Hey chers amis !
Ça a sûrement du vous paraître bizarre, un crossover entre South Park et Vocaloid. C'est vrai que les univers sont assez éloignés, mais en écoutant la chanson "Super Hero" de Len, je me suis dis qu'il n'était pas si éloigné de Mysterion dans sa façon d'être. J'ai d'ailleurs pensé que leur rencontre pourrait être intéressante, vous ne pensez pas ?
C'est de là que m'est venue cette idée farfelue de crossover. Vous me direz ce que vous en pensez ? En attendant, je vous souhaite une bonne lecture !
~Intro~
Il était 6h du matin depuis trop longtemps d'après l'estimation de Len. Il pensait vraiment avoir loupé un truc quelque part. Comment on pouvait imaginer qu'il était 6h pile du matin depuis plus d'une minute ? Plus d'au moins dix minutes même, c'était tellement incompréhensible... Len mit quelques instants, à cause de son esprit encore embrumé par le sommeil, à comprendre que sa vieille pendule avait définitivement arrêté de fonctionner. Le blondinet se leva donc à contre-coeur, essayant de tenir debout sans se casser la figure, encore une fois. Il était fatigué, et si ça lui avait été donné, il aurait sûrement dormi plus longtemps. Or, c'était impossible. Il se devait d'être prêt à l'heure, et il le savait. Il voulu passer par la salle de bain pour voir s'il n'avait pas trop l'air d'avoir peu dormi, mais il se rendit vite compte que cette dernière était déjà occupée par sa soeur jumelle, Rin. Il poussa un soupir avant de continuer sa route, un bâillement franchissant la barrière de ses lèvres. Il fallait s'y faire, depuis peu sa soeur avait appris ce que signifiait "se maquiller" et elle passait des heures à se pomponner pour avoir l'air "fraîche et dispo". Len trouvait d'ailleurs plutôt que, sur ce point, elle ressemblait plus à un pot de peinture ou un zombie qu'à quelqu'un de bien réveillé.
Le jeune blond se rendit dans la cuisine en traînant des pieds et attrapa non sans mal un bol, des céréales et du lait. Il avait encore du mal à se repérer dans sa nouvelle maison, malgré le fait qu'ils aient emménagé depuis environ un mois maintenant. Un mois de vacances, un mois que Len aurait tellement préféré voir ne jamais se finir. Il y avait une raison à cela, le jeune garçon avait une sainte horreur de se retrouver dans un endroit qu'il ne connaissait pas, d'autant plus quand cet endroit en question était très très loin du Japon où il avait l'habitude de séjourner. Mais ici, bien des choses différaient de son "chez-lui". C'est-à-dire par exemple le fait qu'il devrait normalement faire un "breakfast" américain pour son petit déjeuner alors qu'il était habitué aux céréales et au lait, mais aussi que pour lui tout était différent et restait à découvrir. Tout, sauf la langue. Grâce à leur père, les jumeaux parlaient parfaitement bien l'anglais et ça ne serait venu à l'esprit de personne qu'ils étaient japonais. Enfin, sauf peut-être dans leurs habitudes de manger avec des baguettes, et tellement d'autres choses du genre.
Len trouvait ça énervant. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il ne serait jamais allé habiter dans ce trou paumé du Colorado. Mais il faisait ça pour sa mère. Sa mère qui ne voulait surtout pas laisser son mari aller à South Park tout seul pour son nouveau travail. Elle avait insisté pour le rejoindre et c'était simplement par amour pour sa mère que le jeune blond l'avait suivi. Il n'aimait pourtant pas cette ville, et il savait très bien pourquoi.
Le garçon avait pour habitude de prendre son petit déjeuner devant les dessins-animés qui passaient à la télévision japonaise. Ou alors, il se foutait de la gueule des pub qui passaient dans son pays d'origine, les trouvant tellement tordantes et débiles. Or, ce n'était pas le cas des pubs américaines qui se prenaient vraiment au sérieux. Ce genre de choses ennuyait d'ailleurs profondément Len qui ne voyait même pas l'utilité de ces pubs vantant des produits que personne ne pourrait s'offrir ou alors des pubs trop fantaisistes à son goût alors que le produit était juste une banale voiture, ou un parfum. Mais bon, la télévision avait-elle réellement un but si ce n'était d'informer les citoyens sur le monde qui les entourait ? Tiens d'ailleurs, en parlant des informations... Une fois bien installé dans le canapé familial, Len commença à zapper sur les chaînes jusqu'à en trouver une qui lui fit froncer les sourcils. Bien entendu, c'était la chaîne des infos, et Len se surpris à être attentif à tous les dires de la journaliste qui passait sur l'écran.
- «... C'est donc avec stupeur que, ce matin, nous avons retrouvé une jeune fille égorgée dans une des ruelles sombres de South Park. Nous n'avons malheureusement encore rien trouvé qui pourrait nous indiquer qui est le coupable et quel était son intérêt de tuer ainsi une jeune femme pourtant bien intègre et qui n'avait à priori rien à se reprocher. Ses amies, présentes elles-aussi le soir du meurtre, ne devraient pas tarder à être interrogées et nous en apprendrons d'avantage sur- »
- J'arrive pas à croire que t'écoutes ce genre de conneries, annonça une voix derrière le blondinet en éteignant la télévision d'un coup.
Len sursauta avant de se retourner pour voir qui venait de parler. C'était sa mère. Elle non plus ne semblait pas avoir beaucoup dormi, mais pas pour les mêmes raisons que son fils s'il en jugeait par la pagaille de ses cheveux et le fait qu'elle soit encore en pyjama. Len voulait protester, avançant que le journal télévisé lui semblait fort intéressant pour nourrir la culture américaine qu'il devait se forger, mais il se retins. Visiblement, sa mère n'avait pas l'air d'humeur et elle n'aurait pas hésité à lui crier dessus pour appuyer le fait qu'elle avait raison et que c'était lui qui avait tort. Bon, dans un certain cas c'était vrai puisqu'elle était sa mère et que c'était à elle de décider de l'éducation de son fils mais... Le jeune garçon ne fit pas de commentaires et continua de manger ses céréales. Il ne voulait pas se disputer avec elle, surtout pas le jour de sa rentrée scolaire. Non, il stressait déjà assez comme ça pour se rajouter en plus une dispute facile dont il n'avait pas besoin. Il loucha donc sur son bol, essayant de ne se concentrer sur rien d'autre. Mais sa mère n'abandonna pas pour autant et elle s'assit à côté de lui, se servant à son tour dans le paquet de céréales.
- J'espère que la nouvelle maison te plaît et que tu regrettes pas trop le Japon, parce que à mon avis on est là pour un bon moment encore.
Le fils sentit ses mains se crisper sur son bol. Il avait presque envie de lui hurler qu'il s'en foutait et que ce qui comptait pour lui c'était de ne pas être confronté à quelque chose d'inconnu. Or, ici, tout lui était inconnu, même sa soeur qui avait changé d'attitude à son égard, sa mère qui semblait prendre un malin plaisir à le provoquer et son père absent dès le matin. D'habitude, c'était son père qui s'occupait d'eux et non sa mère. Elle ne semblait d'ailleurs pas habituée aux marques de tendresse qu'une vraie mère aurait dut apporter à ses enfants. A savoir, par exemple, ne pas pousser son fils à la crise de nerfs dès le matin alors qu'il était déjà suffisamment stressé d'arriver en plein milieu d'année dans un établissement américain alors qu'il avait toujours vécu au Japon. Len repoussa son bol encore plein de céréales avant de se lever du canapé. Sa mère venait de lui couper l'appétit. Ce qu'elle venait d'avancer lui nouait même plus l'estomac que cette histoire de fille égorgée qu'il avait vue aux infos. Il s'éloigna sans un mot de plus, il était temps pour lui d'aller voir si Rin avait fini de se vieillir dans la salle de bain. Il mourait d'envie de prendre une douche d'un seul coup, allez savoir pourquoi.
Kenneth McCormick, également appelé Kenny par ses amis mais aussi la quasi-totalité de son entourage, se leva péniblement du canapé miteux qui servait de lit à toute sa famille. Son dos commençait déjà à le lancer mais de toute façon, ils n'avaient pas vraiment le choix puisque leur maison ne comportait pas vraiment de sommiers et que c'était la seule maison que pouvaient s'acheter ses parents peu fortunés. Non pas qu'il les plaignaient, au contraire il aurait vraiment eut envie que ses parents soient un peu plus actifs dans leurs recherches respectives de travail et qu'ils passent aussi moins de temps à s'engueuler devant Karen et Kevin. Non, en fait ça le faisait vraiment chier que ses parents ne se soient jamais bougé le cul plus que ça pour ramener du fric à la maison et, maintenant que Kevin jouait les dealer dans les bas-quartiers de South Park, il ne savait plus comment faire pour garder encore le peu de dignité qu'il leur restait, à lui et sa jeune soeur. Ce n'était pas un environnement sain pour élever des enfants et il avait bien vu le résultat avec son grand frère. Or, Kenny refusait qu'il arrive la même chose à Karen, c'est pour cela qu'il faisait tout pour qu'elle n'ai pas d'ennuis, autant à l'école que chez eux.
C'est d'ailleurs de ce refus de laisser Karen dans un monde trop difficile pour elle qu'était né le personnage de Mysterion. Mysterion était un personnage en collants et cape que Kenny avait inventé de toutes pièces. Une personne dont Karen ignorait que l'identité réelle était son grand frère. C'était tant mieux d'ailleurs, ça aurait cassé le mythe qu'il avait commencé à forger en elle. Un mythe luttant contre le crime, mettant sa vie en péril pour défendre la veuve et l'orphelin aux dépends de sa vie,... En d'autres termes, un héros. Oui mais voilà, ce personnage avait été créé pour Karen et il restait uniquement pour elle. C'est-à-dire qu'elle était la seule chose qu'il protégeait en temps que super-héros. Du moins, c'était la seule chose qu'il faisait jusqu'à ce que la jeune brune se décide à reprendre un peu sa vie en mains et donc poser la question suivante au héros : « Dis, tu es toujours là quand j'ai besoin de toi, mais est-ce que ça pénalise les autres personnes que tu dois sauver, comme cette pauvre fille qui a été retrouvée égorgée ? Si oui, alors je vais essayer d'apprendre à me débrouiller toute seule, il y a des gens qui ont bien plus besoin de tes services que moi. »
Kenny admirait sa jeune soeur pour le courage dont elle avait fait preuve pour lui dire ça en face. Il se rendait compte qu'avoir la protection quasi-permanente d'un super-héros était quelque chose de privilégié mais il ne pouvait pas non plus dénigrer les autres personnes. Tant qu'à être un super-héros, autant l'être jusqu'au bout et essayer de protéger tout le monde. Sûrement aurait-il réussi à sauver la jeune femme d'ailleurs, s'il avait songé à vivre pleinement son rôle de héros et à ne pas faire juste semblant en présence de Karen. Se serait mentir que d'avouer qu'il ne se sentait pas un peu responsable de lui avoir menti sur le fait qu'il sauvait vraiment tout le monde. Mais maintenant, il n'avait plus le droit de la décevoir et ça ne l'enchantait pas beaucoup. Parce qu'être un héros, c'était peut-être classe, mais d'un coup l'idée paraissait moins plaisante quand on se retrouvait face à un mec armé qui n'hésiterait pas à tirer sur un gus déguisé en Batman. Oui, parce que les héros dans la réalité, ils n'avaient pas vraiment d'héroïsme à revendre comme semblait le croire Karen avec sa naïveté de petite fille. Les héros, ils se faisaient moquer et ils n'étaient même pas pris au sérieux la plupart du temps. D'ailleurs, les héros célèbres finissaient tout de même leurs jours en prison pour un oui ou pour un non, tout ça parce qu'ils avaient désobéi aux ordres du "grand chef" ou un truc du genre. Or Kenny refusait de finir sa vie derrière les barreaux d'une cellule humide et qui puait la moisissure... Quoique ça ne pouvait pas être pire que chez lui, et en plus il aurait la paix puisque ses parents ne seraient plus là à se crier dessus. Et puis, peut-être que faire ça donnerait un sens à sa misérable vie ?
Ses pensées revinrent rapidement à Karen et il se dit qu'il ne devait peut-être pas faire ça. S'il était en taule, elle se retrouverait seule avec les parents qui se tapaient dessus à longueur de journées et ses camarades de classe qui profiteraient de l'absence de Mysterion pour la harceler. Ça c'était hors de question bien entendu. S'il devait lutter contre le crime, il devait d'abord s'y prendre avec tact et faire en sorte de ne jamais se faire coffrer. Or, le mot "tact" ne faisait pas partie intégrante du caractère de Kenny, qui avait appris à dire tout ce qu'il pensait, même si sa parka étouffait d'ordinaire la moitié de ses mots et que ça l'empêchait de se faire bien comprendre quelques fois. Et puis, ne jamais se faire coffrer c'était plus facile à dire qu'à faire et il le savait très bien. Il suffisait qu'un homme politique assez influent l'ai a dos pour qu'il se retrouve totalement démuni et recherché. Il ne pourrait alors plus faire ses activités comme il l'entendait. Non, c'était décidément bien trop risqué.
Kenny y avait cependant réfléchis toute la nuit, si bien qu'il avait empêché sa mère de dormir avec ses rêves on ne peut plus agités. Enfin, Carol McCormick en avait vu d'autres alors elle avait tout de même dormi. Au matin, alors que tout le monde était en train de se lever et d'effectuer ses tâches quotidiennes, à savoir se préparer pour aller au lycée pour Kenny, compter ses fix' d'héroïnes pour Kevin ou encore roupiller pour la mère. Elle était vraiment un exemple déplorable de génitrice, et Kenny ne dirait jamais le contraire. Il finit par monter dans sa chambre et ouvrit ses tiroirs un à un pour essayer de retrouver son sac. En un mois, il avait vraiment eut le temps de le perdre, lui qui ne faisait pas vraiment attention à ses cours. Kenneth McCormick n'avait jamais était très doué à l'école et se serait mentir que de dire que ça ne l'emmerdait pas de devoir y aller tous les jours. Il était bien content d'avoir des vacances de temps à autre d'ailleurs, ça l'empêchait de littéralement crouler sous le travail. Bon, des fois il devait bien avouer qu'il avait trop la flemme pour les faire, du coup il s'arrangeait pour ne pas faire ce qui n'était pas obligatoire. Mais c'était dans ce genre de cas que le professeur remarquait toujours que Kenny n'avait rien fait, à croire qu'ils étaient équipés d'un radar, ou alors que Kenny était maudit.
Ça ne serait pas la première fois qu'il serait maudit d'ailleurs, puisqu'il se savait déjà condamné à mourir dans la journée pour revivre le lendemain. Étrange, mais le jeune blond ne pouvait pas mourir. Enfin si, il mourait même dans d'atroces souffrances la plupart du temps, mais il se réveillait toujours le lendemain matin, dans son lit, emmitouflé dans sa parka pour ne pas avoir froid. Le pire dans cette histoire, ça restait tout de même que même s'il mourait devant quelqu'un, cette personne l'aurait oublié le matin même, dès que Kenny aurait de nouveau ouvert les yeux. Il ne savait pas d'où lui venait ce pouvoir qu'il considérait comme maudit, mais il en avait assez peur. Chaque fois, il redoutait sa mort et, chaque fois, il subissait d'atroces souffrances avant de rendre son dernier soupir et de se réveiller comme si tout cela n'avait été rien d'autre qu'un rêve. D'ailleurs, il aurait eut tout le loisir de se dire que c'était un rêve, puisqu'il se réveillait dans son lit et que personne ne se souvenait de ce qu'il s'était passé. Mais Kenny s'était rendu compte que ça ne pouvait pas être des rêves puisque ses amis se souvenaient de ce qu'il s'était passé. La seule chose qui s'était effacé de leurs esprits, c'était la mort du blondinet.
Fouillant dans l'armoire, Kenny finit par trouver son sac. Il était rangé sous un bout de tissu qu'il reconnu presque immédiatement à cause du masque et du point d'interrogation vert qui se trouvait à ses côtés. Kenny referma rapidement le tiroir en inspectant le couloir et le reste de sa chambre pour vérifier qu'il était seul. Ça serait bête que Karen voit le costume de Mysterion planqué dans l'armoire familiale en allant se chercher des vêtements. Sans réfléchir plus longtemps, Kenny alla fermer la porte de la chambre pour être sûr d'entendre quand quelqu'un entrerait dans la pièce puis il se précipita de nouveau vers l'armoire pour attraper ses affaires de Mysterion et les fourrer négligemment dans son sac de cours. Il savait bien que Karen n'allait pas ouvrir son tiroir, mais garder le costume comme ça, en évidence, dans l'armoire commençait à rendre le jeune Kenny paranoïaque. Après un dernier coup d'oeil à l'armoire, il referma son tiroir avec un soupir de soulagement, bien content que sa soeur...
« Qu'est-ce que tu fais Kenny ? Questionna une voix qu'il ne connaissait que trop bien malheureusement.
- K-Karen ?! »
Le blondinet se retourna vivement, peut-être même un peu trop pour que se soit naturel mais pour l'instant ce n'était pas le plus important pour lui. Il espérait seulement qu'elle n'ai rien vu de ce qu'il venait de faire, cela l'inquiétait assez. En fait, ça l'inquiétait tellement qu'il reporta son regard sur la porte qui était toujours fermée, comme si elle n'avait jamais été ouverte. Pourtant, Karen était bien entrée quelque part, et vu qu'il n'y avait qu'une seule entrée. Kenny fronça les sourcils, quelque peu inquiet.
« Ça fait combien de temps que tu es là ?
- Oh, reprit-elle, à peine quelques minutes. »
Kenny se sentit blêmir. Merde, elle avait sûrement tout vu et lui, comme un con, il n'avait pas été assez vigilant pour remarquer que sa petite soeur était déjà dans la pièce. Il appréhendait déjà la prochaine étape de sa négligence, elle allait sûrement lui demander d'ouvrir son sac et de lui montrer ce qu'il y avait rangé avec tant de précipitation. A moins qu'elle ne sache déjà se que contenait son sac, vu comment il avait été discret... Mais quel con sérieux ! Sa petite soeur lui sourit d'un air innocent alors que lui stressait vraiment beaucoup. Il se demandait d'ailleurs si ça se voyait, mais il était trop tard et elle allait sûrement lui révéler qu'elle savait que son frère et Mystérion ne faisait qu'un.
« Je rigole Kenny, ajouta-t-elle d'un air gêné, ça fait un moment que je suis là parce que je me suis rendormie après m'être habillée... »
Kenny faillit soupirer de soulagement mais il se retint car Karen aurait bien pu se douter de quelque chose. Il n'était pas totalement sorti d'affaire tant qu'il n'avait pas mis son costume de super-héros hors de portée de sa jeune soeur. Soudain, la brune se rendit compte de l'air préoccupé de son frère et haussa un sourcil interrogateur. Karen McCormick avait beau être crédule et naïve pour un bon nombre de choses, elle savait voir la nervosité qui passait dans les traits de son grand frère.
« Toi, tu me caches quelque chose.
- N-Non ! Tu sais bien que jamais je-
- Allez, le coupa soudain Karen d'un air enjoué, c'est qui ? »
Comment ça, « c'est qui » ? De quoi est-ce qu'elle pouvait bien parler ? L'insinuation douteuse de sa soeur mit un peu de temps à se frayer un chemin dans son cerveau mais il finit par comprendre après un bref instant où Karen avait dut le prendre pour un attardé mental. Elle pensait qu'il avait quelqu'un en vue ? Dieu seul sait à quel point Kenny adorait coucher, mais jamais des histoires sérieuses et c'est pour cela que la question de Karen l'avait quelque peu étonné. Retrouvant un peu le calme qui l'avait quitté quelques minutes plus tôt, il essaya de parler posément à sa soeur. Autant rentrer dans son jeu après tout, ça lui ferait plaisir et ça lui éviterait de devoir s'expliquer quant à sa réaction un peu trop vive en comprenant que Karen était dans la même pièce que lui. Kenny rendit son sourire à sa soeur, essayant de ne pas en faire trop de peur d'être découvert.
« T'es d'une perspicacité toi, souffla-t-il en lui caressant soucement les cheveux, on peut rien te cacher ! »
Len bâillait encore sur le chemin de l'école. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait sûrement replongé sous ses couvertures pour ne pas être confronté à ce monde américain qui le faisait silencieusement grimacer. Contrairement à lui, sa jumelle semblait parfaitement épanouie, à croire que même pour ça ils étaient diamétralement opposés. Elle disait bonjour à tous les passants avec son éternel air jovial fiché aux lèvres alors que Len faisait son possible pour rester discret. Il ne voulait en aucun cas que quelqu'un rencontre sa route, ni même ne lui parle. La bonne humeur de Rin lui donnait envie de vomir, elle avait déjà oublié tous ses amis japonais, du genre Miku ou Gumi ? Elle lui faisait pitié mais en même temps il l'enviait de pouvoir passer si facilement à autre chose. Pour lui c'était différent parce qu'il pensait encore à Kaito ou Gakupo avec nostalgie. Le jeune blond poussa un soupir de lassitude auquel Rin ne prêta pas la moindre attention. Ils ne tardèrent d'ailleurs pas à passer le porche de l'école et Len commença à stresser. Ça y est, il était en Amérique, et il ne connaissait personne. Il aurait vraiment du mal à s'adapter, vu tous les préjugés qui traînaient sur les japonais. Il sentait déjà que cette année allait être longue et douloureuse...
