Bonjour à tous ! Oui je sais, ça fait une éternité que je n'ai rien publié, en tout cas sur ce site, mais on va réparer ça vite fait !
Je reviens donc à mes premiers amours, le Newmaaas ! J'ai replongé dans le fandom TMR avec la sortie de The Kill Order, que j'ai acheté la jour de sa sortie et dévoré en 3 jours. Et laissez-moi vous dire que j'ai été déçue...Oser appeler ça un préquel, alors qu'on a droit à juste deux pauvres chapitres au sujet de Thomas, pour nous raconter des trucs que l'on sait déjà, c'est un scandale ! Va brûler en enfer, James Dashner ! Moi qui voulait des infos sur la création du Labyrinthe, la vie de Thomas et des autres garçons au WICKED, bah je peux me les mettre quelque part...J'ai donc décidé de m'écrire le préquel de mes rêves, rien que ça lol. En tout cas je vais faire de mon mieux !
Le nombre de chapitres n'est pas encore définitif. J'ai essayé d'utiliser au maximum les données des 4 bouquins pour rendre mon univers cohérent, mais j'ai fait quelques petites modifs, comme le fait que Newt ne fasse pas partie du premier groupe envoyé dans le Labyrinthe (et puis bravo à toi James Dashner pour avoir établi des chronologies incompatibles entre la trilogie et le préquel ! Ça m'a bien pris la tête!). Les explications sur le background seront données au fur et à mesure des chapitres. Si il y a des choses que vous ne comprenez pas, n'hésitez pas à demander, mais il y a des chances que les réponses à vos questions apparaissent de toute façon dans les chapitres suivants.
Les paroles utilisées sont celles de Dark Paradise de Lana Del Rey. Je trouve qu'elles collent parfaitement à l'histoire, ça paraîtra d'ailleurs de plus en plus évident au fur et à mesure !
Je ne possède pas ces paroles, ni les persos de cette histoire, blababla.
Bonne lecture, et s'il vous plaiiiit laissez un petit commentaire pour me dire ce que vous en avez pensé !
(Et merci à ma Nella d'amour pour ses commentaires géniaux, ses encouragements, et aussi de m'avoir aidé à remettre mes idées en ordre!)
...
All my friends tell me I should move on
I'm lying in the ocean, singing your song
That's how you sang it
Loving you forever can't be wrong
Even thought you're not here, won't move on
That's how we played it
And there's no remedy for memory
Your face is like a melody
It won't leave my head
Your soul is haunting me and telling me
That everything is fine
But I wish I was dead
Every time I close my eyes
It's like a dark Paradise
No one compares to you
I'm scared that you won't be waiting on the other side
All my friends ask my why I stay strong
Tell 'em when you find true love, it lives on
That's why I stay here
...
03 Janvier 2030
Six ans. Cela fait très exactement six ans aujourd'hui que je suis arrivé au quartier général du WICKED, par une nuit d'orage comme je n'en avais alors jamais connue, avec pour tout bagage un sac détrempé vissé sur le dos et une peur panique au creux de l'estomac.
J'avais à peine dix ans. Je venais de subir un voyage de plusieurs heures en berg, vers une destination inconnue, avec pour unique réconfort quelques vagues tapotements de l'épaule de la part de personnes qui m'étaient tout aussi inconnues. Je venais de quitter mon foyer, ma mère. Mon univers entier venait de s'écrouler une seconde fois.
Six ans déjà. Ce n'est pas spécialement le genre d'anniversaire que j'ai envie de fêter.
Je jette un œil à la pendule accrochée au dessus de la porte de ma chambre. Ma chambre...Une cellule, oui... 12h25. Avec un soupir, je m'arrache au confort de mon lit et décide de me rendre au réfectoire, bien que cette stupide idée de date anniversaire bourdonne désagréablement dans un recoin de mon cerveau et me coupe l'appétit, comme chaque année d'ailleurs. Mais un peu d'activité et de présence humaine ne pourra pas me faire de mal.
L'un des privilèges de travailler à la fois avec et pour le WICKED est de disposer d'une certaine liberté de déplacement au sein du QG. Contrairement aux sujets tests, dont chaque minute de chaque journée est rigoureusement planifiée. En fait, nous ne sommes que deux à profiter de cet avantage. Deux seulement à avoir acquis - sans bien avoir compris pourquoi d'ailleurs - ce statut spécifique.
Teresa est arrivée il y a quatre ans. De longs cheveux bruns et des yeux sombres de biche apeurée, agrandis par la peur que lui inspirait tous ces gens en costumes vert bizarres, qui nous assuraient le plus naturellement du monde que nous représentions le salut de l'humanité. Nous avions le même âge, et elle semblait tout aussi terrifiée que moi lorsque j'avais débarqué deux années auparavant. Je me suis tout de suite pris d'affection pour elle. Une fois sa première batterie de tests psychologiques passée, le verdict est tombé. Surdouée, comme moi. Et immune.
Je me rappelle encore parfaitement du jour où la chancelière Paige nous a convoqués en personne, peu de temps après, pour nous expliquer cette notion d'immunité dont nous n'avions encore jamais entendue parler. Certes, nous savions qu'on nous avait amenés au WICKED pour y subir divers tests, dans le but d'établir un vaccin contre le virus qui avait décimé un vaste pan de la population au cours de la dernière décennie. Mais nous ne savions pas exactement pourquoi on nous avait choisis, nous plutôt que d'autres. La réponse était simple. Outre nos exceptionnelles facultés intellectuelles, les tests avaient confirmé notre résistance au fameux virus. Et Teresa et moi étions pour l'instant les seuls sujets à combiner ces deux forces, d'où l'intérêt que le WICKED avait développé pour nous. C'est là qu'ils nous avaient proposé – ou plutôt imposé, comme si nous avions le choix – de travailler avec eux. Nous continuerions bien évidemment de subir des tests, mais en plus de ça, nous serions amenés à étudier nous-mêmes les autres sujets, pour déceler leurs potentiels, et à assister les scientifiques dans leurs recherches. Ces nouvelles responsabilités s'accompagneraient d'un certain assouplissement quant à notre surveillance et nos libertés, au sein des bâtiments du QG uniquement. Car ce n'était pas comme si notre statut de petits chiens savants du WICKED allait nous permettre de renouer avec le monde extérieur et les familles desquelles on nous avait arrachés. Il ne fallait pas non plus pousser.
Je dois avouer que Teresa a toujours été beaucoup plus enthousiaste que moi quant aux méthodes employées par le WICKED. En la voyant agiter joyeusement la main dans ma direction alors que je pénètre dans le réfectoire, elle me ferait presque pitié. A sa décharge, être choisie par l'organisation était probablement ce qui pouvait lui arriver de mieux. Contrairement à moi, elle n'avait ni parent, ni maison à regretter. Presque toute sa famille avait été décimée lors des éruptions solaires, et les quelques parents éloignés qu'elle connaissait encore avaient bien assez de difficultés à assurer leur propre survie sans avoir à assumer de charge supplémentaire. Elle avait donc été envoyée dans un des nombreux orphelinats qui s'étaient retrouvés rapidement bondés après l'hécatombe provoquée par les éruptions, trimbalée de foyer en foyer durant des années. Je ne sais pas trop comment le WICKED a réussi à mettre la main sur elle, mais au final son avenir est probablement plus sûr ici qu'entre les murs crasseux d'un bâtiment surpeuplé. Probablement.
Pour ma part, si j'approuve entièrement les objectifs de l'organisation, j'émets de plus en plus de doutes quant à la régularité de ses pratiques. Jusque là, rien de véritablement alarmant, mais j'ai remarqué que ces derniers temps, certaines discussions s'interrompent à mon arrivée, comme si on cherchait à me cacher des choses. A me tenir à l'écart de certaines décisions. Je sais très bien que le WICKED ne nous dit pas tout, à Teresa et à moi, c'est même plutôt logique, nous ne sommes que des adolescents après tout. Certaines opérations nous dépassent et ne nous concernent pas. La chancelière a été très claire là-dessus, et nous l'avons accepté sans problèmes. Mais depuis le lancement du projet Labyrinthe, j'ai l'impression que la donne a légèrement changé. Qu'il ne s'agit plus uniquement de protéger les enfants que nous étions en évitant de nous confier des secrets d'Etat effrayants. Mais plutôt qu'il s'agit d'empêcher que nous ne nous opposions au système.
Je m'efforce de balayer ces pensées parasites et m'assois à la table de Teresa en grimaçant un vague sourire. Je la laisse faire la conversation. Elle semble très excitée en me racontant par le menu les derniers tests de QI qu'elle vient de passer, mais je ne l'écoute que d'une oreille. Cela se produit de plus en plus souvent en fait...
Soyons clair. J'apprécie Teresa. Vraiment. Elle est la seule véritable amie que j'ai parmi les douzaines d'enfants et d'adolescents vivant dans les QG du WICKED. La seule qui soit sur un pied d'égalité avec moi, aussi la seule personne avec laquelle j'ai la pleine permission de nouer des liens. Parce que ce n'est pas que le WICKED prohibe les relations entre sujets, pas officiellement du moins, mais on sait tous qu'il y a des bornes à ne pas dépasser, même en tant que privilégié. Nous sommes dans un centre de recherches scientifiques, pas dans une colonie de vacances. La surveillance permanente dont nous faisons l'objet est bien là pour nous le rappeler. Je suis parfaitement conscient que nous avons une mission de la plus haute importance à mener, et que nous ne pouvons pas nous permettre de nous en laisser détourner, mais au fond, je crois que la véritable raison qui pousse le WICKED à limiter les interactions entre sujets est d'empêcher toute tentative d'organisation pouvant mener à un éventuel mouvement de révolte. J'en ai déjà parlé à Teresa, mais elle se contente en général de hausser les épaules en m'accusant d'avoir les idées tordues.
En parlant d'idée tordue...J'ai l'impression que depuis quelques temps, Teresa devient un peu trop tactile avec moi. Et qu'elle fait preuve d'une fâcheuse tendance à vouloir que l'on se retrouve seuls tous les deux. Jusque là, ça ne m'avait jamais réellement dérangé. Après tout, nous nous connaissons depuis suffisamment longtemps, et je la considère comme ma meilleure amie. Mais là, je sens que c'est différent. Que quelque chose a changé dans son comportement. Nous ne sommes plus des enfants, et son attitude finit par me mettre franchement mal à l'aise.
Je finis de déjeuner à la hâte, et m'excuse de devoir la laisser, prétextant un rapport urgent à rendre à un des médecins. Elle a l'air un peu déçu, mais ne fait aucun commentaire. Je peux sentir son regard vrillé à ma nuque en m'éloignant à grands pas vers la sortie du réfectoire.
Une fois dans le couloir, je m'appuie lourdement contre le mur. Il n'y a personne en vue, chose suffisamment rare pour être appréciée. Je me laisse glisser au sol et enroule mes bras autour de mes jambes repliées. Un réflexe que j'ai conservé de mon enfance, pour me réconforter lorsque je me sentais seul. Ou effrayé. Parce que oui, je me sens seul. Entouré de dizaines de jeunes de mon âge, je me sens seul. Et parfois même, prisonnier. Cela fait six ans que je n'ai pas mis les pieds hors des QG du WICKED, mis à part quelques rares sorties de reconnaissance en berg. Je ne connais plus du monde extérieur que ce que les images des écrans de télévision veulent bien m'en montrer. Que ce que le WICKED veut bien m'en montrer.
Tu es trop précieux, Thomas, nous ne pouvons pas nous permettre de te perdre.
J'entends ce refrain depuis tellement longtemps qu'il est comme gravé dans ma mémoire. Et j'étouffe. J'étouffe au milieu de ces hordes de scientifiques douteux, j'étouffe au milieu de ces personnes que je côtoie chaque jour sans avoir le droit de les connaître véritablement. J'étouffe aux côtés de ma meilleure amie qui veut apparemment être plus que ma meilleure amie. Et le pire, c'est qu'il ne semble pas y avoir d'issue à tout ça. En tout cas pas d'issue proche. Un vaccin contre un virus aussi puissant, ça ne se trouve pas en claquant des doigts. Et en attendant, je suis coincé là, à ressasser les vestiges d'un passé chaque jour plus lointain, et à me ronger les sangs sur un avenir des plus incertains.
Une larme dégringole le long de ma joue, et je serre les poings à m'en faire mal. Mais je ne craquerai pas. J'ai trop peur de ce qui pourrait m'arriver si cela devait être le cas. Et si jamais le WICKED décidait soudainement que je ne faisais plus l'affaire ? Si je les décevais ? Je ne veux même pas y penser.
Je respire un grand coup et me relève. Juste à temps. Un gardien vient de tourner à l'angle du couloir, et je suis soulagé qu'il n'ait pas assisté à mon accès de faiblesse. Cela m'évite une discussion des plus gênantes.
Comme je n'ai rien de prévu durant les deux prochaines heures, je décide de tuer le temps en allant faire un tour du côté des salles d'Effacement.
L'Effacement. Encore une pratique du WICKED qui me fait tiquer. Chaque nouveau sujet fraîchement débarqué se doit d'y passer. Je n'ai pas fait exception à la règle, et Teresa non plus. Nous passons sur une table d'opération, où un chirurgien nous endort avant de nous retirer par je ne sais quel procédé bizarre un de nos souvenirs. Le plus important à mon avis. Notre nom. Et au réveil, on nous décerne une nouvelle identité, un unique prénom choisi selon d'obscurs critères. Pas de nom de famille. Après tout, nous n'en avons plus besoin. Nous n'avons plus de famille.
Ca non plus, ça ne dérange pas Teresa. Elle considère cela comme une façon de marquer un nouveau départ, de reprendre notre vie à zéro. Moi en revanche, c'est probablement la pratique du WICKED qui m'inquiète le plus. Qui nous dit qu'on ne nous a pas retiré d'autres souvenirs dans la manœuvre ? Et surtout, rien que le fait de me dire qu'une organisation aussi puissante possède une technologie aussi avancée m'effraie. Mais là encore, Teresa fait aveuglément confiance au WICKED et tente – vainement - de me rassurer qu'ils n'oseraient jamais utiliser l'Effacement à d'autres fins que strictement scientifiques. Parfois, la naïveté de cette fille me sidère. Ou peut-être est-ce juste moi qui devient parano.
Parvenu dans le couloir donnant accès aux salles d'opérations, je ralentis le pas. Je ne sais pas trop ce que je suis venu y faire, finalement. Je reste quelques secondes planté au beau milieu du corridor désert, attendant... quoi, au juste...
Deux portes battantes s'ouvrent brusquement sur ma gauche, et un groupe de chirurgiens émerge de la salle. L'un d'entre eux pousse un brancard sur lequel repose un garçon endormi. Je me dirige vers eux, un pincement un cœur. Ca me fait toujours quelque chose de voir un nouveau sujet, de me dire que la vie de cette personne va prendre un tournant radical, et pas des plus heureux, il faut bien l'avouer. Car en dépit de notre soi-disant statut de sauveurs de l'humanité, nous ne sommes au final guère plus que des rats de laboratoire.
Le garçon paraît avoir environ mon âge. Un drap immaculé recouvre entièrement son corps, mais je devine qu'il est plutôt grand. Ses mèches blondes ébouriffées encadrent un visage pâle, aux traits délicats, très enfantins.
Je déglutis.
Il est...beau. Et inexplicablement, je me rends compte que je regrette de ne pas pouvoir savoir de quelle couleur sont ses yeux. Je parie néanmoins sur du bleu.
Mais je chasse rapidement ces pensées absurdes, et relève la tête vers le groupe de médecins.
-Il vient de subir l'Effacement ?
Le chirurgien poussant le brancard acquiesce.
-Ouais. Il s'appelle Newt, maintenant.
Newt...Là encore, je regrette.
Je ne saurai jamais quel était son vrai nom.
