Titre : Hiro de la Luna (d'après la chanson de Mécano, facilement trouvable sur le Net)
Auteur : Saschka (moi, donc. Enfiiin je poste ! *joie*)
Genre : Humour ? Limite parodique parce que bourré de clichés, de lieux communs et de raccourcis scénaristiques gros comme des maisons ?
Rating : Euh… sais pas. On va dire de K+ à T pour humour grivois, langage limite vulgaire et sous-entendu sous la ceinture (mais normalement, y'a rien de graphique)
Pairing : Plein ! Et des classiques sauf un. Mais en principal, parce que c'est eux les persos principaux (remarquez la logique quand même) : Aphro/DM (oui, dans ce sens-là)
Résumé : DM rentre chez lui après une mission de trois jours et sa vie se transforme en enfer.
Bétalecture : Auvi, ma sœur. Pardonnez-lui si elle est passé à côté d'incohérence ou d'OOC des perso, elle ne connaît pas super bien le fandom, mais un peu quand même (avec une sœur complètement fana, elle peut difficilement ne rien connaître)
Disclaimer : Pas à moi, sauf la chose mais je sais pas si je fais bien d'en réclamer l'appartenance.
Note : Cette histoire n'a d'autre prétention que d'amuser, elle ne se prend pas du tout au sérieux et j'espère vous faire au moins sourire. J'ai quelques chapitres d'avance (je "sacrifie" la rédaction de mon mémoire pour me remettre aux fics, parce que je commençais sérieusement à péter un câble) mais pas des masses non plus, je posterais donc un chapitre par semaine. Si j'arrive à avoir encore plus d'avance, je passerais à deux par semaine, mais j'y crois pas trop.
Je ne vais pas blablater plus longtemps et vous laisse découvrir ma prose.
Bonne lecture !
oOoOo
Chapitre 1 : Où DM se fait des films.
L'écho d'un juron se répercuta le long des colonnes du douzième temple et un chevalier du cancer boitilla en maudissant les élans décorateurs de son compagnon qui lui faisaient changer tout les quinze jours la disposition des quelques meubles qu'ils possédaient. Et pour lui faciliter la tâche de se repérer dans le nouvel agencement de son salon, le temple était plongé dans une obscurité totale. Ce qui était, pour l'italien, tout à fait étrange.
Son amant savait qu'il devait rentrer ce soir-là. Il s'attendait donc, comme à leur habitude, à ce que le Poisson l'attende au milieu de dizaines de bougies, en tenu affriolante et devant des plats aphrodisiaques. Donc, à l'instant, le Cancer se demandait où par Hadès pouvait bien se trouver son chéri et surtout, qu'est-ce qu'il pouvait bien y faire ?
L'esprit du quatrième gardien d'Athéna pouvait tourner très vite. Surtout si son poisson était concerné et sa jalousie pouvait se réveiller tout aussi rapidement (et, on l'aura compris, encore plus si son poisson était concerné). Ne tenant plus vraiment compte du changement géographique du canapé (qui se rappela à lui par l'intermédiaire de son genou), le Crabe doré se précipita dans sa chambre qu'il ouvrit avec fracas prêt à gueuler comme un cochon le nom de son amoureux…
Rapidement, son cerveau enregistra deux choses : la première fut un bruit d'eau provenant de la salle de bain. Aphrodite était donc en train de prendre une douche. Il n'avait pas dû se rendre compte de l'heure en jardinant et s'en retrouvait en retard pour se préparer pour sa soirée de retrouvailles coquines avec l'Amour-de-sa-vie. De ce côté-là, tout allait bien. Bon, certes, le cancer était un peu déçu de passer après les roses empoisonnées dans l'esprit d'Aphrodite. Mais celui-ci se montrait très imaginatif pour se faire pardonner cette sorte d'infidélité. Et quand le poisson se faisait pardonner, le Cancer n'était plus capable de se rappeler son nom pour le reste de la journée (et de la nuit).
La deuxième chose que l'esprit tortueux de l'Italien enregistra était sur son lit, au beau milieu des draps, en train de les chiffonner allégrement sans avoir l'air de s'en soucier. Ça poussait des espèces de grognements, à moins que ce ne soient des chouinements, il n'était pas expert. C'était rose et tout fripé. Ça se recroquevillait, puis ça avait des spasmes. Et pour ce que le Cancer en connaissait, ça n'avait absolument rien à foutre chez lui !
Prudemment, il avança jusqu'à ce qui, trois jours plus tôt, était encore son lit, à lui et à son kisprolls personnel. Doucement, il pointa un doigt vers la chose et la tapota. C'était chaud et ça lui prit le doigt. A la grande horreur du fier chevalier de vingt-trois ans qu'il était, il vit son index prisonnier être rapproché inéluctablement de l'antre baveuse de la chose et, sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit, y finir suçoté avec entrain.
Pour ne pas passer en burn out, l'esprit tordu du Cancer dériva du doigt-sucette à une raison plausible qui pouvait expliquer la présence de la chose dans son lit. Il était certain que ce n'était pas de son fait. Il avait bien suivit les cours de Saga sur le miel et les abeilles et il en avait retenu que pour produire la nouvelle génération de chair à canon –pardon, chevalier- il fallait qu'un monsieur s'approche près, très près (trop près) d'une femelle. Et les femelles, le Cancer, c'était pas son truc. Nope. Du tout. La simple perspective d'une mamelle le menait proche de l'inconscience et c'était avec bien des difficultés qu'il ne défaillait pas face à sa Déesse. Attention, n'allait lui dire qu'il n'aimait pas Athéna. Non, il la respectait avec une ferveur étonnante pour qui l'avait connu avant sa résurrection. Mais pour être tout à fait honnête, sa Déesse se serait incarné dans un homme, ça lui aurait été plus facile de lui obéir. Heureusement que Saorie était reparti au pays du soleil levant….
Bon, donc, la chose n'était pas de son fait, c'était, techniquement, impossible. Ses petits soldats ne s'étaient jamais perdus dans les entrailles d'une femme. Ils ne s'étaient jamais perdus dans quelques entrailles que ce soit d'ailleurs...
Donc… si ce n'était lui, c'était donc son frère.
Qu'il n'avait pas.
Restait Aphrodite. Son Amant, son Compagnon, sa Moitié, son Poisson, son Suédois, son Krisprolls, son Amour-de-sa-vie et il en passait et pas des meilleurs…
Avait-il put lui être infidèle ? Sans le lui dire ? Garder son escapade secrète sans craquer ? Aphrodite ne savait pas garder un secret. Aucun. Qu'il le concerne ou qu'il concerne une tierce personne, il en était tout bonnement incapable. C'était au-dessus de ses forces, il fallait qu'il partage ses scoops avec quelqu'un. C'était de notoriété publique au Sanctuaire. Si vous vouliez faire passer une information à un maximum de gens en un minimum de temps, il fallait s'adresser au Poisson. Ce n'était pas pour rien que Shion avait fait du Suédois son Hérault officiel… Le Cancer doutait donc fortement d'être cocu depuis au moins neuf mois sans être déjà au courant de la bouche même du fautif.
Et puis d'abord, de quelle femelle aurait pu résulter la chose ? Aucune femme présente au sanctuaire n'attendait un « heureux événement ». Ça se savait ce genre de chose, c'était bizarrement pas si fréquent, mine de rien. La piste d'une donzelle hors du Sanctuaire était à proscrire aussi, si c'était bien Aphrodite le co-responsable de la chose. La donzelle serait morte deux secondes après avoir été touchée par le Poisson. La malédiction du sang des douzièmes gardiens n'était annulée que dans l'enceinte du sanctuaire. Et encore, uniquement par la grâce du cosmos d'Athéna qui régnait en continu pour renforcer le système immunitaire de ses serviteurs.
L'avant dernière incarnation de la Déesse de la Sagesse avait été profondément touchée par l'histoire d'Albafica et avait cherché pendant longtemps avec l'aide de Shion un moyen de contrer le poison qui empoisonnait le sang des poissons. Au final, la seule solution à laquelle ils étaient parvenus était qu'à défaut de pouvoir agir sur le système du poisson sans perdre leurs techniques de combat, il fallait agir sur le système des partenaires potentiels des chevaliers aux roses. Et ça avait marché. Depuis, les douzièmes gardiens vivaient, au sein du sanctuaire, comme les autres.
- Angelo ?
Tout à ses réflexions, le cancer n'avait pas entendu l'eau s'arrêter et encore moins la porte de la salle de bain s'ouvrir. Sans se laisser troubler par la tenue de son amant, ou plutôt, sa non-tenue, ni par le sourire mi-attendri mi-moqueur et encore moins par le regard fixé sur son doigt (toujours aux prises de la chose baveuse), l'Angelo sus-cité demanda avec son ton bourru, mais habituel, et en désignant la chose avec sa main libre :
- C'est quoi, ça ?
- C'est un bébé, répondit le Suédois le plus simplement du monde, comme si la présence dans sa chambre d'une créature d'une telle engeance était tout ce qu'il y avait de plus normal à l'instant précis. Shion m'a permit de le garder pour l'instant.
- Ok…Comme tu fréquentes pas mal Camus depuis que tu as adhéré à son club de lecture des "Grands Auteurs Tout Siècles Confondus", je pensais que le sous-entendu de mon "c'est quoi ça ?" serait explicite pour toi et que tu comprendrais que je voulais la version longue, fit l'italien étrangement calme, le doigt toujours dans la bouche de la chose. Parce que le synopsis, j'pige que dalle ! Fini-t-il (un peu) plus sèchement, mais toujours sans tenter de récupérer son doigt.
- Oh ! Fallait le dire tout de suite, rigola le poisson en venant s'installer contre son compagnon, lui volant un baiser au passage et prenant le nourrisson dans ses bras, libérant ainsi le doigt du cancer. Tu sais, je m'ennuie quand tu pars en mission. D'habitude, je m'occupe de mon jardin, mais là, j'avais fait tout ce que je pouvais faire. L'hiver, y'a pas grand chose à faire dans un jardin. J'ai protégé toutes mes plantations et mes semences pour l'été prochain. Alors, vraiment, j'avais rien à faire. Et comme Camus et Milo sont partis à Paris, la réunion du club à été repoussé à la semaine prochaine. De toute façon, j'avais déjà lu le bouquin que Camus nous avait suggéré. Tu sais, celui qui se passe au moyen age, dans le monastère. Je t'ai loué le film puisque tu voulais pas lire le livre.
Aphrodite ne fit pas plus attention que ça au grognement impatient de son compagnon et continua son bavardage. Le cancer se fit une raison. Il avait demandé la version longue, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Il remarqua négligemment que le poisson avait remis son doigt à lui dans la bouche du mioche quand celui-ci avait recommencé à couiner. Il soupira, apparemment, c'était cet appendice qui servirait de sucette ce soir et pas pour la personne qu'il aurait voulu… Il laissa la peau de son index se friper, résigné et se reconcentra sur le babillage de son amant.
- Et Shaka est malade, il a chopé la crève de Mû. Ils sont cloués au lit comme de vulgaire "sans cosmos". Du coup, je m'ennuyais vraiment. J'avais rien à faire. Rien de rien. En désespoir de cause et après avoir rechangé la disposition des meubles. D'ailleurs, t'as vu ? C'est bien comme ça. Hein ? C'est plus pratique, non ? On passe mieux, j'ai libéré une place folle. On va pouvoir faire des galipettes dans le salon sans se cogner toutes les cinq secondes. Cool, non ?
Il ne laissa, bien évidemment, pas Angelo répondre, celui-ci n'avait d'ailleurs pas esquissé la moindre tentative de parole. Il commençait à bien le connaître son poisson depuis le temps qu'il le pratiquait…Mais il sourit quand même à l'attention de son amant. C'est vrai qu'il commençait sérieusement à en avoir marre d'être couvert d'autant de bleu que de suçon quand ils s'amusaient dans le salon. Et Aphrodite adorait faire des suçons…
- Donc, je disais, en désespoir de cause, je suis allé voir Shion pour lui demander s'il n'avait rien qui pourrait m'occuper le temps que tu reviennes. Et figure-toi que ça tombait bien. Il voulait justement refaire faire le jardin de Star Hill. Bon, vu la saison, j'ai été un peu limité dans mes choix de plantations mais je suis plutôt content de ce que j'ai fait. D'ailleurs, je voulais en profiter pour mettre un parterre de mes dernières créations. Tu sais, je te les ai montrées. Les roses qui doivent être planté à l'aube. Ben, c'est justement quand je suis monté à Star Hill ce matin que je l'ai trouvé au beau milieu des Fleurs de Lune que j'avais mises hier. Il été là, tout seul, juste enroulé dans une couverture. Par ce temps…D'accord, on est en Grèce et il fait encore quinze degrés la nuit. Mais quand même ! Bref. Je l'ai pris et…regarde cette bouille. Il est adorable, non ?
- Tu veux vraiment que je réponde à cette question ?
Le ton bourru était de retour mais c'était plus pour cacher le soulagement du cancer. Non, son poisson chéri ne l'avait pas trompé avec une porteuse de mamelle. Et ça, c'était le principal. L'essentiel, même !
- Bon et tu veux en faire quoi ? Demanda-t-il en désignant le bébé tétant son doigt.
- Le garder, bien sûr ! Regarde, il t'aime déjà, répondit le poisson un sourire jusqu'aux oreilles et les yeux brillants d'une conviction sans faille sur la réussite de son projet.
L'Italien, lui, manqua s'étouffer en comprenant ce que son poisson sous-entendait. Mais avec un peu de chance, il était juste parano et il s'était fait un film. Un film d'horreur, cela allait sans dire. Il préféra s'en assurer quand même.
- Tu veux le garder…c'est à dire ?
- Ben, le garder avec nous. Ici. L'élever, quoi. Je l'ai appelé Natt (1) parce que je l'ai trouvé quand il faisait encore nuit. T'aime bien ? On peut choisir autre chose si ça te plaît pas.
- Euh…non, non, c'est bien Natt…Euh…
Le pauvre cancer était complètement largué. Il partait trois malheureux jours en mission pour l'autre papi rafraîchi et quand il revenait, son salon avait changé, il réalisait que l'Amour-de-sa-vie pouvait peut-être le tromper avec une mamélisée, il devait faire une croix sur sa séance (bien mérité) de galipettes spéciales retrouvailles et en plus l'autre papi rafraîchi déjà cité autorisait son Krisprolls à lui pourrir sa vie pour les vingt prochaines années avec un chiard !
Il n'était pas rentré depuis une heure et tout ça lui tombait sur le coin du nez. Ça allait vite. Très vite. Trop vite pour lui. Il fallait qu'il arrive à freiner les ardeurs de sa moitié avant qu'elle ne s'attache définitivement au truc en couche et qu'elle n'aille transformer la chambre des apprentis en nurseries de catalogues.
L'Italien se mit à réfléchir très vite. Et comme son poisson était concerné et que sa jalousie aussi (quoi ? il avait pas le droit d'être déjà jaloux du temps que la chose allait prendre à son chéri ?), il ne mit que la moitié d'un dixième de seconde à trouver le point qui pêchait dans ce que lui avait dit le suédois.
- Tu as dit que Shion te l'avais laissé "pour l'instant". T'entendais quoi par là ?
- Ah ? Ca. Ben… comme un bébé ça sort pas de nulle part, et qu'il était pas au courant qu'une grossesse était d'actualité parmi les femmes du sanctuaire, il va faire une enquête pour tenter de retrouver la mère. Mais il a dit que s'il la trouvait pas, on pourrait le garder. C'est bien, hein ?
- Heu….tu veux vraiment que je réponde à la question ?
A suivre.
(1) Natt veut dire nuit en suédois d'après google traduction.
