Alors je ne prends jamais la peine d'avertir (sauf pour les lemons, quand même. Et oui, y en aura, mais moins "développés" que d'habitude je dirais) mais là j'estime que c'est nécessaire.

Avis à ceux et celles qui rechercheraient de la mignonnerie, du romantisme, et/ou des bons sentiments. Ne cherchez pas, il n'y en a pas. C'était juste une envie purement sadique de ma part (et encouragée par ma consoeur surtout Uu) d'écrire cette fic là.
Je classerais bien cette fic en rating MA, parce que plus que les lemons, donc, c'est l'ambiance et ce que subira Marco (eeeeh oui, encore) qui relèvent du glauque et du sadique parfois. Mais on m'a forcé à la publier...

Enfin sinon, les yaoistes friandes de ce genre de choses sont toujours les bienvenues (copines ^^) (les autres aussi bien sur)

Bref, un pauvre Marco, un Gaoh... Gaoh (j'espère) et un Don méchant (bouh vilain) très méchant. Vous voilà prévenues.

Contexte, une fois aux Etats-Unis pour le championnat international.

Ah aussi, petit note: ceux et celles qui trouveront que la façon dont commencent les choses ressemblent à mon autre GaohxMarco, vous avez parfaitement raison. En fait la première que j'ai écrite avec cette idée c'était celle là, mais elle ne devait pas être publiée à la base (lance un regard noir à ses amies). Aussi j'avais repris l'idée pour l'autre fic. Mais du coup c'est presque la même chose, bouuh...

Amusez-vous bien quand même ^^'


Chapitre I: Déclin

Le seul mot qui lui vint à l'esprit est « écœurement ». Marco referma doucement la porte du local, sans se faire remarquer, et se laissa glisser contre le mur, la tête entre les mains.
Bien sûr, que pouvait-il attendre de plus de la part de Gaoh ?

Il venait lui annoncer leur départ pour les USA prévu pour dans quelques jours, et il était tombé sur cette scène qui lui avait retourné les entrailles. Kisaragi accroché aux épaules du lineman, perdus dans un baiser haletant, dans une position plus que compromettante. Fallait croire qu'il n'était pas le seul à avoir fait ce genre de choses dans les vestiaires avec le géant…

Il repartit comme s'il n'avait rien vu, plus troublé que jamais. Même si c'était un amour à sens unique, il ne pensait pas qu'une telle chose pouvait arriver, il croyait encore un peu à l'affection de son joueur.
Mais le peu de confiance qui lui restait s'est envolée.
Oublier, c'était la seule chose à faire désormais.

*****

Il était ressorti du local sans ce sentiment de satisfaction habituelle. Kisaragi était fade et sans saveur face au métis.
Rien à faire, il préférait jouer avec ce grand brun à la mèche blanche, c'était beaucoup plus amusant. Il avait tellement l'habitude du visage soumis du gringalet blond qu'il n'y avait aucun plaisir à le voir supplier et obéir. C'était comme une seconde nature, alors il n'était d'aucune originalité pendant l'acte.
Alors que Marco… si fier et dominateur sur le terrain, devenait un véritable esclave entre ses mains. Ca, c'était vraiment ce qu'il recherchait.

Bah, il avait essayé, et il était désormais clair que le quaterback était le seul qui valait la peine d'être son jouet.

*****

Depuis leur arrivée aux Etats-Unis, le capitaine des Hakushuu restait distant avec son joueur. Pour dire, aujourd'hui, il avait préféré rester seul à l'hôtel, alors que son compagnon était parti tester celui qui se faisait appeler Mister Don, meilleur lineman.
Lui et son ego… Bah, il n'était pas le mieux placé pour juger ce point, c'est vrai.
Mais enfin il aurait préféré qu'on ne l'appelle pas pour le prévenir que Gaoh avait été blessé par son rival et qu'il fallait quelqu'un pour le ramener.
C'était toujours à lui d'arrondir les angles… il était habitué, à force.

Il avait aidé à ramener le monstre à l'hôtel, et avait alors croisé ce fameux M. Don. Aussi grand et bâti que Gaoh, il avait quelque chose de plus effrayant pourtant. Marco n'avait pas aimé son regard quand il s'était posé sur lui. L'américain lui avait sourit, carnassier, et était reparti.

Maintenant, il était assis au chevet de son lineman passant distraitement sa main dans ces cheveux noirs, durant son sommeil. Puis retint sa caresse.
Qu'est-ce qu'il faisait ? Ce type ne l'aimait pas, et ne le considérait pas comme un compagnon. Il n'avait rien à faire ici. Le veiller ne servait à rien, puisque ça ne changerait pas le regard du lineman sur lui. Il resterait son exutoire, l'objet destiné à assouvir ses pulsions, quoiqu'il puisse faire.

Marco se leva et sortit de la chambre, puis du bâtiment, ayant besoin d'air frais pour se vider la tête.
Il erra des heures jusqu'à la tombée de la nuit, et se rendit enfin compte qu'il s'était perdu. Bien sûr. Dans une ville aussi grande et inconnue de surcroît, ce qu'il venait de faire était on ne peut plus dangereux. Et stupide.

Une limousine noire s'arrêta devant lui, et le métis se raidit, sur la défensive. Une vitre teintée se baissa, et il revit le visage de l'adolescent gigantesque de cet après-midi.

« Hey, tu es l'ami de cette tête de mule, de tout à l'heure, non ? »

Marco hocha brièvement la tête, et tenta de rassembler ses idées pour enfin parler un anglais presque parfait. En tant que fils de mafieux, il se devait de connaître quelques langues utiles pour un éventuel futur business.

« C'est ça, Marco Reiji. M. Don, si je ne m'abuse ?
- Exact, l'homme sourit et ouvre la portière. Ne reste pas là, viens. Je te ramène ? »

Il ne dit pas non. De toute façon c'était lui faire confiance ou dormir dans le premier hôtel louche du coin, alors…
Mais il monta tout de même avec un mauvais pressentiment au creux du ventre.

Il apprit rapidement que Don aimait l'alcool. Le whisky était sa faiblesse, et devint aussi la sienne. Un shooter, puis deux, le temps que le chauffeur fasse le tour du quartier pour prendre une nouvelle rue. La seule boisson à laquelle il était habitué, c'était le coca, c'est dire le changement pour lui…
Il avait chaud et sa tête lui tournait un peu, mais il parvenait néanmoins à rester lucide. Surtout quand le main de son voisin s'égara sur sa cuisse, avec insistance, et pas sans arrière-pensées.
Marco le repoussa, sur la défensive, et s'excusa maladroitement, annonçant qu'il finirait le chemin seul. Mais le lineman ne l'entendit pas de cette oreille.
Don replaça sa main où elle était quelques minutes auparavant, et l'embrassa sans crier gare. Marco protesta, se débattit comme il pouvait sous l'emprise du scotch, et le gigantesque adolescent lui murmura quelque chose au creux de l'oreille.

« Quoi ? Ne me dis pas que tu préfères les femmes, je considèrerais que tu mens. Alors, quoi, tu as quelqu'un d'autre ? il sourit. Ce grand type, ce crétin tout à l'heure ? »

Ses contestations se firent moins virulentes, et son cœur se serra. « Avoir quelqu'un » ? Comme si lui et Gaoh formaient un couple…
Alors il ne put que répondre « non » de la tête, et offrit ses lèvres, comme une vengeance personnelle. Lui aussi pouvait très bien se perdre dans les bras d'un autre, et peu importe qui ça pouvait être. Il s'en fichait bien désormais.

*****

Gaoh s'assit dans le lit de l'hôtel, massant sa joue enflée et douloureuse. Ce Don était vraiment aussi fort qu'il le laissait entendre, et il en avait fait l'amère expérience en voulant jouer au plus fin. Pas grave, il se vengera sur le terrain.

Par contre, ce qui l'intrigua, quand il tourna son regard ambré vers le réveil de la chambre, c'était pourquoi Marco n'était pas dans son lit, voisin du sien. En général, à trois heures du matin, le quaterback dormait à poings fermés… enfin quand il lui laissait l'occasion de dormir, bien sûr.

Ca ne lui disait rien qui vaille.

*****

Il croyait que le sexe avec Gaoh était ce qu'il existait de plus brutal. Il se trompait.

Don était apparemment aussi du genre à négliger son partenaire, car ce qui comptait avant tout le reste, c'était lui. Sa personne est la seule qui ait de l'importance.
Marco eut l'impression de redevenir un jouet sans volonté entre ces mains là, mais il se dit que ce n'était qu'une relique de ce qu'il ressentait avec son joueur, et balaya ses doutes.

Il avait bu un autre verre d'alcool pour oublier ce qu'il s'apprêtait à faire, et s'était plié aux désirs de son nouveau partenaire. Il s'était laissé déshabiller, caresser et même parfois mordre, une fois dans la chambre de Don. Un tel niveau de luxe, il n'en avait jamais connu, même chez son père. Allongé dans les draps pourpres, il laissait les mains du lineman courir sur sa peau portant encore certaines traces, trop équivoques pour qu'on puisse douter de leur origine.
Visiblement, ça ne plut pas au grand adolescent, qui le mordit violemment aux endroits où des marques violettes pâles subsistaient encore. Marco laissa ses cris s'échapper de sa gorge, chose qu'il ne faisait pas avec Gaoh. Mais la main de Don s'abattit sur ses lèvres, pour l'empêcher de prendre cette mauvaise habitude.
Ils étaient exactement pareils. Don, comme Gaoh, ne supportaient pas que les jouets protestent.
Mais le whisky aidant, il obéit, se laissant malmener en silence, encore. Il s'exécuta quand Don lui fit signe d'approcher et prit le membre de son partenaire en bouche, comme résigné, entraîné à donner ce genre de caresses sans vraiment y consentir. Une habitude, qui avait néanmoins l'air de plaire à son nouvel amant.

Puis vint le moment fatidique, qu'il ne redoutait plus tant que ça. Le corps détendu par l'alcool, l'esprit embrumé, la douleur quand l'américain se glissa entre ses jambes lui semblait bien lointaine. Il crispa ses doigts sur les larges épaules, plus par habitude qu'autre chose, et se laissa entraîner par la cadence des coups de reins de Don, jusqu'à la libération de l'un et de l'autre. L'abus du spiritueux l'empêcha d'avoir pleinement conscience de sa jouissance. C'était morne, vide.
Il avait espéré combler un peu le manque, avec ce type, ou même se venger, intérieurement.
Ca n'avait que creusé le gouffre dans son cœur.

Une absence de réaction manifeste, le safety avait à peine gémit sous ses assauts. Don avait été… vexé. C'était le mot. Il laissa sa conquête sur le lit.
Allongé, le métis avait les yeux perdus dans le vague, l'esprit ailleurs. Et ça, ce n'était pas dû qu'à l'alcool. Il n'en avait pas assez dans le sang.

« Tu t'es ennuyé? » demanda-t-il d'une voix doucereuse et sourde.

Marco émergea doucement quand la voix l'interpella, et se dépêcha de répondre, de nouveau conscient de ce que l'entourait. Il savait pertinemment que ce ton était atrocement dangereux.

« Non ! Non bien sûr que non, voyons, j'ai… enfin le whisky a un peu brouillé tout ça… j'ai pas l'habitude, bafouilla-t-il avec un sourire d'excuse.
- Tu n'as rien dit, ajoute-il de la même manière.
- Je… ne… je… ne suis pas expansif. »

Il balbutia, se rasseyant sur les draps, terrorisé par la lueur dansant au fond des yeux du lineman. Ses excuses, cette fois, risquaient de ne pas le sauver.

« Tu mens. »

Ces deux mots arrêtèrent son jugement.

*****

Gaoh avait une impression désagréable au creux du ventre. Il était inquiet. C'était le genre de sensation qu'il n'avait pas ressenti depuis des années, et ça le perturbait. Cinq heures du matin, bientôt le petit jour, et son quaterback n'était toujours pas rentré.
La porte s'ouvrit enfin sur un Marco qui, même dans l'ombre, avait l'air épuisé. Il fronça les sourcils, et tempêta contre son capitaine, réveillant sans doute tout l'hôtel. Ce qui le fit taire, c'est l'absence de réaction du métis, qui lui passa devant sans un regard, pour rejoindre son lit et s'écrouler dedans, sans même prendre la peine de se dévêtir.
Dans la pénombre de la chambre, il a cru voir furtivement les yeux bleus d'habitude si pétillants de Marco vidés de leur éclat.
La fatigue, sans doute. Il grogna sourdement, se dit que tant pis, ils s'expliqueraient demain, et imita son compagnon de chambrée.

*****

La douleur ne l'empêcherait pas de dormir, mais chaque mouvement était un supplice. Il avait cru que le pire était arrivé pour lui avec Gaoh.
Il s'était trompé. Lourdement.

*****

Deux heures de sommeil. Si ça ce n'était pas du sadisme… Gaoh pesta, mais obtempéra. De toutes façons le quaterback de Deimon faisait trop de bruit en entraînant ses joueurs dehors pour qu'il continue à dormir.
Il se leva avec un grognement sourd et se dirigea vers le lit voisin, observant Marco qui lui tournait résolument le dos, plongé dans un profond sommeil, malgré toute la bonne volonté d'Hiruma.
Le métis n'était pas un gros dormeur pourtant –et à cela il soupçonnait fortement les hautes doses de coca qu'il ingérait quotidiennement. Agacé, il attrapa une épaule du safety pour le secouer un peu –considérant la force de Gaoh, bien entendu- dans le but de le réveiller. Chose faite. En plus, Marco hurlait de douleur à s'en briser les cordes vocales.

*****

Ses nerfs avaient balancé une telle décharge de souffrance dans son cerveau que ça avait balayé toute les endorphines qu'il avait pu produire pendant son sommeil. Ce n'était pas un rêve. La soirée de la veille lui revint, et tout ce qu'il avait enduré.
D'abord les attentions de Don, et puis l'acte en lui-même. Il n'avait pas vraiment réagi, c'est vrai. Le whisky et la déception avaient annihilé toute sensation. Il aurait dû simuler, l'américain aurait été satisfait.
Mais non, il s'était tut, honnête, et la sentence était tombée.
Il s'enroula dans les draps, retenant quelques larmes à chaque mouvement, honteux, et marmonna un « j'ai sommeil » pour que Gaoh s'en aille. Trop tard, le cri d'animal blessé qu'il avait poussé avait attisé la curiosité du lineman.

*****

Il le sortit de force de sa couche, et il vit le métis se mordre la lèvre pour retenir une nouvelle plainte. La lumière du jour lui révéla enfin la raison de cette impression, deux heures auparavant.
Une belle marque rouge violacée s'étendait sur son cou, dépassant du col de sa chemise froissée. Pas comme la preuve d'un quelconque baiser un peu trop insistant, non. Beaucoup plus imposante.

Le gigantesque adolescent grogna, et Marco eut un mouvement de recul inutile, entravé par les mains de son compagnon. Le métis entrevit dans ses yeux une lueur qu'il jugea affolante. Celle qui prouvait qu'il avait compris.
Ces deux mêmes mains arrachèrent sa chemise, comme pour dévoiler au plus vite ce qu'il tentait pourtant de cacher en se débattant comme un beau diable. Il ferma les yeux et détourna la tête. De honte, de colère. Il ne voulait pas que quelqu'un voit ça.
De grandes ecchymoses lui couvraient le torse et le ventre. D'une rotation de ce corps frêle, il en constata autant sur le dos. Il ferma le poing et Marco se raidit à cette vue, tentant de reculer à nouveau. C'est bien ça, voilà la confirmation.
Il posa doucement sa main serrée sur une des empreintes, comparant la taille des marques et de ses propres poings.
Aussi, voire plus grand. Il avait compris, Gaoh n'était pas bête au point de ne pas faire le rapprochement. D'autant plus que parmi les traces de coups, il en voyait aussi qui ressemblaient fort à des morsures, comme les siennes, quand il le prenait.

Un jouet désobéissant. Il aurait dû le punir lui-même. Mais quelqu'un l'avait fait à sa place et il ne le supportait pas.
Il s'apprêta à l'engueuler quand même, comme jamais il ne l'avait fait auparavant, mais le capitaine le prit de court.

« C'est uniquement de ta faute. »

Un simple murmure étranglé, qui avait fait d'emblée taire le géant. Le safety s'enfonça les ongles dans les bras, totalement à bout.

« C'est de ta faute si je suis allé voir ailleurs. Je ne crois pas être le premier de nous deux à le faire de toutes façons. Pas vrai ? »

Ah. Alors il était au courant. Gaoh ne savait pas trop quoi dire et se contenta alors d'écouter.

« Donc tu n'as plus besoin de moi, et je n'ai plus… besoin de toi. Oublie-moi tu veux ? »

Son capitaine se leva et fouilla dans ses affaires pour trouver une chemise intacte et propre. Le lineman n'arrivait pas à bouger. Quelque chose… était en train de le dépasser.

« J'ai trouvé autre chose alors… oublie.
- Autre chose ? s'emporta son joueur. Tu retournes vers un type qui te laisse des traces pareilles ?! T'es encore plus maso que je le pensais ou qu… »

Il se tut. Le regard brisé de Marco lui coupa toute envie de protester.

Des marques pareilles ? Oui sûrement, mais c'était juste un coup de sang rien de vraiment grave. Après tout, rien n'avait été cassé. Et puis Marco était persuadé que Gaoh en aurait fait autant dans la même situation alors…
Il voulait aller autre part, avec quelqu'un d'autre, et tant pis si ça recommençait, il endurerait jusqu'à trouver quelque chose de mieux, encore.

*****

Il attendait devant l'immeuble privé de Don, venu uniquement avec son désespoir profond comme la mer et sa folie. Il n'avait plus rien à perdre de toutes manières.
Un sourire de requin l'accueillit, et une grande main, semblable à celle de son désormais ancien compagnon, s'abattit sur son épaule pour l'inviter à l'intérieur.
Une nouvelle cellule et un nouveau geôlier.


Mmh, et encore là, sachant ce qui va arriver, c'est soft. Ah je vous ai prévenu...