Je rappelle que les personnages ne m'appartiennent pas. Si vous commencez cette histoire, sachez qu'elle a une première partie qui s'appelle: Vivre ou Mourir. Bonne lecture.


Chapitre 1

Arizona était appuyée sur le comptoir de l'accueil pédiatrique et terminait le dossier d'un des petits humains. Jason lisait par-dessus son épaule et faisait des petits bruits approbateurs. Elle leva les yeux au ciel et se retourna vivement vers l'interne qui recula de quelques pas.

-Jason, un interne en deuxième année sait qu'il ne faut pas lire au dessus de l'épaule d'un titulaire ! Alors… pourquoi est-ce que toi, tu le fais toujours ?

-Parce que vous n'avez rien dit jusqu'à maintenant ! rétorqua Jason, complice.

-C'est parce que j'espérais que tu comprendrais seul ! Tiens, Alex ! L'équipe des internes rebelles est au complet !

-Je ne suis plus un interne ! se défendit Alex Karev en se jetant dans un siège, un air fatigué sur le visage.

-Bien, cette nuit je vais me reposer, un bon sommeil réparateur et long, au moins douze heures d'affilées, alors… ne me décevez pas, ne me bipez pas ! Vous êtes mes plus belles réussite alors rendez-moi fière de vous !

Elle referma le dossier devant elle et le rangea dans une case en plastique.

-Ca mon cher Jason, ça veut dire que le Dr Robbins va s'envoyer en l'air avec le Dr Torres…

-Alex ! s'écria Arizona feignant d'être outrée.

-…une bonne partie de jambes en l'air, longue, au moins pendant douze heures d'affilées, alors… ne la décevons pas, ne la bipons pas au risque d'interrompre… une nuit parfaite ! Acheva-t-il en évitant un projectile lancé par Arizona.

-Et pour ce qui est de « Vous êtes mes plus belles réussite alors rendez-moi fière de vous ! » il n'y a rien à transcrire, c'est la vérité.

Arizona haussa les épaules, après tout, ils avaient raison alors à quoi bon le nier ? Elle fit un sourire vaincu et se détourna pour s'en aller. Mais elle fut arrêtée par une jeune femme. Elle mit quelques secondes avant de percuter.

-Jane ?! Mais qu'est-ce que tu fais là ?! S'écria-t-elle en ouvrant les bras pour y recueillir son ancienne élève.

-Je suis passé vous rendre une petite visite. Ca fait deux mois que je n'ai pas eu de nouvelles.

-Je suis désolée, j'ai beaucoup de travail !

-Je comprends !

-Je… Alex, Jason, je vous présente Jane Bernier, une de mes élèves, enfin… ancienne élève, en Alabama.

-Enchanté ! accueillit Jason.

-Salut, dit simplement Alex.

-Je… je vais aller me changer ! Viens !

Elles se dirigèrent vers les vestiaires Arizona ne quittait pas son élève des yeux.

-Qu'est ce qui t'amène à Seattle ?

-Vous ! Qui d'autre ?

-Oui mais… tu es là depuis combien de temps ? tu es venue avec ta mère ?

-Hum… Non, elle sait que je suis là mais elle est restée à la maison. Je voulais juste découvrir un peu Seattle.

-Ta première impression alors ?

-La température est plus appréciable en Alabama, mais la ville est sympa.

Elles arrivèrent dans le vestiaire où beaucoup de monde était en train de se changer. Il était effectivement l'heure de la relève et chacun semblait pressé de partir.

Arizona quitta sa blouse et l'accrocha dans son armoire, puis elle retira son haut sous lequel était dissimulé un pull en col V. Puis, elle retira son pantalon pour laisser apparaitre un legging noir. Arizona avait pris l'habitude de cacher ses cicatrices à l'aide d'adroits subterfuges. Gênée, Jane détourna le regard, elle savait mieux que personne qu'il était difficile de subir le regard des autres lorsqu'on avait des séquelles physiques dû à des abus de violences.

Jane avait eu l'occasion de beaucoup téléphoner à Arizona et suite à une blessure infligée par son père qui s'était infectée, elles avaient beaucoup parlé des sévices subies. Celles de Jane avaient plus été évoquées car elle avait un besoin d'en parler qu'Arizona n'avait pas. La blonde était plus réservée et plus pudique sur ce point. De plus, elle tentait de préserver les limites professeur élève qu'elle avait instaurées.

Arizona détacha ses cheveux et les fit retomber en boucles sur ses épaules. Elle se jeta un regard dans le miroir et ajouta un peu de rouge à lèvre avant de refermer son casier. Elle se retourna enfin vers la jeune fille et joignit ses pieds, prête à partir.

-Tu viens dîner à la maison ! proposa Arizona, alors qu'elles se dirigeaient vers la sortie de l'hôpital, espérant que Callie ne serait pas trop déçue de devoir remettre leur soirée romantique à plus tard.

-Euh, je ne voudrais pas déranger ! Et puis, j'ai loué un hôtel en ville !

-Je te ramènerais à ton hôtel après le dîner !

-Bon, eh bien d'accord ! Je serai contente de revoir votre femme.

Arizona ne répondit pas, trop préoccupée à scruter les recoins du parking sur lequel elles devaient rejoindre la voiture. Quoi qu'elle fasse hors de l'hôpital, Assour n'était jamais bien loin. Le traumatisme ne disparaitrait peut-être jamais complètement.

Lorsqu'elles entrèrent dans l'appartement, Arizona préféra prévenir tout de suite :

-Calliope ! Je ne suis pas seule.

Dans la chambre, Callie referma son peignoir et ses épaules s'abaissèrent. Elle soupira et entra dans le salon, prête à égorger la personne qui venait troubler la soirée romantique avec Arizona.

-Jaaane ! Mais qu'est-ce que tu fais ici ma belle ? Tout va bien ? demanda-t-elle d'une voix grave.

-Oui tout va bien ! Je venais juste vous rendre une petite visite… Je suis désolée de gâcher votre soirée qui s'annonçait visiblement… hot.

Le dernier mot de sa phrase fut lancé avec un sourire qui fit rougir la jeune mexicaine.

-Bon, qu'est ce qu'on mange ? demanda Arizona en quittant son manteau.

-Salade, poulet rôti, glace au chocolat et à la vanille, et nous buvons… du champagne !

-Du champagne ?! s'étonna Arizona.

-La vie est trop courte ! Alors sortons le champagne !

La pédiatre remonta ses manches en secouant la tête. Depuis leur retour à Seattle, Calliope disait souvent que la vie était courte, qu'il fallait vivre chaque moment à fond, qu'on ne savait jamais ce qui pouvait nous arriver. Teddy mettait ça sur le compte du retour à la maison et la joie du survivant. Souvent, les personnes ayant survécus avaient de curieuses façons de poursuivre leur vie.

Une ombre passa dans le regard de la blonde car elle savait que généralement, les heures qui suivaient cette phrase était des heures d'angoisses. Calliope se recroquevillait sur elle-même et ne voulait plus bouger, parler et même parfois, ouvrir les yeux lui était impossible.

-Alors ? Pourquoi être venue sans prévenir ? demanda l'ortho en attaquant son assiette.

-Je voulais juste faire une surprise et j'avais besoin de m'éloigner un peu de chez moi alors… je me suis dit, pourquoi pas ici. C'est un lieu où je me sentirai en sécurité.

Callie jeta un regard à Arizona. En effet la formulation de Jane était étrange. Arizona enfourna une bouché de rôti avant de demander finalement :

-Tu ne te sens pas en sécurité chez ta mère ?

Jane laissa sa fourchette en suspend entre son morceau de viande et sa bouche. Elle releva la tête et regarda son ancienne prof dans les yeux. Elle pencha la tête de gauche à droite.

-Disons que ce cher papa n'a pas tellement apprécié la venue de ma mère.

-Il vous a fait du mal ?

-A ma mère non, mais il m'a attendu à la fin des cours et… il a voulu m'emmener de force dans sa voiture. Heureusement, je n'étais pas seule et des gens devant le campus sont venus m'aider.

Callie mit une main sur son cœur.

-On ne peut pas l'empêcher de t'approcher ?

-Il a déjà une interdiction, mais… je suis sa fille et rien ne pourra l'empêcher de m'approcher.

-Arizona posa sa serviette sur la table et recula sa chaise.

-Jane, je pense qu'il faut absolument que tu demandes une injonction plus importante, il y avait des témoins qui plus est. Alors tu peux tout à fait faire la demande.

-Il faut qu'il fasse quelque chose d'assez grave pour que je demande ça… enfin je crois, non ?

-Non, pas forcément. De toute façon, il faut que tu te renseignes le plus vite possible ! Il n'a pas le droit de te harceler comme ça ! Qui sait ce qu'il peut se passer !

-Ne tombons pas dans le dramatique ! Ca a été ma vie pendant très longtemps, les coups j'ai appris à les encaisser.

-Tu n'aurais pas dû apprendre ce genre de choses ! prévint Callie en apportant le dessert.

Jane haussa les épaules visiblement elle n'était pas choquée plus que ça, et pourtant elle avait pensé à fuir la situation en venant à Seattle.

Le reste de la soirée se passa sans que le sujet ne soit abordé de nouveau et bientôt, il fut l'heure de raccompagner Jane jusqu'à son hôtel.

Arizona se réveilla en sursaut. Elle refreina sa respiration saccadée et adopta un souffle plus lent. Sa main droite passa sur son visage pour en enlever la sueur, ses yeux bleus fixèrent le réveil durant quelques instants. Elle était heureuse de voir qu'il lui restait encore six heures de sommeil. Elle se réinstalla confortablement dans le lit mais ouvrit les paupières brusquement. Elle se redressa et contempla le vide à côté d'elle les draps étaient encore froissés mais froids, et il n'y avait nulle trace de Callie dans la chambre. La salle de bain était plongée dans le noir tout comme le salon. Silencieusement, elle s'extirpa du lit et enfila des chaussons ainsi qu'un peignoir.

La silhouette de Calliope formait une unité avec le canapé. Elle avait pris ses jambes contre elle et sa tête reposait sur ses genoux.

Cela faisait un an qu'elles avaient toutes les deux échappées à Assour et pourtant, Callie avait toujours ces terribles maux de ventre, ces peurs irrationnelles et ces angoisses nocturnes. Arizona faisait de son mieux pour être à l'écoute, mais elle devait elle-même luter contre ses propres démons. La reconstruction de leur couple n'était pas facile, parfois même, il semblait à Arizona que la mission était impossible.

Elle avait deviné juste en entendant la phrase de sa femme plus tôt dans la soirée. La vie continue… oui, mais à quelle prix…

Elle caressa la nuque de sa femme et s'installa à côté d'elle.

-Je prenais trop de place dans le lit ?

-Hein ?!

Callie releva la tête, un peu endormi, elle cligna des yeux plusieurs fois. Arizona déposa un baiser sur son front et la prit par la main pour aller se recoucher. Alors qu'elle contournait le canapé, elle buta dans une bassine, du liquide bougea à l'intérieur.

-Tu… tu es malade ? demanda-t-elle.

-Peut-être bien, marmonna Callie en essayant de ramasser la bassine.

-Callie, il faut que tu vois un psychologue, ça ne pourrait que te faire du bien… Tu as besoin d'en parler !

-Toi, tu n'en vois pas ! Tu penses ne pas en avoir besoin !

-Callie, nous sommes différentes, tu as besoin de parler, de te libérer, et Mark n'est pas psychologue. Et puis, tu risques de l'épuiser…

-Tu crois que j'en fais trop, c'est ça ?...

-Non !

-…Je veux dire, tu sais, je n'ai été avec lui que pendant quelques heures mais j'ai toujours la peur d'être… kidnappée.

-Callie, tu n'en fais pas trop ! Il faut absolument que tu arrêtes de penser cela ! Tout va bien aller ! Allez, on va se coucher !

-Ari, je crois que je suis malade, j'ai… vraiment d'horribles vertiges !

-Oh je t'en prie ! Ne te mets pas dans un état pareil ! C'est l'angoisse qui te rend malade ! Il faut que tu relativises et que tu essais de te calmer.

-Est-ce qu'on peut vérifier la porte d'entrée ?

-Nous l'avons vérifiée avant d'aller nous coucher ! Viens donc un peu ! Embrasse-moi !

-Non, je ne veux pas te rendre malade ! J'ai sans doute la grippe ou…

-Tu es angoissée Calliope ! Alors embrasse-moi ! Tu ne me rendras pas malade ! Puisque…

Arizona recula vers le lit, toujours en tenant la main de la brune.

-…ce n'est…

Elle fit basculer sa femme sur le lit.

-…que…

Elle embrassa le cou bruni en dessous d'elle.

-…de l'angoisse.

Arizona offrit un sourire à la jeune femme et commença à soulever son T-shirt.


Voilà de quoi se remettre doucement dans le bain. Reviews?