Salut les gens !

Bon, voila, ça y est, les jeux sont faits, la tente est plantée, le loup est dans la bergerie, l'œuf est dans le coquetier, je me décide à publier cette fiction ici ! Elle est déjà publiée en partie sur un autre site mais étant donné que c'est LE site des fanfics, je me lance !

Alors, avant toute chose, je souhaiterais dire que c'est mon premier Dramione MAIS MAIS MAIS MAIS (trop de mais ?) j'ai lu beaucoup de fics HG/DM et j'adore, que dis-je, je vénère ce couple (Ron et Hermione, c'est quoi ça ?).

Je souhaiterais aussi vous prévenir que, dans mon histoire, Drago ne se transforme pas soudain en un gentil petit agneau qui se réveille un jour et réalise qu'il est amoureux de la Sang-de-Bourbe Granger depuis toujours.

Bref, trève de divagations (Vagations ! Non, j'arrête, c'est nul), je vous présente humblement ma fanfiction "Irrépréssible", dont les 13 premiers chapitres sont déjà écrits, donc la publication sera assez rapide.


PARTIE 1 : Première approche – La manipulation de Drago Malefoy (année 1998)

Chapitre 1 : Une rentrée presque comme les autres


Hermione devait se rendre à l'évidence : cette relation idyllique qu'elle avait depuis longtemps imaginée partager avec Ron avait été réduite en miettes pas plus grosses que des crottes de Doxys.

Elle avait retourné tout ça dans sa tête une bonne centaine de fois depuis ce fameux soir de juillet où il l'avait amenée à l'écart dans le champ situé derrière le Terrier. S'était-elle attendue à une demande en mariage romantique ? Pas le moins du monde. Ce qui est sûr c'est que, loin de s'apparenter à une déclaration d'amour, la conversation avait tourné au mélodrame. Ron lui avait expliqué, avec tout le tact dont il savait faire preuve, c'est-à-dire très peu, qu'il n'avait pas la tête à être le petit copain de quelqu'un pour le moment. Ce même soir, elle aurait littéralement pu le crucifier sur place. Barbare ? Oui, mais rudement libérateur.

Ce changement de comportement était peut-être lié à la mort de Fred qui s'était produite deux mois plus tôt car, depuis, il n'avait plus été le même avec elle. Seulement avec elle, d'ailleurs.
Le baiser échangé dans la chambre des secrets avait été le premier d'une courte série qui se comptabilisait sur les doigts d'une main, si bien qu'elle avait presque deviné ce que Ron allait lui dire avant qu'il ne le fasse.
Ginny lui avait expliqué que, souvent, on déverse ses malheurs sur la personne dont on est le plus proche, comme sur une sorte de punching-ball défouloir, faute de mieux. Punching-ball ou pas, Hermione se voyait déjà finir vieille fille, affalée dans son canapé, avec Pattenrond pour seule compagnie et un paquet de chips périmé posé sur le bras du fauteuil. On exagère un poil lorsqu'on est déprimé.
Le soir même, Hermione quittait le Terrier. Elle avait pleuré. Pire, elle avait pleuré devant la moitié de la famille Weasley. Harry et Ginny avaient bien tentés de la retenir mais elle ne voulait pas rester une minute de plus dans cet endroit où chaque parcelle, chaque brin d'herbe, lui rappelait Ron.

Plus d'un mois était passé depuis ce soir de juillet et, bien qu'elle ait échangé de nombreuses lettres avec Harry et Ginny, elle n'avait revu aucun de ses amis. Elle avait passé le plus clair de son temps enfermée dans sa chambre en ermite, le nez plongé dans ses grimoires, ces derniers demeurant sa seule consolation. Elle comprenait mieux, désormais, l'état d'esprit dans lequel Harry devait se trouver lorsqu'il était isolé chaque été chez les Dursley.
Le seul évènement notable qui l'avait enthousiasmée le temps d'une journée était la réception de sa lettre de Poudlard. Celle-ci semblait inhabituellement lourde et lorsqu'elle l'avait décachetée, un bel insigne doré sur lequel étaient finement gravés les mots « Préfète-en-Chef » était tombé dans sa main. Au moins, Hermione était sûre qu'elle n'aurait pas beaucoup le temps de penser à Ron entre ses devoirs et ses nouvelles fonctions.
Elle s'était amusée à imaginer l'identité de l'autre personne qui avait reçu un badge identique au sien et avait commencé à avoir quelques remontées gastriques à l'idée de devoir collaborer avec Zacharias Smith. C'est lorsqu'elle s'imagina devoir faire une ronde de nuit avec Cormac McLaggen qu'elle eut du mal à se retenir d'aller vomir la tête dans la cuvette des toilettes.

Le jour de la rentrée arriva ; un jour qu'elle attendait habituellement avec impatience, mais qu'elle redoutait cette année.
Elle s'était préparée à la hâte et ses cheveux étaient dans un état indescriptible. Il allait vraiment falloir qu'elle fasse un effort capillaire si elle ne voulait pas que sa vie sentimentale se limite pour toujours à ce qu'elle était déjà, c'est-à-dire un champ de ruine.
Ses parents avaient tenus à l'accompagner jusqu'à la gare dans leur voiture moldue. Malheureusement, le trafic était dense et les minutes défilaient inexorablement, si bien qu'il était déjà onze heures moins le quart lorsque la gare apparue dans son champ de que le seul moyen d'arriver à l'heure était de parcourir les derniers cinq cent mètres à pieds, Hermione embrassa ses parents, agrippa la poignée de la cage occupée par Pattenrond, sortit son énorme valise du coffre, et parvint tant bien que mal à la hisser sur le trottoir.
Elle parcourut les derniers mètres qui la séparaient de la gare au pas de course, le coeur battant la chamade dans sa poitrine.
Que se passerait-il si elle ratait le Poudlard Express ? Une arrivée tardive ferait peut-être plus « cool » aux yeux des élèves mais pas à ceux de Rusard. Ni à ceux du professeur McGonagall, assurément.

C'est avec un intense soulagement qu'elle aperçut la barrière menant à la voie 9 3/4. Elle jeta un regard alentour afin de s'assurer qu'aucun moldu ne prêtait attention à elle et traversa la barrière menant à la voie 9 ¾ en tirant sa grosse valise derrière elle.

L'imposante locomotive rouge était encore là, prête à partir. Hermione, échevelée par sa course effrénée, parcourut péniblement les derniers mètres qui la séparaient de la porte de l'un des wagons en titubant sous le poids de la cage de Pattenrond qui ne cessait de gesticuler dans tous les sens. De plus, ce dernier étant en passe d'atteindre le poids honorable d'un petit cachalot, la tâche ne fut pas des plus aisées. Hermione se jura alors de le mettre à la diète coûte que coûte.
A peine la porte du wagon s'était-elle refermée que le train commençait déjà à avancer le long du quai. Avant qu'Hermione n'ait eut le temps d'atteindre le fond du couloir, le train avait déjà quitté la gare.
Bien qu'elle eu préféré rejoindre Harry et Ginny tout de suite, elle s'avança en direction du compartiment réservé aux préfets. En ouvrant la porte, elle se demanda vaguement quelle pouvait être l'identité du détenteur du deuxième insigne. Peut-être, qu'avec un peu de chance, un nouvel élève avait été admit à Poudlard directement en septième année et que, par le plus grand des hasards c'était un modèle de virilité, d'intelligence et de gentillesse, et qu'enfin, pour couronner le tout, il avait été nommé préfet-en-chef aux côtés d'Hermione. Quoi de mieux pour oublier Ron qu'une rencontre fortuite avec le futur homme de sa vie ?

« Tu débloques complètement ma pauvre… » pensa-t-elle d'elle-même. « En plus, tu n'as besoin de personne, tu es autonome, tu es optimiste, tu es… »

_ Ernie…

Ce n'est qu'en l'apercevant qu'Hermione se demanda comment elle avait fait pour ne pas y penser plus tôt. Ernie MacMillan était assis près de la fenêtre, dans une posture très solennelle et bombait le torse à la manière de Percy Weasley lorsque lui-même avait été nommé préfet-en-chef. Et là, Hermione pensa que son imagination débordante était vraiment trop débordante. L'image du nouvel élève imaginaire et charmant fut remplacée dans son esprit fertile par celle, affreuse, d'Ernie, lui faisant signe de la main avec une bouche en cul de poule pour mimer un baiser.

Lorsqu'elle entra, Ernie se leva et serra la main d'Hermione.

_ Hermione, j'étais persuadé que ça serait toi ! On dit que ce sont toujours les deux meilleurs élèves de Poudlard qui reçoivent l'insigne, alors je savais que nous serions les élus !

Il avait dit cela d'un ton très pompeux qui rappelait affreusement Percy dans ses moments les plus grandiloquents et Hermione fit de son mieux pour ne pas rire. Après avoir passé une bonne demie heure à accueillir les préfets et leur donner les instructions utiles à l'exercice de leur fonction, Hermione pris congé de Ernie.
Il semblait, vraisemblablement, que tous les compartiments étaient déjà pris et qu'à moins de rester debout pendant les nombreuses heures que durait le trajet, Hermione devrait partager son compartiment avec quelqu'un. Bien qu'ayant le désir ardent de rejoindre Harry et Ginny, elle ne pouvait envisager de passer la durée du trajet assise en face de Ron, c'était au dessus de ses forces. C'est avec un profond soulagement qu'elle aperçue Ginny et Luna Lovegood seules dans un compartiment.

_ Dieu Merci ! J'avais peur que tu ai manqué le train ! s'exclama Ginny en serrant brièvement Hermione contre elle.
_ J'ai bien failli ! Salut Luna !

Luna Lovegood, comme à son habitude, portait une tenue des plus excentriques. Sa robe était vert pomme et était ornée de grosses fleurs bleues qui semblaient asperger d'eau quiconque approchait trop près.

_ Salut Hermione, tiens tu as fait quelque chose à tes cheveux ? dit-elle d'un air rêveur.
_ Non, rien justement…

Ginny pouffa tandis qu'elle aidait Hermione à ranger sa valise et la cage de Pattenrond au dessus de leur têtes. Une fois assises, Hermione ne put s'empêcher de remarquer, avec un agacement certain, que Ginny ne cessait de lui jeter de petits coups d'œil anxieux.

_ Je vais très bien ! s'écria Hermione après deux minutes de ce petit manège. Ecoute, ajouta-t-elle plus posément, Ron a besoin de temps pour se remettre des évènements de l'année dernière, et j'accepte son choix, ça ira ne t'en fais pas.

Elle avait senti sa gorge se nouer en prononçant le prénom de Ron mais son regard n'avait pas cillé si bien que Ginny sembla moins soupçonneuse. Toutefois, elle ne paraissait pas vouloir mettre fin à la conversation pour autant.

_ Hermione, dit doucement Ginny en lui posant la main sur le bras, si ça peut te consoler Ron aussi n'était pas dans son assiette. Il ne s'est pas beaucoup mêlé à nous cet été, il est resté souvent dans sa chambre.

Cette déclaration mit un peu de baume au cœur d'Hermione. C'est donc avec le sourire qu'elle passa les quelques heures suivantes à converser avec ses deux amies sur divers sujets, dont l'identité du deuxième préfet-en-chef.

_ Estime toi heureuse que ça ne soit pas Zabini, ou pire, Malefoy ! s'écria Ginny en mimant sa mort par pendaison.
_ Je crois que j'aurais préféré ne pas descendre du train du tout… assura Hermione à son amie, les yeux écarquillés d'horreur à cette simple pensée.
_ Vous savez, il est plutôt sympathique quand on apprend à le connaitre un peu...

L'intervention inattendue de Luna fit son petit effet.

_ Quoi ? Oh oui, il est plutôt sympathique quand il ne joue pas à l'apprenti Mangemort… lâcha Hermione en se demandant si Luna parlait bien de la même personne.
_ Depuis quand tu connais Malefoy si bien que ça ? s'étonna Ginny, la bouche grande ouverte.
_ Et bien, c'est évident non ? J'ai été prisonnière dans le même manoir pendant plus de deux mois. Il venait nous voir parfois, pour parler. Lui aussi était prisonnier, en quelque sorte… murmura-t-elle les yeux dans le vague.
_ Si tu le dis, conclut Ginny, le sourcil levé et pas du tout convaincue.

Ce n'est qu'aux alentours de dix-huit heures que la bonne humeur retrouvée d'Hermione fut mise à rude épreuve. Alors que Ginny jouait avec Pattenrond, trois garçons se présentèrent à la porte du compartiment.

_ Tiens, salut vous trois ! s'exclama Luna d'un air ravi en adressant un geste de la main à Harry, Ron et Neville Londubat.

Ginny s'était levée pour embrasser son petit ami. Hermione, partagée entre la joie de revoir ses amis et la peur de croiser le regard de Ron, se leva d'un bond et serra nerveusement Harry dans ses bras. Elle relâcha rapidement son étreinte, salua Neville et fit un signe de tête maladroit à Ron, accompagné d'un petit sourire qu'elle avait voulut rendre sympathique mais qui resta crispé. Elle se rendit compte qu'elle devait avoir l'air d'une parfaite idiote.

_ Salut … lâcha Ron, visiblement mal à l'aise.

Il n'avait pas beaucoup changé depuis le mois de juillet, mais il semblait légèrement bronzé et paraissait avoir pris quelques centimètres supplémentaires, si cela était encore possible.

_ Vous avez, euh... passé de bonnes vacances…? demanda maladroitement Hermione tout en se disant que sa question était complètement stupide étant donné la situation.

Mais aucune réponse ne vint car Pattenrond avait choisi ce moment là pour sauter sur Luna, dont la robe avait littéralement aspergé d'eau tout le compartiment. Pendant que le chat crachait et que Ginny maudissait les fleurs arroseuses, Ron s'était mystérieusement éclipsé dans le couloir.
Le trajet jusqu'au château se fit sous une pluie torrentielle. Malgré le temps pluvieux, l'ambiance était au rendez-vous dans la diligence qui les menait au château car Ginny avait décidé d'interprété une imitation remarquable d'Ernie MacMillan.

_ Harry, mon très cher ami ! Me permets-tu de lécher tes royales pantoufles ? s'écria-t-elle d'un ton des plus pompeux en lui faisant un baisemain, ce qui déclencha les éclats de rire de ses amis.

Hermione, qui riait de bon cœur, croisa le regard de Ron. Elle sentie ses lèvres s'étirer en un sourire et il le lui rendit, le plus naturellement du monde. Tout n'était peut-être pas perdu… « Arrête de te faire de faux espoirs. Sois plus réaliste, nom d'un Scroutt. Peut-être que, finalement, remplacer Mme Pince en tant que bibliothécaire de Poudlard et passer ta vie à espérer qu'un Rusard en puissance s'intéresse à toi est une bonne perspective d'avenir… ».

La diligence finit par s'arrêter devant les lourdes portes de chêne de l'entrée et tous les élèves se dirigèrent, dans un brouhaha soutenu, vers la Grande Salle.
Comme d'habitude, une centaine de chandelles lévitait au dessus des quatre tables et le ciel magique scintillait d'étoiles au dessus de leur tête. Sur les tables, la vaisselle en or et les verres de cristal étaient là, toujours les mêmes. C'était rassurant de voir que certaines choses restaient inchangées. Hermione tourna la tête vers Harry et vit à son sourire qu'il pensait exactement à la même chose qu'elle.
La cérémonie de la Répartition était sur le point de commencer. Un grand silence s'installa dans la Grande Salle jusqu'à ce que les bouts de tissu qui servaient de bouche au Choixpeau Magique se mettent à bouger.

Il y a fort longtemps, dans cette sauvage contrée,
Eu lieu la rencontre de quatre puissants sorciers ;
Gryffondor, le brave, prônait le courage
Serdaigle, la réfléchie, voulait rassembler les sages
Poufsouffle, l'espiègle, aimait les esprits ouverts
Quant à Serpentard, il exigeait un sang pur et des qualités rares.

L'esprit d'Hermione se mit à divaguer et elle songea avec nostalgie à sa première rentrée scolaire à Poudlard. Le souvenir d'un petit garçon ayant perdu son crapaud lui revint soudain en mémoire et elle ne put s'empêcher de sourire. Lorsqu'elle refit surface, la chanson du Choixpeau était terminée et les élèves applaudissaient à tout rompre.
Une fois que les premières années furent répartis dans les maisons et que chacun eut pris place à sa table respective, le professeur Mc Gonagall se leva de son fauteuil de directrice. C'était la première fois qu'Harry, Ron et Hermione assistaient au banquet de début d'année sans Dumbledore pour présider la cérémonie, et la jeune fille sentit son cœur se serrer à cette pensée.

_ Bienvenue à tous pour cette nouvelle année à Poudlard ! déclara le professeur McGonagall. Ceci est une année un peu… particulière, puisqu'il s'agit, pour vous, de reprendre votre scolarité là où vous l'aviez arrêtée il y a un an. Étant donné l'état de chaos dans lequel nous nous sommes trouvés l'année passée, il était tout naturel que le Ministère de la Magie vous autorise à recommencer, ou commencer pour certains, votre année scolaire manquée. Nous n'oublierons pas ceux qui nous ont quittés…

Elle s'était tournée vers son fauteuil de directrice, voulant ainsi rendre hommage à Dumbledore.

_ Mais cette année doit être placée sous le signe de la reconstruction et de l'entraide. C'est pourquoi je ne veux plus observer certains comportements que je juge inadmissible de la part de certains d'entre vous.

Elle jeta un coup d'œil discret vers la table des Serpentards qui n'échappa pas à Hermione qui partagea un regard entendu avec Harry.

_ De plus, dans ce même esprit, une soirée sera organisée la veille des vacances de Noël. Il ne s'agira en aucun cas d'un bal mais plutôt d'un « cocktail » visant à raviver l'ambiance chaleureuse de notre école.

Avant même que le professeur McGonagall ait terminé sa phrase, une vague de gloussements et de murmures avaient jailli de toutes les tables. Certaines filles semblaient surexcitées, tandis que d'autres murmuraient à voix basse dans l'oreille de leur voisine de table.

_ Navrant… marmonna Hermione que cette perspective n'enchantait guère.

Ginny, elle, semblait assez séduite par l'idée d'un tel évènement. Ron, quant à lui, paraissait abattu. Il échangea un regard désespéré avec Hermione. Celle-ci devait avoir le même puisqu'ils pouffèrent de rire en voyant leur tête respective.
Elle imaginait déjà le casse-tête que serait la recherche d'un « partenaire de soirée » ou plutôt l'attente passive et douloureuse durant laquelle elle espèrerait que Ron l'honore d'une invitation, avec une rose à la main. Autant dire qu'elle avait plus de chance d'y aller avec un gnome à lunettes. Non, pas Harry, voyons ! Un vrai gnome à lunettes !
Le professeur McGonagall, qui s'était interrompue devant tant de frivolités, reprit la parole :

_ La date exacte de cette soirée vous sera communiquée ultérieurement. Bien entendu, une tenue adéquate est exigée. En attendant, comme le disait si bien notre regretté directeur, « Bon appétit » !

Dès lors qu'elle avait cessé de parler, la vaisselle en or s'était remplie de plats succulents. Hermione était tellement ravie de retrouver le Poudlard qu'elle connaissait qu'elle se resservit deux fois de chaque plat, sous le regard amusé de Ginny. Si sa robe de sorcière avait été pourvue de la faculté de s'exprimer elle aurait crié grâce, à coup sûr. Ou grasse. « Quel humour Hermione… Un mois entier enfermée dans ta chambre et voila le résultat ».

_ Hé, regardez … dit Harry en montrant la table des Serpentards d'un signe de tête.

Drago Malefoy se tenait entre Goyle et Blaise Zabini. Il n'avait pas beaucoup changé depuis la dernière fois qu'ils l'avaient vu mais semblait moins pâle.

Il était étrange de voir Malefoy sans Crabbe à ses côtés et, l'espace d'une seconde, Hermione éprouva une soudaine pointe de pitié pour lui. Quuoouah ?! Non pas de pitié pour ce crétin congénital. Elle ne put s'empêcher de noter que Pansy Parkinson, qui se trouvait à deux places de lui, se penchait résolument en avant pour essayer d'entendre chaque mot sortant de sa précieuse et suffisante bouche et riait comme un dindon écervelé, décolleté en avant. Il y avait du monde au balcon, mais personne à la tour de contrôle, visiblement.

_ Vous avez-vu, il est toujours préfet…, commenta Ron.

En effet, Malefoy portait toujours son insigne de préfet épinglé sur sa poitrine.

_ Ca ne m'étonne pas, répondit Harry. Je pense que le professeur McGonagall a pensé que Dumbledore aurait voulu lui accorder une seconde chance.
_ Il ne la mérite pas, ce petit imbécile… répondit Ron en fronçant les sourcils.

Malefoy, qui devait de sentir observé, leva la tête vers eux et leur adressa un geste obscène de la main que Ron s'empressa de lui rendre.

_ Vous voyez ! Qu'est ce que je vous avais dit ! Aucune reconnaissance…

Il est vrai qu'après lui avoir sauvé la vie, Hermione s'attendait à un peu moins d'hostilité de la part de Malefoy. Cependant, celui-ci ne semblait visiblement pas près d'enterrer la hache de guerre et Pansy Parkinson le confirma lorsqu'elle regarda Hermione en formant le mot « Sang-de-Bourbe » avec ses lèvres. Celle-ci voulue former le mot « Bouledogue » avec les siennes mais se retint de justesse. L'ambiance chaleureuse désirée par le professeur McGonagall était loin d'être acquise.

Le festin touchant à sa fin, Hermione prit conscience qu'elle n'occupait plus, en raison de sa fonction de préfète-en-chef, le dortoir des filles, mais qu'elle occuperait désormais une chambre accolée à la tour de Gryffondor, celle dans laquelle elle avait souvent vu s'isoler Percy.
Perdue dans ses réflexions, Hermione n'avait pas remarqué que tout le monde commençait à se lever pour rejoindre son dortoir et que le professeur McGonagall s'avançait vers elle tandis qu'Ernie MacMillan suivait le professeur Chourave vers les escaliers du hall.

_ Miss Granger, je vais vous montrer vos appartements, veuillez me suivre s'il vous plait.

Hermione esquissa un sourire en direction de ses amis et emboita le pas au professeur McGonagall. Bien qu'elle ne rechigne pas à l'idée d'avoir sa propre chambre, elle éprouvait un peu de nostalgie à l'idée qu'elle ne retournerait jamais dans son dortoir.
Après avoir gravit les escaliers jusqu'au septième étage, le professeur McGonagall se dirigea vers la salle commune de Gryffondor mais tourna à gauche au dernier moment et s'arrêta devant un tableau représentant un paysage de la savane africaine dans lequel un hippopotame s'abreuvait à un point d'eau.

_ Voila l'entrée de vos appartements, Miss Granger. Vous seule fixez le mot de passe et vous seule êtes donc habilitée à y pénétrer. Je vous conseille donc d'éviter de confier votre mot de passe à une personne indigne de votre confiance, lui dit le professeur McGonagall sur le ton de la confidence avant de continuer d'une voix plus directive. Vous effectuerez votre première ronde de nuit à partir de demain soir et ceci un soir sur deux, en alternance avec Mr MacMillan.

Après lui avoir souhaité une bonne nuit et l'avoir gratifié de l'un de ses rares sourire, le professeur McGonagall laissa Hermione derrière elle. Une fois seule devant le tableau représentant la savane, celle-ci se sentit un peu sotte. Elle devait peut-être dire n'importe quel mot qui lui passait par la tête et cela deviendrait son mot de passe.

_ Hippopotame ?

Dès qu'elle eu prononcé le mot, le tableau pivota, laissant place à une ouverture dans le mur.
Elle enjamba le trou du tableau et se retrouva dans une pièce presque semblable à la salle commune de Gryffondor, à la seule différence qu'elle était beaucoup plus petite et qu'un seul fauteuil était placé devant la cheminée. Loin d'être dépaysée dans ce décor rouge et or, Hermione traversa la pièce et monta les escaliers qui menaient, vraisemblablement, à sa chambre. Les murs de celle-ci étaient recouverts de draperies rouges et un lit à baldaquins dorés était situé au centre de la pièce. Sa malle avait été disposée à côté d'une penderie en chêne qui contenait désormais tout ses vêtements, soigneusement rangés.

Hermione s'empressa de libérer Pattenrond, toujours prisonnier de sa cage et miaulant de mécontentement, puis entrepris d'aller se coucher.
Il semblait cependant que, bien qu'ayant sa propre chambre, Hermione allait devoir continuer à utiliser la salle de bains des préfets. C'est donc après avoir pris tout ce dont elle avait besoin sous le bras et après avoir passé sa cape d'extérieur autour de ses épaules qu'elle entrepris le chemin jusqu'au cinquième étage. Une fois devant l'entrée de la pièce, elle donna le mot de passe, et pénétra dans la grande salle de marbre blanc.
La sirène n'était pas à sa place et Hermione en fut ravie. Il était très agaçant de devoir lui faire la conversation pendant que l'on essayait de conserver un minimum d'intimité. Après s'être fait couler un bon bain agrémenté de mousse, Hermione pénétra dans l'eau chaude et immergea sa tête sous l'eau. Elle sentit tout son corps se détendre sous l'effet de la chaleur et fit quelques brasses.

Après s'être savonnée bien soigneusement, elle sortit du bain, se sécha et enfila son pyjama. Sa cape soigneusement attachée autour du cou, elle ouvrit la porte de la salle de bains et entrepris de sortir dans le couloir.
Ne s'attendant pas à trouver quelqu'un derrière la porte, elle poussa un petit cri de stupeur lorsqu'elle vit une silhouette sombre juste devant elle, dans l'obscurité du couloir. D'après l'expression qui figurait sur le visage de Malefoy, il semblait que lui aussi avait été surpris.

_ Hé fais attention, Granger ! maugréa-t-il en la contournant.

Son regard était descendu le long de la cape d'Hermione et avait atterri sur le bas de ses jambes, nues, puisque son pyjama était composé d'un short. Celle-ci, qui avait compris ce que le jeune homme regardait, se mit à rougir légèrement et resserra sa cape autour d'elle.

_ Si tu crois que ça m'intéresse, Granger… déclara Malefoy avec un sourire moqueur.
_ Je me fiche de ce qui t'intéresse, rétorqua sèchement Hermione en tournant les talons.
_ La prochaine fois, mets quelque chose sous ta cape, ça sera moins embarrassant pour toi ! lui cria-t-il alors qu'elle s'éloignait déjà.

Quel idiot… C'était à croire qu'il le faisait exprès. En fait, en y réfléchissant un quart de seconde, il était évident qu'il le faisait exprès. Hermione espéra cependant que Malefoy n'avait pas cru qu'elle était nue sous sa cape, ce qui serait assez gênant. Oh et puis zut, qu'est-ce qu'elle en avait à faire après tout ? En matière de fille facile, Pansy Parkinson devait atteindre des sommets et ce n'était pas un petit bout de jambe qui avait du choquer Malefoy. En espérant de tout cœur ne plus croiser le Serpentard en allant à la salle de bains des préfets, elle franchit le trou du tableau menant à sa chambre, monta quatre à quatre les escaliers et se glissa dans son lit.

Une fois sa tête posée sur l'oreiller, elle ne mit pas plus de dix minutes à s'endormir, son esprit voguant bien loin des basses préoccupations telles que l'apparition fortuite d'une paire de jambes sous une cape.