Prologue
Des os.
Il broie.
Du sang.
Il cogne.
Un amas de chair.
Il frappe.
De matière grise.
Encore.
De cheveux.
Encore.
Encore.
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien.
Elle a le contrôle.
Elle détient le pouvoir.
Elle est un être à part entière.
Le prédateur rit.
Il se délecte.
Il exulte.
Il se nourrit. De nos sanglots. De nos râles. notre peur.
Enfin, il arrête. Il parade, fier de lui. De l'œuvre de Lucille.
Il s'esclaffe, mais déjà, je ne l'entends plus.
Ses bottes s'arrêtent devant mes yeux, baissés, depuis que notre compagnon est tombé.
Il l'approche de moi. Elle est près. Beaucoup trop près. Il relève mon menton de sa batte ensanglantée. Le barbelé écorche ma peau blafarde.
Et mes prunelles émeraudes croisent les siennes, sombres, comme cette pièce macabre dont nous sommes devenus les acteurs.
Il frotte sa barbe, d'une main. Un sourire carnassier aux lèvres.
- Ouais chérie, on va bien se marrer.
