chapitre 1 : Loup

Où en était-elle maintenant ? Elle ne savait plus trop. Elle savait juste que qu'elle avait peur. Elle avait peur de la réaction de Jacob lorsqu'il verrait qu'elle était venue le voir alors qu'il lui avait tout simplement interdit de revenir. Mais elle devait lui parlait, elle avait besoin de savoir les réelles raisons de son changement de comportement soudain. Elle l'avait vu s'éloigner d'un coup, sans prévenir il ne lui avait pas donné de vraies explications, ou du moins, pas autant qu'elle ne l'autait souhaité. Depuis des mois, elle tombait dans gouffre sans fin, et ces derniers temps, depuis que Jacob l'avait en quelques sortes pris sous son aile, elle se sentait remonter doucement à la surface, très doucement, mais sûrement. Et voilà qu'il partait, sans se retourner, lui disant simplement qu'il ne voulait plus d'elle. Comme l'avait fait Ed… Edward, il y a cinq mois. Ça faisait cinq mois et elle ne s'en remettait toujours pas.

— Bella, dit Billy ouvrant la porte.

Peut-être était-ce pour cette raison qu'il ne voulait plus lui parler, il en avait marre de la voir se transformer peu à peu en cadavre.

— Je veux le voir.

— Il n'est pas là.

Billy était un deuxième père pour elle et elle savait lorsque ce dernier n'était pas s'insère. Lorsqu'elle s'était retrouvée avec une jambe cassée à cause des ravages qu'avait causé James le chasseur, à la place de Charlie qui lui avait dit qu'il lui pardonnait et qui s'était comporté en vrai papa poule, Billy l'avait sermonné comme jamais et elle s'était excusée comme une petite fille alors que Charlie lui demandait de se calmer. Seigneur, on aura dit un vrai couple ce jour.

— Désolée Billy, mais je dois absolument le voir, s'excusa-t-elle en passant devant lui.

Elle pénétra dans la maison, elle traversa le couloir puis passa par le salon pour se diriger vers la chambre de Jacob. Elle ouvrit la porte et le trouva allonger sur son lit, dormant profondément. Il semblait si innocent dans cet état, qu'elle se demanda comment pouvait-il être dans le gang de ce Sam. Les yeux couleur chocolat de Bella se levèrent vers la vitre de la fenêtre de la chambre et son regard se perdit à travers les quatre hommes qui sortaient d'un sentier menant vers la forêt.

Non, il était bien trop innocent et surtout trop jeune malgré sa croissance fulgurante, pour se joindre à ces voyous. La minute d'après, elle se trouvait hors de la maison, la rage montait à elle au fur et mesure qu'elle s'approchait d'eux. Elle avait l'impression d'être face à quatre statues identiques, même couleur de peau, à peu près la même taille, même corps de dieu grec, et surtout, même aura étrange qui se dégageait d'eux.

— Qu'avez-vous fait ?! Hein ?! Qu'est-ce que vous lui avez fait ?

Elle fit une pression sur le torse du chef du gang, c'était censé être un provocation, elle avait voulu le pousser tant elle était en colère, mais au final, ce fut elle qui eut mal aux poignets, mais elle ne laissa rien paraître. L'un des sbires de Sam tenta de s'interposer.

— Qu'est-ce qu'on lui a fait ?! Non, qu'est-ce qu'il a fait ?! Qu'est-ce qu'il t'a dit ?!

— Rien, il ne m'a rien dit ! rétorqua Bella en les regardant un à un. Il n'a pas osé me parler parce qu'il a peur de vous !

Des rires retentirent, seul Sam semblait garder son calme. Elle n'était pas prise au sérieuse, comme toujours en fait ! Et elle commençait à en avoir marre alors elle fusilla ce garçon du regard. En fait, elle aurait juste dû lui lancer un regard assassin et c'est tout, mais son corps se rebella contre sa raison et sans même qu'elle ne s'en rende compte, sa main s'abattit sur le visage du bel indien et elle regretta vite son action face à au regard plein de haine qu'il lui adressa.

— Paul, calme-toi. Maintenant ! l'avertit Sam.

Sa respiration monta d'un cran, on aurait cru qu'il tentait de se contenir, comme s'il était possédé. Par instinct, elle fit un pas en arrière

— Ça y est, c'est trop tard ! s'exclama l'un des membres du gang.

— Bella va-t-en !

Elle était dans un sale pétrin. C'est la chose à laquelle elle pensa lorsqu'elle le vit se tordre le corps d'une manière brutale elle recula une nouvelle fois de plusieurs pas cette fois alors que ce fameux Paul se métamorphosa en loup devant elle. Oui, c'est bien ça, il venait littéralement de se métamorphoser en bête de la forêt devant elle et Dieu merci qu'elle se soit reculer car elle aurait pu ne plus avoir de tête en vu des gigantesque pattes de la bête. Le cœur de Bella loupa un battement. Nom de Dieu, elle ne rêvait pas ? Il se trouvait face à un loup, qui lui grognait dessus.

Attendez. Un loup ? Comme les grands loups qu'elle avait vu il y a quelques temps, ceux qui l'avaient sauvé de Laurent. Mais pas le temps de réfléchir, lorsqu'il leva la patte, son instinct de survie pris le dessus et elle fit aussitôt volte face et s'en alla en courant.

— Bella !

Jake descendit le perron en sautant par-dessus la barrière.

— Cours ! Jake cours !

Elle courait aussi vite qu'elle pouvait alors que Jake se dirigeait à tout allure vers elle et lorsqu'il s'élança dans les airs, elle comprit. Lui aussi alors ?

— Qui est-ce ? demanda vaguement Emily en dévisageant Bella.

En la voyant, Bella compris alors la mise à garde d'Embry, une partie de son visage était défigurée, comme si on l'avait griffé. Elle détourna rapidement les yeux, comprenant très vite d'où lui venait ses cicatrices. Mais cela ne changeait pas le fait qu'elle était très jolie.

— C'est Bella Swan, qui d'autre à ton avis ?

— Oh je vois, tu es la fille à vampire, chantonna doucement la belle brune.

Était. Elle était la fille à vampire.

— Et toi, tu es la fille à loup.

Emily eut un rire cristallin.

— Il faut croire. J'en ai fiancé un, répondit-t-elle en posant un plateau rempli de muffin auprès de Jared et d'Embry. Faîtes donc attention vous deux, gardez-en au moins pour vos frères ! Et où sont vos bonnes manières ? Les femmes d'abord. Sers-toi donc Bella.

Elle n'avait pas faim. À vrai dire, ça faisait des mois qu'elle ne mangeait plus et après ce qui s'était passé tout à l'heure, elle n'avait pas envie d'avaler quoi que ce soit. Mais elle était beaucoup trop polie, alors elle en prit un.

— Alors la fille aux vampires, pas trop la frousse ? ricana Jared.

Encore une fois, ils se moquaient d'elle, mais elle ne parvient pas à les en vouloir. C'était deux gamins, assez mignons et juste un peu immature.

— Tu sais, tu n'es pas le premier monstre que je rencontre.

C'est à cet instant que Sam entra dans la maison.

— Jake a dit la même chose il paraît que t'as l'habitude de tout ça.

Et c'est peu de le dire ! On pourrait presque lui dire que des sirènes vivaient dans le lac d'à côté, elle croirait à cela sans une once de surprise. Sam se précipita vers Emily et Bella en déduit que c'était donc lui le fameux fiancé. Il l'embrassa tendrement et recouvrit son visage de petits baisers. À cet vue, Bella cru qu'on lui enfourchait le cœur. Il, n'avait jamais eu ce genre de comportement avec elle. Ça n'avait toujours été que de simples baisers froids et jamais avec la langue en plus, il n'y avait même cette même complicité.

Des voix raisonnèrent de l'extérieur et elle vit Jacob et Paul arriver. Ils riaient ensemble alors qu'ils avaient voulu s'arracher leur fourrure quelques temps plutôt. Elle s'attarda longuement sur Paul, il était un peu plus petit que Jake, mais Paul semblait être plus entraîné. Il avait une belle peau brune, typique des habitants de la réserve et elle contrastait avec ses cheveux couleur ébène. Sa mâchoire carré ne faisait qu'accroître son charme, car oui, il était charmant et même plus il était tout simplement beau, très beau. Et il était un loup. Et il avait voulu la manger.

La fille à vampires prit une grande respiration lorsque son regard descendit vers ses abdos et elle fronça les sourcils. Où était le problème ? Pourquoi se mettait-elle à le détailler de la sorte, devant tant de monde en plus alors qu'elle n'était là que pour une chose précise : Jake. Justement, celui-ci se tenait face à l'encadrement de la porte d'entrée, la fixant d'un air sérieux mais sa vision fut gâchée par le torse bombé de quelqu'un. Bella leva les yeux et vit qu'elle se trouvait face à Paul. Il était près, beaucoup trop près car sa peau touchait ses vêtements et elle pouvait sentir la chaleur qui émanait de son corps.

— Désolé.

Ce fut le seul mot qu'il dit avant de s'asseoir et de se jeter sur les muffins. Il lui avait sourit de manière narquoise et avait rapidement prononcé cette excuse. Cette chaleur qui émanait de lui avait enveloppé ses reins en quelques secondes et seulement ses reins car c'est à cet endroit qu'elle eut le plus chaud. Elle ne le quitta pas du regard alors qu'il apportait son muffin à sa bouche, la fixant, son sourire n'ayant toujours pas quitté son visage.

Jacob et sa bande étaient une meute de loups, et ils avaient été créés pour protéger les humains des sangs-froids : les vampires. Jake et Paul étaient sur cette Terre pour tuer Edward c'est de cette manière qu'elle voyait le chose. C'est comme ça qu'elle voyait les choses. Elle pensait à Paul parce qu'elle ne parvenait à oublier le regard qu'il lui avait lancé lorsqu'elle leur avait tourné le dos avec Jake. Elle ne savait pas s'il la détestait ou juste s'il se comportait de cette manière avec toutes les personnes qu'il ne connaissait pas. Mais peut-être le méritait-elle elle l'avait giflé après tout et il était un homme, il avait sa fierté et elle l'avait bafouée devant ses amis. Bella se rendit compte qu'elle aussi, aurait sans doute dû s'excuser.

— Bella ?

La jeune fille leva les yeux vers son père.

— Tu n'as pas touché à ton assiette.

— Désolée papa, mais je n'ai pas très faim, répondit-elle d'une voix nonchalante.

Depuis un quart d'heure, elle s'amusait à séparer ses petits poids et son riz, faisant des dessins dans sa sauce tomate. Le chef Swan soupira, cette réponse, elle la donnait depuis cinq mois. Elle avait incroyablement maigris et déjà qu'elle avait toujours eu une peau pâle, encore un peu et elle deviendrait transparente. Elle ne mangeait plus, ne dormait plus à cause de ses cauchemars incessants et son mal être se reflétait aussi sur Charlie, tout son entourage l'avait remarqué. Tout ça à cause de cet Eddy qui avait brisé le cœur de sa fille.

Il poussa un soupire et amena sa main à ses yeux, ce qui interpella aussitôt Bella. Elle se sentait hideuse vis-à-vis de son père, elle savait ce qu'elle lui faisait endurer depuis des mois et malgré ses efforts, rien n'y faisait, Charlie était à bout.

— Bella…

— Je suis désolée papa.

— Tu n'as pas à t'excuser. Écoute, ce sont les vacances scolaires, pourquoi n'irais-tu pas chez ta mère pour te changer les idées ?

Alors qu'elle s'était une nouvelle fois concentrée sur son assiette, elle releva le visage vers lui. Il voulait qu'elle parte.

— Pourquoi ? Non, je ne veux pas partir.

— Ça ne sera que pour quelques jours Bella, regarde-toi bon sang ! Même ton ombre semble être plus humaine que toi, je… je ne sais plus quoi faire pour te faire oublier ce que tu ressens.

— Non !

Elle se leva brutalement de sa chaise et quitta la cuisine. Il avait raison, ce qu'il disait n'était que la simple vérité, mais elle ne voulait pas partir. Elle ne voulait pas être loin de ce qui la rattachait encore à lui, Forks, cette forêt interminable et verdoyante qui entourait la ville, ce temps qui ne changeait jamais, tout ce qui composait Forks lui faisait penser à Edward et elle ne voulait pas s'en éloigner. C'était idiot, enfantin, mais elle s'en fichait.

Elle ferma la porte de sa chambre et s'effondra sur son lit. Elle se sentait pitoyable et elle se dit à ce moment que peut-être, son père ne voulait plus la voir, plus dans cet état en tout cas et elle pouvait le comprendre. Elle se sentirait elle aussi malade si elle devait le voir en pleine dépression sur une durée interminable. Mais elle ne voulait pas partir. Une larme coula le long de sa joue alors qu'elle s'en roulait dans ses draps, toute habillée, elle n'avait même pas la force de se mettre en pyjama.

Bella se réveilla le lendemain avec une douleur à la fesse gauche, c'était le résultat de sa chute lorsqu'elle avait vu les loups Jake et Paul s'affronter. Elle avait mal dormi, comme d'habitude à cause d'un d ces cauchemars récurrents. Elle se revoyait dans la salle de danse, Edward tenant son poignet alors qu'elle pensait agoniser, sauf que cette fois-ci, il n'avait aucune envie de la sauver. Son sang avait toujours été la tentation du vampire, il ne résistera pas cette fois et elle le voyait dans son regard il était prêt à la dévorer.

Il était sept heures lorsqu'elle ouvrit les yeux. Elle resta un instant à regarder la porte de sa chambre puis se retourna vers la fenêtre, elle avait persisté à la laisser entrouverte durant des semaines et puis, en Février, alors que la neige recouvra l'État de Washington d'un voile blanc, elle dû se faire une raison. Elle quitta le lit, ça ne servait à rien de persister, elle ne se rendormirait pas et elle devait s'excuser auprès de Charlie avant qu'il ne s'en aille au travail. Elle pénétra dans la salle de bain, elle se brossa les dents et se lava.

C'est au moment où elle revint dans sa chambre, entourée d'une serviette que son cœur failli bondir de sa poitrine. Doux Jésus, elle n'avait plus l'habitude de ce genre de surprise dès le matin. Elle prit une grande inspiration, sa main posée sur son cœur.

— Jake… mais qu'est-ce que tu viens faire ici ? Et comment tu es entré ?

Jacob Black se tenait contre le mur, torse nu, vêtu d'un simple short.

— Par la fenêtre, répondit-il comme si c'était la chose la plus évidente qui soit.

Oui évidemment, ce n'est pas comme s'il y avait une porte comme dans toutes les autres maisons. Elle retint fermement le nœud de sa serviette lorsqu'elle vit qu'il la dévisageait de bas en haut.

— Jake, tu me réponds ?

— Cette nuit nous avons ressenti une présence près de chez toi, beaucoup trop près pour dire vrai.

Elle fronça les sourcils.

— Comment ça ?

— Un vampire est venu s'aventurer près de chez toi Bella.

Il l'avait dit dans un murmure, comme s'il ne voulait pas qu'il l'entende. Mais à peine avait-il dit cette phrase qu'il pu voir, dans le regard de la brune, une sorte d'étincelle.

— C'est…

— Non, ce ne sont pas tes sangsues préférées, désolé, cracha-t-il.

Sangsues ? C'était donc la manière dont ils surnommaient les vampires. C'était évident que ce n'était pas eux. Merde, ça faisait des mois bon sang ! Quand allait-elle enfin s'en rendre compte ? Bella se mordit la lèvre face au ton de son ami. Tout comme son père, il était sans doute agacé.

— C'est Jared, qui, en faisant une patrouille de nuit l'a aperçu. C'est une femelle, rousse et…

— Victoria, susurra-t-elle.

Aussitôt, les souvenirs de la chasse contre James lui revinrent en tête. Elle avait revu Laurent et il lui avait mis au courant des intentions de Victoria. Elle voulait se venger de la mort de son amant, et elle s'était promis de mettre la main sur Bella pour la martyriser jusqu'à son dernier souffle.

— Tu la connais ?

— Oui… elle était la compagne de James, celui qui a voulu me transformer en vampire. Elle veut me tuer, c'est pour cette raison qu'elle a envoyé Laurent, c'était pour avoir ma peau. C'est tout ce qu'elle veut… oh mon Dieu… je vais mourir.

Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle n'avait pas pleurer lorsque Laurent avait voulu la tuer, au contraire, elle avait pensé à Edward et avait calmement attendu sa fin, alors pourquoi paniquait-elle ? Jake traversa la pièce pour la prendre dans ses bras et la serrer contre lui. Elle frissonnait un peu à cause de sa récente douche, mais sa température corporelle remonta assez vite dès qu'elle fut en contact avec le loup.

— Je ne laisserai personne t'approcher, jamais tu m'entends ! Il est hors de question que cette sangsue t'approche.

— Mais elle est beaucoup trop forte, murmura-t-elle entre deux sanglots.

— Nous le sommes plus. N'oublie pas que notre mission est de les tuer, nous sommes là pour ça ! Et surtout s'il en va de ta protection.

Bien, ne jamais lui dire que les vampires sont plus forts, ça le frustrait au plus haut point.

— Elle sait où je vis maintenant.

— Et c'est pour cette raison que tu dois venir à la Push, déclara-t-il en se détachant d'elle, à contre cœur.

— Quoi ? Mais non, c'est pas possible, renifla-t-elle en s'essuyant les yeux.

— C'est Sam qui l'a décidé et le Conseil aussi. Si tu es avec nous, ce sera bien plus facile de te surveiller.

Il était drôle lui. Il pénétrait dans sa chambre, lui annonçait qu'elle était une nouvelle fois traquée par une malade qui ne lâcherait pas l'affaire et il lui disait, dans le plus grand calme qui soit, d'aller vivre à la Réserve avec lui, le grand loup couleur cuivre et les autres. Et Paul, celui qui avait voulu la croquer.

— Pour l'instant ça ne devrait pas poser de problème, tu es en vacances et ton père me fait confiance de toute manière. Alors tu…

— D'accord.

Jake se tût un instant.

— Ah. Je ne pensais pas que ça serait aussi facile de te convaincre.

— Pourquoi ?

Il ricana.

— Peut-être parce que ces derniers temps, tu as une peur bleue d'être loin de chez toi.

— C'est pas vrai, répliqua-t-elle en lui donna une frappe à l'épaule.

Il eut un sourire narquois, ce qui lui rappela franchement le sourire que Paul lui avait envoyé hier.

— Alors tu viens. N'est-ce pas ?

Elle ne voulait pas quitter Forks mais son père avait raison, elle devait se changer les idée et rien de mieux qu'être au plus près de son meilleur ami pour peut-être, pouvoir passer 30% de son temps à penser à autre qu'à Edward, au lieu de seulement 10 % et encore… ça dépendait des jours. De plus, elle savait au fond d'elle, qu'elle était en sécurité avec Jake. Pour les autres elle ne savait pas trop et encore moins pour Paul, mais Jake était comme son frère et elle avait aussi besoin de sa dose de surnaturel.

— D'accord, mais ça ne sera que pendant la période de vacances.

Un sourire dévoila sa rangée de dents blanches. Il était content qu'elle accepte, même si de toute manière, il l'aurait traîné de force pour ne pas qu'elle reste ici. Charlie était absent toute la journée et connaissant Bella et sa fragilité des derniers temps, elle n'aurait même pas tenté de crier si jamais cette sangsue venait l'attaquer en pleine nuit. Elle était au bord du précipice et il était presque sûre qu'elle n'attendait qu'une chose : qu'on l'y pousse.

— Prépare tes affaires.

— Là, maintenant ? Mais il n'est que sept heures.

— Non, je te dis simplement de commencer à faire des affaires, Jared viendra te chercher plus tard dans la matinée pour t'accompagner, lui expliqua-t-il en se dirigeant vers la fenêtre.

— Tu sais que je peux y aller toute seule.

— Avec une suceuse de sang dans les parages qui veut ta peau ? Nan j'crois pas.

Sur ces derniers mots, il sauta par la fenêtre et Bella accouru pour voir s'il n'avait pas fait une mauvaise chute et elle se sentit stupide à avoir pu penser une chose pareille lorsqu'elle le vit courir vers le bois.

— Bella, avec qui tu parles ?

La voix de son père raisonna derrière la porte et elle ferma aussitôt la fenêtre.

— J'étais au téléphone avec Jake. Après notre discussion d'hier, je me suis dit que tu avais peut-être raison sur le fait que j'avais besoin de prendre de l'air alors j'ai appelé Jake pour savoir s'il acceptait de m'accueillir durant quelques jours.

— C'est une bonne décision et je fais confiance à Jake pour ça. Et quand pars-tu ?

— Tout à l'heure, je vais préparer mes affaires.

Il prit une grande respiration.

— Je vois, au moins l'avantage est que tu n'auras pas besoin de prendre l'avion pour revenir.

Elle sourit et ouvrit alors la porte. Pas grave si elle était en serviette, c'était son père : il ne verrait toujours qu'une petite-fille.

— J'espère que tu pourras te reposer en tout cas.

— Merci et je veux m'excuser pour ma réaction d'hier, c'était puéril et…

— Bella, la coupa-t-il. Ne dis plus rien et va préparer tes affaires.

Elle lui sourit et il le lui renvoya avant de descendre. Elle aurait pu l'embrasser comme toutes les filles normales qui aiment leur père, mais même après un an, elle ne savait toujours pas comment s'y prendre avec lui et ça semblait être réciproque.

À dix heures, alors qu'elle venait de finir son petit-déjeuner, l'on toqua à sa porte et elle alla ouvrir pour accueillir Jared, en torse nu. Ils avaient vraiment un problème avec les vêtements.

— Salut la fille à vampire, alors t'es prête ?

— Salut Jared.. hum… il va falloir que vous cessiez de m'appeler de cette manière.

Elle prit les deux sacs où elle avait mis ses affaires. En voyant cela le jeune loup eut un rire en secouant la tête.

— Vous les nanas, vous êtes toutes les mêmes. Tu sais, tu ne vas pas très loin.

— Oh t'en fais pas, il n'y a que le stricte minimum, quelques vêtements et mes cours pour réviser les examens. Et puis, je n'avais pas de sac plus grand.

— Tu sais ce que j'en dis moi, dit-il en haussant les épaules.

Elle ferma la porte derrière elle à clé. Ils montèrent dans la camionnette et elle monta au volant, lançant un dernier regard à sa maison. Elle se sentait un peu coupable de laisser Charlie seul, même s'il y avait des restes au frigo, elle se demandait comment il ferait pour la suite, puis elle se rendit compte qu'il s'en était bien sortit avant qu'elle ne revienne à Forks.

— T'en fais pas, on fera quelques tours ici, juste pour voir si tout va bien, la rassura Jared en la fixant intensément.

— Merci.

— Mais au fait, elle te veut quoi cette cadavre ?

Elle démarra enfin et quitta la maison.

— Elle était la compagne d'un vampire qui a voulu me tuer.

Il s'esclaffa de rire.

— Donc en fait, tu les attires comme des mouches et ensuite tu dis qu'il ne faut pas t'appeler fille à vampires. Je crois surtout que c'est ce qui te va le mieux.

— Et qu'est-ce qui est le mieux pour toi, être une fille à vampires ou à loups ?

— Pff, fille à loups bien sur, nous au moins nous n'aurons pas l'envie de boire ton sang. Beurk !

Elle se tourna vers lui et vit son regard dégoûté, on aurait dit un enfant devant un plat d'épinards. Elle eut un sourire.

— Hier, ton ami à voulu me dévorer.

— Qui Paul ?

Il rit de bon cœur.

— Paul est comme moi, il préfère le poulet et la viande de bœuf ! Mais si tu veux vraiment savoir, il a juste voulu te faire peur, il ne t'aurait pas touché et entre toi et moi Bella, tu empestes encore le vampire, je crois que ça l'a pas mal perturbé tu sais.

Elle haussa les sourcils avant de se sentir les cheveux ainsi que d'apporter ses narines sur les manches de son pull. Elle les avait pourtant lavé plusieurs fois depuis leur départ. Elle entendit Jared rire une nouvelle fois mais elle ne put savoir s'il avait dit la vérité ou s'il se moquait d'elle. Mais ça risquait d'être embêtant de vivre au milieu de loup si elle avait l'odeur de leurs pires ennemis imprimés sur ses vêtements. Ça briserait donc sa tentative d'excuse auprès de Paul.

— Au fait, j'espère que Jake a une chambre d'ami, à moins que la chambre de l'une de ses sœurs ne soit libre.

— Ah oui, tu ne sais pas encore.

Bella se tourna vers Jared qui faisait une petite moue.

— Savoir quoi ?

— Non rien, ce n'est pas si important.

Jared jubilait au fond de lui. Lorsqu'elle saura qu'elle devrait vivre chez Paul et lorsque Paul, qui ne sait lui aussi encore rien, saura qu'il devra la supporter, ça risque de faire des étincelles. Sans parler de Jake. Il avait déjà hâte d'y être.