Électron Libre, chapitre 1.

Disclaimer : J'ai le regret de vous annoncer qu'aucun de ces personnages ne m'appartiennent. J'ai cependant l'intention d'aller trouver Tetsuya Nomura pour négocier le prix du copyright de Marluxia. Si si, je vous assure ! Je l'aurais un jour, je l'aurais ! /SBAF

Note de l'auteur : Bijour les gens ! Voici une nouvelle fic (que j'espère cette fois-ci assez potable pour que je ne finisse pas par la supprimer…). Elle est moins travaillée que Pétales de Glace (vous le remarquerez rien qu'à la longueur… XD), mais j'espère que vous l'apprécierez quand même ! ^^ Cette fois-ci encore, ce seront mes personnages fétiches qui seront au premier plan. D'ailleurs, il risque d'y avoir un peu (beaucoup ?) d'OOC, notamment en ce qui concerne le personnage d'Even (pardon ! .). Enfin, je vous laisse juger ! =)

Bonne lecture !


Il faisait nuit depuis longtemps. Pourtant, on y voyait comme s'il faisait jour. La ville éclairait les Hommes, qui semblaient avoir oublié qu'il était dans leur nature de dormir lorsque les rayons du Soleil avaient disparu. L'effervescence de la journée s'était à peine atténuée : presque toujours autant de circulation, de passants, de bruits. De la fenêtre de son appartement, un de ces êtres observait ses semblables. Lui non plus ne dormait pas. Lui aussi avait oublié qu'il fallait se reposer la nuit… Las de ce spectacle, il leva les yeux au ciel. La voie lactée n'était même pas visible… A cause de la pollution lumineuse. L'homme soupira. Après tout, qu'est-ce que l'observation des astres pouvait-il bien lui apporter ? Il allait refermer sa fenêtre pour retourner à ses occupations, quand il entendit quelqu'un l'appeler.

- Vexen !

Le dénommé Vexen reconnu immédiatement la voix. Parce qu'elle avait la même intonation que la sienne. Il se pencha par sa fenêtre, pour voir quelques mètres en dessous de lui un homme, qui lui ressemblait en tout point. Ils avaient les mêmes cheveux longs et blonds, d'une raideur stricte et coiffés de la même manière, les yeux aussi verts l'un que l'autre, le même visage anguleux… Ils avaient même tous les deux encore leur habit de travail : une longue blouse blanche, indispensable pour les chercheurs en chimie qu'ils étaient. La seule différence qu'un œil aiguisé pouvait distinguer se trouvait au fond de leur prunelles : le premier avait une absolue confiance en lui-même, tandis que le second était bien plus timide et peureux. La raison de cette surprenante ressemblance était simple : les deux hommes étaient jumeaux, et homozygotes qui plus est.

- Qu'il y a-t-il, Even ? demanda Vexen, passablement énervé.

Il voyait son frère affolé, l'appeler depuis le balcon de son appartement, qui était situé juste en bas de sa fenêtre. Le voir ainsi l'agaçait toujours un peu, car Even prenait peur pour un rien et c'était toujours à lui qu'il faisait appel, le dérangeant sans cesse dans ses occupations. Enfin, là il n'était pas vraiment occupé, mais ça l'embêtait quand même.

- Dans le salon, il y a quelque chose de pas normal ! s'exclama Even, apeuré.

- Quoi de pas normal ?

- Je… Je sais pas ! C'est bizarre !

Vexen se pinça l'arête du nez et retint un soupir d'exaspération.

- Bon… Ne cherchons pas à comprendre. Je suppose que tu veux que je descende chez toi ?

Des hochements de tête vigoureux approuvèrent ses paroles.

- Je vais aller devant ta porte d'entrée, tu vas m'ouvrir.

- Mais, mais ! bredouilla Even.

- Quoi encore ?

- Je ne peux pas aller jusqu'à ma porte !

- Et pourquoi donc ?

- Parce que la chose est au milieu de mon salon ! Je ne peux pas passer !

- Et tu veux que je vienne comment alors ?

Even ouvrit la bouche, mais il ne parla pas. Il ne savait que répondre.

- Démerde toi tout seul ! déclara Vexen en se détournant de sa fenêtre. Tu as trente-sept ans, tout de même ! Il serait temps que tu grandisses un peu !

- Attends ! s'exclama Even.

Vexen suspendit son geste, se retournant vers son frère, assez surpris de la profonde détresse qui résonnait dans sa voix.

- J'ai peur !

Voyant les yeux larmoyants d'Even, Vexen ne pu l'abandonner ainsi. Il connaissait son jumeau, aussi bien qu'il se connaissait lui-même : il savait qu'Even ne plaisantait pas, que quelque chose le tracassait réellement.

- D'accord, d'accord, j'arrive.

Toute trace d'agacement avait disparu. Vexen était concentré pour trouver un moyen d'entrer dans l'appartement de son frère. Mais à part la porte d'entrée, il n'y avait pas d'autre moyen… Vexen regarda son frère, toujours à son balcon, en train de l'observer avec ses grands yeux remplis d'espoir. Il pourrait sauter depuis sa fenêtre pour le rejoindre… Mais ce n'était pas si simple. Premièrement, la hauteur posait problème. Il y avait facilement quatre, ou même cinq mètres de sa fenêtre jusqu'au balcon d'Even. Et si jamais il se loupait, le sol était trente mètre plus bas. Deuxièmement, lui-même n'avait pas de balcon dans son appartement, ce qui ne simplifiait pas la tache. Lorsqu'il avait trouvé ces deux logements proches l'un de l'autre, il les avait réservés pour lui et son frère. Le prix était le même, mais seul l'un des deux possédait un balcon. Even avait demandé s'il pouvait l'avoir, alors Vexen l'avait laissé à son jumeau. Ce balcon lui aurait été plus confortable pour observer le ciel… Mais après tout, il n'avait jamais le temps de s'attarder à de telles contemplations. Si son frère l'avait voulu, alors il en profiterait plus que lui. Vexen revint à son problème. Il examina sa fenêtre : avec quelques contorsions, il pouvait passer. Heureusement qu'il n'était pas bien gros…

- Écartes-toi, intima-t-il à son frère.

Even s'exécuta, et Vexen commença à passer sa jambe par-dessus sa fenêtre.

- Vexen, qu'est-ce que tu veux faire ? s'inquiéta le jumeau.

- Tu ne veux pas aller jusqu'à ta porte d'entrée, alors je ne vois pas d'autre manière pour aller chez toi que de sauter jusqu'à ton balcon.

- Mais c'est dangereux !

- Tu as une autre solution ?

Vexen n'attendit pas la réponse de son frère : il était assis sur le rebord de sa fenêtre et s'apprêtait à faire le grand saut.

- Fais attention… murmura Even.

Le frère grogna. Ce n'était pas comme ça qu'il allait être rassuré… Ses jambes tremblèrent un peu, mais il se ressaisit vite. Ce n'était pas si dangereux que ça. Et si son frère avait besoin de lui, alors il n'avait pas à hésiter.

Sa chute fut plus courte qu'il ne l'aurait imaginé. A peine s'était-il laissé tombé que déjà il sentait sa tête et son épaule heurter douloureusement les remparts.

- Vexen !

Even se précipita vers on frère, qui s'était étalé assez lamentablement sur le sol. Bon, au moins il n'avait pas loupé le balcon, c'était l'essentiel… Il s'accroupit et prit Vexen dans ses bras, pour l'éloigner des barreaux contre lesquels il s'était fait mal.

- Vexen, ça va ?

- Grrr… Je ne sais pas contre qui je suis le plus énervé : contre toi qui me fait faire n'importe quoi, ou contre moi-même qui fait n'importe quoi pour toi…

Even ne répondit rien. Il ne trouvait pas les mots pour s'excuser ou exprimer sa gratitude envers son jumeau. Il se contenta de serrer Vexen un peu plus fort contre lui. Mais ce dernier se dégagea rapidement, ne voulant pas perdre de temps en gestes d'affections inutiles. S'appuyant sur la rambarde, il se releva difficilement et se regarda vers l'intérieur.

Et ce qu'il y vit le surpris tellement qu'il en oublia sa douleur.

Dans le salon de son frère se tenait… Quelque chose. Il était en effet difficile pour Vexen, dont l'esprit était cloisonné par les dures lois de la physique, de décrire l'anormalité devant lui.

- Apparemment, toi aussi tu peux voir cette chose, dit Even en posant une main sur l'épaule de Vexen. Je t'avoue que j'en suis un peu rassuré… J'ai cru un instant que j'avais des hallucinations…

En effet, en voyant cela, il y avait de quoi s'inquiéter pour sa santé mentale. Devant les deux frères se dressait comme une grande surface noire, ovale et de taille d'homme, d'où sortaient des fumeroles violettes et noires, qui se dispersaient très vite dans l'atmosphère. Le tout produisait une lumière blafarde qui éclairait d'une faible lueur les murs du logement d'Even.

- Il faut appeler les pompiers. Et la police.

Even retint un sourire de béatitude. Il avait vraiment bien fait d'appeler son frère. Lui au moins, il gardait les idées claires, même dans une situation aussi stupéfiante.

- Et l'armée aussi. Il faut les prévenir eux aussi.

- Heu… Tu es sur de ce que tu dis ?

- Et la NASA ! C'est sûrement eux qui pourront le mieux s'occuper de ce cas.

Là, Even était moins sûr de la capacité de Vexen à pouvoir gérer correctement ce problème…

- En fait, non, déclara Vexen. Oublie tout ce que je viens de te dire. La première chose à faire, c'est déposer un brevet sur cette chose, comme ça, si la NASA voudra en faire quelque chose, il faudra déjà qu'ils nous payent ! Et croies moi, ils devront raquer !

L'autre jumeau leva les yeux au ciel. Ah, Vexen et ses envies de grandeur… Même dans un moment pareil, il ne pouvait s'empêcher d'avoir de telles idées.

- Je pense que les pompiers suffiront… dit-il en tapotant doucement le dos de son jumeau.

- Even, je sais ce que je dis ! Alors ne me contredis pas !

Une dispute aurait pu survenir entre les deux homozygotes, si une forte bourrasque ne les avait pas interrompus. Il tournèrent la tête vers ce qui était apparu dans le salon d'Even : un fort courant d'air aspirait les choses légères, qui semblaient traverser la surface noire…

- Qu'est-ce que c'est encore ce truc ? s'écria Vexen.

- J'en sais rien ! Mais ça me fait peur !

Voyant que le trou d'air était de plus en plus fort, Vexen eu le réflexe de s'agripper à l'un des rideaux, près de la porte-fenêtre menant au balcon. Even voulut faire pareil, mais un objet plus lourd que les autres le frappa à la tête. La nausée qui le prit le fit chuter, et il commença à être aspiré en direction de la surface sombre qui faisait disparaître tous les objets qui la traversait.

- Even !

Vexen vit avec horreur son frère inanimé se rapprocher lentement mais sûrement de ce qu'il pouvait appeler la porte. Toujours accroché à son rideau, il se précipita vers lui et réussi à attraper in extremis un pan de sa blouse. Cependant l'aspiration d'air se fit encore plus forte, et malgré toute la volonté de Vexen, le bout de tissus glissa peu à peu le long de ses doigts, pour finalement le lâcher complètement.

Even ouvrit les yeux lorsqu'il entendit hurler son nom. Il vit son frère, terrifié, tendre la main dans sa direction, tout en sentant son corps glisser loin de lui. Finalement, juste avant qu'il ne traverse la surface noire, il aperçut l'horloge numérique accrochée au mur : 23 heures 11.

oOoOoOoOo

Vexen était paniqué. Impuissant, il avait vu son jumeau traverser l'ouverture et disparaître. Maintenant, il était seul dans la pièce, et le phénomène et sa dépression d'air étaient toujours là. Que pouvait-il faire ?

oOoOoOoOo

Un sol rocailleux sortit Even de sa torpeur. Il porta une main à sa tempe : il saignait. Néanmoins il se releva et regarda en face de lui : la surface qu'il avait traversé était encore présente, mais cette fois-ci le courant d'air soufflait contre lui. Certains objets continuaient d'être projetés tout autour de lui, alors il se protégea le visage de ses bras, et commença à avancer, pour traverser à nouveau la porte. Alors qu'il était tout près, il tendit une main, ses doigts touchèrent la surface à la consistance aqueuse…

- EVEEEEEN !

Le corps de Vexen percuta violement celui de son frère, et tout les deux roulèrent dans les cailloux, réduisant à néant les efforts d'Even. Les deux hommes roulèrent sur plusieurs mètres avant de s'arrêter. Even se retrouva sur le dos, ses bras entourant sa tête qui commençait sérieusement à le faire souffrir. Il ouvrit un œil en sentant le son jumeau, qui était au dessus de lui, bouger. Il le vit agenouillé sur lui, ses mains agrippées à sa blouse comme s'il ne voulait plus le laisser s'éloigner de lui.

- Vexen ? s'exclama ce dernier. Qu'est-ce que tu fais ?

- Je suis venu t'aider, pardi ! Tu ne pourras jamais te débrouiller sans moi !

Even resta quelques instant abasourdi. Son frère avait traversé cette chose informe… Pour lui ? Sans même savoir ce qu'il y avait de l'autre côté ? Cependant le temps n'était pas aux questions de ce genre, en effet Vexen se leva et encouragea son frère à faire de même.

- Je ne sais pas où on est mais je m'en moque ; dépêchons nous de repasser par ce truc pour rentrer chez nous ! lui dit Vexen.

Il lui prit la main et ils coururent vers la porte…

… Qui avait disparu.

Les deux frères stoppèrent net.

Ils ne pouvaient plus rentrer chez eux.

- C'était de quel coté le machin noir ? demanda Vexen, comme s'il ne pouvait y croire.

- Juste ici, répondit son jumeau, la voix tremblante.

Ils restèrent immobiles. Even se colla contre son frère, s'accrochant à son bras.

- Vexen… murmura-t-il.

Celui-ci regarda son jumeau. Even attendait qu'il trouve une solution. C'était toujours lui qui réglait les problèmes, toujours lui savait garder son sang froid et agir en fonction des circonstances.

Mais cette fois-ci, il était aussi terrifié et démuni que lui. Et il ne savait comment le lui dire.

- On a des nouveaux voisins, on dirait !

Les deux hommes se figèrent en entendant cette voix inconnue. Ils regardèrent de tous les côtés, quand soudain Even montra du doigt un point en hauteur. Les frères étaient dans un enfoncement de terrain, au sol rocailleux, mais au dessus d'eux ils pouvaient voir une grande étendue de verdure. C'était dans cette direction que de tenait un être, d'apparence humaine à première vue. Vêtu d'une simple tunique de tissus ocre et d'un pantalon noir, tous les deux tachés et déchirés, l'individu était d'autant plus étrange qu'il avait des excroissances osseuses sur le crâne, ainsi que de surprenants cheveux roses.

- Qui êtes vous ? demanda Even d'une voix qui se voulait assurée.

- C'est plutôt à moi de vous poser la question, étrangers qui foulez ma terre.

Avant que Vexen ne puisse répondre quoi que ce soit, l'autochtone sauta de son promontoire pour les rejoindre. Even ne pu retenir une exclamation de peur, car au vu de la hauteur que les séparait, l'homme ne pouvait que se blesser au moment de sa réception. Pourtant sa chute parut extraordinairement lente, et il atterrit à quelques pas d'eux sans encombres.

- Ne t'approche pas ! s'exclama Vexen en se plaçant devant son frère.

- Ca va, ça va ! dit l'autre en tendant ses mains devant lui. Je viens en paix…

Vexen eut l'impression qu'il les prenait pour des débiles, vu le sourire moqueur qu'il affichait.

- On n'est pas des idiots… marmonna Even, caché derrière son jumeau.

En le voyant, l'individu se pencha pour mieux l'observer, sans pour autant s'approcher.

- Vous êtes identiques ? demanda-t-il.

Les deux frères ne répondirent pas tout de suite. Une question pareille dans une telle situation leur paraissait tellement saugrenue !

- Nous sommes jumeaux, expliqua Vexen d'un air pincé.

- « Jumeaux » ?

Vexen était assez énervé. Son frère et lui étaient coincés dans un endroit qu'ils ne connaissaient pas, sans possibilité de rentrer chez eux, et le seul type qui pouvait à priori leur expliquer leur situation était un crétin à cheveux roses qui n'avait jamais vu de jumeaux homozygotes !

- La cellule œuf qui se trouvait dans l'utérus de notre mère s'est divisée en deux cellules œufs, qui ont donné deux bébés ! C'est pour ça que nous sommes pareils, nous avons le même matériel génétique !

Il ne savait pas si ce type comprenait son charabia scientifique, mais il s'en fichait. D'une part, il n'était pas prof, et en plus, il voulait rentrer chez lui !

- Comme c'est étrange… murmura l'individu. Je n'avais encore jamais vu un tel cas. Ce genre d'erreur n'existe pas chez nous.

- Nous ne sommes pas des erreurs ! s'écria Vexen, scandalisé par le mot employé.

L'autochtone se contenta d'hausser les épaules, tandis qu'Even tentait de calmer son frère.

- Appelez ça comme vous voulez, mais avouez que ce genre de chose n'est pas biologiquement normal.

Vexen grinça des dents. Ce type ce moquait d'eux !

- Plutôt que de nous insulter, grogna-t-il, tu ne pourrais pas plutôt nous dire qui tu es ? Et d'ailleurs, tes trucs sur ton crâne, c'est pas une erreur génétique ça ? Et surtout, on est où là ?

L'individu émit un petit rire narquois avant de répondre.

- Mon nom est Marluxia. Je suis un démon.

Vexen et Even sursautèrent à ces mots. Le démon sourit de les voir si étonnés.

- Ce que vous voyez sur ma tête, ce sont mes cormes. Et ce n'est absolument pas une malformation génétique, monsieur l'humain.

Cette dernière réplique étant clairement destinée à Vexen, celui-ci voulut lui répondre quelque chose, mais il n'en eut pas l'occasion. En effet, Marluxia avait tourné le dos aux frères, pour leur montrer d'autres particularités de son corps.

- J'ai aussi des ailles et une queue.

Le démon rose portait sa tunique de manière à ce que ses omoplates soient découvertes, laissant la place à deux petites ailles membraneuses, comme celles des chauves souris, d'à peu près trente centimètres de longueur. Au niveau du bas de ses reins se trouvait sa queue, fine et lisse, du type reptilien et constituée d'anneaux. En voyant ça, Even dona un léger coup de coude à son jumeau.

- T'as vu, il a une queue vachement longue ! murmura-t-il, un sourire salace aux lèvres.

- C'est pas le moment de faire des blagues de ce genre ! le réprimanda Vexen, furieux qu'Even pense encore à ce genre de chose même dans une telle situation.

- Pas trop choqués, les humains ? ricana Marluxia en leur faisant de nouveau face.

- Ne te moque pas trop de nous, grommela Vexen. Nous n'avons peut être pas tes avantages physiques, mais nous avons notre intelligence pour nous.

- Si tu te crois plus intelligent que les démons, tu ne risques pas de faire long feu dans notre monde.

- Mais nous n'avons pas l'intention de rester ici plus longtemps, surtout si tous tes congénères sont aussi exécrables que toi ! Fais nous rentrer chez nous ! ordonna Vexen.

- Tu ferais mieux de lui demander plus gentiment… osa murmurer Even, peu sûr que son frère puisse accéder à sa requête en étant si violent.

- Je ne peux pas, répondit le démon.

- Quoi ? hurla Vexen, rouge de fureur.

Voyant que son jumeau était si énervé qu'il ne pouvait plus aligner quelques mots, Even se plaça à coté de lui pour faire directement face au démon.

- Ce n'est pas toi qui nous as fait venir ici ? lui demanda-t-il.

- Non. Je passais par là par hasard, quand je vous ai vu sortir de la porte interdimensionnelle.

- Oh… C'est donc comme ça que ça s'appelle.

- Mais c'est peut être de votre faute, repris Marluxia. Vous ne faisiez pas d'expériences d'alchimie occulte par hasard ? J'ai entendu dire que des humains étaient arrivé à passer entre les mondes, volontairement ou non, grâce à cela…

- Euh… Non, répondit Even. J'étais juste en train de regarder la télé chez moi quand cette porte est apparue…

- La « télé » ? répéta Marluxia, qui ne semblait pas avoir compris.

- Ne me dis pas qu'il n'y a pas de télé chez les démons ! s'exclama Vexen. C'est pas vrai, dans quel monde de dégénérés sommes nous tombés…

- Calme toi, Vexen… lui dit son frère, inquiet de le voir si furieux.

- Mais je suis très calme !

Marluxia les regardait, en se retenant de rire. L'humain, celui qui avait tendance à crier souvent, semblait vouloir franchir les quelques pas qui les séparaient pour venir lui caser la figure, tandis que l'autre, le plus peureux, essayait de le retenir.

- Sais-tu comment nous sommes arrivé ici ? demanda Even au démon.

- On s'en fiche de savoir comment est-ce qu'on est venus ! hurla son frère en lui donnant un coup sur l'épaule. On veut savoir comment rentrer chez nous !

Tandis que les frères se disputaient, le démon se demandait ce qu'il allait faire. Il ne se sentait aucunement obligé d'aider ces humains crétins, les abandonner ici ne lui posait aucun problème. Mais… C'était la première fois qu'il voyait des humains, bien qu'il en connaissait l'existence. En plus, ces deux là étaient particulièrement drôles. Il se dit qu'ils le distrairaient quelques temps…

- Je connais un moyen de vous faire rentrer dans votre monde.

Les deux humains arrêtèrent de se chamailler sur le champ.

- Il y a un des nôtres qui possède le pouvoir de passer entre les mondes. Il pourra vous guider jusqu'à chez vous. D'ailleurs, c'est peut être même à cause de lui que vous êtes ici…

- Où se trouve-t-il ? demanda Vexen, plein d'espoir.

- Je ne sais pas.

- Mais alors pourquoi est-ce que tu nous dis que tu peux nous aider ?

- Je ne sais pas où il est, mais nous pouvons le chercher. Ce sera peut être un peu long, mais vous n'êtes pas pressés, non ?

- SI !

- Eh bah tant pis. Je me propose de vous aider, mais si vous préférez vous débrouiller seuls…

Vexen voulut encore hurler quelque chose, mais cette fois Even plaqua une main sur sa bouche.

- Nous te sommes très reconnaissant de ton aide, Marluxia, déclara-t-il.

Vexen se débattit, sûrement pour contredire son jumeau, mais Even lui écrasa le pied en lui jetant un regard noir. Finalement, Vexen se résigna, et la main d'Even s'ôta de sa bouche.

- Mouais… grogna-t-il. On accepte ton aide, mais on aurait très bien pu se débrouiller seul…

- Mais tais-toi donc ! s'exclama Even. Tu devrais le remercier plutôt que d'être de si mauvaise foi !

- Je le remercierai quand on sera retourné chez nous ! Et pas avant !

Cette fois-ci, Marluxia éclata franchement de rire devant ce spectacle. Qu'est-ce qu'il allait s'amuser avec ces deux humains ! Ces derniers l'observèrent sans rien dire, se doutant que l'autochtone se moquait encore d'eux…

- Si vous voulez tant renter chez vous, il faudrait déjà sortir de ce trou, dit le démon.

En effet, il y avait bien une dizaine de mètres de rochers à gravir pour atteindre la plaine.

- Et comment est-ce qu'on est censé grimper jusqu'en haut ? demanda Vexen, d'un air ironique.

- Rien de plus simple ! dit Marluxia.

En un instant, il se retrouva entre les deux jumeaux, et avant qu'ils n'aient eu le temps de s'étonner (ou de rouspéter), ils les attrapa chacun par la taille et sauta, s'envola même, jusqu'à les sortir de l'enfoncement de terrain, et les déposa au sol. Choqués, les deux frères s'écroulèrent à terre lorsque Marluxia les lâcha. Even s'étala de tout son long sur le ventre et ne bougea plus, tandis que Vexen réussit à tenir sur ses genoux, blême de terreur.

- Ne… Ne refais plus jamais une chose pareille ! cria-t-il le plus fort qu'il pu. Je préfère encore gravir cinquante mètres de rochers à mains nues plutôt que de subir CA !

- C'est que vous êtes agaçant, vous les humains ! Vous ne savez pas voler et quand on vous aide à le faire, vous n'êtes pas content !

Pendant qu'il disait cela, Marluxia battait des ailes tout en restant au sol. Ses ailes avaient triplés de volume, sûrement pour lui permettre de voler correctement. En quelques battements, elles revinrent à leur taille originelle.

- Tu n'imagines même pas combien nous avons eu peur ! continua Vexen. Regarde mon pauvre frère ! Nous n'avions encore jamais volé ! On n'a même pas pris l'avion une fois !

Marluxia retint un soupir las. Quand est-ce que cet humain comprendrait qu'ils ne sont pas du même monde ? Il n'avait aucune idée de ce qu'était un avion…

Vexen, de son côté, s'approcha de son jumeau, qui n'avait toujours pas bougé depuis tout à l'heure. Il le fit s'asseoir et lui tapota les joues, voyant son manque de réactivité.

- Maman… A l'aide… finit-il par murmurer.

- C'est fini, le rassura son frère en lui caressant les cheveux.

- Faudrait savoir si vous êtes pressés ou non, se moqua Marluxia. Parce qu'à ce rythme là, on est pas prêt de retrouver mon collègue…

- Mais il m'énerve, il m'énerve ! grogna Vexen dans sa barbe. Tu veux pas qu'on essaye de se débrouiller tout seuls, Even ? Je suis sérieux, ce type me sort par les yeux !

Even secoua la tête, autant pour se réveiller que pour signifier son refus.

- Comment veux-tu qu'on se débrouille seuls ? Nous ne connaissons pas les lieux, nous ne savons pas quels aliments sont comestibles ou non, et surtout nous ne pourront pas nous défendre contre les gens qui nous voudrons du mal !

A ces mots, Vexen sursauta. Il se tourna vers Marluxia et le scruta d'un œil méfiant.

- Mais qu'est-ce qui nous prouve que ce démon ne nous veux pas de mal ?

Marluxia haussa un sourcil étonné. Vexen continua :

- C'est courrant chez les démons d'offrir son aide gratuitement à des inconnus ? Parce que sur Terre, ça ne se fait pas !

L'autochtone soutint le regard de Vexen. Après un long silence, il répondit.

- Si j'avais voulu vous enlever, vous violer, vous tuer ou quoi que ce soit d'autre, j'aurais pu le faire depuis bien longtemps. Vous n'avez pas idée à quel point les démons sont plus fort que vous. Je n'aurais pas eu besoin de vous mentir si j'avais voulu me servir de vous pour de telles fins.

Even était assez troublé. C'est vrai qu'il fallait toujours être prudent, et qu'il fallait se méfier de tout le monde, surtout dans la situation dans laquelle ils étaient son frère et lui. Pourtant, il avait l'impression que Marluxia était franc…

- Marluxia, pourquoi nous as-tu proposé ton aide ? finit-il par demander, brisant l'atmosphère lourde qui avait commencé à s'installer au dessus d'eux.

- Vous m'intéressez, répondit simplement le démon. Et vous me faites rire. Cela fait plusieurs dizaines d'années que je vis seul ici et que je n'ai rien fait d'intéressant, alors je vais profiter de votre présence pour m'amuser un peu.

Even réfléchit. Puis il se tourna vers son frère.

- Je lui fais confiance.

Vexen ne s'énerva pas pour une fois. Il soupira, et sembla se soumettre au verdict de son frère.

- Bon… Mais s'il nous arrive malheur, tu ne t'en prendra qu'à toi-même.

- Alors vous restez avec moi ? demanda le démon, tandis que les humains se relevaient.

- Oui, répondit Vexen. Mais ne t'avise pas trop de m'agacer, car on ne sait jamais, un coup est si vite arrivé…

- Ca serait plutôt à toi de te tenir tranquille, je risquerais de te tuer par inadvertance sinon…

- Oh, vous n'allez pas commencer à vous chamailler, alors qu'on vient juste de devenir des amis ! dit Even en riant.

- « Amis » ? répéta Vexen, offusqué.

- Je n'ai jamais dit que j'avais l'intention de me lier d'amitié avec vous, déclara Marluxia.

- Roh ! grogna Even.

Il attrapa le bras de Vexen.

- Toi, tu es mon frère !

Il attrapa ensuite le bras de Marluxia, ce qui étonna le démon et outra l'autre jumeau.

- Et toi, quoi que tu puisses dire, moi je dis que tu es mon ami ! Alors on est tous amis !

Sans leur laisser le temps de rétorquer Even marcha à grand pas droit devant lui… Avant de s'arrêter d'un coup.

- Heu… Où est qu'on doit aller ? demanda-t-il, assez gêné, au démon qui devait les guider.

- Crétin, lui dit Vexen.

- Avant cela, il serait plus pratique que je connaisse vos noms, fit remarquer Marluxia.

- Oh, c'est vrai que nous ne nous étions pas présentés ! Je suis Even, et mon frère c'est Vexen.

- Even le peureux et Vexen le grincheux… Vous vous ressemblez, mais je ne risque pas de vous confondre.

- Répète un peu ce que tu viens de dire, démon de malheur ? cria le « grincheux », qui se serait bien jeté sur le démon en question si son frère ne l'avait pas retenu.

C'est ainsi que ce nouveau trio partit tant bien que mal, dans l'espoir de trouver des réponses et une solution à leur problème. Mais aucun des trois ne remarqua les yeux qui les observaient, et cela depuis l'arrivée des jumeaux…


*regarde avec horreur le nombre de pages* OMG… J'ai l'impression de n'avoir rien écrit O_o J'espère que vous n'êtes pas trop resté sur votre faim ^^''

Alors, ce trio vous plait-il ? Il n'y a pas beaucoup d'action pour l'instant, mais rassurez-vous : ça va arriver ! Les particularités du monde des démons ne vont pas être de tout repos pour nos deux scientifiques… X)

Je n'ose pas vous dire quand est-ce que la suite arrivera… Mais je devrais mettre moins d'un an à l'écrire ! Promis ! XD