Hey I am back xD ! Mais pas avec un nouveau chapitre de Trust, histoire de changer un peu, voilà alors ce petit truc très long en-dessous est dédicacé à Nathdawn :D (pour une raison précise au début et que j'ai oubliée depuis) mais on va dire que c'est surtout parce que depuis un moment déjà et même si c'est loin derrière son écran elle m'envoie plein de bonheur dans mon petit cœur, et je crois que je ne suis pas la seule à qui tu fais cet effet là xD !

Parce que de toute façon cet avion un jour on le prendra :) merci à toi d'être déjà presque là.

Les mots en gras dans le texte sont ceux qu'on m'a mis au défi de placer x).
La liste : Tapis, frénétique, palmier, gland, ponton, carioca, agrumes, canette, déboussolé, gifle, drap, pelle à tarte, sperme, mouillé, température.

Sinon euh bah je n'avais pas d'idée pour le titre, le seul mot qui venait à l'esprit c'était « fierté », alors bon j'aurais pu me la jouer anglophone, je trouve que le mot « pride » ça claque aussi mais voilà, il manquait un truc… et puis « shared pride » ça rimait pas… enfin et voilà comment j'ai abouti à « Fierté partagée », mais je suis loin d'en être fière.
Lisez donc et dites-moi si mon esprit tordu me camoufle à moi-même un bon titre ou s'il mériterait un petit coup de gourdin histoire de trouver autre chose x) !

Paring : Zoro et Sanji. Dans un sens ou dans l'autre, moi je dis tant que ça s'emboite xD
Rating : M
Disclamer : regardez sur Wikipédia, One Piece est toujours classé comme un shonen, je crois que le jour où ça changera, ça voudra dire que l'une de nous aura craqué et détroussé M. Oda de son bien ^^''.

Bonne lecture :) !


Fierté partagée :

«_ Aie ! »

Il ne put retenir un cri de douleur alors que son dos, fraîchement bandé par Chopper, heurta un des tapis de sport posé sur le sol de la vigie. Putain ! Il n'était pas en sucre mais quand même, pourquoi est-ce que cette putain d'algue humanoïde ne pouvait jamais se comporter autrement que comme une brute !?
Sans se soucier plus que ça des plaintes de son amant, le vert continua son entreprise en l'écrasant de tout son poids et recouvrit son cou de bave. Oui, c'était peut-être très moche, dit comme ça, mais à cet instant c'était tout ce que ressentait notre pauvre cuisinier.

« _ Mais putain marimo arrête ! Ma chemise va être trempée ! Et tu me fais mal alors dégage de là ! »

Sans bouger d'un millimètre, Zoro continua un instant son manège avant de lui souffler au creux de l'oreille…

« _ T'inquiète, je vais faire en sorte que tu sois bientôt complètement mouillé autre part… »

Sanji retint un autre gémissement de douleur alors qu'une main baladeuse retraçait fermement les muscles de son dos, avant de descendre sur son postérieur comme une promesse de ce qui allait suivre.

Mais non. Ça commençait à bien faire de suivre toujours les bons vouloirs de monsieur-le-futur-meilleur-escrimeur-du monde ! Il avait déjà suffisamment mal au dos à cause de ses putains de marines qui ne savaient plus se battre autrement que par traitrise, pour qu'il subisse en plus les assauts de ce stupide végétal en manque !
Prenant une grande bouffée d'air et agrippant férocement les flancs de l'algue pour l'empêcher de bouger, il se décida donc à utiliser son plan de secours.

« _ LUUUUFFFFY ! GOÛTTTTTTTEEEERRR ! »

L'ouïe de son capitaine, particulièrement fine lors de la prononciation de certaines syllabes, conjuguée à la voix de son cuisinier préféré personnel rien qu'à lui qu'il ne partageait qu'avec ses nakamas et encore…, capta immédiatement cette promesse venue du paradis.

« Gomumu no ROCKEEEET ! »

Et un boulet de canon dans le ciel de GrandLine, un !
Celui-ci percuta dans sa course l'innocent plancher de l'annexe supérieur du navire, puis son second resté pile dans le bon angle, grâce au blond, avant de s'aplatir sur le toit de la pièce.
De là-haut, Sanji entendit alors le bruit répétitif d'une tête qui tape contre un mur et adressa une excuse muette au cyborg. Promis, il lui amènerait quelques bouteilles de cola pour se faire pardonner.
En attendant, il fallait immobiliser l'algue.

« _ Yosh, c'était parfait Luffy, si tu ne lâches pas Zoro pendant au moins un quart d'heure, je te promets de te faire goûter à la première tarte de l'histoire uniquement composée de viande ! »

À l'entente du cri retentissant de bonheur qu'émis le jeune garçon au chapeau de paille, son plan avait de bonne chance de fonctionner. Ce qu'il était certain de payer aussi plus tard étant donné le regard noir de rage et de frustration que lui lançait un certain sabreur qui se débattait tant bien que mal contre les membres élastiques de son capitaines pour se libérer.
Sanji n'attendit pas plus longtemps pour descendre rapidement l'échelle de corde rattachée au mât et rejoindre la sécurité de sa cuisine. C'était un lieu sacré où, au moins, il était certain que le vert ne viendrait pas tenter de lui détruire ce qui lui restait de colonne vertébrale à coup de mini-Zoro dans le cul !

X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X

Naïf… il était vraiment trop naïf. Comment avait-il pu croire une seule seconde que Zoro était du genre à respecter la 'religiosité' de certaines pièces ? Ce lieu avait beau être le temple de la nourriture de tout l'équipage pour lui, ce n'était sans doute qu'un autre plancher où martyriser son pauvre dos pour l'autre…

Une fois Luffy reparti tout content avec son gigantesque gâteau à la viande, ses déesses et les autres idiots contentés avec des pâtisseries plus habituelles, le marimo n'avait pas attendu une seconde pour repasser à l'attaque. Et à présent, il n'avait plus qu'une pelle à tarte pour se défendre des cures-dents de l'autre taré, ses jambes momentanément clouées au sol par cette douleur au dos qui l'empêchait de les lever au-dessus de la taille.

« _ Je te préviens marimo, je t'interdis de t'approcher de moi ! Je t'ai déjà dit, que quoi qu'il arrive, il était hors de question qu'on le fasse ne serait qu'une fois ici ! Menaça-t-il en brandissant le petit ustensile vers l'escrimeur.

_ Et pourquoi je respecterais ta demande, hein ? Répondit celui-ci avec un mauvais sourire. Tu n'as pas joué le jeu, toi, ce matin… »

S'approchant dangereusement du cuisinier qui commençait à désespérer de trouver un moyen de sauver son dos de ce primate vert des cavernes, Zoro allait passer à l'action lorsque pour la seconde fois de la journée, son capitaine vint interrompre ses perverses intentions…

« _ UNNNNNNE ÎLEEEEEEEE ! »

L'arrivée fulgurante du petit médecin poilu qui traversait à présent la cuisine dans le but de rejoindre son capitaine en plein danse de l'homme heureux, permit à sa proie d'échapper à son emprise… encore.
En effet, le blond avait littéralement bondi sur l'occasion, en se jetant à la poursuite de boule de poils pour rejoindre la sûreté à un endroit exposé au regard de tout l'équipage.
Sauvé, il l'était toujours pour le moment !

Pestant, Zoro sortit à son tour pour admirer la petite île se découpant à l'horizon…
Cette satanée putain d'île qui n'aurait pas pu attendre deux minutes avant de se faire remarquer par l'autre chewing-gum non ?! Pff.

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Amarrant le Sunny à l'abri des regards, sous le couvert de gigantesques arbres qui recouvraient les bords de l'embouchure d'un fleuve, les membres de l'équipage au chapeau de paille eurent tôt fait de tous posé pied à terre. Un vieux ponton de bois se dressait encore tant bien que mal sur la berge, mais les quelques planches pourries et les pilotis à moitié rongés par l'eau n'en faisaient pas un appui très stable. Tout autour une forêt de conifères et de feuillus immenses semblait les couper du monde, il régnait un de ces silences bruyants, où on aurait l'impression de pouvoir tout entendre à des kilomètres sans pourtant distinguer le moindre son.
De loin, Usopp avait repéré un petit village sur l'autre côté de l'île et c'est dans la bonne humeur, presque générale, que tous se mirent en route. Je dis presque parce que si à l'avant le cuisinier riait à gorge déployée, plongé dans une conversation apparemment passionnante avec le cyborg de l'équipage, en bout de file c'était un Zoro très morose et les yeux jetant des éclairs qui marchait en trainant les pieds.

« _Zoro, quand j'ai dis à droite, je parlais de l'autre côté. »

Et pour ne rien arranger à son irritation grandissante, c'était déjà la 8ème fois que l'autre sorcière le reprenait sur la direction qu'ils suivaient, avec son petit ton blasé et désespéré. Elle n'avait qu'à être plus claire aussi ! Pff…

Sanji tourna légèrement la tête et jeta un regard à son amant qui venait de shooter dans un caillou avec tant… d'ardeur dirons-nous, que celui-ci, en percutant un petit érable,avait déraciné l'arbre.

« _ Putain de merde Zoro, mais tu vas arrêter à la fin de te comporter comme un gosse de six ans ?! Comme si je n'avais pas déjà assez de Luffy à surveiller !

_ Mais eeuh … Bougonna ce dernier qui essayait à grand recours d'idées stupides d'enlever la résine qui maculait ses doigts depuis déjà plusieurs minutes.

_ Je t'ai pas causé sale sorcière, je fais encore ce que je veux ! » Gronda Zoro

Le blond allait héroïquement porter secours à la belle rousse quand sa douce Robin le devança.

« _ Ken-san. »

Zoro déglutit en l'entendant et toute la forêt aux alentours se figea sous le regard glacial de la brune.

« _ Je comprends très bien que tu puisses de sentir frustré, continua-t-elle d'un ton qui fit bien comprendre au vert et au jaune qu'elle savait tout de leurs petits problèmes. Mais j'aimerais que tu évites à l'avenir d'abimer cette sublime forêt. »

L'archéologue repartit alors tranquillement, suivie par les autres, partagés entre l'envie de rire et la peur d'écraser une branche risquant de remettre la jeune femme en colère.

« _ Ahah ce qu'elle peut être SUPEER effrayante ma Robin quand elle veut ! Rit nerveusement Franky sous le hochement de tête affirmatif d'Usopp et l'hilarité à peine contenu d'un certain cuisinier. »

Cuisinier qui eut de nouveau droit aux regards noirs de l'escrimeur, se retenant malgré tout d'exploser un autre de ces putains de végétaux.

« _ Et bien alors quoi marimo, ça t'énervait de voir que cet arbre avait la même coupe de cheveux que toi et tu as voulu lui montrer qui était le plus fort ? Gloussa le blond en ralentissant le pas pour se placer à hauteur de sa bourrique d'algue.

_ La ferme face de citron ! Tu ne perds rien pour attendre ! S'énerva la dite algue, qui allait vraiment finir par en tuer un.

_ Pff. »

S'allumant une cigarette, le blond ralentit encore pour creuser un peu de distance entre eux et le reste du groupe.

« _ Rah, ce que t'es chiant marimo, t'es vraiment toujours bloqué là-dessus ? Demanda-t-il, légèrement énervé à son tour.

_ Il me faudrait une bonne raison pour débloquer. Grogna le vert.

_ Putain, mais tu ne peux pas comprendre que même si toi t'as envie, ce n'est pas forcément mon cas !? Je t'ai déjà dit que j'avais encore mal au dos depuis l'attaque de la semaine dernière et que Chopper avait même dit que toute ma colonne était encore fragile ! Alors tu m'excuses mais j'ai dans l'idée que de te laisser m'enfoncer ton truc dans le cul à même le sol ne me fasse pas particulièrement du bien. Réfléchis, je n'ai pas envie de finir paralysé pendant des mois, simplement parce que tu ne sais pas contenir ta libido !

_ Pff, si tu passais plus de temps à t'entrainer plutôt qu'à faire le mariole autour de Nami et Robin, tu verrais que t'arrêterais de te faire avoir comme un con à chaque fois que tu te retrouves à combattre deux-trois petits marines !

_ Quoi ?! Laisse Nami-chérie et Robin d'amour en dehors de ça ! »

Le vert tiqua au surnom employé par son amant dans un moment pareil.

« _ Pourquoi, ce n'est pas toi qui chouinait il y a deux minutes parce que tu avais mal à ton pauvre petit dos ? Mais tu passes ton temps à faire tout ce qu'elles te demandent aussi ! Tiens, avant-hier ça t'as pas dérangé de passer la journée courbé en deux à récurer le dortoir parce que cette satané sorcière s'en était plaint, alors qu'elle n'y dort même pas ?! » Finit par crier le sabreur en s'arrêtant.

Les yeux du blond étincelèrent de rage alors que sa cigarette qu'il ne fumait plus se consumait toujours au bord de ses lèvres.

« _ Ouais, en même temps, et bien que tu m'ais apparemment vu, ce n'est pas comme si t'aurais bougé ton cul pour venir m'aider. Usopp, lui est venu dès qu'il a appris ce que je faisais, Chopper pareil, tout comme Franky et Brook, même Luffy a fini par se convaincre que porter les draps des lits jusqu'à la buanderie ne le tuerait pas ! Mais le grand Roronoa Zoro, naaann ! Ce n'est pas son genre ! Lui il s'en fiche de vivre dans une porcherie tant que ses jolies altères brillent parfaitement ! Continua Sanji sur le même ton.

_ Tu m'aurais demandé de venir t'aider je l'aurais fait aussi ! » Répondit amèrement Zoro.

Mais c'était plus parce qu'il ne voulait pas perdre la face plutôt que pour se justifier, il voyait déjà qu'il avait bien merdé sur ce coup-là…

« _ Te « demander », ouais, tu vois c'est exactement ça ! Faut toujours tout te demander pour que tu bouges ton cul ! Ça ne te serait jamais venu à l'esprit de me prêter un coup de main par toi-même, et c'est pareil pour le sexe ! C'est uniquement quand monsieur a envie ! Si un jour je monte te déranger pendant un de tes précieux entraînements, je n'aurais qu'à aller me faire foutre ailleurs, c'est ça !? Si j'ai simplement moi envie de passer tu temps avec le mec le plus con dont j'aurais pu tomber amoureux, faut toujours que ce soit avec le prétexte d'une bouteille de rhum et encore y a pas eu une seule fois où tout ce qu'on a fini par faire ensemble c'est assouvir tes besoins bestiaux ! »

Légèrement sous le choc de tant de reproches, le vert n'osa rien répondre.

« _ C'est sûr que c'était pas comme ça que je m'imaginais te le dire pour la première fois, continua le blond dont les mains tremblaient à présent de colère mais aussi de tristesse, mais ouais, je t'aime, et ça me fait un mal de chien de me dire qu'en fait tu ne dois pas éprouver le quart de ce que je ressens pour toi. »

Son regard bleu, d'habitude si lumineux, congela le bretteur sur place. Il avait l'impression qu'on lui arrachait le cœur tant la douleur dans ces yeux bleus le transperçait. Pourtant, sa foutue fierté l'empêcha de retenir convenablement le cuisinier alors que celui-ci accélérait déjà le pas pour rejoindre leur amis.

« _ Oi, Sanji… » Souffla-t-il.

Mais qu'est-ce qu'il aurait bien pu lui dire ? Il n'avait jamais été doué pour les mots et il lui était toujours dur de prononcer ceux qui auraient pu résoudre ce genre de conflits.
Il soupira longuement et, déchiré, le cerveau secoué et la volonté ébranlée, décida à son tour de rattraper les autres sans pour autant cesser pour autant de réfléchir à la question.

X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X

Il ne leur fallut qu'une vingtaine de minutes pour accéder à la côte ouest de l'île. Une légère fumée s'élevait au-dessus des derniers arbres, et chacun pouvait à présent entendre les cris de joie des enfants, le doux son d'une guitare et la simple harmonie de la vie qui régnait ici.

«_ Bon, je ne veux pas qu'on crée d'esclandre ici, compris ? Menaça une nouvelle fois la navigatrice. Cet endroit est magnifique et j'aimerais beaucoup pouvoir y rester plus de deux heures sans qu'on ait besoin de se battre ou de s'enfuir !».

Tous acquiescèrent avec plus ou moins d'entrain, notamment Luffy qui voyait ses possibilités d'aventures excitantes se réduirent de moitié.
Remarquant la tête boudeuse de son capitaine, la jeune fille grimaça et se pencha vers le petit renne afin que lui seul l'entende, tandis qu'ils reprenaient leur route.

«_ Chopper, je sais que tu n'aimes pas trop l'idée mais par pitié, si tu vois que Luffy commence à s'échauffer un peu trop, utilise une de tes seringues au granit marin. On a tous besoin de faire une pause avant de repartir.»

Elle jeta un regard aux deux tourtereaux de l'équipage qui fixaient obstinément le côté de la forêt opposée à l'autre.

«_ Particulièrement ces deux-là, soupira-t-elle.»

Le petit animal suivit son regard et opina tristement.

Sanji et Zoro n'avaient pas décroché un mot de tout le reste du voyage. Si le vert se martyrisait toujours le crâne pour comprendre ce qui avait foiré entre eux, le blond était à présent énervé contre lui-même pour avoir déballé tout ce qu'il avait sur le cœur d'une manière aussi peu digne. Il aurait simplement dû lui botter le cul comme à son habitude ! Mais il avait beau entamer sa quatrième cigarette depuis qu'ils avaient quitté le navire, il ne parvenait toujours pas à s'en convaincre. Il avait fallu que ça sorte, qu'il mette enfin des mots sur toute la frustration qu'il ressentait depuis des mois, bloqué en mer… Qu'il expose un peu à cette tête d'algue à quel point il en avait marre de ressentir la fonction d'un sex-toy !

Il était dur, il le savait, le marimo avait sa façon à lui de lui faire comprendre que c'était plus que ça, mais lui avait besoin de plus. Ouais, il était un homme et un pirate, certes, mais ça ne l'empêchait pas d'être quelqu'un d'assez romantique et s'il ne demandait pas au marimo de lui sortir le grand jeu avec dîner aux chandelles et rose agrafée au veston, une marque de tendresse de temps en temps n'aurait pas été de refus.

Sous le couvert des arbres, l'humidité et l'air frais qui se dégageaient des végétaux n'avaient pas permis aux mugiwaras de se rendre compte que la saison actuelle était l'été sur cette petite île printanière. Cependant, dès qu'ils sortirent de la forêt, un soleil chaleureux et brillant eut tôt fait de réchauffer leurs membres engourdis. Le seul village de l'île était en vérité situé sur le flanc d'une petite montagne dont la pente leur avait totalement été camouflée par l'immense forêt qui la recouvrait. Les arbres encerclaient presque entièrement le petit groupe de maisons, seul le bord sud était dégagé sur quelques kilomètres, menant à une falaise de granit et avec en contrebas, une petite plage où reposaient de petits bateaux de pêche. Un chemin camouflé par des herbes folles et des bosquets de bruyère permettait de descendre jusqu'au sable sans risque de se tordre les chevilles entre les rochers de la falaise.
A l'opposé, au plus haut du village, un immense bâtiment surplombait le reste de la ville. Il paraissait presque à moitié construit dans la montagne et nos pirates pensèrent tout d'abord qu'il devait s'agir du château du seigneur du coin ou du moins le lieu de vie de chef/maire/ou autre haut-gradé de la ville.

Une douce odeur de résine et de pain d'épice leur chatouillant les narines, de nombreuses échoppes bordaient la route principale du petit village avec des commerces extérieurs et de grandes enseignent de bois colorée plus attrayantes les unes que les autres.
Plus ou moins émerveillés, Luffy en tête, la petite bande prit le chemin de la pente menant directement au grand bâtiment dans la montagne. Très vite chacun d'eux, attirés par différentes boutiques commencèrent à se disperser, et seule la vigilance de leur navigatrice leur empêcha de tous se perdre.

«_ Attendez, siffla Nami, mieux vaut qu'on se concentre sur la recherche d'un endroit où dormir avant de tous se séparer.»

Usopp, accroupi aux côtés de Luffy devant un petit magasin de jeu en bois, redressa la tête et regarda autour d'eux.

«_ Moi je veux bien, mais tu as vu des auberges toi ? C'est la seule enseigne qui manque ici...»

La jeune fille approuva, sceptique, tout en continuant de scruter les différents bâtiments en bois et en pierre qui les entouraient.

«_ Excusez-moi, fit alors une voix derrière eux, vous êtes des touristes n'est-ce pas ?»

Une jeune fille aux longs cheveux blond ondulés se tenait au milieu de la route, les bras croisés dans le dos et un fin sourire un peu timide sur les lèvres.

«_ Euh oui.» Répondit la rousse, hésitant à dire qu'ils étaient des touristes un peu particuliers...

«_ Je suis désolée, j'ai entendu votre conversation, bredouilla la jeune fille, en fait c'est normal que vous ne trouviez pas d'hôtel ou d'auberge par ici, notre village n'en comporte qu'une.

_ Aaahhh mademoiselle comment pourrait- on vous remercier, votre aide est comme un cadeau des anges tombé du ciel et votre beauté n'a d'égale que celle d'une déesse immortelle ! » S'écria alors notre chef cuistot en se jetant à genoux devant la jeune fille qui piqua un far magistral lorsque le blond lui fit un baisemain.

Son cœur rata un battement devant une telle attitude galante et il fut aussi troué de trois lames, puis déchiqueté en mille morceaux et broyé par le regard noir d'un certain bretteur. Enfin heureusement pour elle, trop concentrée à essayer de bafouiller des remerciements au cuistot elle ne remarqua en rien l'aura de haine dirigée contre elle.

Nami soupira devant la naïveté de la pauvre fille et le cyborg se rapprocha à son tour tandis qu'un squelette traversait le ciel après s'être pris un coup de pied fulgurant dû à une demande quelque peu obscène.

«_ Un seul hôtel, ce n'est pas un peu bizarre pour un village aussi touristique ? Demanda le charpentier en relevant ses lunettes de soleil.

_ Et bien c'est en vérité assez logique, souffla la jeune fille en évitant de trop regarder l'œil du blond qui avait pris une étrange forme rose et palpitante. L'hôtel du village est la fierté de notre île et ce qui fait sa renommée dans le monde entier. Aucune auberge n'a ainsi jamais pu lui faire vraiment concurrence. »

Nami eut un regard méfiant, un tel hôtel risquait de se montrer gourmand envers son porte-monnaie. Le reste de la bande qui avait entendu les explications de la jolie blonde se rapprochèrent à leur tour tandis que Robin formula la demande que chacun avait aux bords des lèvres.

« _ Et cet hôtel à quoi il ressemble exactement, pour être aussi renommé, ce doit un être un édifice remarquable. »

La blonde acquiesça sans se départir de son sourire et leva la tête, la lumière du soleil faisant étinceler ses yeux bleu-gris.

« _ Il est en hauteur. Vous voyez le bâtiment adossé à la montagne ? Et bien c'est l'Hôtel Spa de notre île. »

Des « oh » admiratifs échappèrent aux pirates tandis qu'ils appréciaient la façade et les tuiles rouges et argent de l'édifice qui propageaient la lumière comme des dizaines de petits miroirs écarlates, même Robin eut un vrai sourire en appréciant la vue. Seul Zoro se contenta de lever un regard impassible vers la montagne, tandis que la navigatrice pas le moins du monde touchée non plus, s'inquiétait de plus en plus pour ses… leurs économies…
Du moins jusqu'à ce qu'un mot se frait un passage au travers des Berrys apeurés qui s'agitaient dans son cerveau.

« _ Attends, tu as dit « l'hôtel spa » ?

_ C'est exact ! Sourit son interlocutrice, c'est ce qui fait la réputation toute particulière de notre hôtel, nous y avons les meilleures installations de spas, hammam, jacuzzi et même des sources chaudes naturelles en extérieur ! »

Le sourire de la blonde s'amplifia tandis qu'elle leur décrivait avec fierté, les différentes activité et séjours proposés par la station thermale.

« _ On dirait le parfait speech de la vendeuse, souffla Usopp, soupçonneux tout d'un coup, qui t'es exactement ? »

Le chevalier de ses dames partit au quart de tour et son pied aussi.

« _ Oi, Usopp fais gaffe à ce que tu dis, ce n'est pas comme ça qu'on parle à une dame et d'ailleurs une dame ça ne s'interroge pas, il faut leur laisser ce voile de mystère qui les rend si intrigantes ! S'époumona-t-il en se dandinant.

_ Et après monsieur à mal au dos hein, grommela le vert pas suffisamment fort pour que son amant le comprenne.

_ Je peux savoir ce que tu viens de dire sale algue avariée ?! » Rugit le blond se doutant bien que ce ne devait pas être un compliment.

Voyant que la situation dégénérait, indirectement, à cause d'elle, la blonde se dût d'intervenir avant que le beau blond qu'elle avait trouvé très gentil et l'imperturbable géant en vert qui lui foutait les jetons, n'en viennent aux mains… ou au pied, voire aux sabres…

Apeurée, elle lança :

« _ Non attendez, ne vous battez, pardon, je suis désolée c'est vrai que je ne me suis pas présentée…

_ Aaaaaah mademoiselle mais vous n'avez pas à fournir d'excuse je… »

/BANG/

« _ Fais pas attention à lui, souffla la rousse le poing fumant, continue. »

La blonde eut un petit sourire crispé et s'interrogea tout d'un coup sur l'identité réelle de cette bande si hétéroclite.

« _ Euh… oui, désolée, en fait je m'appelle Astrid et je travaille à l'hôtel spa, mais je ne voulais pas vous aborder comme une vendeuse, vous aviez l'air perdu alors…

_ Donc tu travailles bien dans cette hôtel, ne put retenir Nami les yeux transformés en Berry, c'est super peut-être que tu pourrais m'obtenir une petite réduction hein ? Juste pour moi, les autres paieront de leur poche évidemment. »

« _ QUOI ?! »

Astrid sourit en voyant les garçons en larmes sauter au cou de la rousse, bien décidée à défendre ses Berrys. C'est vrai qu'ils étaient un peu effrayants entre le gigantesque type aux cheveux bleus et au corps couvert de métal, le squelette qui bougeait et le drôle de type aux cheveux verts mais la rousse qui semblait être leur chef avait l'air de plutôt bien maitriser le drôle de groupe.

Robin observa Astrid par-dessus le remue-ménage créé par ses compagnons, elle semblait gentille, peut-être un peu naïve mais grâce à elle, ils allaient bientôt tous pouvoir profiter d'une superbe escale.

X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X*X

Après une quinzaine de minutes, ils gravirent enfin les dernières marches de la route qu'ils suivaient depuis leur rencontre avec Astrid. La jolie blonde avait marché en tête depuis leur départ, au coude à coude avec un blond survolté par les réponses timides de la jeune fille à ses avances. Ils débouchèrent alors sur un large perron circulaire au fond duquel se dressait la façade principale de l'hôtel. Les colonnes massives qui s'élevaient de chaque côté de la grande porte étaient couvertes des mêmes pierres miroitantes que celles présentes sur la toiture. Seulement de près, les pirates (ou du moins ceux d'entre eux touchés un minimum par l'art architectural, à savoir Robin, Usopp et Franky), purent admirer les deux dragons dessinés par les pierres, qui s'enroulaient autour des colonnes. Leurs yeux de jade semblaient fixer le groupe tandis que leurs gueules entrouvertes faites de rubis défiaient quiconque de passer entre eux.

« _ Voilà, nous y sommes, sourit Astrid, en se retournant face aux pirates. Si vous le voulez toujours je peux vous conduire jusqu'à l'accueil où vous pourrez réserver des chambres. »

Nami parvint finalement à décrocher ses yeux emplis de convoitises des pierres précieuses incrustées dans la façade.

« _ Certainement, répondit-elle avec un sourire extralarge, qu'elle avait dû emprunter à Luffy, je suis d'ailleurs sûre qu'avec ton soutien le grand patron m'accordera une petite réduction ? Continua-t-elle avec un sourire vicieux et d'entraîner la jeune fille par les épaules en franchissant les portes ouvertes de l'hôtel. »

Robin la suivit avec son éternel petit sourire sadique aux lèvres, elle-même suivie d'un Luffy sautillant. La perceptive d'explorer bientôt ce drôle d'hôtel semblait l'exciter au plus haut point.
Quant au cuistot, il était apparemment toujours en pleine extase tandis que les deux cœurs lui servant d'yeux suivaient du regard les trois femmes.

Un marimo caverneux et grognant de plus en plus en rage finit par le bousculer en grognant tandis qu'il suivait à son tour le reste de la bande.

«_ Allez sale cuistot de merde, bouge maintenant, t'es encore en train de baver comme un chien là !»

La réplique fusa comme une gifle, et s'arrêtant net, le blond serra les poings aussi fort qu'il le pu avant de commettre l'irréparable et de s'en servir pour remettre ce sale con à sa place :

« _ Ok là, ça suffit marimo, ras le bol de devoir te supporter toi et ta mauvaise humeur constante ! J'ai tout fait pour essayer de te faire comprendre, mais rien à faire ! T'es vraiment trop buté pour te soucier de qui que ce soit, excepté ta propre personne !

_ Et alors, ce n'est pas moi qui passe mon temps à faire les yeux doux à tout ce qui a un vagin ! Celui qui devrait le moins se plaindre n'est pas celui qu'on croit ! ».

La grossièreté de Zoro n'était plus un fait à prouver, et jusqu'ici le cuisinier s'en était toujours très bien accommodé, mais là son esprit chevaleresque était vraiment sur le point de le faire craquer et de foutre une bonne raclée au type face à lui, risque de paralysie ou non.

« _ Mais arrête à la fin ! Tu sais très bien que j'ai toujours agi comme ça et que tu savais dès le départ que je ne changerais pas mon comportement pour toi !

_ Et bien justement, viens pas me demander ensuite de changer mes habitudes après ! »

Il y eut un instant de flottement avant la réponse du blond. Chacun se rendit compte que cette dispute ne menait à rien, et ne mènerait à rien. Ils tournaient en rond depuis le début. Leur couple tournait en rond.
Chacun s'en prenant à l'autre sans remettre en question ses propres tords. Aucun d'eux n'étais prêt à abandonner sa fierté le premier au risque d'être le seul à le faire. Et il lui ne ferait plus le premier pas, pas encore. Cette fois ça ne tiendrait qu'au vert de lui prouver que leur histoire comptait vraiment, au risque de la voir s'achever ici.

« _ Marimo, je crois qu'on devrait arrêter la casse ici. »

Zoro paru assez déboussolé face à sa réponse, lui qui s'attendait à une autre pique acérée fut pris de cours et sentit sa bouche s'assécher d'un coup.

« _ Je commence à me dire que tout ça était une erreur et qu'on aurait jamais dû… commencer. Mais j'ai aucune envie de gâcher le séjour des autres alors arrêtons là ces disputes inutiles. » Continua Sanji.

Chaque mot paraissait laisser une trace sanguinolente à l'intérieur de sa gorge. Il avait l'impression de s'accrocher désespérément à une corde lisse, que son corps lui-même se battait contre lui pour l'empêcher de faire quelque chose qu'il avait beaucoup de chance de regretter plus tard.

Le visage neutre de Zoro ne laissait rien paraitre, il savait trop bien contrôler ses émotions, mais quelque chose au fond de sa poitrine se compressait de plus en plus fort.

« _ En fait, je crois qu'il vaut mieux qu'on arrête tout ici. »

Le cœur n'était qu'un muscle, les hommes l'avaient choisi pour en faire le soit disant centre de nos émotions, mais la médecine avait pourtant prouvé depuis longtemps que celles-ci étaient liées à des hormones secrétées par le cerveau, alors pourquoi s'accrocher à une métaphore ?
Son cœur à lui n'était jamais intervenu dans sa vie sentimentale, au titre d'organe il avait simplement joué son rôle en accélérant son rythme lorsque la situation l'exigeait.

Alors pourquoi maintenant ce simple organe se serait-il sur lui-même à lui en faire mal ?

L'indifférence sur le visage de son à présent ex-amant faillit lui faire faire marche arrière. Le goût amer du sang empli sa bouche alors que ses dents blanches entamaient la chaire de sa joues. Il attendit néanmoins, préférant ignorer au maximum la lueur d'espoir nichée au creux de sa poitrine, mais le vert ne semblait pas décider à répondre. Des tics nerveux commencèrent à agiter ses mains, et il s'obligea à lutter encore un peu contre l'envie de s'allumer une cigarette. Le sang et la bile continuaient de se confondre dans un mélange écœurant sur sa langue, mais pour rien au monde il n'aurait permis à l'autre de le voir déglutir.

« _ Ça me va. »

Sanji sentit son cœur se déchirer et le liquide rubis créer une brèche à l'intérieur de son corps. Ou peut-être était-ce juste la sensation de ce sang poisseux qui s'enfuyait de son poing droit. Zoro ne bougeait toujours pas, mais ça n'avait pas d'importance, après sa déclaration, les battements de son cœur s'étaient tout d'un coup calmés, la lame que le sabreur y avait enfoncé avait simplement percé l'abcès et laissé la pression s'évacuer.
Le marimo avait tranché, sa fierté l'emportait, et la sienne se montrerait à sa hauteur.


Le texte faisant 13 pages Word, je me permets de le couper ici, pour ceux qui auraient besoin d'une pose pour mieux savourer ou simplement décrocher un peu l'écran mais la suite sera postée très vite avec les derniers mots manquants x).

Mots : Tapis, frénétique, palmier, gland, ponton, carioca, agrumes, canette, déboussolé, gifle, drap, pelle à tarte, sperme, mouillé, température.