteur accepte les commentaires avec plaisir !
