Me voici avec une nouvelle fanfic, mais assez courte je pense. Je me consacre davantage à mon autre fic "Tombent les feuilles du temps" même si pour le moment cela fait un p'tit bout de temps que je n'ai rien posté, je m'en excuse.

Quoi qu'il en soit ne considérez pas cette nouvelle fic comme étant un prélude à "Tombent les feuilles du temps"

Evidemment les personnages appartiennent principalement à Tolkien.

L'histoire se passe quelques mois après la fin de la Guerre de l'Anneau, à Mirkwood / Eryn Lasgalen... Je pense centrer mon histoire sur Thranduil principalement, j'ai un plan de fic mais pas encore suffisamment précis pour affirmer avec certitude que l'histoire sera plus sur un tel ou autre ^^

Personnages probablement OOC de temps en temps... Excusez moi d'avance :p

J'espère que vous aimerez ! :)


En pénétrant dans la Forêt Noire ils ressentirent tous cette impression d'étouffement mais surtout de douleur. Ici tout était sombre et n'était que tristesse, les feuillages des arbres ne laissaient pas filtrer la lumière. L'odeur de mort se faisait sentir, le poids de la souffrance de chaque personne demeurant à Mirkwood –désormais rebaptisé Eryn Lasgalen- semblait inscrit au plus profond de l'âme de cette forêt, de ce royaume gouverné par Thranduil. De nombreuses rumeurs circulaient à son sujet et d'aucun ne pouvait juger de la véracité de ses propos. Il était décrit comme étant un roi arrogant, fier et ne s'intéressant à rien d'autre qu'à son peuple et à son royaume, cependant son propre fils, Legolas, avait démenti ce qu'il appelait être des « racontars de personnes n'ayant jamais connu la vie à Mirkwood ». Malgré tout il n'avait mentionné à aucun de ces compagnons de voyage ce qu'avait été sa vie avant la Communauté de l'Anneau. Tout n'était que mystère. Aussi tous furent surpris en pénétrant dans les terres d'Eryn Lasgalen, certes ils savaient que cette région avait beaucoup souffert du mal mais ils ne s'attendaient pas à ce que ça soit à ce point-là… Les feuilles des arbres pendaient dans le vide, mourantes, l'herbe était sèche, ils n'entendaient aucun bruit, pas même le soufflement du vent qui aurait dû faire bruisser les feuilles des arbres et émettre un doux murmure… Comme à Imladris ou en Lorien, mais ce n'était pas le cas ici. Si Imladris et la Lorien avaient connu le mal ce n'était rien en comparaison d'Eryn Lasgalen.

- « Comme c'est étrange, j'ai l'impression que mon sang se liquéfie dans mes veines et que toute vie a déserté cette région… » Murmura craintivement Pippin, assis derrière Aragorn sur le même cheval. Le jeune hobbit ne semblait pas très rassuré, sans vouloir trop le montrer il se cramponnait malgré tout au rôdeur, devenu roi.

A ses mots, Legolas qui s'était placé en tête de leur petite troupe se retourna et dévisagea ses compagnons et amis Aragorn, Gimli, Faramir, Eomer, Pippin et Merry, presque l'ensemble de la Communauté de l'Anneau voyageait ensemble, il ne manquait que Frodon et Sam qui avaient préféré s'en retourner sans plus attendre en Comté, désireux de se reposer et d'oublier leur pénible et douloureuse quête. A cette quasi-totalité Compagnie de l'Anneau s'ajoutait donc le roi Eomer du Rohan ainsi que Faramir. Tous avaient exprimé le désir d'accompagner Legolas chez lui, certains pas pur amitié et ne voulant pas se quitter trop tôt comme ce fut le cas pour Gimli (qui avait prévu de visiter Eryn Lasgalen avec son ami et ensuite de l'entraîner en terre naine pour admirer les différents joyaux que ses prédécesseurs avaient érigé), Pippin et Merry vinrent pour découvrir ce royaume si secret (la curiosité de ces deux jeunes hobbits étant légendaires et sur le point d'entrer dans les annales de la Terre du Milieu), d'autres comme Eomer et Faramir voulaient tisser de nouveaux liens d'amitiés avec les dirigeants de la Terre du Milieu et ainsi conclure à des accords commerciaux et autres. Aragorn lui souhaitait tout simplement faire ces trois choses en même temps, à savoir : raccompagner Legolas chez lui, découvrir Eryn Lasgalen et son souverain, et passer des accords avec ce dernier.

Aussi Legolas qui était resté assez silencieux depuis le début de leur périple lança avec un air de défi et une once de reproche dans la voix :

- « Vous n'êtes pas obligés de venir, si cela ne vous plait pas et que vous ne vous sentez pas à l'aise. Personne ne vous en voudra. Je vous avais prévenu au tout début que si le voyage jusqu'ici serait certes amusant, le reste à Eryn Lasgalen ne le sera pas autant. L'ombre s'est étendue à maintes endroits dans ce royaume, et même si le mal a été éradiqué de Dol Guldur il en reste et en restera toujours des traces… Tout ne sera pas très réjouissant à voir. Souhaitez-vous malgré tout continuer ? »

- « Je ne suis pas un lâche ! Bien sûr que je veux continuer ! » S'indigna le hobbit, immédiatement imité par son compatriote tout aussi courroucé que l'elfe puisse sous-entendre qu'ils étaient trop peureux pour continuer.

- « De toute façon, nous sommes avec vous Legolas, en terre elfique… Que pourrait-il bien nous arriver ? » Renchérit Eomer.

- « Allons ce n'est pas comme si une bande d'orcs poilus et crasseux allait nous tomber dessus à l'improviste ! » Rajouta Gimli, qui ne vit pas le soudain froncement de sourcil et l'air soucieux de son ami elfique, et qu'en revanche Aragorn remarqua.

Mais l'elfe se reprit immédiatement, ne laissant rien de plus transparaître et répondit avec un sourire amusé et un clin d'œil en direction des hobbits, très connus pour leur estomac impossible à rassasier :

- « Bien dans ce cas, continuons notre route, le chemin est encore long… et je doute fort que vous souhaitiez arriver à la nuit tombée, ou tout du moins que votre ventre le tolère. »

- « En voilà une bonne idée, digne de l'elfe que vous êtes Legolas ! Allons en avant ! » Répliqua Merry, oubliant un court moment qu'il ne pouvait aller bien loin si Eomer ne faisait pas avancer le cheval qu'ils chevauchaient tous les deux…

Avec un rire amusé, Legolas qui montait toujours en compagnie de Gimli fit avancer son cheval et reprit la direction du palais de Thranduil, s'enfonçant de plus en plus profondément au cœur de la forêt elfique.

Néanmoins au bout d'environ une heure de chevauchée, ponctuée par les blagues des hobbits, les discussions entre Aragorn, Faramir et Eomer et les éternelles joutes verbales qui opposaient Gimli et Legolas, ils virent arriver une vingtaine d'elfes du royaume sylvestre à leurs côtés. Ces derniers se déployèrent et encadrèrent les huit compagnons, sans un mot, telles des ombres silencieuses ils se positionnèrent à leur poste et ne bougèrent plus, attendant que leur capitaine s'exprime. Ce dernier se présenta enfin, et se mit juste devant le cheval que montaient Legolas et Gimli. Il descendit de sa monture, mit sa main droite sur son cœur et s'inclina devant le prince elfe avant de déclarer avec un sourire :

- « Prince Legolas, bon retour à Eryn Lasgalen. Nos cœurs se réjouissent de vous voir revenir sain et sauf au sein de votre royaume. »

Les autres elfes hochèrent la tête et mirent eux aussi leur main sur leur cœur, heureux du retour du fils de Thranduil, le prince héritier.

- « J'en suis tout aussi ravi, capitaine. Et c'est avec joie que je contemple de nouveau Eryn Lasgalen… » Murmura Legolas.

Le capitaine, qui était un elfe grand, brun, aux yeux bleus et au corps svelte bien que musclé, remonta sur son cheval et dit à l'attention de tous :

- « Bienvenus à vous également, Seigneurs venant de différents royaumes, et messieurs les hobbits.» Puis il reprit pour Legolas : « Je suis sûr que votre père se réjouit tout autant que nous. C'est d'ailleurs lui qui nous a demandé de partir en patrouille pour vous escorter jusqu'au palais. »

- « Une patrouille pour nous escorter ? Mais que craignez-vous donc ? Le Mordor est tombé ! » S'exclama Gimli.

Le capitaine parut agacé que quelqu'un le contredise et encore plus que ce fut un nain, aussi ce fut un peu sèchement qu'il rétorqua :

- « Vous demanderez cela à notre Roi. Ses décisions sont justes et réfléchies, s'il a jugé bon de vous faire escorter c'est aussi parce que bien que le Mordor soit tombé ainsi que Dol Guldur cela n'empêche pas les orcs de pulluler ainsi que les araignées géantes ! »

Legolas pour désamorcer le conflit naissant s'adressa au capitaine et demanda :

- « Vous avez dit que mon père vous avait envoyé, mais comment est-ce possible nous ne l'avons pas averti de notre arrivée prochaine… »

L'elfe le regarda curieusement puis répondit :

- « Votre père est le Roi d'Eryn Lasgalen, il a donc un lien particulier avec la nature, elle l'aura averti… »

- « Effectivement ça se tient… »

Le capitaine fit alors un signe et ses hommes firent avancer leurs chevaux, tandis que la compagnie suivait le mouvement se regroupant tous ensemble pour mieux écouter la discussion qui démarra entre Legolas et le capitaine.

- « A ce propos où se trouve mon père ? Au palais ? » S'enquit le prince elfe.

- « Non, il est parti tôt ce matin en expédition… »

- « Comment cela ? »

- « Une forte concentration d'orcs avait été repérée il y a peu. Le Roi a donc pris une cinquantaine de guerriers avec lui et ils sont partis les combattre. Ils ne devraient pas tarder à rentrer maintenant. »

Legolas resta silencieux quelques temps, digérant les informations ainsi reçues et reprit :

- « Et, il part souvent au combat contre ces orcs ? »

Le capitaine elfe lui lança un regard en coin, et finit par répondre :

- « C'est un guerrier avant d'être un roi, vous le connaissez… Il est toujours parti au combat avec ses hommes, les menant au plus fort de la bataille lui-même, quitte à risquer sa propre vie… Pourquoi changerait-il ? »

- « Hm… Et il y en a souvent de ces expéditions… ? » Questionna Legolas, redoutant la réponse.

Le capitaine elfe le regarda tristement puis il dit :

- « Malheureusement oui… Même si le Mordor et Dol Guldur sont tombés, le mal n'a pas été complètement éradiqué, il demeure encore de nombreux orcs sous nos frondaisons, ils sont à la recherche d'un nouveau meneur… Votre père organise donc régulièrement ses expéditions, c'est nécessaire, je dirais tous les trois jours à peu près… De toute manière ça a toujours été comme ça, peu importe le nom que l'on a donné à ce royaume, le mal a toujours existé et il existera toujours… » La voix de l'elfe mourut tandis qu'il continuait sa route en silence.

Aux côtés de Legolas les membres de leur petite compagnie se regardèrent en silence, ne sachant que penser des révélations du capitaine elfique. Chacun se perdit dans ses propres pensées, finalement ce fut Faramir qui rompit ce silence, s'adressant à la compagnie :

- « Comment est-ce possible que de nombreux orcs subsistent encore ? Sauron ayant été vaincu il ne devrait plus y en avoir… »

- « Si Sauron est tombé cela n'empêche pas les orcs de continuer d'exister, et je dirais même que ce n'est pas étonnant dans ce royaume. L'ombre s'est étendue et épaissit durant des centaines d'années ici, il en reste forcément des résidus et ces orcs en sont. J'ose tout de même espérer que la situation s'est tout de même améliorée depuis la chute de Dol Guldur… Et que ce n'est pas dans un royaume en guerre que nous pénétrons… » Murmura Aragorn, plus pour lui-même que pour les autres. Cependant le capitaine l'entendit et répondit :

- « Nous avons toujours connu la guerre Roi Elessar. J'ai vu Thranduil couronné alors que je n'étais encore qu'un elfe trop jeune pour me battre. J'ai assisté aux cérémonies funéraires suite à la mort du Roi Oropher… Je n'ai pas souvenir d'avoir un jour vécu en me sentant totalement en sécurité et en paix. La guerre fait partie de nous. »

- « Il dit la vérité. Même quand l'anneau unique n'avait pas encore été retrouvé, après la bataille de la Dernière Alliance nous étions toujours en guerre. Nos pères se battaient pour assurer la sécurité de nos terres. Lorsque mon père est monté sur le trône, suite au décès de son père durant la bataille de Dargolad, nous nous battions toujours… Même si ce n'était pas de grosses batailles nos hommes tombaient et mouraient, alors même que la Terre du Milieu vivait dans la quiétude. » Termina Legolas, mélancolique et triste se demandant si un jour lui et Thranduil pourraient ne plus avoir à se soucier des orcs et autres horreurs. Puis il se renferma sur lui-même laissant le reste de la compagnie discuter ensemble, alors que son regard se fit plus distant il se perdit dans ses propres souvenirs… Mais fut interrompu par la voix de Merry qui se fit plus insistante :

- « Legolas ? Vous rêvez ? »

- « Hm, non je repensais juste à certaines choses qui se sont produites il y a longtemps… »

- « Ah et à quoi donc ? » S'enquit Pippin, excité.

- « Rien de bien important… » Disant cela Legolas se renferma de nouveau sur lui-même et ne dit plus un mot, jusqu'à ce qu'il entende une voix un peu hésitante qui provenait aussi de Pippin lui demander :

- « Legolas… ? »

Ce dernier se tourna sur sa monture et regarda le hobbit qui continua plutôt timidement sur sa lancée :

- « Dites, j'ai entendu un jour que nous étions en Gondor… Des elfes s'entretenir à propos d'Eryn Lasgalen et du Roi Thranduil… mais… »

- « Oui ? » Questionna Legolas curieux de savoir ce que le hobbit avait entendu.

- « Ils parlaient aussi de vous… et d'un… d'un certain Llanys… Et je demandais qui est-ce ? Car ce nom m'est inconnu… » Termina en hésitant le jeune hobbit.

A la mention de ce prénom Legolas se tut totalement et détourna son regard loin devant lui, érigeant une barrière sur lui-même et ses souvenirs, son visage était dur tandis qu'il respirait profondément comme pour éloigner un cauchemar… Et il sembla même aux autres membres de la compagnie que les elfes qui les escortaient s'étaient raidis et étaient tendus. Mais la voix de Merry le rappela à la réalité :

- « Legolas, qui est-ce… ? »

L'elfe prit une légère inspiration avant de répondre :

- « Mon frère aîné. »

- « Oh, mais nous ne savions pas que vous aviez un frère ! C'est bien ça ! Et le verrons-nous tout comme nous verrons votre père ? » S'enthousiasma Pippin, tandis que les autres membres de la compagnie se regardaient, incrédules, ne sachant pas que Thranduil avait deux fils.

- « Non, vous ne le verrez pas… » Murmura doucement Legolas.

- « Ah et pourquoi donc ? » S'étonna tristement Merry.

- « Tout simplement parce qu'il est mort. » Rétorqua Legolas avant de se détourner de nouveau vers l'horizon. La compagnie se tut, comprenant par là qu'il fallait laisser l'elfe tranquille. Mais ils étaient tout de même choqués d'apprendre que Legolas avait eu un frère aîné, décédé et que leur ami ne leur en avait pas parlé. Après un petit moment de silence, Legolas se tourna de nouveau vers eux et s'adressa aux hobbits :

- « Vous mourrez d'envie de savoir pourquoi n'est-ce pas ? »

Surpris les hobbits réagirent immédiatement et s'exclamèrent en même temps :

- « Vous devinez bien ! »

Legolas rit légèrement avant de se perdre dans la contemplation de la forêt d'Eryn Lasgalen qui se profilait à perte de vue, puis il commença son récit.

Legolas pivota sur lui-même et tua son ennemi d'un coup de dague bien placé, avant de virevolter pour en achever un autre, tandis qu'à sa droite un elfe tombait sous les coups d'épées des orcs. Tournant sur lui-même il en abattit un autre, se baissa pour esquiver une attaque avant de se relever vivement et d'enfoncer son arme dans le corps de son vis-à-vis. Autour de lui la bataille faisait rage, cela faisait des heures qu'ils se battaient ainsi. D'un côté l'armée de Thranduil de l'autre des hordes d'orcs, le combat était dur et éprouvant autant physiquement que moralement. Son bras commençait à devenir lourd, son attention baissait, ses réflexes étaient plus lents… Ce qui devenait dangereux, s'il ne faisait pas plus attention il finirait par écoper d'une blessure. Il observa rapidement le champ de bataille les orcs commençaient à être amputés d'un bon nombre de guerriers mais ils se battront jusqu'au bout, quant aux elfes ils succombaient peu à peu, mais ils demeuraient assez nombreux pour repousser leurs ennemis, ce qui était un soulagement. Un peu plus loin Legolas aperçut son père, le Roi Thranduil au prise avec un nombre assez important d'orcs, cependant il ne semblait pas avoir besoin d'aide, ses coups étaient rapides et précis ne laissant pas de survivant. A la gauche de son père il distingua la silhouette de son frère aîné, Llanys, se battant lui aussi avec fougue. Son attention se reporta alors sur le combat, et il enchaina les attaques tuant autant que possible d'orcs. Un long moment s'écoula encore, puis finalement le dernier orc fut éliminé. Legolas se redressa et parcourut du regard le champ de bataille, les blessés et morts s'étendaient à perte de vue… Encore une victoire mais à quel prix ? Il circula alors sans but sur le terrain, regardant les corps sans vie des immortels qui gisaient ci et là, ils ne reverraient jamais leur famille, ne fouleraient plus l'herbe fraiche du petit matin, ne sentiraient plus la caresse du vent sur leurs visages. Tant de vies brisées, tant de douleur. Ses pas le menèrent machinalement jusqu'à l'endroit où se trouvait son père… Mais quelque chose n'allait pas, Thranduil était à genoux tandis qu'un de ses capitaines avait posé une de ses mains sur son épaule… Pour quelle raison ? Legolas pressa le pas craignant que son père n'ait été blessé, il arriva rapidement à sa hauteur et demanda d'une voix tremblante :

- « Ada, que se passe-t-il ? Etes-vous blessé ? »

Thranduil ne lui répondit et releva lentement la tête, toute la douleur du monde inscrite dans ses yeux, son visage était blafard et des larmes silencieuses coulaient sur son beau visage. Et dans ses bras il tenait le corps sans vie d'un elfe. L'elfe qui gisait dans les bras de son père avait de longs cheveux blonds, des yeux verts, un visage mince, des traits altiers et un corps svelte… Llanys. Avec horreur Legolas comprit que son frère aîné, Llanys, était mort, que la vie avait quitté son corps encore jeune… Des larmes échappèrent alors à Legolas qui tomba à genoux au côté de son père, sa vision se brouilla et il accueillit avec plaisir les ténèbres qui l'enveloppèrent.

- « Par la suite le corps de mon frère fut ramené au palais. On lui rendit tous les hommages… Finalement ma mère a succombé au chagrin et est décédé peu de temps après, mon père m'a envoyé pour quelques temps à Imladris pour que je me change les idées, et il a bien fait… Ça m'a évité de trop souffrir des décès de mon frère et de ma mère, les fils d'Elrond s'étant chargés de m'aider à remonter la pente…»

- « Je suis désolé pour vous Legolas. » Dit alors Merry, compatissant à la douleur de l'elfe. « Mais quand cela a-t-il eut lieu ? » Demanda-t-il.

- « Environ 150 ans avant la Bataille des Cinq Armées. »

Aragorn prit alors la parole pour la première fois depuis le début de cette conversation et demanda :

- « Et votre père… ? Comment a-t-il surmonté cette épreuve et fait son deuil…? Il a perdu son épouse et son fils… »

- « Il ne l'a pas fait. Il s'est effondré quelques jours après mon départ, et s'est plongé dans les devoirs que lui imposent son titre, et aujourd'hui c'est encore pareil… Il continue de se battre et d'aller au plus fort du combat en prenant tous les risques possibles pour oublier et noyer sa douleur… » Répondit Legolas, d'une voix tremblante et empreinte d'une tristesse difficilement contenue.

- « Il a perdu son père à la guerre, son fils est décédé dans ses bras et son épouse a succombé à son chagrin et à la douleur… Quel homme ou elfe pourrait après toutes ces peines être le même qu'auparavant ? La seule raison pour laquelle il ne s'est pas totalement effondré c'est parce que malgré tout il lui restait un fils… Il a tenu bon pour moi, ne voulant pas que je perde en plus de mon frère et de ma mère, mon père. Quand il était avec moi il était exactement le même qu'auparavant, mais seul il s'écroulait. » Continua pensivement le Prince Elfe, remerciant silencieusement son père pour l'amour dont il l'avait entouré après cette dure épreuve. Les gens avaient beau dire que Thranduil était un Roi qui ne montrait pas ses sentiments, Legolas avait su lui toucher le cœur de son père, il avait réussi à percer la carapace que l'elfe avait construit autour de lui pour se protéger. Et il avait découvert un père rempli d'amour qui l'avait toujours soutenu et aimé peu importe ces décisions. Il aurait pu détester Legolas pour avoir survécu et pas Llanys comme beaucoup aurait fait, mais il ne l'avait pas fait. Au lieu de ça il avait reporté tout son amour sur son dernier fils, le protégeant de tous les dangers et de toutes les douleurs, veillant comme une ombre silencieuse sur son enfant, sur le dernier membre de sa famille qu'il lui restait. Profondément plongé dans ses réflexions Legolas ne vit pas les regards remplis de compassion que lui envoyaient ses amis, pas plus qu'il ne sentit la main d'Aragorn venir se poser sur son épaule lui témoignant ainsi tout son soutien et toute son affection.