Ce qu'il reste
Scribouilleuse : Shakes Kinder Pinguy
Couple : Kyouya/Tamaki, Haruhi/Tamaki
Rating
: PG
Date : 08 octobre 2006
Disclaimer : Ouran ne m'appartient paaaas.
Note : Autre instantafic écrite également pour spookyronny, une nuit à deux heures et demi du matin, en plein pouillage du lj de shinrin(underscore)namida.
« Bonsoir,
Tamaki. »
Un petit sursaut et le blond se retourne, un
sourire lumineux et faux sur les lèvres. Kyouya lui donne des
points pour les yeux brillants, lui en retire pour les cernes que
l'on peut apercevoir si on regarde bien.
« Kyouya
! »
Même la voix est enthousiaste et Kyouya
pourrait presque croire que Tamaki est heureux de le voir, pour de
vrai, mais il n'a jamais été du genre à se
mentir.
Non, il est injuste. Tamaki est probablement, sûrement,
sincèrement heureux de le voir. Mais Kyouya sait lire entre
les lignes et les sourires, et son ami le sait.
Kyouya sent une
colère familière monter en lui, il a envie de dire :
« Je t'avais prévenu », mais ce ne
serait pas vrai. Envie de dire : « Je l'ai toujours
su », et ça le serait mais n'apporterait rien.
D'autant que c'était vrai plus par jalousie que par
discernement.
« Ça
faisait longtemps que je ne t'avais pas vu », dit Kyouya
d'un ton léger.
Sept mois, douze jours, trois heures, 34,
non 35 minutes et une dizaine de secondes.
Depuis que Tamaki lui
avait révélé d'un ton digne et formel et distant
et totalement contraire à tout ce qu'était Tamaki que
Haruhi avait demandé le divorce.
« J'ai
été occupé », s'excuse Tamaki.
Son
ton est hésitant, presque intimidé, et Kyouya se force
à desserrer sa prise sur son verre de peur qu'il ne se brise
entre ses mains, tout comme Haruhi avait brisé Tamaki.
« Je
comprends », dit-il.
Sa voix est peut-être un
peu trop sèche et Tamaki a geste de recul, comme s'il
l'avait frappé. Mais Kyouya est fâché
contre lui après tout, furieux, même si c'est idiot,
même si Tamaki avait seulement été égal à
lui-même lorsqu'il avait demandé Haruhi en mariage.
Il est furieux contre Haruhi qui aurait dû avoir plus de
bon sens que ça, qui aurait dû pouvoir résister à
la cour maladroite de Tamaki, qui aurait dû savoir que ça
ne marcherait pas entre eux. Tamaki est fatigant, épuisant,
doit être tout le temps surveillé comme un enfant.
C'était évident que Haruhi se lasserait. Evident.
Mais surtout Kyouya est furieux contre lui-même
parce qu'il n'a rien fait pour l'empêcher, l'a même, en
un sens, encouragé. Il s'était tellement persuadé
que ce n'était qu'une amourette de passage, que dans le
cours naturel des choses, Haruhi et Tamaki finiraient simplement amis
et Tamaki, après avoir boudé quelques jours,
rebondirait et passerait à autre chose. C'est ainsi que cela
aurait dû se passer.
« Je dois y aller »,
lui dit Tamaki d'une voix distante et avec une ombre de sourire tout
à fait navrant.
Kyouya le regarde, ces cheveux blonds
coupés trop courts, trop bien coiffés, ces yeux sans
éclat, cette posture de repli. Il pense au Tamaki d'avant avec
son bonheur enfantin, ses boucles joyeuses, cette lumière qui
émanait de lui. Il pense aux raisons pour lesquelles il
n'avait rien empêché.
A ces envies de mettre les
mains dans les mèches blondes, de poser les lèvres sur
le cou blanc, de voir comment cet enthousiasme, cette énergie,
cette lumière, se traduiraient dans ses bras.
A la raison
qui lui avait dit qu'un Ootori se marie, a des enfants, et ne rêve
pas d'enfermer son meilleur ami dans la chambre d'une maison au fin
fond de la campagne.
Le résultat, c'est que Kyouya ne
s'est jamais résolu à se marier, malgré
l'arrangement pratique qu'aurait été d'épouser
Renge, et que Tamaki n'est plus que l'ombre de lui-même.
« Tamaki. »
Kyouya lui prend le
bras pour l'empêcher de s'éloigner et Tamaki le regarde,
surpris, vulnérable.
« Que dirais-tu d'un
séjour à la campagne ? »
Kyouya a fait
une erreur, un mauvais calcul.
Mais peut-être est-il encore
temps de tout remettre à jour et de recommencer à
zéro.
(fin)
