Auteur : Sehaltiel l'Eternel
Disclaimer : Les membres de l'A-Team (ou Agence tous risques) ne m'appartiennent malheureusement pas *soupir*
Néanmoins, le personnage de Liv est mien ! Sorti tout droit du fruit de mon imagination et de ma créativité, alors pas touche ! /!\
Note : L'histoire se déroule après l'histoire des planches à billets volées (film) même si des flashbacks de cette période sont nécessaires pour comprendre.
Note 1 : Je garde volontairement le nom de A-Team pour agence tous risques ca je trouve que ce nom sonne bien mieux en anglais =D
Note 2 : Le démarrage est un peu long, mais j'aime mettre tous les éléments en place, le faire correctement et écrire le maximum de détails.
Chapitre 1 : Pardonner
[« On pardonne tant que l'on aime » F. de la Rochefoucauld]
« - Vous êtes guérie mademoiselle, vous pourrez sortir dès aujourd'hui et récupérer vos affaires personnelles. Je vais juste vous demander de remplir quelques papiers. »
Elle était enfin guérie. Après un mois passé à l'hôpital regroupant 730,484398 heures décomptées à se repasser les évènements des dernières semaines et 43 829,0639 minutes à attendre un signe bon comme mauvais.
Liv leva la tête vers le ciel lorsqu'elle fut sortie de l'hôpital. Le soleil l'éblouit et diffusa sur son visage une onde de chaleur bien agréable. Ca lui avait manqué. Fermant les yeux, elle écouta les bruits de la rue, des sons si familiers qui avaient disparu pendant son hospitalisation. Des klaxons, des moteurs vrombissants, les cris des passants, les pas pressés des travailleurs, le bruit des chantiers, tout, tout un univers à part et complètement différent de sa chambre de convalescence. Pas un bruit, pas une visite, elle n'avait dû compter que sur elle-même pour ne pas céder à la dépression. Eviter de se rappeler les souvenirs pénibles, essayer de songer à l'avenir, mais quel avenir quand celui-ci était devenu l'enfer sur terre ? Cet avenir avait meurtri sa chair et son âme. Surtout son âme et elle savait qu'elle n'était pas la seule. Un visage s'imposa à son esprit. Des yeux bleus perçants, un sourire tendre. Non elle ne devait pas penser à lui. Comment avait-elle pu finir comme ca ?
Rouvrant les yeux, elle avisa deux hommes en costume qui la regardaient tout en faisant mine de s'intéresser à autre chose. Elle était surveillée. Pas étonnant. Et pourtant elle se sentit vexée. Elle n'avait plus rien à voir avec eux.
S'arrêtant sur le bord du trottoir, elle leva le bras pour faire signe au taxi qui arrivait dans sa direction. Elle voulait seulement rentrer chez elle. Tirer un trait sur tout, sur lui surtout et recommencer de zéro. Elle envisageait même de déménager. Peut-être dans le Montana.
Elle jeta un dernier coup d'œil aux agents avant de monter dans la voiture, et elle les vit bouger, un au téléphone, l'autre relevant le numéro du taxi qu'elle venait de prendre. Pour la suivre certainement. Le taxi s'inséra dans la circulation après qu'elle ait donné son adresse. Elle s'en fichait après tout. Elle n'avait plus rien à voir avec tout ca.
Soupirant, elle se détendit et se laissa aller. Ses sens étaient en alerte depuis le matin, et son corps tendu par l'anxiété, elle se massa doucement la nuque et observa le paysage citadin qui défilait sous ses yeux.
« - Bonjour Liv, heureuse d'être enfin sortie ? »
Cette voix… La jeune femme en sursauta, avant d'aviser le chauffeur du taxi. Non c'était impossible !
« - Futé ? s'étrangla-t-elle
- Salut ma belle ! répondit le jeune homme en enlevant ses lunettes de soleil et en la regardant dans le rétroviseur »
C'était bien Futé. Comment oublier ce regard bleu lagon, ce sourire malicieux et surtout sa prestance ?
« - Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je suis venu te chercher quelle question.
- Et tu vas me dire que tu savais précisément quand j'allais sortir peut-être ?
- Moi ? Non pas moi, mais le boss oui. Même s'il ne s'est pas occupé officiellement de toi, il savait tout ce qui se passait dans cet hôpital. Tu sais comment il est. »
Oh que oui elle savait. Colonel Hannibal Smith. Ou plutôt ancien colonel. Toujours un plan de secours et surtout une à deux longueurs d'avance sur les autres.
Futé s'engagea sur une bretelle d'autoroute et s'éloigna du centre-ville. Inquiète, Liv se retourna pour voir s'ils n'étaient pas suivis.
« - Ne t'en fais pas, on ne l'est pas. »
C'était bien Futé. L'homme qui devinait toujours ses pensées avant qu'elle ne les formule à haute voix. Pourtant elle se sentait mal à l'aise. Elle était consciente de ce qu'elle avait fait, et pourtant il n'avait pas hésité à venir la chercher.
« - Et comment vont Barracuda et Looping ?
- Comme des fugitifs trahis par leur pays. »
Le cœur de Liv se serra. La rancune se faisait sentir à travers sa voix impassible. Du moins elle le percevait facilement.
« - Et où m'emmènes-tu ?
- Dans notre planque.
- Pourquoi ?
- Je suis sûr que tu sais la raison. »
Et de nouveau un point pour lui. Oui elle savait. Elle allait devoir tout expliquer. Elle avait trahi des hommes, des amis, elle avait trahi son amour propre, et elle l'avait même trahi lui…
Futé la regarda de nouveau dans le rétroviseur. Le front plissé et soucieux, elle avait beaucoup changé en un mois. Ses beaux yeux bruns avaient des cernes, son visage c'était aminci, elle était très pâle et semblait toutes les cinq secondes au bord des larmes. Un changement radical quand on savait que la Liv d'avant était une personne dont la joie de vivre se reflétait dans ses pupilles, toujours un mot gentil ou un sourire aux lèvres. Une source vivante d'apaisement. Mais désormais il n'était même plus certain que cette Liv ait bien existé. Il savait qu'il devait lui en vouloir, mais en la voyant dans cet état et en comprenant que la jeune femme était réellement pleine de remords, il ne put s'empêcher de lui parler de nouveau. Après tout n'avait-il pas été le premier à clamer à ses coéquipiers qu'il lui accorderait une seconde chance si elle s'en montrait digne ?
« - Et.. Ta blessure ? »
Liv se crispa un court instant et sa main se porta instinctivement à son flanc.
« - Guérie, merci de demander… »
Il devina sans mal que ca n'allait pas aussi bien qu'elle le prétendait. Mais était-ce physiquement ou moralement ?
Un peu plus tard il constata qu'elle s'était endormie. Esquissant un sourire, il se concentra de nouveau sur la route et la laissa reprendre des forces. Oh oui il l'avait déjà pardonnée…
« - Liv ? Réveille toi ma belle on est arrivés. »
La jeune femme ouvrit difficilement les yeux pour constater que la nuit était tombée. Frissonnante, elle vit que Futé avait arrêté la voiture dans une forêt, et que la civilisation la plus proche semblait être à plusieurs bon gros kilomètres.
« - On est où ? »
Le jeune homme lui répondit par un sourire et lui tendit la main pour qu'elle ne trébuche pas sur les racines dans l'obscurité. Après quelques minutes de marche un peu plus compliquée que prévu, elle aperçut un chalet dont la lumière filtrait à travers les fenêtres.
« - Me dis pas que c'est CA votre planque ?
- Et bien quoi ? Ca ne te plaît pas ? On aime le confort nous tu sais.
- Oh oui surtout toi Futé. Mais je veux dire, vous ne vous êtes pas faits repérer encore ?
- La preuve. Et puis je pense que tu sais assez qui nous sommes maintenant. »
Elle ne répondit pas. Une boule venait de se former au creux de son estomac. Elle lui tiraillait les entrailles, et elle savait que tout ce qu'elle ferait ne changerait rien au problème.
Et quelques minutes plus tard elle était devant la porte. Futé la fit rentrer, et tout de suite, elle entendit les autres membres du groupe.
« - Looping ! Combien de fois j'tai dit de pas utiliser tes inventions sur mon van !
- Mais j'ai juste fait des améliorations !
- Tu parles ! Quand j'ai voulu démarrer, le moteur a craché de la fumée verte ! Verte tu m'entends !
- Hahaha ! J'ai dû trop mettre de nitro !
- De quoi ? J'vais t'faire la peau espèce de taré ! »
Liv ne put se retenir de sourire. Elle avait reconnu sans difficulté Barracuda et Looping. Puis son sourire se figea, son cœur se serra à lui donner la nausée quand elle entendit une troisième voix :
« - Barracuda calme toi, tu sais très bien comment il est. Et puis Looping on avait dit que tu touchais plus au van de Barracuda non ? »
Liv distingua un discret acquiescement de Looping et le silence se fit de nouveau. Futé l'entraîna alors vers le salon et referma la porte derrière elle.
Elle se retrouva sous le regard de tous, mais ils ne la remarquèrent pas immédiatement. Barracuda occupé à bricoler des pièces de rechange sur la table, Looping avachi sur un canapé à regarder rêveusement le plafond et Hannibal contemplant le feu allumé dans la cheminée, un cigare à la bouche.
Ce fut Looping qui constata sa présence.
« - Liv ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? »
Le temps sembla alors se figer dans la pièce. Barracuda leva les yeux de son atelier improvisé et lui lança un regard indéchiffrable. Pas de sourire, pas de signes comme quoi il lui avait pardonné. Puis il reporta son attention sur ses outils. Looping quant à lui l'évita. Il regardait de nouveau le plafond, comme si quelque chose attirait particulièrement son attention.
Liv se senti défaillir. Naïvement elle avait cru jusqu'au bout qu'elle comptait plus que ca à leurs yeux. Mais non. Elle avait été trop loin. Courageusement, elle se tourna vers Hannibal. Ce dernier la fixa sans ciller, sans laisser transparaître la moindre émotion. Il inspira une bouffée de son cigare, pendant qu'elle essaya d'engager la conversation. Mais il ne la laissa pas continuer.
« - Futé, montre lui sa chambre. »
Et il se tourna de nouveau vers le foyer rougeoyant. Ravalant ses larmes, la gorge nouée par l'émotion, la jeune femme suivi Futé qui l'attendait au pied d'un escalier, la tension dans la pièce devenant palpable. Ce dernier ne dit pas un mot et la laissa monter en première, avant de jeter un regard appuyé à Barracuda et à Looping qui se regardèrent gênés.
Arrivés à l'étage, il lui ouvrit la porte de la dernière chambre du couloir et la fit entrer. Elle se borna à lui tourner le dos, lui faisant comprendre à sa manière qu'elle voulait être seule.
« - Liv… Je ne sais pas à quoi…
- Je m'attendais ? Je sais pas, mais je ne vois pas à quoi ca sert de m'avoir emmené ici si c'est pour que je me sente encore plus mal. Je crois que ma blessure m'a suffit pour ca. Je n'ai rien demandé à personne à ma sortie. Je m'étais fait une raison, et vous avez tous débarqués de nouveau. Voilà, tu sais Futé à quoi je m'attendais. »
Le lieutenant contempla sa silhouette un court instant, s'apprêtant à répondre mais finalement se ravisa. Il devait la laisser seule. Doucement il referma la porte et traversa le couloir pour redescendre au salon.
Il remarqua alors que ses camarades avaient tous cessé leurs activités.
A brûle-pourpoint il ne put s'empêcher de lancer :
« - Vous êtes contents les gars ? Ah bravo franchement ! Elle était déjà dans un bel état quand je l'ai récupéré, là je crois que vous avez fait fort ! »
Barracuda répliqua alors :
« - Eh du calme Futé. C'est quand même pas nous qui avons mené double jeu avec elle il y a un mois si ? Tu t'attendais à quoi ? Qu'on lui saute dans les bras ?
- Bon sang non quand même pas, mais ca sert à quoi de l'avoir fait chercher si c'est pour la laisser cloîtrée dans une chambre ? »
Le silence s'installa pendant que Futé essaya de reprendre une respiration normale. Ce fut Hannibal qui répondit :
« - Pour la protéger petit. Pour la protéger.
- La protéger boss ? Tu ne lui as même pas adressé la parole !
- J'aurais dû le faire à ton avis ?
- Oui ! Elle a quand même pris deux balles pour toi ! »
Hannibal sentit son cœur se presser dans sa poitrine. Il n'ignorait pas que Liv lui avait sauvé la vie, mais il n'oubliait pas non plus le rôle qu'elle avait joué dans l'histoire de la presse à billets. C'est pourquoi il avait demandé à Futé d'aller la chercher. La protéger comme elle l'avait fait pour lui, mais quant à lui reparler, ca c'était une autre affaire. Pendant son mois d'hospitalisation, il l'avait garder à l'œil chaque jour, sans qu'elle le sache, jusqu'à sa sortie. Il avait aussi surveillé ses anciens employeurs et il avait compris qu'il devait agir pour qu'elle ne tombe pas dans leurs filets à la fin de sa convalescence.
« - Je sais qu'elle t'a blessé plus que nous boss. »
Le colonel rencontra le regard triste de Futé et il se sentit faiblir un court instant. Oui elle l'avait heurté plus fort que les autres. Ce genre de blessure qui n'est pas physique mais qui fait déchanter un homme rapidement. Des images lui revinrent en mémoire. Le sourire de Liv, sa présence, sa vivacité d'esprit, toutes ses choses qu'il avait aimé chez cette jeune femme. Il se secoua alors mentalement. Ne pas penser à toutes ses choses. Plus maintenant.
« - Je n'ai pas envie d'en parler. On verra demain ce qu'on fera. Il se fait tard, ne vous couchez pas à des heures pas possibles les jeunes. »
Futé s'écarta pour le laisser monter les escaliers et finit par aller se servir un verre de whisky avant de s'affaler dans un fauteuil et de rester pensif…
Liv regardait par la fenêtre. La nuit était claire et elle aimait contempler le paysage nocturne que lui offrait la vue de sa chambre.
Puis on frappa à sa porte. Une pointe de stress se faisant ressentir brutalement, elle entendit la porte s'ouvrir sur Looping.
Elle ne dit rien et se contenta de le fixer. Le capitaine semblait gêné. Puis elle vit qu'il lui apportait un plateau repas.
« - J'ai pensé que tu aurais peut-être faim. »
Il le déposa sur le bureau et ajouta :
« - Je n'ai pas pu te faire ta viande irradiée ou au napalm, et j'avais plus d'antigel pour ma sauce spéciale, mais je pense que ca peut-être bon tout de même. »
Liv se surprit à sourire. Il n'y avait que Looping pour proposer une recette comme celle-là.
« - Merci Looping. »
Il lui sourit brièvement en réponse et repartit. Liv se rendit compte que malgré tout elle avait faim. Elle mangea alors le steak et les légumes qu'il lui avait préparé avec voracité. Puis elle déballa les quelques affaires qu'elle avait de l'hôpital.
Seulement après elle put se coucher et s'endormir. Elle avait sommeil, son corps n'était pas encore rétabli parfaitement et les émotions de la journée l'avaient éprouvé.
