Disclaimer :

Les personnages de Harry Potter ainsi que les « décors » sont la propriété exclusive de J.K. Rowling. Il n'y a aucune intention de contre-façon ou de violation de ses droits d'auteur. Cette histoire est écrite pour le plaisir de l'écriture et ne rapportera aucun centime à son auteur.

Avertissement – Si vous n'aimez pas les relations homosexuelles entre Harry et Draco, c'est le moment d'arrêter la lecture !

Résumé :

Draco Malfoy se retrouve partagé entre l'amour et l'orgueil. L'orgueil détruira-t-il son amour et son cœur ou l'amour détruira-t-il l'orgueil ? Quel est son plus secret désir ?

J'ai passé du temps sur ce texte. J'ai relu chaque phrase à haute voix au moins trente fois. Je voulais vraiment écrire quelque chose de beau et de différent de mes autres fics. Je veux juste savoir si j'ai réussi à mettre l'émotion que je voulais dans chaque phrase…

ENTRE L'ORGUEIL ETL'AMOUR

« Lorsque l'orgueil va devant, honte et dommage le suivent » Louis XI.

POV de Draco

Acte 1

Je t'observe et tu ris. Je vis pour tes sourires, tout en sachant qu'ils ne me seront jamais destinés. Je vis pour tes yeux dissimulés derrière ces lunettes repoussantes, alors que ton regard me méprise. Ces yeux si verts et si beaux. Tant de beauté et de douleur dans ce regard. Je pourrais y sombrer… Je le voudrais.

Et je ris de toi, je me moque pour te salir. Chacun de mes mots est choisi pour te blesser. Chacun de mes mots me fait vomir ! Et pourtant ceux autour de moi rient. J'ai envie de les tuer pour cela. Mais je ne peux pas.

Je suis un Malfoy, prisonnier des apparences. Je suis mon propre geôlier…

Un Malfoy n'aime rien ni personne. Il se moque et ironise avec art. Il tue avec élégance. Il salit ce qui est pur. Traîne dans la boue l'objet de son affection cachée. Car nul ne doit savoir sa faiblesse. Et… je suis un Malfoy. Je suis la route de mes ancêtres. Nul choix, nulle échappatoire.

Mais… j'ai un rêve. Toi.

Ai-je le droit à cet espoir ? Tout me l'interdit. Surtout toi.

Je ne sais quand je t'ai aimé. Quand je t'ai désiré. Ni lequel est venu avant l'autre. Quand tu as commencé à me hanter. Presque insidieusement. Malgré moi. J'ai fini par avoir ton nom toujours sur mes lèvres ne pouvant t'embrasser, j'ai voulu ta colère contre moi ne pouvant avoir ton amour, puis j'ai désiré des coups de ta part ne pouvant avoir ton corps.

Toute notre relation est résumée ainsi pour toi : sarcasmes et moqueries, colères et disputes, bagarres sans merci… Quelle relation n'est-ce pas !

Et comme une gamine lors de sa première amourette, j'ai appris ton emploi du temps, pour te croiser le plus souvent possible dans les couloirs de Poudlard. Sauf… sauf quand mes mains tremblaient de te toucher, et que je savais que la bagarre et les coups deviendraient étreintes et caresses.

Je joue à un jeu terrible : me tester. Je me pousse au bout de mes limites.

Je me souviens d'une fois où nous avons commencé à nous disputer et où j'ai fui. Car je ne faisais plus que fixer tes lèvres, sans écouter les paroles. Ces lèvres qui m'hypnotisaient. J'ai fui avant de craquer et t'embrasser. J'ai fui avant de commettre ce pas fatidique.

Comme un lâche.

La bagarre du jour suivant a été mémorable. Je portais ton odeur sur moi, comme après une fougueuse étreinte. J'avais eu une folle envie de te mordre, comme pour goûter ton sang. Et c'est cela qui m'a fait m'écarter de toi. Je deviens fou, fou de toi.

A la bagarre du jour d'après, j'ai encore fui, même tous ceux qui m'entouraient pour être seul. Et j'ai retenu mes larmes. En contemplant mes mains tremblantes. Car mes mains… Ces traîtresses ! Quelques instants, peut-être même quelques secondes, elles se sont posées sur ton torse et mes yeux t'ont dévoré. Tu t'es figé un instant avant de t'écarter pour me fixer de même. Mais comme si j'étais quelque chose d'immonde et de répugnant. J'ai fui, oui. En espérant que tu n'avais pas senti le mouvement léger de mes doigts sur ton corps, en une lente caresse.

Je suis un Malfoy. Le dire toute la nuit, le psalmodier comme une prière me guérira-t-il de toi ? De ma soif, de mon désir ? Et au fond… est-ce que je le veux ?

Et les jours s'écoulent. Il paraît que je deviens de plus en plus infect – ce sont les propres termes de Zabini – et Merlin soit loué, cette idiote de Pansy se met enfin à me fuir. Au moins une chose que j'ai fini par réussir.

Je suis seul et cela est très bien. Et je voudrais ne plus te voir, mais c'est impossible. Tout mon être aspire à cela, à te voir, à te toucher, à être enveloppé par ton odeur comme en une caresse impalpable. En une impossible étreinte.

J'ai fini par céder à moi-même, la plus terrible des défaites, la plus amère des victoires. Après avoir jeté un sort d'insonorisation sur mon lit - même si j'ai ma chambre dans les appartements des préfets, je préfère être prudent - et j'ai pris une petite graine.

Une graine du rêve. Ce n'est pas une drogue. Simplement, elle procure un sommeil profond, réparateur et… plaisant. Je me disais que si je ne pouvais t'avoir, peut-être qu'un rêve me libérerait.

Alors oui, j'ai rêvé de toi. Je crois que je me suis sous-estimé : je croyais simplement assouvir mon désir, apaiser mon besoin de toi mais… Mais c'était bien plus terrible encore. J'ai rêvé que je dormais avec toi dans mes bras, ta peau contre la mienne, comme un couple soudé et aimant. Et j'ai rêvé que je te regardais dormir. Que tu avais assez confiance en moi pour t'endormir dans mes bras, que tu me confiais ta vie. J'ai touché le bonheur du bout des doigts pour le perdre dans les brumes du réveil.

Car quand je me suis réveillé, j'ai eu envie de pleurer. Encore.

Une honte pour un Malfoy.

C'est pour cela que je n'arrive plus à me résister : tout ce que je veux c'est une nuit, seulement une nuit. En espérant ne pas en vouloir d'autres. En espérant te garder toujours ? Mon cœur balance. Juste lors d'un soupir d'éternité. Assez pour que mon orgueil reprenne le dessus. Oui, rien qu'une nuit.

Jusqu'à cet instant. Où nous sommes seuls tous les deux dans ce couloir. Où je craque. Nous nous bagarrons, avec des insultes toujours plus élaborées. Comme un étrange concours. Une sorte de défi… Je glisse et t'entraîne dans ma chute, comme cela est arrivé par le passé. Mais cette fois… tout me paraît différent. Fait étrange je suis pour une fois en-dessous, tu es assis à califourchon sur moi. Un fantasme, tout simplement. Et tu as senti que j'ai réagi. Que je te désire. Tu me révéleras par la suite que les pupilles dilatées de mes yeux les faisaient noirs… Sans fond. Alors je me relève juste un peu pour te prendre aux épaules, te faire basculer sur moi et je pose mes lèvres sur les tiennes. Et j'espère un miracle. Ou la descente aux enfers…

Les pensées me fuient, les sensations m'envahissent. Je te serre plus fort, comme pour m'imprimer en toi. Comme pour te prendre en moi. Je n'en ai nul droit mais je le prends. Tes lèvres restent sur les miennes alors j'ose encore. Ma langue se glisse entre tes lèvres, avec lenteur. Car ce moment est unique et n'arrivera pas deux fois. Mon premier baiser avec toi. Le seul ? J'effleure ta langue du bout de la mienne. Toujours avec la même grâce du temps qui s'est arrêté, complice. Et je sens que tu réponds à mon baiser… Je me demande dans combien de temps tu vas me rejeter et me mépriser du regard…

Ce moment ne vient pas. Au contraire, le baiser… Le baiser… Je ne sais plus. Il est sans fin ce baiser, il est passionné et vibrant. Il nous emporte l'un comme l'autre, comme un sortilège. Tu ondules sur moi et tu attises mon désir. Je sais que je rêve quand je sens le tien. Je gémis, perdu dans cet océan de plaisir qui me noie. Me prend pour mieux me porter plus haut. Tu reprends mes lèvres, comme si tu ne pouvais t'en passer, comme si elles étaient la seule source qui pouvait étancher ta soif. Comme si… Le plaisir devient presque souffrance et je te supplie. Un Malfoy ne supplie pas pourtant… J'ignore pourquoi, mais je sais que tu es le seul à pouvoir me libérer. Le seul depuis si longtemps. Le seul pour longtemps. J'explose en gémissant ton prénom sans fin. En te tenant si fort pour que tu ne partes pas… En entendant tes soupirs en écho aux miens. En les gardant en moi comme un présent.

- Malfoy… Draco…, souffles-tu avec émotion.

Tes yeux ne fuient pas les miens. J'hésite juste un instant à laisser remonter des années de sarcasmes à mes lèvres. Mais… La douceur avec laquelle tu as dit mon nom, puis mon prénom, m'en empêche. Mon prénom que je ne pensais jamais entendre sur tes lèvres… Des années d'endoctrinement familial réduites en cendres. Si facilement…

- Oui…

C'est le seul mot qui consent à franchir mes lèvres. Un oui très faible. Mais aussi si… réel.

- Alors toi aussi…, ajoutes-tu.

Tu sembles étonné. Surpris mais aussi… Presque amusé, heureux de cet instant improbable. Tes yeux verts. D'un vert de printemps, frais et pur. Ce vert si bouleversant... Je n'avais jamais pu voir tes yeux de si près et je les découvre soudain espiègles. Avec une gravité qui m'émeut… Mais en cet instant, ils sont doux. Tendres ?

Un espoir insensé me traverse : toi aussi tu voulais ce qui venait de se passer ? Toi aussi… Je lève une main hésitante pour caresser ta joue. Avec la sensation de sombrer encore vers ma damnation.

- Toi aussi, murmuré-je. Toi aussi tu avais conscience de cette attirance. Et tu m'as laissé faire ce premier… pas.

Les mots me filent entre les doigts, sans plus de crainte de me tromper. J'espère… Et c'est bon et doux d'espérer. Encore meilleur quand cela devient vrai. Mais… je sais l'espoir cruel…

Tu soupires et tu t'approches pour m'embrasser encore. Le goût de tes baisers ne peut avoir de fin : ils sont trop bons. Trop… Comme si à chaque fois tu me donnais quelque chose… Quelque chose dont j'ignorais l'existence jusqu'alors… Comme la brise légère du printemps réchauffant un hiver ignorant.

- Oui parce que…

Tes doigts caressent ma gorge, mon visage. Doux effleurement lent et léger. Presque respectueux. Non je dois me tromper. Il le faut, car cela n'arrivera jamais. Mais je frémis pourtant suspendu à tes lèvres. Je me sens… ému. Mon cœur se serre… L'instant est trop parfait. Et ne peut qu'être éphémère…

- … j'ai rêvé de toi, chuchotes-tu. Souvent. Et dans mes rêves c'était toujours toi… qui faisait le premier pas.

Je souris sans pouvoir retenir cette impulsion. Le sol froid dans mon dos m'indiffère, comme ton poids sur moi. Je découvre que je pourrais… m'habituer à ces sensations. Folie , me chuchote une voix en moi. Folie oui. Mais de toute ma vie… N'ai-je pas droit à un instant de folie. Un fragile instant de bonheur ?

- De cette façon ?

Un léger rire roule dans ta gorge et tes yeux étincelèrent. Ton attitude, ton expression… Merlin… Tu es magnifique. Si beau que j'en ai mal.

- Non, oh non… Je rêvais que le matin je me réveillais dans tes bras. Comme s'il s'agissait… d'une évidence.

Un écho en moi. La même évidence. Et aussitôt… le rejet de cela, de tout ce qui m'a traversé l'esprit. De ma folie… Tu t'éloignes de moi et je ne sais pas qu'à cet instant, que tout mon être s'est glacé, comme pour te rejeter. Alors que c'est moi que je rejette… Mais j'ignore que nous sommes un reflet des autres. Que chacun de leurs mots, de leurs émotions se reflète en l'autre et que ce rejet de moi… Tu penses que c'est toi que je rejette…

Tu me regardes indécis, incertain de ce qui va survenir maintenant après ce moment insensé. Je me relève moi aussi avec cette sensation étrange d'avoir froid. Comme si, bien que tu sois là près de moi, ton souffle si proche du mien… tu me manquais déjà. Quelque chose me submerge et je m'entends dire, presque comme une supplique :

- Ce soir… Si tu veux… Si… Dans… Dans ma chambre des préfets ?

Ma voix tremble un peu, les mots ne veulent pas franchir mes lèvres, mais la question est posée. Car après ce baiser, je décide de prendre tout ce que je peux. Je suis un Malfoy. Ma seule certitude.

Alors que ma question n'en contient aucune. Et chacun de mes mots peu assurés et fragiles résonne en moi comme pour me briser pendant ton silence.

- ………D'accord, dis-tu enfin après ce silence interminable où tu as cherché à lire en moi. Alors… à ce soir…

Une promesse, c'est plus que tout ce que j'ai eu dans ma vie. Une promesse… A-t-elle la moindre valeur, faite à quelqu'un comme moi ?

Je te regarde partir. Tu marches lentement, chaque pas hésitant. Comme si tu étais encore ailleurs. Dans mes bras, tout contre moi. Contre mon cœur… Et au moment de disparaître au détour du couloir, tu te retournes et tu me regardes.

Une seule pensée m'étreint alors : pourquoi ai-je si mal ? Et pourquoi ai-je l'impression de retrouver cette même douleur en toi ?

Tu disparais et je reste dans ce couloir désert. Avec ton odeur sur moi. Et cette fois…

Oui cette fois… je laisse mes souvenirs m'envelopper en une caresse très douce. Juste quelques secondes. Pas plus. Il ne faut pas. Je suis un Malfoy…


Il y aura une suite, promis ! Mais, pour rassurer l'auteur très angoissée et stressée (ça fait trois mois que je bosse ce texte et j'ai lu cette partie là au moins 100 fois), j'aimerais beaucoup avoir une petite review pour savoir ce que ça vaut et si je peux encore l'améliorer….. Comme toujours, réponse assurée !

Gros bisous

Mélindra qui ronge ses ongles sous le stress……………