Vous savez, il y a pas mal de manière de traiter la dépression, et l'une d'entre elle est de se focaliser sur un exutoire artistique. J'ai trouvé le mien. J'ai déjà planifié tout le premier arc de cette histoire, et si les réponses sont positives, j'écrirais très certainement les deux autres. Ce n'est pas du très haut niveau, je ne fais que reprendre une comic Marvel et de l'adapter avec des personnages de Glee, parce que j'adore Marvel, et qu'à une période, j'adorais Glee. Je considère l'histoire comme centrée sur le groupe en son ensemble, avec une légère préférence pour un POV de Brittany.

J'espère que ça vous plaira, et si c'est le cas, prendre une minute de votre temps pour me le faire savoir serait incroyablement bénéfique, pour moi, comme pur vous.


On parle beaucoup du soleil californien et de ses dangers, mais franchement, on ne parle pas assez du soleil et de l'humidité de l'Ohio en Été. C'est vrai, c'est un Etat pourri dix mois de l'année, et il est facile de le confirmer pour Brittany après avoir passé la moitié de l'année sur Venice Beach à faire ses devoirs entre deux parties de Volley sur la plage en sirotant des cocktails et en reluquant les beaux spécimens se pavanant autour d'elle.

Bon, d'accord, elle n'avait pas vraiment à se plaindre. Mais L'Ohio, c'est un endroit où Bear Grills pourrait tourner une saison entière de Man versus Wild sans trouver d'issue !

« Oh, je t'en prie, Brittany. Ce n'est pas si terrible. Tu dis ça à chaque fois, mais il est bon de retourner à ses racines. »

…Avait-elle dit ça à voix haute ?

« Oui, jeune fille. »

Double zut.

« Désolée, ce n'est pas que je n'aime pas être de retour, mais j'ai l'impression de tourner « Un dimanche sous la pluie » depuis qu'on est rentrés. » Se défendit Brittany, tournant le dos à ses parents pour sortir les fajitas du micro-ondes.

Hans Pierce pouffa derrière son journal.

« Je crois que tu es restée trop longtemps en Californie, ma chérie, c'est ta mère et moi qui passons notre vie sur des plateaux de tournage, pas toi. » Sa femme, Elsje, passa les bras autour de son cou, son regard inquisiteur se posant sur la table de la cuisine où œuvrait leur fille.

« Contente-toi de réussir tes SATs, Bretagne, et ensuite on pourra discuter de ce que tu feras après le lycée. » Répondit d'un ton léger sa mère.

« M'man, m'appelle pas comme ça ! Ça me donne l'impression d'avoir les pieds dans la glaise derrière la maison de campagne avec grand-mère qui me crie dessus. » Grommela Brittany, essuyant ses mains sur son jeans après avoir déposé son plat sur la table.

Son père roula des yeux de bon cœur tandis que la plus âgée des deux femmes se rapprocha.

« D'accord, d'accord, trêve de plaisanteries, qu'est-ce que tu nous prépare ? C'est pour ce soir ? »

« Ouais. » Affirma Brittany. « Pendant que vous ferez votre collecte de fonds, à vous taper mutuellement dans le dos et à faire d'autres trucs de socialistes super riches, j'aimerais bien que nous- vos enfants délaissés-, ne mourrions pas empoisonnés lorsque nous passerons en mode survie et nous jetterons sur tout ce qui a l'air plus ou moins comestible. »

« L'année dernière, vous nous avez fait une sacré peur. » Se rappela Hans. « Samuel était tout vert et Sugar a vomi dans l'armure Maximilienne du XVIème siècle des Abrams. »

Brittany hocha la tête. « Mercedes serait une bête aux Hunger Games, croyez-moi. »

« Mais c'est super bon, dis-moi ! » S'exclama sa mère, la bouche pleine. Elle poussa le reste de la galette volée dans la bouche de son mari. « Goûte ! »

« Mmh—» Grogna-t-il à travers une bouchée. « Tu devrais saupoudrer un peu de levure dessus. C'est un truc que Kim Basinger m'a appris sur le tournage de The defender. »

« Tu plaisantes ! » Le coupa sa femme. « Alec Baldwin m'a dit la même chose ! Quand je pense que ces deux-là ont divorcé, et si violemment. Sommes-nous le seul couple heureux d'Hollywood ? »

Brittany leva les yeux au ciel, le sourire aux lèvres.

« Vous êtes le seul couple heureux de la Californie, oui. C'en est presque agaçant. »

« Vas donc te préparer. » lui intima sa mère en lui infligeant une tape sur le biceps. Brittany lui tira la langue.

« Au fait, tu as le bonjour de Quinn. Elle a quelque chose à t'annoncer. »

L'adolescente fit volte-face.

« Quinn Fabray ? » souffla-t-elle.

« Tu connais une autre Quinn ? » S'interrogea son père sur le ton de la plaisanterie.

« Tu pouvais pas le dire plus tôt ! » Rétorqua Brittany, montant les escaliers quatre à quatre.

« Vous vous voyez ce soir, je me suis dit que ça pouvait attendre ! » Cria-t-il après elle.

Brittany ferma la porte de sa chambre d'un habile coup de pied et se jeta sur son lit, la main tendue vers son portable. La tonalité sonna deux fois avant qu'une respiration brusque l'avertisse qu'elle n'était plus seule.

« Lucienne Quinn Fabray ! »

« Bretagne Suzaan Pierce. »

« Eww. »

« C'est toi qui a commencé. »

« C'est tous ce que tu trouves à me dire après un an de séparation ? Tu entends ce bruit ? C'est le bruit de mon cœur qui se brise en mille morceaux, Quinn. Qu'est-ce que tu vas faire, maintenant ? »

Brittany pouvait presque entendre le sourire dans la voix de son amie et le roulement de ses yeux au fond de leurs orbites.

« Attendre que tu t'en remettes, Pierce, parce qu'on se voit peut être pour la première fois depuis un an, mais ce n'est pas la première fois qu'on discute. »

« Skype et Facebook ne sont pas assez puissant pour nous supporter. Et tu manques d'enthousiasme pour quelqu'un qui quitte enfin le Michigan. »

« Et toi, tu en a beaucoup trop pour quelqu'un qui vient de quitter Los Angeles. Madame ne souffre pas trop du bon vieux temps de l'Ohio ? »

« Non. » Mentit Brittany, roulant sur le dos. « Et la jalousie ne te va pas du tout, Quinn. »

« Moi ? Jalouse ? De quoi ? Des 30 degrés quotidien ? Des 321 jours de soleil ? De la plage et des beaux mecs musclés ? Des célébrités à tous les coins de rues ? »

« Les mecs ne sont pas si beaux que ça. » Grommela Brittany.

« C'est tout ce que tu trouves bon à relever ? » Taquina Quinn.

« Là, maintenant, tu ne me vois pas, mais je te tire la langue Quinn. Je te la tire bien profond. »

« Oooh, je ne savais pas que c'était ce genre d'appel là. Tu aurais pu me prévenir. »

Brittany fixa brièvement son téléphone avec une surprise mal contenue. Quinn avait toujours été un peu mal à l'aise avec la manie de Brittany de flirter à tout bout de champs. Quinn était une gentille fille avec une langue acérée et une force mentale d'acier. Malheureusement, son physique était quelque peu « ingrat ». Brittany lui assurait le contraire, mais les culs de bouteilles, l'appareil dentaire et les quelques kilos en trop avait eu raison de l'estime de soi de Quinn. Pourtant, ses yeux étaient d'un vert noisette vibrant et sa voix d'une douceur et d'une fermeté qui accordait le respect. Brittany avait toujours adoré Quinn, petite mademoiselle Pète-sec, ou non, et voir son amie blessée par les mots des autres et de ses propres parents avaient toujours mit Brittany hors d'elle.

Décidant d'ignorer la dernière remarque de l'autre adolescente, elle se racla la gorge et opta pour un changement de sujet.

« Il parait que tu as quelque chose à me dire ? »

« Ah, et qui t'as dit ça ?

« Un petit oiseaaaaau, alors déballe. »

« Peut-être que ton petit oiseau s'est cogné dans un arbre et se retrouve avec un trauma crânien et que je n'ai rien à te dire. »

Brittany se releva d'un bond, l'estomac en tension au-dessus du matelas.

« Mon père a fait quoi ? » Paniqua Brittany.

« Non Britt ! C'est juste une façon de parler ! » La calma Quinn. Elle l'entendit soupirer. « Tu vas rester longtemps à Lima ? »

« Le temps de finir le second semestre de terminale, pourquoi ? »

« Ce n'est pas un peu chiant de le passer toute seule, dans ce trou perdu ? »

« Si. » Avoua la blonde, cherchant l'heure sur son réveil. Il était bientôt temps de se préparer. « Un peu. Mais ce n'est qu'un semestre, tu sais, ça passe vite, et je trouverais toujours de quoi m'occuper. Et ça me fera une pause de tous ces paparazzis.»

« Je vois que tu as tout prévu. Je suppose qu'il est inutile que je vienne te tenir compagnie. »

« Pardon ? » Demanda Brittany, le bras tendu figé vers le réveil.

« Eh bien, oui, vu que mes parents vont s'installer quelques temps à Marion pour le boulot, je m'étais dit que je pourrais m'inscrire au lycée communautaire de Lima. McKinley High, c'est ça ? Mais bon, tu as l'air très occupée, alors… »

« Tu plaisantes !? Oh mon dieu, Quinn, c'est la meilleure nouvelle de la journée ! Du mois ! Encore mieux que lorsque Miss Marvel est venue dans la loge de mes parents ! » La blonde rebondit sur le lit et passa la main dans sa crinière blonde. « Tu commences quand ? Lundi ? Tu restes jusqu'à la fin de l'année ? C'est super ! Tu vas l'annoncer aux autres ce soir ? »

« J'en ai bien l'intention, si tu n'exploses pas avant. » Elle entendit Quinn rire dans le téléphone. « J'ai hâte de voir la tête d'Artie quand je lui dirais… » Souffla-t-elle.

Trop excitée, Brittany n'écouta qu'à moitié.

« Tu veux qu'on— »

Elle fut interrompue par une grosse voix à l'autre bout du téléphone. Elle le décolla de son oreille, confuse, avant de le ramener près de son visage.

« Quinn ? »

« Désolée, c'était mon père. Apparemment je passe trop de temps dans la salle de bain. » Une pause. La voix de Quinn s'adoucit. « On se voit ce soir chez les Abrams, okay ? »

« Okay. Bye Quinn. »

« Bye. »

Brittany ne raccrocha que lorsqu'elle entendit la tonalité vide, indiquant que Quinn venait de raccrocher. Elle se mordilla la lèvre avant de sauter devant le miroir de sa vanité dans une pose Bruce Lee-ienne.

« Bee, chérie, la styliste est là, descend. »

Brittany souffla face à l'attitude Posh de ses parents, mais de trop bonne humeur pour critiquer, elle sautilla jusqu'aux escaliers.

Peut-être que cette soirée ne serait pas d'un ennui total.


Cette soirée est d'un ennui total.

« Brittany. » La sermonna son père.

Il fallait vraiment qu'elle fasse quelque chose pour ce problème de filtre oral.

La jeune fille se tassa dans le canapé, tortillant une mèche blonde autour de son doigt.

« Ne fais pas ça, chérie, tu vas défaire ton brushing. » Lui somma sa mère, lui attrapant le poignet.

La blonde grogna, et se détourna de ses parents.

Etant les premiers arrivés chez les Abrams –comme chaque année-, les Pierces devaient rester assis dans le boudoir à attendre que chaque membre de cette petite réunion arrive.

Brittany soupira presque de soulagement lorsque les Evans arrivèrent.

Presque.

Comme à leurs habitudes, ils étaient encore en train de se disputer, à voir l'air renfrogné de Sam et l'expression rageuse de son père. Il fallait l'avouer, les Evans ont tous des Parfaits Savants fous. Ayant fait fortune grâce à l'invention des protections Cédéroms, ils étaient reconnus comme de grands inventeurs dans le monde entier.

Malheureusement pour eux, leur fils Sam n'avait pas une once de génie ou de créativité scientifique, ce qui mettait Clark Evans particulièrement en colère.

L'air maussade, Sam releva finalement le regard pour croiser celui de Brittany. Ils partagèrent un moment rempli de sympathie avant que son père ne le pousse sur un canapé.

« Assied toi. »

« Ça va, lâche moi tu veux, t'en as assez fait comme ça. »

Son père s'approcha furieusement de lui jusqu'à ce que sa femme le retienne par le bras, montrant discrètement les Pierces. Mr. Evans reprit son calme et s'avança vers le couple.

Sam se glissa furtivement vers Brittany mais il fut surpris par l'arrivée des nouveaux venus.

« Mercedes, sois raisonnable. »

« Ma décision est prise. Si vous passiez autant de temps à me soutenir qu'à vous « soucier » de moi, je serais déjà la nouvelle Beyoncé. Ou She-Hulk. »

Exaspérés, les Jones se turent et rejoignirent les adultes sans faire d'histoire. Brittany et Sam sourirent à la jeune fille, mais Mercedes sembla les ignorer, les bras croisés.

Brittany n'avait aucune idée de ce que les Jones faisaient, pour être honnête. La plupart du temps, elle les ignorait, ou bien son attention était prise par autre chose. Tout ce qu'elle savait, c'était que c'était des activistes pour toutes sortes d'ONG. Ennuyant à mourir.

Elle se redressa subitement lorsque les Abrams revinrent, mais seuls les Motta les suivirent, et elle se vautra à nouveau dans les entrailles de cuir du canapé, prenant son mal en patience. Plus qu'une famille.

Comme à son habitude, Sugar ne tenait pas en place, elle courrait à droite et à gauche, braillant avec sa voix de crécelle. Cela aurait dû être agaçant, mais étrangement, Brittany avait toujours eu un coup de cœur pour la gamine. Et puis, comparée aux autres, elle n'était qu'une enfant. D'ailleurs, elle avait raté son anniversaire, ou Sugar n'avait pas encore douze ans ? oops.

« Mais papa, il faut qu'on parle de mes problèmes avec mon corps et maman m'a dit— »

« Plus tard, chérie. »

La blonde sortit de ses rêveries lorsque la large main de Mr. Motta se posa avec douceur sur son épaule. Elle lui rendit son sourire. Brittany aimait bien les Mottas. Ildo Motta était aussi grand et musclé que sa femme, Victoria, était belle. Pas comme sa mère, tout le monde n'est pas star Hollywoodienne, mais tout de même très belle. Ils étaient de très grands médecins. Ildo était neurochirurgien en chef au Cedars Sinai, Brittany s'en souviens, car son père avait joué auprès de Hugh Laurie dans cet Hôpital. Et sa femme, était un médecin des stars, dont celui de Brad et Angelina. Sugar adore colporter des ragots sur les célébrités grâce à ses parents.

Sugar virevolta jusqu'à Mercedes, et les lèvres de Sam et de Brittany se retroussèrent en prévoyance d'une rebuffade.

« Dis, Mercedes, je voulais savoir, est-ce que les filles ont toutes des— »

« Sous aucun prétexte tu ne dois me poser ce genre de question, c'est clair. »

Froissant son visage dans une expression vexée, Sugar se détacha de Mercedes. Voyant les visages compatissant des deux blonds en face d'elle, elle alla les rejoindre et se laissa chuter sur le canapé.

Un léger bourdonnement titilla l'oreille de Brittany et elle se redressa pour en chercher l'origine.

En haut des escaliers, Diana Abrams semblait argumenter avec son fils, Artie. Il n'avait pas l'air très heureux de voir autant de monde chez lui. Cela n'étonnait pas Brittany plus que ça. Artie était un garçon chétif et réservé, qui préférait passer son temps sur un ordinateur plutôt que de se retrouver dans une situation sociale. Mais il était terriblement intelligent, comme ses parents. Et parfois, elle le trouvait plutôt drôle, et même plein de gentillesse. Avant son accident, il était beaucoup plus extraverti, mais après avoir perdu l'usage de ses jambes pendant deux ans, le garçon avait beaucoup changé. Ses parents lui ont payés des prothèses électromagnétiques faites par Stark en personne, mais le mal était fait. Brittany avait vu, comment il regardait Sam. Elle savait qu'il aurait voulu être un garçon grand, musclé, et populaire, avec plein de jolies filles autour de lui, et star d'une équipe de sport, mais l'accident l'avait privé de tout ça, et il ne restait à présent qu'un garçon mince et atrophié, la croissance incomplète et une attitude amère. Elle trouvait ça très superficiel de sa part, mais étant donné qu'elle possédait elle-même tous ces privilèges, elle n'en dit jamais rien.

La blonde se pencha sur le canapé pour entendre la conversation, tout en essayant d'ignorer le regard curieux de Sam.

« - fais un effort ! »

« Pour qui, maman ? Pour Super Ken qui va me parler de ses dernières conquêtes, pour l'alarme ambulante dopée à l'Isotope ? Pour la Diva de chez Peta ? Pour la réplique ratée de Jennifer Lawrence ? Ou pour l'espèce de Dr. Jekyll et Mr. Hyde qui, sois dit en passant, ne m'a toujours pas rendu mes DVDs de Breaking Bad—»

« Désolé ! On a eu du traffic sur Kenton ! »

Brittany sursauta, comme la plupart des personnes présentes lorsque la voix tonitruante de Russel Fabray éclata comme une bulle toutes les conversations.

L'adolescente échangea un regard désapprobateur avec Sam mais toute future moquerie s'évapora de ses lèvres à la vue de Quinn, souriant malicieusement du bas des escaliers vers Artie, qui la regardait, bouche bée.

« Bonsoir, Artie. Je t'ai ramené tes DVDsBreaking Bad. C'était… intense. Et plutôt marrant. J'ai adoré. »

« V-vraiment ? » Balbutia le garçon, redressant ses lunettes.

« Pour sûr ! Y'a un truc qui va pas ? T'es aussi expressif que Keanu Reaves… »

« Non, c'est juste que… t'as l'air—différente. »

Et c'était rien de le dire. Disparus les lunettes et l'appareil dentaire pour faire place à un sourire séducteur et de grands yeux brillants. Ses cheveux châtains avait été teints d'un blond de miel entremêlés de mèches roses et coupés courts avec de belles boucles qui criaient le visagiste hors de prix. Ses grandes robes fleuries et conservatrices avait été troqué pour un jean cargo, des grandes bottes militaires, et un tee shirt pink floyd qui ne masquait en rien ses nouvelles formes plus gracieuses. En résumé, elle ressemblait à la fille cachée de Black Widow et Voldemort.

En tirant plus du côté de la mère.

« Wow, Quinn, t'es super sexy ! » Réussit à informer Brittany, rassemblant la nouvelle venue entre ses bras pour la serrer contre elle. « J'adore tes fringues ! Tu les as eues où ? »

Quinn ria pleinement. « Merci Britt ! Je me les suis fait moi-même, au grand dam de mon père ! »

« On dirait que Kurt Cobain t'a joui dessus. » Commenta Mercedes, et Sam s'étrangla avec une gorgée de soda.

« Merci, c'était l'effet escomptée. » Rétorqua Quinn avec une amabilité feinte.

« Bien, maintenant que nous sommes tous réunis, les adultes vont se retirer quelques heures dans la bibliothèque pour débattre. » Interrompit le patriarche Abrams. La mère d'Artie s'approcha des jeunes et posa la main sur l'épaule de son fils.

« Pourquoi n'allez-vous pas vous relocaliser dans la salle de jeux ? Je suis sûre que vous avez plein de choses à vous raconter. »

Sur ces mots, elle s'éloigna en compagnie des autres adultes, laissant les adolescents échanger des regards dubitatifs.


La salle de jeu était composée d'un immense canapé circulaire, d'une table basse… et d'une multitude de bornes d'arcades collées à chaque recoin de la pièce.

« Fwaaaaah… » Bailla Quinn, sans prendre la peine de couvrir sa bouche.

« C'est marrant, j'allais le dire. » Commenta Mercedes, la tête jetée en arrière sur le dossier du canapé.

« Si vous vous ennuyez tant que ça, vous n'avez qu'à nous rejoindre, y'a que l'embarras du ch—c'est pas vrai ! » Sam retira ses lunettes électroniques pour fusiller Brittany du regard. « Comment tu fais pour me descendre à chaque fois ? »

« Le talent, mon ami. Le talent. » Commenta la blonde, la langue entre les dents, enfonçant son fusil en plastique dans la hanche du garçon. « Si vous voulez, on peut regarder un film ? » Proposa-t-elle.

« Pour regarder encore Imagine me and you ou Kyss migg ? Tu n'as que des films lesbiens. » Jugea Mercedes, suspicieuse.

« Hey, j'ai pas que des films de lesbiennes ! » Se défendit Brittany, pointant son fusil en plastique sur la fille, ses lunettes électroniques lui donnant un air ridicule. « J'ai toujours Pirate des Caraibes et Pokemon : Destinée Deoxys. »

« Parce que Pokémon, c'est moins gay. »

Brittany haleta dramatiquement.

« Retire ce que tu viens de dire. »

« A moi ! A moi ! » S'égosilla Sugar, essayant d'attraper le fusil.

« Y'a plein d'autres jeux plus adaptés pour toi, Sug'. T'es trop petite pour celui-là. »

« Vous dîtes ça à chaque fois ! » Couina-t-elle.

« Et dans trois ans, on ne te le dira plus. »

« C'est pas juste ! Papa me laisse jouer à God of War ! J'ai fait virer des gouvernantes pour moins que ça. »

« C'est une chance que je ne suis pas ta gouvernante alors ! » Moqua le garçon, lui volant son bonnet.

« Hey, rend moi ça ! »

« Ben reprend-le ! T'es une grande, non ? »

« La seule chance que t'as de gagner à quelque chose, c'est en t'attaquant à une enfant de onze ans ? » Nargua Brittany.

« J'ai douze ans ! » Corrigea Sugar.

« Seigneur. » Conclut Quinn.

« Chaque année, c'est la même chose, c'est dingue. » Réalisa Mercedes. « On se frite, pendant que nos parents débattent sur combien de leurs jolies billets ils sont prêts à se séparer pour pouvoir continuer à se regarder tranquillement dans la glace tous les matins. »

« Et ça fait seize ans que ça dure. »

« Dix-huit pour moi dans quelques semaines ! » Ajouta Sam.

« Ecoutez. » Commença Artie, se rapprochant du bord du canapé. « Je sais que vous n'avez pas tous envie d'être là, et que vous préfèreriez être à une fête ou autre truc d'ados branchés, mais le fait est qu'on est encore coincés ici pour au moins une bonne heure. Autant en profiter. »

Brittany relâcha son fusil et se tourna vers le garçon.

« C'est quoi le plan, alors, Néo ? »

« Dis le minibar, dis le minibar, dis le minibar… » Pria Sam.

« Accouche ! » S'écria Sugar.

« On va espionner nos vieux. » Confessa-t-il.

« Quoi ? Comment ? » Interrogea Quinn, se redressant néanmoins. « Nos parents s'enferment à chaque fois pour… fumer leur bong, ou je ne sais quoi. »

« Peut-être, mais mon père est obsédé avec la sécurité, et il a construit tout un parcours secret dans la maison pour pouvoir garder un œil sur tout ce qui se passe. »

« Ewww. » Commenta Mercedes.

« Sale. » Confirma Brittany, se débattant avec les lunettes électroniques.

« Oh, non, ce n'est pas un pervers, juste super parano avec la sécurité. » Défendit Artie. Il se leva jusqu'à l'une des machines d'arcades, et tata le dessous des manettes de contrôles jusqu'à trouver un interrupteur. Un clic retentit et la machine pivota sur le côté, laissant apparaitre un long couloir sombre et étroit.

« Mon père ne sait pas que je sais, mais j'ai trouvé ce passage au Noël dernier, en cherchant les cadeaux. »

« Et pourquoi croyez-vous que ça puisse être fun d'espionner nos parents en train de se disputer pour savoir quel don est déductible des impôts ? » s'enquit Mercedes, sceptique.

« Qui sait. » Lui répondit Quinn en haussant les épaules. « Peut-être qu'on va apprendre des trucs sur eux. Des adultes entre eux, se croyant en privée, ça se lâche. On pourrait en apprendre, des choses. Des choses qu'ils ne voudraient surtout pas qu'on sache. »

Brittany trémoussa sa bouche de gauche à droite.

« Mmmh, si Quinn en est, je suppose que j'en suis aussi. »

« Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas plutôt jouer à, je ne sais pas, le jeu de la bouteille ? » Plaisanta Sam.

« Je veux savoir si les vieux parlent de nous ! » Informa Sugar.

« Bon, eh bien, va pour le passage-plus-très-secret, alors. Plutôt ça que de risquer de se dessécher et d'être pulvériser dans l'atmosphère sous la forme la plus pure de poudre d'ennuie. » Accepta Mercedes, époussetant son pantalon. Artie leur adressa un sourire victorieux, et remontant les lunettes perchées sur son nez, il s'enfonça dans le couloir.


« AÎe ! Faites attention ! »

« Désolé. »

« C'est un peu comme la maison hantée de Disneyland. En plus pauvre. Désolée, Asperger's. »

« Silence, Sugar. Les murs sont insonorisés, mais je préfère ne pas prendre de risques. » Rouspéta Artie.

« Comment est-ce que tu sais ce que Asperger's veut dire, toi ? » S'enquit Quinn, collée à Artie.

« Papa m'en a parlé. »

« Euh dites… » Entama Brittany, baissant la tête pour entrapercevoir dans la pénombre des doigts refermés sur sa poitrine. « Y'a quelqu'un qui me paluche les jumelles. »

« Oops, désolé Britt. » La voix de Sam résonna derrière elle suivi d'un couinement bref.

« Oh désolée, Sammy. Je n'avais pas vu où je refermais la main. » S'excusa Quinn dans une voix trompeusement douce.

Mercedes s'appuya sur Brittany, contenant ses gloussements sur l'épaule de la blonde, qui leva la main à sa bouche pour faire de même.

« Vous êtes le groupe de personnes les plus discrètes que j'ai jamais eu le plaisir de rencontrer. » Grinça Artie, surveillant Sugar du coin de l'œil.

« En parlant de discrétion. » Trancha Sam lorsqu'ils arrivèrent sur une zone de lumière. « Est-ce que les géniteurs peuvent nous voir à travers tous ces miroirs ? »

Tout le côté droit du couloir était à présent incrusté de vitres, laissant une légère lumière filtrer le passage sombre et sinueux.

« Non. » Chuchota tout de même Artie. « J'ai testé, ce miroir ne va que dans un sens. Comme dans les salles d'interrogatoires. »

« Ton père me parait de plus en plus flippant. » Jugea Mercedes.

Artie l'ignora. Une main passa sous ses bras jusqu'à son torse.

« Désolée, Artie. Ça te gène si je m'accroche à toi ? Ma vision nocturne n'est pas encore au point. » Expliqua Quinn.

« N-non, ça va. Restez discret, je crois qu'on arrive près de la biblio—» Il stoppa net. « Qu'est-ce que ?- »

Tous les adolescents se collèrent sur le flanc vitré du couloir pour voir ce qui avait perturbé Artie.

La vitre donnait sur la bibliothèque, cela était certain. De grandes étagères de livres se succéder dans le fond de la pièce, et un immense chandelier de bougies était pendu au plafond.

Au centre de la pièce se tenait une table ronde ou était assis leurs… parents.

Mais était-ce vraiment le cas ?

Six couples étaient assis autour de la table, cela était sûr, mais leurs accoutrements étaient pour le moins insolite. Brittany plissa les yeux.

Les Abrams n'étaient pas si étranges que ça, mais les costumes rayés trois pièce leurs donnaient l'air de sortir tout droit de Scarface. Les Evans, recouverts d'une longue blouse blanche, de longs gants en caoutchouc, et de bric-à-brac électronique, remplissaient parfaitement leur rôle de savants déjantés. Quant aux Jones, ils semblaient s'être habillés dans un musée sur l'époque victorienne, il n'y avait pas d'autre explications. Brittany ne s'attarda pas sur les Motta, trop de latex et de résilles couvrant leur visage et leur corps. Ce n'était pas vraiment son délire. Les Fabrays étaient emmitouflés dans de longs manteaux rouges cramoisis, leur tête recouverte d'une capuche. Cela voulait donc dire…

« C'est… c'est mes parents, ça ? » Bégaya-t-elle.

Un couple recouvert d'uniformes de latex noir se tenaient aux côtés des Mottas. Même leur crâne et visage entier était recouvert. De grands ovales en verre opaque incrustés dans le masque délimitaient les yeux. De drôle de sigles recouvraient leurs combinaison parsemés d'étrange mèches fuchsia.

« Je- je crois bien, ouais… »

« Tes parents sont dans le BDSM, Brittany ! » Couina Sam.

« Ouais, Angelina Jolie aussi, et ça reste une déesse. » Contra la blonde.

« - Très bien, Mesdames, Messieurs, si nous sommes tous satisfait du plan des Pierces contre nos ennemis d'un autre monde, nous allons pouvoir passer au dernier arrangement de notre meeting. »

« Artie, qu'est-ce que ton père raconte ? »

« C'est quoi ces tenues, sérieux ? »

« Mais qu'est-ce qu'ils fabriquent ? »

« Vous pensez à ce que je pense ? » Demanda Artie, l'œil brillant.

« Ouais. Je crois que nos parents sont grave gays. » Acquiesça Sam, pas plus perturbé que cela.

« Non. » Coupa Artie. « Ce sont des super-héros. »

« Quoi ? Comme les X-men ? Les quatre fantastiques ? Les Avengers ? Pfff. »

« Chérie, si tu veux bien faire entrer notre invitée d'honneur. » Quémanda Mark Abrams. Sa femme se leva et ouvrit la porte derrière laquelle se tenait une jeune femme aux cheveux bleus électriques, portant un simple tee-shirt et un short avec des bas résilles.

« The Pride vous souhaite la bienvenue, mademoiselle. »

« The Pride ? » Répéta Mercedes.

« Qu'est-ce que je vous disais ? » sifflota Sam. « Gay Pride. Cette fille doit vouloir rentrer dans leur alliance Gay-lesb-all. »

« Mais t'as fini avec tes conneries ? Comment est-ce que tu connais autant de truc sur la communauté LGBT, toi ? »

« The Pride ! Comme une association de super-héros ! » Insista Artie dans sa barbe.

« Et puis, c'est pas logique, si nos parents étaient gays, pourquoi est-ce qu'ils seraient tous en couple hétérosexuel ? » Demanda Mercedes.

Sam haussa les épaules.

« Pour conserver les apparences ? C'est 2014, on est plus okay avec les mecs volants en collants que les gays. »

« Attends, si c'était vraiment le cas, cela voudrait dire qu'il y a des chances qu'on ne soit même pas les enfants de nos parents respectifs. » Contra Quinn. « Peut-être même qu'on serait, genre, frères et sœurs. »

« Y'a pas de risques. » Rassura Mercedes, désignant sa peau chocolat. « Par contre, vous deux… » Elle désigna Sam et Brittany d'un mouvement de main.

Les deux concernés échangèrent un regard horrifié pour l'un et songeur pour l'autre.

« On peut écouter ? » Demanda Sugar, agacée. « Et si vous parlez trop fort on va se faire griller. »

La jeune inconnue avança timidement jusqu'à la table. A l'unisson, les six couples se levèrent dans le silence.

Le père d'Artie se saisit soudainement de sa main et la tira à lui dans une étreinte de fer.

« Brittany. » Artie interrompit la scène, et la blonde se tourna vers lui, étudiant son regard hagard.

« Quoi ? »

« Tu devrais prendre Sugar avec toi et retourner dans la salle de jeu. Maintenant. »

Brittany voulut s'offusquer d'être reléguée au rang de Baby-sitter mais quelque chose dans la voix d'Artie et son refus de rencontrer son regard la poussa à accepter.

« Okay. »

« Mais attendez ! Je veux voir les super-héros ! » Siffla Sugar, restant tout de même discrète.

« Viens, Sug', je vais t'arranger cette coupe de cheveux. »

« Quoi ? Qu'est ce qui ne va pas avec mes cheveux ? » Murmura la plus jeune, touchant son bonnet.

« Qu'est ce qui va, tu veux dire… » Gronda la blonde.

« Est-ce que c'est une call-girl, Abrams ? Je pensais que vous et votre femme ne vous occupiez que de la drogue et des jeux, dans cette ville. » Accusa Mr. Jones.

« Les affaires locales ne te concernent en rien, Jones. Je ne te demande pas ce que toi et ta femme fabriquaient dans la quatrième dimension, n'est-ce pas ? »

« Est—est ce qu'il a dit 'drogues' ? » Bafouilla Artie.

« …Et si nos parents n'étaient pas les gentils, Artie ? » Chuchota Quinn avec une douce vulnérabilité.

« Evidemment. » Siffla à voix basse Mercedes. « Je suis sûre que nos parents sont des tordus depuis mes cinq ans. Cette petite sauterie perverse ne fait que confirmer ce que je savais déjà. »

« Parle pour toi ! » Gronda Sam. « Mes parents sont des saints. » Enonça-t-il avec une pointe de dégout.

« Calmez-vous, c'est peut être juste une fugueuse qu'ils ont recueilli… » Proposa Artie, mais il ne parut pas convaincu par ses propres paroles.

« Dr. Motta. » Appela Mr. Abrams. « Est-ce que toi et ton mari auraient la gentillesse de restreindre la fille ? »

« Déjà fait. » Rétorqua Victoria Motta, ses yeux et ceux de son mari brillant d'un vif éclat fuchsia, mais ils ne firent aucun mouvement pour obtempérer aux ordres.

La jeune femme aux cheveux azurs se retrouva dans les airs, les pieds à quelques centimètres du sol et les bras écartés, comme contre sa propre volonté. Elle semblait se débattre contre une force invisible.

« Votre machine a-t-elle besoin de charger, Evans ? »

Le couple se pencha sur un engin émettant d'étranges sons.

« Non, elle fonctionne avec des molécules instables régénératrices, on peut y aller. »

« Alors, c'est à vous, Fabrays. »

Les parents de Quinn ouvrirent un lourd manuscrit et commencèrent un funèbre chant.

« Antin Krek Varin… »

« Ils utilisent leurs vrais noms. Si c'était des méchants, ils utiliseraient des alias, comme Crane rouge, Electro… » Tenta de justifier Artie à voix basse.

« Je tiens à te faire savoir que tu contribues à forger un meilleur futur pour nos enfants. » Expliqua le père d'Artie à la jeune fille terrifiée.

Il sortit un long poignard d'influence égyptienne de son manteau. L'inconnue se débattit avec plus de force.

« Vriikhrniisanti… niisantihrkarinn !... »

« The Pride apprécie avec sincérité ton sacrifice. »

« Attendez, vous aviez promi— » Elle ne put jamais finir sa phrase, le poignard pénétrant sa chair, la plongeant dans un silence indéfini.

Un grand mutisme suivit l'action, et Mr. Abrams dégagea la lame du corps inerte qui chuta lourdement sur le sol, immobile.

« Bienvenue mes amis, à la fin du monde tel que nous le- »

« Aïïïïe ! »

Les six couples se tournèrent immédiatement vers le miroir d'où le son venait de provenir.

« Qu'est-ce que c'était que ça ? » Tonna Russel Fabray.

Derrière le miroir, quatre adolescents se tenaient figés sur leurs genoux, terrifiés. Pour Quinn, seuls ses yeux transmettaient ce message, sa bouche recouverte des mains de ses trois amis.

« Merde. »


Bien joué, Quinn.

Les six personnages principaux sont donc présentés dans ce premier chapitre. Mais d'autres personnages du Glee Club et de l'univers Glee apparaîtront au fil des chapitres. Je peux déjà vous dire que Santana et Mike n'apparaîtront malheureusement pas tout de suite, mais qu'ils se partageront respectivement un demi-arc et un arc chacun ! Ceci est une fic surnaturelle, qui se passe à cheval entre l'univers Marvel, et notre univers à nous. Si ce n'est pas votre truc, eh bien, maintenant vous êtes prévenus ! ça va vite devenir étrange pour vous. Toodles.