Bonjour, bonsoir
Je vais prendre quelques minutes pour expliquer le concept de cette fiction avant de vous laisser vous lancer dans la lecture. Promis, ce ne sera pas trop long.
L'idée est en soi très simple, vous allez peut-être trouvez ça… peut-être pas ennuyeux mais répétitif. Mais après tout vous être libre de continuer ou non votre lecture ! Donc, l'idée. Ecrire de très courts chapitres – entre deux et cinq pages – sur la vie de Minerva, de son entrée à Poudlard à sa mort. Chaque chapitre tournant autour d'un thème commun : le thé. Yep, dans chaque chapitre, vous trouverez une référence plus ou moins importante au thé. Il y aura des redondances, mais cela m'a permis de cibler un peu plus les moments choisit dans la vie de Minerva.
Sans inventions, d'ailleurs, puisque j'ai écrit selon les informations données par J.K. Rowling dans Pottermore. Donc si vous ne connaissez pas la vie de Minerva, vous avez deux choix : lire cette fiction en découvrant sans trop de détails, ou bien je vous propose d'aller faire un tour sur Pottermore ou Wiki Harry Potter où vous trouverez un résumé.
Ensuite, Minerva n'a pas eu une vie très simple, donc une bonne partie des chapitres seront un peu lourds et tristes. Et Minerva étant un personnage assez complexe, certains des chapitres se basant plus sur ses pensées peuvent parfois partir un peu dans tous les sens – ça veut globalement dire que je n'ai pas eu le courage de les reprendre. No comment. Mais je vous rassure, d'autres seront sur des tons un peu plus légers. Après tout, Minerva a bien eu une vie en dehors de Poudlard et avait par ailleurs beaucoup de nièces et de neveux avec qui jouer !
Enfin, cette fanfiction sera publiée sur deux cycles : pré-HP et durant les évènements de HP. Le 1er cycle étant terminé, je le poste maintenant.
Voilà, je pense avoir tout dit. J'espère sincèrement que ces petits chapitres vous plairont.
CYCLE 1
I. Nous avons un chapeauflou dans la famille
— Et qu'as-tu ressenti en entendant ton nom ?
Minerva tapota le bout de ses doigts sur la tasse brûlante et fit mine de boire une gorgée – le thé était encore bien trop chaud. A première vue, cela avait été de la peur. Son cœur lui était remonté dans la gorge et elle avait cru vomir sur l'instant. Mais elle s'était dignement avancée sur l'estrade pour s'asseoir sur le petit tabouret, à côté de ce grand homme debout qui la fixait avec un regard pétillant. Alors, au fond, ça n'avait pas été de la peur. Pas réellement, n'est-ce-pas ? Pas elle, non.
— De l'appréhension, répondit-elle finalement en hochant la tête.
Puis elle but une gorgée de thé, plus pour se donner un air sérieux que pour apprécier le breuvage – d'ailleurs, elle se brûla la langue et ses yeux brillèrent un instant de larmes. Sa mère se mit à rire doucement et même son père s'accorda un petit sourire. Minerva posa sa tasse sur un de ses genoux et se mit à jouer avec le rebord doré, contenant avec succès son excitation. Après tout, elle n'avait pas revu ses parents depuis sa première rentrée à l'école de magie Poudlard, et elle avait tant de choses à leur raconter. Son père ayant interdit toute correspondance – à cause des hiboux, vraiment… – Minerva n'avait rien pu leur dire de cette rentrée, ni de ses premiers cours. Et la première chose qu'avait voulu savoir sa mère lorsque la petite fille était rentrée pour les vacances de Noël avait été l'instant de la répartition.
— Et que t'as dit le Choixpeau ?
— Eh bien, dit Minerva avec une certaine fierté, en fait, il a longtemps hésité entre Gryffondor et Serdaigle.
— Longtemps, c'est-à-dire ? fit Isobel en se penchant vers sa fille, les yeux pétillants.
A côté d'elle, Robert ne comprenait vraiment pas l'intérêt de sa femme pour ce genre de détail. Selon elle, Minerva était une enfant brillante et allait devenir une sorcière hors du commun. Il ne pouvait pas en redire grand-chose, au vu de son peu de connaissance sur ce monde. Aussi, il se contenta de sourire un peu plus et de boire calmement son thé – c'est tout ce qu'il pouvait faire, à chaque fois que la magie était abordée : boire son thé en silence et sourire à sa fille et à sa femme.
— Quelques minutes, répondit la petite fille sans pouvoir empêcher ses lèvres de s'étirer en un grand sourire. Cinq, en fait.
Isobel laissa échapper un cri de joie. Sa tasse de thé se renversa sur le tapis lorsqu'elle se leva pour aller embrasser sa fille sur les deux joues.
— C'est magnifique, ma chérie ! s'écria Isobel en serrant Minerva dans ses bras. Oh, Robert, tu te rends compte ?
— Pas très bien, non, répondit-il avec un air désolé.
Robert se baissa pour ramasser la tasse qui gisait, vide, sur le tapis.
— Oh, laisse-donc cela, dit la sorcière en tirant sa baguette magique qu'elle agita avec un air complètement désintéressé.
La tasse quitta les mains de Robert pour retrouver sa place sur le plateau d'argent et un clin d'œil, le tapis était propre. Le tout sous le regard attentif et mal à l'aise du moldu, qui ne se sentait soudain absolument pas à sa place – comme à chaque fois que sa femme faisait de la magie.
— Laisse-moi t'expliquer, reprit Isobel comme si tout était très normal – après tout, c'était tout à fait normal pour elle. Tu te souviens lorsque je t'ai parlé des différentes maisons qui formaient l'école ? Bien, continua-t-elle alors que son mari hochait lentement la tête. Pour répartir les nouveaux élèves, il n'existe qu'un seul moyen.
Minerva laissa sa mère expliquer à son père ce qu'était un Choixpeau et le grand concept de la répartition. Elle se perdit dans la contemplation de son thé, qui refroidissait doucement. Cette répartition s'était admirablement bien passée, après tout.
Le Choixpeau de Gryffondor avait passé plus de cinq minutes à analyser chacun de ses souvenirs, et plusieurs fois il avait failli crier le nom de Serdaigle dans la Grande Salle, ou celui de Gryffondor, sans jamais vraiment se décider. Il lui avait même parlé de sa mère. Combien elle-même pouvait lui ressembler et tout ce qu'elle avait accompli à Serdaigle. En Minerva il retrouvait Isobel et son amour pour la connaissance, et c'était essentiellement pour cela qu'il voulait l'envoyer à Serdaigle. Mais elle avait quelque chose en plus. Un quelque chose qui fit qu'elle fut envoyée à Gryffondor.
Ces quelques mois qu'elle avait passé à Poudlard avait été merveilleux. Elle avait dévoré livre sur livre, s'était trouvé un refuge dans la bibliothèque, une passion dans les cours de ce vieux professeur de métamorphose, et un intérêt tout particulier à ce sport qu'elle découvrait pour la première fois, le Quiddicht. Quant à se faire des amis… A vrai dire, Minerva n'avait jamais vraiment cherché la compagnie. A Poudlard, elle était souvent considérée comme une miss je-sais-tout, mais on ne l'embêtait pas pour autant. Certains commentaires étaient lâchés de ci, de là, mais elle passait toujours outre. Ils sont jaloux, c'est tout. Plusieurs fois, elle avait essayé de s'intéresser aux conversations des filles de son âge, mais elle s'ennuyait à coup sûr à chaque nouvel essai. Et puis, elle se sentait beaucoup mieux avec la seule compagnie des livres, dans la bibliothèque.
— Minerva est ce que l'on appelle un chapeauflou, continua sa mère alors que Robert semblait de plus en plus perdu et avait complètement oublié son thé, à présent froid. Un terme un peu archaïque, si vous voulez mon avis. Enfin ! Cela veut surtout dire que le Choixpeau a eu quelque complication à la placer dans une maison.
— Bien, fit Robert puis : euh, j'imagine. Oui ?
— Cela veut dire que notre Minerva est spéciale, répondit sa mère en posant une main sur son épaule.
La petite fille lui rendit son sourire. Mais si sa mère semblait terriblement fière, le regard de son père n'exprimait que… quoi ? Un désintérêt ? Non, elle n'irait pas jusque-là, mais peut-être un manque d'importance total, comme si tout cela ne signifiait rien pour lui. Minerva le regarda tremper ses lèvres dans son thé pour se rendre compte qu'il était froid. Isobel le réchauffa d'un coup de baguette magique, et Minerva se sentit triste face au trouble de son père.
Il ne détestait pas la magie, non. Mais il ne l'aimait pas non plus. Il ne l'aimait pas parce que c'était une chose qu'il ne connaissait pas et qu'il ne connaîtrait jamais. Comment aimer la magie alors qu'il ne pourrait jamais ressentir la joie de voir une plume s'élever sous l'impulsion d'un sort bien utilisé ? Il n'y avait qu'une réponse : il ne pouvait pas. Minerva ne lui en voulait pas, oh non. Mais elle se sentait triste, car un gouffre se creusait entre eux, parce qu'elle appartenait au même monde que sa mère. Mais le plus difficile était sûrement qu'hormis ses pouvoirs magiques, Minerva était le portrait craché de son père. Tout, dans son attitude et dans son caractère, rappelait Robert. Et ses deux parents s'en rendaient bien compte, ce qui amusait sa mère et attristait son père.
— Tes professeurs sont-ils intéressants ? demanda Isobel en se tournant à nouveau vers sa fille. Le professeur Binns est-il toujours là ?
— Oui, répondit posément la fillette, il est toujours là. Et franchement, il n'est pas vraiment intéressant…
Minerva se mit à rougir mais le rire de sa mère la détendit.
— Ne t'en fais pas, c'était pareil de mon temps, la rassura-t-elle.
— Les sorciers peuvent vivre plus longtemps que nous, enfin, que les moldus ? demanda Robert et l'idée semblait lui être complètement outrageante. Je veux dire, tu n'es pas si vieille, ma chérie, mais tout de même.
— Le professeur Binns est un fantôme, papa, précisa calmement Minerva en se disant que ce n'était peut-être pas mieux.
Juste après avoir appris que sa femme – et accessoirement sa fille tout juste née – était une sorcière, il avait souvent réagit par un éclat de rire à certaine précision de sa femme sur le monde des sorciers, avant de se rendre compte que ce n'était pas une blague, mais une extraordinaire – du moins pour lui – vérité. Aujourd'hui, il se contentait seulement de répondre « évidemment » ou « bien sûr » et replongeait dans un silence maladroit. Isobel essuya son intervention avec un sourire doux et se remit à interroger Minerva :
— Et qu'aimes-tu le plus ? Raconte-moi donc !
— Eh bien, il y a ce professeur en métamorphose, euh, le professeur Dumbledore, précisa-t-elle. Il est passionnant. Tout semble facile, avec lui.
— C'est peut-être aussi parce que tu es brillante, se permit d'ajouter sa mère ce qui fit rougir la jeune Minerva. Et que penses-tu du Quiddicht ?
Minerva se serait sûrement mise à discourir sur ce fameux jeu auquel elle portait tant de curiosité si la sonnette n'avait pas retentit dans la grande maison, la stoppant net. Robert se leva précipitamment en regardant la grande pendule qui trônait dans un coin de la pièce.
— Je n'ai pas vu le temps passer ! s'écria-t-il en panique. Ce doit être les Borthwick, j'avais promis de les recevoir à cinq heures !
Et il disparut dans le couloir. Isobel et Minerva n'avait plus besoin d'aucune précision quant à ce qu'elles devaient alors faire. Ce genre de conversation se terminait toujours ainsi, un violent retour au monde des moldus, qui, ici, primait sur leur monde à elles. Avec un sourire las pour sa fille, Isobel rangea sa baguette magique là où personne ne pourrait tomber malencontreusement dessus – cela provoquerait bien trop de question.
— Termine ton thé, Minerva, dit sa mère en caressant doucement la joue de sa fille.
Elle se dépêcha d'obéir, puis rejoignit rapidement sa petite chambre. Au fil des années, elle avait fini par comprendre que si sa mère était relativement respectée dans le village, sa présence à elle n'était pas toujours bien vue. Et puis, bientôt, ses frères recevraient à leur tour une lettre de Poudlard et il faudrait annoncer à son père que ses trois enfants étaient sorciers. Mais cela passerait mieux aux yeux du monde, car ils étaient des garçons et Robert dira certainement que ses deux grands fils s'en étaient allé à Glasgow pour faire des études. Elle, elle n'était qu'une fille et après tout, que fait-on avec un prénom pareil, n'est-ce-pas ?
