La pluie tombait tellement abondante qu'on aurait cru un déluge. Pourtant la petite famille entreprit tout de même de traverser la rivière à pied. L'homme portait des sacs, la femme, elle tenait un bambin en plus de sa charge. Ils avançaient lentement mais surement, le courant faillit les emportait et la femme croyant lâcher un sac sans importance laissa tomber son bébé. 3 cris retentirent. Celui du nourrisson qui ne savait rien de ce qui lui arrivait. Celui de la mère qui voulait le rejoindre, et celui du père l'en empêchant.

Rosalie qui chassait par là courut pour voir ce qui se passait. Et en voyant le drame qui se produisait devant elle, elle ne put rester de marbre. Elle plongea à la suite de l'enfant. L'ayant atteint, elle se hâta de le sortir de l'eau afin qu'il ne soufre pas d'hypothermie. Les humains étaient si fragiles. Ils vieillissaient et mouraient, ne vivant point longtemps. En voyant la langueur des parents du petit, elle décida de le mener directement à Carlisle, il saurait quoi faire. Il savait toujours ce qu'il fallait faire. Elle n'eut aucun scrupule à leur prendre leur enfant, eux qui sont si irresponsables. En plus de cela, poupon avaient des allures de chérubins, avec ses boucles brunes et ses yeux couleur saphir. Elle courut à toute vitesse vers la villa. Là où elle savait Carlisle, celui qu'elle considérait comme son père. Il lui fallut à peu près 10 minutes pour rallier la maison. Ils l'attendaient tous inquiets. Alice avait du les prévenir. Tant mieux, ça faciliterait les choses.

_ Carlisle, dis-moi qu'il s'en sortira, le supplia-t-elle.

Ce n'était pas dans ses habitudes de montrer ses sentiments. Mais c'était un enfant. Ce dont elle était dépourvue, ce dont elle rêvait.

_ Laisse-moi voir ça.

Elle lui tendit l'enfant à contrecœur en se disant que c'était la chose à faire. Son père monta dans une des chambres où il avait installé tout le matériel dont il avait besoin pour soigner son bébé. Il lui dit de rester en bas, qu'il l'a préviendrait quand il en aurait fini. Mais elle ne put s'empêcher de faire les cents pas, elle était trop anxieuse pour rester tranquille. Jasper lui envoya des ondes d'apaisement, ce qui diminua son anxiété. Elle le remercia silencieusement, il hocha la tête. Bella, la petite humaine dont Edward s'était épris vint la voir.

_ Rosalie, puis-je te parler ? dit-elle. Elle regarda autour d'elle et ajouta : En privé.

La déesse blonde, trop surprise acquiesça. Alors Bella lui sourit et lui prit la main. La vampirette se laissa trainer par ce petit bout de femme. Une fois que cette dernière jugea qu'elles étaient assez loin des oreilles indiscrètes, elle les fit s'arrêter.

_Tu sais, ce que tu as fait est très louable, s'enquit-elle. D'autres de mon espèce n'auraient rien fait. Tu es surement plus humaine qu'eux.

Rosalie s'émeut de ces paroles, dont elle ne doutait pas de leur sincérité. Et se dit que si elle avait pu pleurer elle l'aurait fait. Un sourire vint étirer ses lèvres parfaites.

_ Ne t'inquiète pas, Rosalie. Il s'en sortira. Alice l'a vue. Et tu pourras l'élever comme ton fils. Il grandira avec nous, et sera transformé de sorte que les Volturi ne pourront pas te l'enlever.

Elle acquiesça puis ne pouvant se retenir plus elle éclata en sanglots. Bella la pris dans ses bras en murmurants des « là, là, tout va bien ». Celle qu'elle considérait comme étant sa sœur semblait si vulnérable malgré sa condition. Alors pendant un certain temps elles restèrent ainsi. Jusqu'à ce que Rosalie se reprenne et décide qu'il fallait qu'elles rentrent.

_ Merci, dit-elle sincèrement.

La petite humaine lui sourit puis lui dit :

_ Tu crois qu'Emmett aura inventé combien de blagues pour me faire rougir ?

_ Mm, dit-elle pensive. Beaucoup.

Elles esclaffèrent, et Rosalie lui proposa de la porter.

_ A condition d'aller aussi vite que tu peux. Edward veut beaucoup trop me préserver.

_ Deal.

_ Deal.

Alors elles rentrèrent à la maison. Emmett était assis avec le bébé dans les bras, il avait l'air mal à l'aise. Tandis que le poupon gazouillait tout en jouant aves les cheveux de l'ours. Elles se regardèrent pour repartir d'un même rire. Laissant Emmett consterné. Finalement la vie de vampire n'était pas si mal que ça.