Titre :The one who knew me

Auteur :Inzepoket

Disclamer :Les personnages et la série Supernatural ne m'appartiennent pas.

Genre :A-U, Romance, friendship.

Rating : M (pas dans le 1er chapitre)

Voici ma première fic :) J'espère que ça vous plaira !

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Castiel était assis seul. Il avait trouvé un banc isolé dans le parc où il avait l'habitude de se rendre lorsqu'il se sentait trop oppressé par sa famille. Ses grands frères et soeurs, si nombreux à la maison passaient leur temps à se faire la guerre depuis que leur père était partit sans dire un mot et les avait laissés se débrouiller seuls. Castiel, du haut de ses dix-huit ans, était le plus jeune de sa fratrie. Cela ne lui laissait pas beaucoup d'avantages, bien qu'il fut majeur, et passait la plupart de son temps à écouter de la musique, seul dans sa chambre.

Sa famille, les Angeli, vivait dans une gigantesque villa, où plusieurs générations se côtoyaient. Beaucoup de ses frères et soeurs, bien qu'âgés de presque trente ans pour certains, vivaient encore sous le même toit. C'était la coutume et Castiel passerait sûrement encore de nombreuses années à vivre ici, lui aussi.

Mais cette famille si nombreuse lui pesait parfois. Il était plutôt de nature solitaire et avait besoin de calme. Aujourd'hui était un de ces jours.

Le jeune garçon pris son Ipod et se laissa aller contre le dossier du banc, ferma les yeux et oublia le monde qui l'entourait pendant quelques minutes. Un courant d'air le ramena à la réalité, et vit une main s'agiter devant son visage lorsqu'il rouvrit les yeux.

« Hey, euh...Excuse moi je voulais pas te déranger.

La personne devant Castiel, un jeune homme aux yeux verts, pris un air embarassé. Castiel remarqua qu'un garçon plus jeune se tenait en retrait.

-Ce n'est rien, assura Castiel, un peu pris au dépourvu. Euh...

-On est nouveau dans le quartier et on cherche le lycée Lawrence, pour y inscrire Sam. Le jeune homme désigna son ami, qui regardait ses chaussures, l'air concentré.

-Oui bien sûr, pas de problème. »

Castiel commenca à expliquer quelles rues emprunter mais s'apperçu que l'inconnu semblait vraiment perdu. Il fini par leur proposer de les accompagner jusqu'au lycée.

En chemin, il appris que les deux garçons étaient frères et que l'aîné s'appelait Dean.

« Tu vas aussi au lycée ? Demanda Castiel à celui-ci.

-Non, j'entre à l'université Kripke la semaine prochaine, je viens de m'y inscrire.

-On s'y verra sûrement alors. Je suis en première année. Je pourrais peut-être t'aider à ratrapper les cours du mois de Septembre. »

Le visage de Dean s'illumina d'un sourire franc .

« Je ne pensais pas me faire un ami aussi rapidement en arrivant dans cette ville. Bon, on doit rentrer, à la semaine prochaine euuh...

-Castiel.

-Bizarre. Enfin, on ne choisit pas. A bientôt Cas ! » dit le jeune homme en lui tournant le dos. Sam agita la main timidement avec un sourire qui semblait s'excuser pour l'attitude de son grand frère.

Castiel n'avait jamais eu de surnom. A vrai dire, il n'avait jamais été suffisamment proche de quelqu'un pour qu'on lui en donne un. Entendre un quasi-inconnu agir si spontanément avec lui l'avait troublé. Castiel était du genre à passer son temps libre à lire plutôt qu'à sortir faire la fête comme les autres étudiants. Il n'avait pas vraiment d'amis à la fac, exepté quelques connaissances avec qui il déjeunait de temps en temps et saluait dans les couloirs.

C'est pourquoi il ne se faisait pas d'illusions par rapport à Dean. Son caractère extraverti lui assurerait de sympathiser rapidement avec les autres étudiants et Castiel retournerait à ses livres et à son Ipod.

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Le lundi suivant, il avait déjà oublié sa rencontre dans le parc et eu un sursaut quand il sentit une main s'abattre sur son épaule alors qu'il attendait son tour à la caféteria.

« Hey, Cas ! Content de voir un visage familier !

-Oh hey euh...Dean. Comment se passe ton premier jour ?

-Plutôt pas mal, mec, dit le jeune homme en suivant du regard le déhanché d'une étudiante qui passait. Dis voir, tu as cours avec Mme Harvelle après ? Cette fac est un vrai labyrinthe je suis complètement paumé, je crois que j'ai besoin d'un guide. Et tu es le seul que je connais ici...

-Pas de problème, dit Castiel. J'ai également cours avec elle, on peut y aller ensemble.

-Merci mec t'assures ! »

Dean semblait être de ce genre de personnes qu'un rien faisait sourire, se dit Castiel. Finalement, peut-être qu'ils pourraient être amis. Castiel n'espérait tout de même pas trop, ils n'avaient échangés que quelques mots. L'idée d'avoir un ami était nouvelle pour lui.

En quelques semaines, les deux garçons devinrent de bons amis. Ils s'étaient découvert une passion commune pour la science-fiction et passaient leurs après-midi libres à regarder Star-Wars, Dune ou encore le Guide du voyageur intergalactique chez les frères Winchester. Dean et Sam avaient leur propre studio, ce qui était plutôt pratique. Leur père était souvent en voyage et leur versait de l'argent tous les mois pour permettre à ses fils de faire des études. Castiel, lui, n'osait pas inviter Dean chez lui. Il n'avait jamais invité personne et ne voulait pas que ses frères et soeurs lui posent des questions sur sa nouvelle sociabilité. De plus, il avait toujours considéré sa famille comme bizarre et tro nombreuse et se sentait mal à l'aise à l'idée de faire les présentations de son ami à une vingtaine de personnes.

C'était donc chez Dean qu'ils se retrouvaient pour passer le temps. L'emploi du temps universitaire était plus léger que celui d'un lycéen et Sam rentrait généralement plus tard dans la journée, pour les trouver tous les deux affalés dans le canapé devant un film.

« Encore devant Star Wars ? Mais vous l'avez déjà regardé la semaine dernière!

-Chut, t'y connais rien. Cette fois c'est Le retour du Jedi, la semaine dernière c'était L'empire contre attaque. Tu veux la dernière part de pizza ?

-Non ça ira Dean, je vais finir ma salade de tomates, dit son petit frère. Au fait salut Cas. »

Bien qu'il le voie moins souvent que Dean, Castiel avait également sympathisé avec Sam et ce dernier se joignait de temps en temps à eux pour regarder un film. Castiel se prenait souvent à envier leur complicité, et la façon dont Dean semblait sans-cesse veiller sur son frère, s'assurer que le réfrigérateur avait toujours des légumes frais pour Sam alors que Dean raffolait de pizza et de hamburgers. Castiel avait certes de nombreux frères et soeurs, mais jamais il n'avait eu la sensation que quelqu'un veillait sur lui de la même manière que Dean avec Sam. Chez lui, c'était plutôt chacun pour soi, et surtout lui. Même sa famille le considérait comme bizarre et n'avait jamais essayé de vraiment le comprendre.

En observant les Winchester, Castiel se rendait compte de ce que devait être une vraie famille.

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Réaliser cela rendit sa vie chez lui encore moins supportable qu'elle ne l'était déjà, et Castiel s'isolait de plus en plus lorsqu'il devait rentrer chez lui. Cela ne sembla alarmer personne, ce qui ne l'aida pas vraiment. Il prenait maintenant ses repas dans sa chambre, devant son ordinateur, et tout le monde semblait trouver ça normal.

« Je suis un fantôme dans cette famille, se dit-il un soir. Je pourrais très bien partir, personne ne le remarquerait. ». Et c'est ce qu'il fit le lendemain soir.

Au lieu de rentrer chez lui après les cours, il prit le tram jusqu'au point culminant de la ville et observa le soleil se coucher, assis dans l'herbe humide sans se soucier de salir son manteau beige. L'automne était déjà bien avancé, et les lueurs du soleil couchant s'accordaient avec les arbres orangés. C'était magnifique. Il resta là à observer ce spectacle jusqu'à ce que la ville sous lui s'illumine des lumières électriques de la nuit. Il n'avait pas pensé à emporter de l'argent avec lui, et ne savait pas où dormir. Mais Castiel était résolu à ne pas rentrer chez lui, et comptait s'y tenir.

Il pensa se rendre chez Dean, mais il s'appercu que la batterie de son téléphone était vide lorsqu'il voulu l'appeler.

Qu'est ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour ne pas prévoir de quoi manger et un toit où dormir ? Son idée de fugue lui parut d'un coup moins brillante que la veille et Castiel ne put s'empêcher de se traiter d'idiot. Il décida de tenter le coup chez Dean, en se rendant chez lui à l'improviste.

Dean comprendrait. Du moins l'espérait-il. Ils étaient amis, non ?

Peut-être parce l'amitié était un sentiment nouveau dans la vie de Castiel, l'adolescent semblait totalement submergé. Il misait tous ses nouveaux espoirs d'une vie moins ennuyeuse sur Dean, il comptait sur son ami pour le distraire de sa famille et de la monotonie du quotidien.

Dean avait cette force en lui, qui lui faisait tout relativiser et prendre la vie du bon côté. Une telle attitude amenait un souffle d'air frais dans la vie de Castiel, qui avait été évelé avec l'idée que son existence avait un but qu'il ne devait pas contredire. Il n'avais jamais eu vraiment le choix. Depuis son plus jeune âge, sa famille l'avait poussé à se diriger vers les études de Droit, pour devenir avocat. Mais Castiel avait toujours préféré étudier les lettres. Les langues et leurs histoires le fascinaient, il avait même appris le latin grâce à des livres empruntés à la bibliothèque du collège. Maintenant qu'il était à l'université, il devait apprendre le droit civique, mais s'était débrouillé pour prendre une option de linguistique en plus. Et il devait avouer qu'il suivait ces cours plus assidûment que les autres. C'était également un cours qu'il avait en commun avec Dean, qui avait choisi la linguistique comme matière principale.

Cela le ramena à ses pensées et il quitta son carré d'herbe pour se diriger vers l'arrêt de tram. Il était déjà tard et le dernier tram était déjà passé. « L'inconvénient de vivre dans une ville moyennement peuplée... » se dit l'adolescent.

Une heure plus tard, il arriva enfin au pied de l'immeuble des Winchester. Castiel sonna.

« Papa ? Dit la voix grésillante de Sam dans l'interphone.

-Non, c'est Castiel. Je voulais appeler mais je n'ai plus de batterie. J'espère que je ne dérange pas.

-...Non, non pas du tout, dit le jeune Winchester. Je t'ouvre. »

Castiel trouva les deux frères sur le canapé en entrant dans l'appartement. Ils étaient chacun enroulé dans un plaid, fixant la télévision.

« Cas ! Dit Dean en se tournant vers lui. Qu'est ce qui t'amène ?

Castiel n'était pas vraiment habitué à déchiffrer les expressions faciales des gens, mais il se rendit immédiatement compte que quelque chose n'allait pas malgré l'air réjoui de son ami. L'inquiétude percait à travers son regard.

-Je...Je crois que je dérange, désolé d'être venu à l'improviste. Je repasserai. Castiel se dirigeait déjà vers la porte d'entrée.

-Non, reste. T'inquiètes, c'est rien...

L'adolescent s'installa à côté de son ami, l'air interrogateur.

-C'est notre père, commenca Dean. Je ne sais pas si je t'ai dit qu'il était reporter. En ce moment, il est envoyé spécial en Colombie. Il nous appelle chaque semaine pour prendre de nos nouvelles, mais... Il aurait du appeler il y a deux jours. Il est injoignable. C'est un métier assez dangereux tu sais...

-Je suis désolé. J'espère que tu auras bientôt des nouvelles. Castiel se sentait définitivement mal à l'aise.

Dean acquiesça et continua à fixer la télévision l'air absent. Ils s'endormirent tous les trois sur le canapé, sans avoir échangé un mot de plus.

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Le lendemain, Castiel se réveilla le premier. Dean dormait à côté de lui, une jambe sur Sam roulé en boule, et un bras sur le torse de Castiel. Celui-ci se dégagea doucement de ce contact auquel il n'était clairement pas habitué (c'était tout juste s'il serrait la main aux gens qu'il rencontrait) et s'apprêtait à partir discrètement losqu'il entendit Dean se réveiller.

« -Cas ? Dit-il d'une voix endormie.

-Je...Désolé de t'avoir réveillé.

Dean se leva, s'étira, replaca la couverture sur les épaules de son frère et observa son ami.

-Tu partais ? Quelques secondes passèrent, sans réponse. Ecoute mec, désolé pour hier, je...J'étais pas vraiment en forme et je t'ai même pas demandé pourquoi t'es venu. Ca avait pas l'air d'aller non plus. » Il se gratta la tête, l'air gêné. « S'il y a quoi que ce soit...

-C'est bon, tout va bien. J'avais juste besoin de changer un peu d'air. Merci de m'avoir accueilli. Je devrais rentrer maintenant, dit Castiel. Il n'avait définitivement pas envie de rentrer chez lui, d'affronter le regard curieux de Raphaël, les allusions de Gabriel, et encore moins les questions d'Anna.

-C'est Samedi, tu peux rester pour la journée si tu veux. Tu peux même prendre une douche. Je vais acheter de quoi manger,fais comme chez toi.

-C'est à dire que je n'ai pas prévu de vêtements...

Au regard de Dean, Castiel sut qu'il s'était mal exprimé.

-Pas de problème mec ! Dean s'agitait déjà dans l'appartement à la recherche de vêtements propres. Tiens, dit-il en tendant un t-shirt, un jean et des sous vêtements à Castiel. Tu me les rendras un autre jour.

L'adolescent aurait voulu dire qu'il s'était mal fait comprendre, qu'il voulait en fait refuser son offre, mais la porte d'entrée se refermait déjà sur son ami qui dévalait les escaliers à la recherche de quoi manger.

Castiel resta quelques instants figé dans le salon, la bouche entrouverte, ses mots toujours en suspend, puis se dirigea vers la salle de bain.

La douche le revigora. Castiel enfila les vêtements que Dean lui avait prêté. Ils étaient un peu larges pour lui, son ami était plus musclé, mais ne lui allaient pas si mal. Le t-shirt était noir avec un logo de jeu vidéo rétro imprimé sur le torse. Cela lui changeait de son éternel chemise blanche et de son jean noir. Ce qu'il apperçu dans le miroir était le reflet d'un jeune homme mal à l'aise dans des vêtements qui n'étaient pas les siens. Ses cheveux avaient poussé et lui tombaient maintenant sur le front. Ses yeux bleux le fixaient, lui renvoyant en pleine face toute son étrangeté.

Castiel s'y était fait il y a longtemps de cela. Il ne sera jamais celui que tout le monde admire, il ne sera jamais celui qui ose, qui prend des risques. Ca, c'était plutôt Dean. Et pourtant, Dean continuait à lui parler, à l'accepter en tant qu'ami malgré son étrangeté. Depuis qu'il était enfant, Castiel savait qu'il n'arriverai jamais à s'intégrer parmi les siens. Il ne savait pas comment se comporter avec les gens, n'adoptait pas les bonnes réactions dans les bonnes circonstances.

En s'observant dans le miroir, le jeune homme réalisa qu'il en serait toujours ainsi. Même dans des vêtements décontractés, il avait toujours l'air aussi bizarre, et cela prouvait que rien ne changerait cela.

La porte de la salle de bain s'ouvrit tout à coup.

« Oh, désolé ! S'écria Sam.

-Je sors, c'est moi qui suis désolé. Je ne voulais pas monopoliser ta salle de bain, Sam.

-Hey, c'est rien, t'inquiètes, stresse pas. »

Castiel alluma la télévision pendant que Sam se douchait, et regarda un documentaire animalier jusqu'au moment où Dean revint avec non pas des croissants pour le petit déjeuner, mais carrément des hamburgers. Et un wok à emporter pour Sam.

Dean se figea et s'écria :

« Woah Cas, je devrais te prêter des fringues plus souvent ! Ca te va bien.

-Tu... Tu trouves ? Castiel n'avait jamais reçu de compliment sur son physique. A vrai dire, il n'avait jamais vraiment prêté attention à son apparence. Ce genre d'attention de la part d'un ami lui fit chaud au coeur. Merci, dit-il en rougissant un peu.

-Euh...Ouais. Bon, dit-il soudain très enthousiaste. On les mange ces hamburgers ? Sammy ! Du wok ça te va ?

-Ouais ouais, merci ! Dit Sam à travers la porte de la salle de bain. J'arrive !

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Les garçons passèrent le reste de la matinée à disctuter en grignotant des nachos, puis Sam dut se rendre chez un ami pour travailler un devoir de maths. Son grand frère et Castiel passèrent donc l'après midi à regarder Buffy contre les vampires, la série préférée de Dean.

« Sérieusement, elle est pas géniale cette fille ? J'aimerais trop être comme elle. Enfin...En mec. Mais tuer des vampires, ça doit être vraiment trop cool.

-J'aime bien Willow, moi...

-Parce que t'aimes bien les rousses ?

-Je n'y ai jamais réfléchis. Mais j'aime bien son caractère.

-C'est vrai que tu lui ressembles un peu, concéda Dean. En tous cas pour le début de la série.

-Qu'est ce que tu veux dire par là ?

Castiel n'en était qu'à la deuxième saison.

-Disons que Willow...Préfère les femmes, dit son ami avec un sourire en coin.

-Ah.

Castiel râcla sa gorge et réajusta le col de son t-shirt. Il n'avait jamais été à l'aise pour parler de sexualité, même celle d'un personnage de fiction.

Il ne s'était même jamais questionné sur la sienne, persuadé que personne ne voudrait jamais de lui. Il avait une fois tenu la main d'une fille losrqu'il avait huit ans. Pris d'un élan de courage à la récréation, il avait prit la main de la plus belle fille de la classe, mais l'avait vite regretté. Celle-ci l'avait regardé comme s'il était un extraterrestre et avait retiré prestement sa main. Cela n'avait pas échappé à ses amies, qui s'étaient alors mises à rire de l'acte téméraire de Castiel. Cela avait agit comme une douche froide et depuis, il ne s'était plus intéressé à ce genre de relations. Et personne n'avait tenté de le faire changer d'avis.

Un silence gêné s'était installé entre les deux garçons, et Castiel espérait que Dean allait le briser par une de ses remarques habituelles. Il ne fallait pas compter sur lui dans ce genre de situation, il était bien trop timide pour ça. Mais son ami demeura silencieux jusqu'à la fin de l'épisode. Lorsque le générique de fin s'afficha, Dean se leva et alla chercher d'autres nachos. Il revint avec un bol remplis de snacks, et une couverture dans l'autre main, en ruminant quelque chose comme « Début de l'hiver, mec, j'me les gèle », puis s'installa près de Castiel. Très près.

Castiel n'était pas habitué à être proche des gens, mais Dean semblait tout à fait à l'aise avec l'idée d'empièter sur le territoire personnel des gens. La façon dont il avait dormi cette nuit en était la preuve. Castiel décida d'ignorer l'épaule de Dean contre la sienne puis se laissa absorber par le nouvel épisode qui commençait.

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Castiel était devant sa porte d'entrée, hésitant à rentrer chez lui. Ils allaient lui poser des questions, il le savait, et l'appréhendait. Il ouvrit la porte et se fit discret pour atteindre sa chambre à l'étage et fut surpris que personne ne le vit.

Ipod sur les oreilles, Castiel s'allongea sur son lit et se laissa entrainer par la musique. Après avoir passé autant de temps loin de chez lui, le retour à la réalité était dur. Pendant un peu plus de vingt-quatre heures, il s'était senti libre. Démuni, mais libre.

Castiel pris son repas dans sa chambre, comme toujours depuis quelques semaines. Personne ne vint le déranger ni lui poser de questions à propos de son absence. Il alluma son téléphone et remarqua qu'aucun membre de sa famille n'avait tenté de le joindre.

Peut-être qu'il avait raison, personne n'avait remarqué son absence. Il ne sut pas vraiment s'il devait considérer cela comme une bonne nouvelle ou pas. A vrai dire, il se senti encore plus insignifiant qu'il ne l'était déjà. Si même sa famille ne se préoccupait pas de lui, alors qui le ferait ?

Il se laissa aller à ses sombres pensées, puis décida de se coucher. Ce n'est qu'au moment de se déshabiller qu'il se rappela qu'il portait toujours les vêtements de Dean. Le t-shirt portait l'odeur de son ami. Un parfum agréable. Castiel ne sut pas vraiment pourquoi il décida de le garder pour dormir. Peut-être parce que Dean était la seule personne au monde à se préoccuper de lui. Du moins, un petit peu. Castiel était conscient que Dean avait ses propres problèmes, et c'est pour cela qu'il s'était gardé de donner une explication claire lorsqu'il avait du justifier sa venue en pleine nuit chez les Winchester.

La semaine suivante fut difficile. Les professeurs leur demandaient une quantité de travail inhumaine, et Castiel s'absorbait tant bien que mal dans ses devoirs. Son esprit ne pouvait s'empêcher de penser aux récents changements dans sa vie, sa prise de conscience par rapport à sa famille, le fait qu'il avait, enfin, un vrai ami.

Dean remplissait sa messagerie en lui demandant s'il était libre les après-midi, il avait acheté le dernier dvd de Docteur Who et ne voulait surtout pas commencer sans lui.

C'est à contre-coeur que le jeune homme refusait ses invitations pour cause de travail titanesque à finir pour hier.

Les messages de Dean se faisaient de plus en plus fréquents, et Casiel eut presque pitié de son ami qui voulait tant le voir. Il accepta finalement de passer à son appartement le vendredi après-midi, au risque de faire une nuit blanche par la suite pour ratrapper son retard.

A peine arrivé chez Dean, Castiel se retrouva un pot de pop-corn dans la main, une bière dans l'autre, et ne sut comment il passa de la porte d'entrée au canapé aussi rapidement. Dean rayonnait.

« Je t'ai rapporté tes habits, dit Castiel en désignant le sac resté dans l'entrée. Excuse moi, j'ai oublié de les laver.

Le sourire de Dean s'élargit.

-C'est rien mec. Tu sais quoi ? Je tourne en rond quand t'es pas là. Sammy préfère passer son temps avec ses amis plutôt qu'avec moi, et aucune fille ne veut venir chez moi. On dirait qu'elles ont peur. C'est bizarre. Pourquoi quelqu'un aurait peur de moi ? Dit-il en soulevant un sourcil.

-Je...

-Bref, content de te voir mec, le coupa Dean. On la regarde cette série, ou pas ?

Puis il s'assit contre Castiel. Ce dernier ne sut quoi faire, et resta donc droit comme un piquet pendant les quarante-cinq minutes suivantes, n'osant pas bouger.

Dean était définitivement trop proche. Qu'est ce que ça voulait dire ? Il se raidit encore plus en sentant un frottement contre sa cuisse. Il ne savait pas comment réagir et décida de faire comme si de rien n'était. A côté de lui, il entendit la respiration de Dean s'accélérer sensiblement, et son propre coeur commençait à faire n'importe quoi dans sa poitrine.

Castiel tenta de regarder discrètement Dean, en tournant légèrement la tête. Mais il semblait que son ami ait eu la même idée, et leurs regards se croisèrent.

Verts. C'est ce qui avait marqué Castiel la première fois qu'il avait rencontré son ami. Dean avait les yeux les plus verts qu'il ait jamais vu auparavant.

C'était une situation vraiment trop embarassante et il ne comprenait pas ce qui se passait. Il ne pouvait que ressentir une forte tension entre lui et le jeune homme assis à côté de lui. Ce qui le troublait le plus était la respiration accélérée de Dean. Se concentrer sur ce qui se passait dans la télévision devint tout à coup une urgence pour Castiel. Il allait tourner la tête vers l'écran lorsque Dean le prit au dépourvu en posant ses lèvres maladroitement sur les siennes. Castiel se figea. Son coeur battait la chamade comme jamais il ne l'avait fait. Les lèvres de Dean étaient chaudes et douces. Castiel n'avait toujours pas fait un mouvement, resta immobile lorsque la main de Dean se posa sur sa joue. Leurs lèvres étaient toujours en concact. L'adolescent n'avait jamais embrassé personne, et ce contact était nouveau pour lui. La chaleur de la main de son ami sur sa joue, la douceur de ses lèvres... Il ne comprenait pas ce qu'il se passait.

Mais ce contact, aussi étrange soit-il, n'était pas si désagréable. Pour la première fois de sa vie, quelqu'un tenait suffisamment à lui pour le lui montrer. Castiel se détendit un peu, et ferma les yeux. La bouche de Dean couvrait maintenant ses lèvres de dizaines de baisers, et Castiel se surpris à les lui rendre. Il sentit quelque chose de doux et humide tenter de passer à travers ses lèvres, et Castiel entrouvrit la bouche. Leur souffle s'accéléra losrque leurs langues entrèrent en contact. La langue de Dean caressant la sienne, la main de Dean toujours sur sa joue, le souffle de Dean... Toutes ces nouvelles sensasions firent tourner la tête de Castiel, qui avait encore du mal à réaliser ce qu'il se passait.

Lorsque leurs bouches se séparèrent, Castiel lanca un regard plein de questions à Dean. Il lui semblait qu'il avait apprécié leur baiser, mais ne comprenait toujours pas pourquoi.

Dean lui renvoya un sourire timide avant de lancer « Je ne m'étais pas trompé ». Puis, comme si rien ne s'était passé, il fixa à nouveau l'écran où la série défilait toujours.

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Allongé sur son lit, Castiel repensait à ce qui s'était passé cette après-midi là. Il avait une tonne de devoirs à finir mais il n'arrivait pas à se concentrer. Mais avant tout, il avait besoin de réfléchir. Dean l'avait troublé par son comportement, mais encore plus par ce qu'il lui avait dit. Que voulait-il dire par « Je ne m'étais pas trompé » ?

Il est vrai que les lèvres de Dean sur les siennes ne lui avait pas déplu, et il avait été surpris de le constater. Mais Castiel, bien que ne s'étant jamais questionné sur le genre qui l'atirait, n'avais jamais envisagé une situation pareille. Il avait déjà beaucoup de mal à s'imaginer être intéressé par une fille, et encore moins avec un garçon. Et surtout pas avec Dean.

Pourtant, il semblerait que Dean ait décelé quelque chose chez Castiel que lui-même ignorait.

« N'y pense plus », se dit-il. Mais le souvenir de Dean si proche de lui ne cessait de lui revenir et Castiel ne trouva le sommeil que tard dans la nuit.

Dans les jours qui suivirent, Castiel ne répondit pas aux messages de Dean. Il avait prit trop de retard dans son travail et ne savait pas comment il allait pouvoir finir un dossier de trente pages à temps. Il se sentait un peu coupable d'ignorer son ami, mais voir Dean signifiait mettre son travail de côté, et des mauvais résultats lui assureraient de devoir rendre des comptes à sa famille.

Il avait également une autre raison d'ignorer Dean. Depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, Castiel ne voulait qu'une chose, mais ne voulait pas affronter la réalité. Ne pas voir Dean lui faciliterait la tâche pour oublier cet épisode. Il ne voulait pas mettre fin à leur amitié, loin de là, mais il avait besoin de mettre de la distance entre eux. Pour oublier. Pour oublier qu'il ne pensait plus qu'aux lèvres de Dean sur les siennes.

Il connaissait l'emploi du temps de Dean et faisait tout pour l'éviter à l'université en empruntant d'autres couloirs, d'autre escaliers, et en amenant même son propre repas qu'il prenait dans une salle de classe vide, au dernier étage.

Il s'apprêtait justement à aller manger, lorsqu'il vit que la salle n'était pas vide comme à son habitude. Quelqu'un était assis sur une des tables et regardait par la fenêtre quand Castiel entra. Dean se tourna alors vers lui.

« Je commençais à m'inquiéter mec, ça fait plus de trois jours que j'ai pas de nouvelles.

-Comment tu as su que...

-Secret ! Dit-il en faisant un clin d'oeil à Castiel. Ecoute, continua-t-il plus sérieusement, il faut qu'on parle de... l'autre jour.

-Si tu veux. Dit doucement Castiel en s'installant pour manger. J'avais beaucoup de travail dernièrement, je suis désolé de n'avoir pas pris le temps de te donner des nouvelles.

-Et manger dans une salle au dernier étage, c'est aussi à cause de tes devoirs ? »

Castiel baissa les yeux, ne sachant que dire.

« Je sais ce que tu dois penser, et je suis désolé d'avoir fait ça, continua Dean. Mais j'ai vraiment cru que... Enfin tu vois.

L'adolescent eut soudain la bouche sèche.

-Je ne vois pas de quoi tu parles Dean. Soudainement, l'affiche de prévention contre le canabis affichée sur le mur en face de lui, parut captivante. Il ne voulait pas reparler de cette après-midi étrange.

Dean s'assis à coté de lui et fixa également l'affiche.

-J'ai cru que ça te dérangerait pas. Cas, je veux pas foutre notre amitié en l'air, donc si tu veux ou oublie ça, et on regardera des séries comme avant, comme s'il s'était rien passé. Juste amis, comme ça l'a toujours été... Et comme ça le sera toujours.

-Je ne peux pas, Dean, dit Castiel après avoir fini son sandwich. C'était mon premier... Il se tut mais trop tard. Pourquoi avait-il dit ça ?

Dean eut un sourire en coin, soudain plus détendu.

-Oh, c'est trop mignon, je t'ai volé ton premier baiser ? J'espère que t'as apprécié, dit-il en riant.

-Oui.

TAIS-TOI ! Hurlait une voix dans sa tête. Depuis quand ses paroles avaient cessé de lui obéir ? Castiel fut alors pris de panique et s'empara de ses affaires avant de sortir de la salle rapidement. Mais la main de Dean le retint par la manche. Tout se passa très vite, et il ne sut comment ce deuxième baiser arriva. Les bras de Dean se refermèrent sur lui alors que leurs lèvres se rencontraient à nouveau.