Un désir de changement

Une nouvelle journée débutait à Magnolia. Le soleil se levait et une jeune femme l'admirait depuis le pont qui traversait la rivière du village. Elle avait passé une partie de sa nuit à vagabonder dans les rues et avait finalement décidé d'admirer l'aube avant de retourner chez elle. Cela faisait plusieurs nuits, qu'elle ne dormait pas, incapable de trouver le sommeil.

Levy était assez petite, mince et avait des cheveux cyan où un ruban de couleur rouge pourpre était noué. Elle soupira, elle était plutôt déprimée ces temps-ci. Malgré le divertissement qui allait de paire avec Fairy Tail, elle trouvait sa vie monotone. Même les livres ne lui rendait pas son enthousiasme habituel. De même, les moments où le seul fait d'être en compagnie de ses amis la réjouissait, lui manquaient.


Les mages de Fairy Tail étaient toujours aussi bruyants et Levy traversa discrètement la grande salle comme à son habitude, pour s'assoir au bar, près du mur. Elle fut accueillit par Mirajane qui lui prépara sa boisson habituelle. Jett et Droy, ses deux meilleurs amis et coéquipiers, la rejoignirent et débutèrent leur petite querelle quotidienne : savoir qui aurait le privilège, selon eux, d'occuper la place libre à côté d'elle. Elle secoua la tête et décida de les ignorer, définitivement trop exténuée pour essayer de les raisonner.
- Levy-chan, bonjour, salua une jeune blonde, un tas de feuilles de papier en main.
- Bonjour Lu-chan, dit-elle en souriant.

Elle adorait Lucy, elles partageaient toutes les deux une passion pour les livres, et de ce fait s'entendaient très bien.
- J'ai écrit un nouveau chapitre, tu veux le lire ?, demanda Lucy, en tendant le manuscrit de son roman.
- Oui, bien sur, assura-t-elle en prenant le manuscrit qu'elle feuilleta quelques minutes, puis prononça sans énergie :
- J'ai fini

- Déjà ? s'écria Lucy, surprise. Tu n'a pas aimé ?, continua-t-elle soucieuse.
- Si si, ce n'était pas très long, mais c'était très bien, assura Levy, sincère.

Après tout c'était vrai, pourtant elle n'arrivait pas à s'enthousiasmer pour son amie.
- Levy, ça va ?, demanda la blonde septique devant ses yeux vitreux.
- Oui, tout va très bien, c'est juste que j'ai du mal à dormir la nuit, confia la petite mage aux cheveux bleus.
- C'est vr….

Lucy tourna vivement la tête et Levy vit Happy échapper de justesse à son amie qui s'était jetée sur lui, essayant de récupérer les clés des esprits stellaires que le petit chat bleu venait de lui chaparder.

- Ah! Happy! Idiot de chat volant ! Rends-moi mes clés! Excuse moi Levy, je dois y aller, dit-elle, en s'éloignant en courant.

Happy qui avait déjà beaucoup d'avance lança les clé à Natsu qui se mit à son tour à taquiner Lucy.
- C'est toujours pareil, soupira la jeune femme au cheveux bleu.

Elle regarda le groupe d'amis un peu plus loin, et les envia. Ils ne se souciaient pas du lendemain, et vivaient l'instant présent. Elle aurait adoré être comme eux…
- Je t'ai dit que c'est moi !, cria d'un coup Jett.
- Mais, espèce de crétin, je vois pas pourquoi, lança Droy, en l'attrapant par le col.
-Bagarre générale !, hurla Natsu, qui avait saisit le bon prétexte.

Table et chaises se mirent à voler, même des personnes tel Happy, furent envoyés en guise de projectile.

Notre jeune Levy se leva et sortit. Elle avait l'impression qu'on lui martelait le crane. Encore une bagarre, encore ses deux idiots d'amis qui se battaient stupidement, encore une journée typique …


Elle se dirigea vers l'arbre centenaire qui avait été son compagnon dans ses moments de migraine. Il offrait une bonne protection contre le soleil tapant, se situait sur une colline de Magnolia d'où elle avait une vue magnifique et au moins, lui, était silencieux. Depuis quelques temps, elle n'était en paix que si elle était seule, bien que ce soit normalement contraire à sa nature. Assise sur son perchoir elle regardait la ville animée. Elle était bien, tout simplement bien. Elle ferma les yeux, et réussit à s'endormir, pour la première fois, depuis un peu moins d'un semaine….

Une petite fille aux cheveux bleus, assise dehors sur une grande chaise à bascule, lisait avec concentration un grand livre qui semblait beaucoup trop grand pour ses mains. Levy observa la fillette avec curiosité, il aurait très bien pu s'agir d'elle, enfant. La jeune fille fini par s'arracher à sa lecture, ferma son livre puis regard autour d'elle. Elle vivait dans un très modeste village, tout le monde s'y connaissait, et tout les villageois avaient déjà entendu parler de l'étrange petite fille qui donnait vit aux mots. Ses pouvoirs s'étaient réveillés depuis peu et maintenant, tous les villageois fuyaient « le petit monstre »...

Levy fut surprise par la position qu'elle occupait dans cette mise en scène. Elle pouvait voir à travers les yeux de la fillette et entendre ce qu'elle pensait.

Cette dernière qui ne semblait ne pas pouvoir voir la jeune femme, étant seulement à quelque mètre d'elle, descendit de sa chaise et décida d'aller se promener. Elle marcha en direction du centre de son village, suivit par Levy qui suivait le fil de ses pensée : la solitude ne la dérangeait plus, elle était habituée. Elle croisa quelques personnes qui rentrèrent chez elles dès qu'ils la virent. Elle soupira, au début cela, la blessait beaucoup, mais au fur et à mesure elle s'en était détachée.

Cette petite fille était décidément bien triste.

Néanmoins elle finit par rentrer chez elle. Elle aurait du prendre un autre chemin, elle ne voulait pas continuer à forcer les habitants à rentrer chez eux…

Elle savait pourquoi ils la fuyaient ainsi. Tout ça parce qu'elle était trop influençable... Elle écrivit le mot « fleur » devant elle, et soudain, une jolie rose apparut. Malheureusement cette magie qui lui semblait merveilleuse, les autres, en avaient peur, et ils n'avaient pas tort... Chez elle, même ses parents étaient effrayés. Comment-faire pour qu'ils l'aiment de nouveau comme avant? Était-elle la seule fautive?

Levy s'éveilla lorsqu'elle sentit une présence extérieur et ouvrit les yeux. Une imposante silhouette, était debout en face d'elle:
- KKKyyyaaahh !, cria-t-elle.
- Eh, calme toi, ok ?, ordonna l'individu d'une voix agacée.
- Qu'est-ce que tu fais là, Gajil ?, demanda-t-elle déroutée.
- Pourquoi? J'ai pas le droit?, demanda-t-il,menaçant.
- Euh..., si si, pardon, je te laisse la place... j'y vais, bredouilla-t-elle, et elle fila sans demander son reste.

Elle était toujours nerveuse quand le dragon d'acier était dans les parages.
- Pfff, soupira-t-il en s'asseyant. C'est pathétique…

Ses mots avaient été portés par le vent jusqu'aux oreilles de la jeune femme. Elle lui jeta un coup d'œil, puis couru aussi vite qu'elle le pu une fois qu'elle fut hors de vu. Elle n'aimait vraiment pas ce type, sa méchanceté gratuite était blessante. Levy était loin maintenant mais elle continua de courir, comme elle le faisait toujours depuis petite afin de chasser ses larmes et sa frustration. De plus, elle était bien déterminée à mettre le plus de distance possible entre elle et l'homme d'acier.

Elle arriva sur le pont, essoufflée, cela faisait un bon moment qu'elle n'avait pas autant courus. Elle se sentait cependant soulagée d'un poids, comme si sa course avait vidé son cœur de toutes ses préoccupations. Elle observa le soleil décliner, puis elle décida de rentrer chez elle. La ville commençait à s'endormir et elle voulait en faire autant.


Son appartement était vide, comme toujours. Levy n'avait pour seule compagnie, que les héros de ses livres, qui la menait vers des mondes fantastiques. Elle en ouvrit un et s'endormit dés les premières pages. Malgré sa petite sieste de l'après-midi elle était morte de fatigue. Elle s'enfonça dans la torpeur souhaitant que quelque chose vienne animer son quotidien.


Elle fut réveillée par un tambourinement à sa porte.

Ces coups n'étaient pas ceux qu'elle pouvait entendre habituellement lorsque ses amis venait lui rendre visite, ils étaient ceux de quelqu'un d'agacé : agressifs et violents.

Elle frotta ses yeux avant de regarder l'horloge de son salon, il était 14h passé. Elle se leva en trombe et se dirigea vers la porte, toujours maltraitée par l'individu. Elle déverrouilla le loquet, tourna la poignée et resta interdite sur le pallier:
- Ben, enfin! Ça fait une heure que je tambourine à cette porte! T'es sourde ou quoi ?, pesta son visiteur.

Levy cligna les yeux, et recula devant tant d'animosité.

- Gajil ?

Ahurie, elle referma la porte, attendit deux minutes, et rouvrit en jetant juste un coup d'œil.
- Quoi? T'espérais que je serait disparu? Pfff… Ça me soule, grogna-t-il, observant un point au dessus de la porte.
- Qu'est-ce que tu viens faire là ?, demanda la jeune femme, un peu vexée par son ton méprisant.
- Figure toi que le vieux à décider que toi et moi, on partirait en mission..., déclara-t-il avec un sourire un poil trop cruel.
- Hein ?, couina-t-elle, en réalisant le calvaire qu'elle allait endurer. Mais euh... Jett et Droy... ils ne seront surement pas d'accord, ce sont eux mes coéquipiers, essaya-t-elle d'esquiver.
- Désolé. Je les ai comme qui dirait... calmé, objecta-t-il en haussant les épaules.
- Non... Je suis sur que tu mens, et Makarov ne ferais pas ça…,fit-elle affolée, en fermant la porte et en s'élançant dans la rue.
- Pff…. Mais où est-ce que tu vas ?, grommela Gajil lui emboitant le pas.
- Je vais voir le maître, je veux en être sur, affirma-t-elle.


Elle entra dans la guilde comme une furie, sous les regards bouche-bée des autres membres de Fairy Tail, témoins de l'excentrique spectacle qui s'offrait à eux : Levy, pressée et anxieuse, suivit de près par Gajil, confiant, un sourire sadique au lèvres.

Dans son bureau, Makarov feuilletait quelques magazines « douteux », quand la jeune fille fit son apparition :
- Maitre Makarov ?, appela-t-elle paniquée. Dites-moi que ce n'est pas vrai, je ne vais pas faire équipe avec lui, n'est-ce pas?
- Je.. Oui... alors..., fit-il gêné en rangeant en quatrième vitesse ses revues. Je... Non, désolé mais c'est la vérité, ma chère Levy.
- Alors, qu'est-ce que je t'avait dit ? Allez, on se bouge…, lança le dragon slayer en lui empoignant le bras.
- Mais pour aller où ? Et pour faire quoi ?, demanda la jeune femme en essayant de se dégager de ce contact désagréable, les joues légèrement colorées.
- C'est une mission assez simple, annonça solennellement le maitre sans lui répondre. D'ailleurs on vous a demandé personnellement. Vous êtes donc maintenant l'équipe « Word of steel », déclara-t-il fièrement. Ça vous va ?
- Quel nom pourri, répondit Gajil, consterné, retenant toujours Levy.
- Toi aussi tu le trouve nul le nom de votre équipe?, minauda Marakov en se tournant vers elle avec des yeux de chien battu.
- Non..., il est... très bien, hésita-t-elle, pour ne pas le vexer mais sentant qu'elle était en train de se faire avoir.
- Ah! Tant mieux, je suis content que tu acceptes de faire partis de l'équipe ! Allez dépêcher-vous !, ordonna-t-il en se retournant. Vous devriez déjà être partis.

- La faute à qui ?, marmonna Gajil.

- Mais non… Je n'ai jamais dit que j'acceptais !, s'écria la jeune femme tandis qu'il la trainait par le bras. Je ne connais même pas la mission, on ne m'a parlé de rien, continua-t-elle sinistrement en s'adressant au mage d'acier

- T'occupes, le vieux m'a tout expliqué, alors tais toi et suis-moi, ordonna-t-il, en sortant du bureau.

Certes, elle avait voulu que sa vie change, que quelque chose se passe, mais de là à partir en mission, avec le plus cruel et violent mage de la guilde... Il avait non seulement contribué à sa destruction, mais les avait aussi crucifié à un arbre, Jett, Droy et elle. Elle commençait à regretter son souhait.

Cependant qu'il continuait à l'obliger à avancer, elle baissa les armes car il était inutile de lui résister. Elle se rappela néanmoins que c'était aussi cette homme qui l'avait sauvée lors de l'attaque de Luxus, alors il ne pouvait pas être foncièrement mauvais.


D'après On dit que les contraires s'attirent, de Tenjouneko. Lien :