Conversations dans l'après-coup

seekeronthepath (sur archiveofourown)

traduction : Matteic


Ce chapitre a été relu par Destrange, merci à lui !


Chapitre 1 : Réunions d'orientation… encore

Après la Bataille de Poudlard (comme elle était venue à être connue), Minerva McGonagall se trouva face à un dilemme. Devait-elle renvoyer les enfants chez eux ? Ils avaient presque fini l'année scolaire, mais pas encore passé les examens. Les élèves passant leurs BUSEs et ASPICs devaient assurément rester. Après un temps de réflexion, elle annonça un service spécial du Poudlard Express qui ramènerait les élèves du premier cycle chez eux un mois plus tôt, les années cinq à sept restant jusqu'à la fin du trimestre. Elle s'organisa ensuite pour rencontrer personnellement chacun de ces élèves, en commençant par les septième année. Quelques-unes de ces conversations, en particulier, se détachèrent du lot :


Hermione Granger

"Eh bien." Minerva adressa à Hermione un sourire chaleureux. "Je suis sûre que vous êtes très occupée à préparer vos ASPICs, mais j'espère que vous ne refuserez pas de sacrifier une demi-heure de temps d'étude ?"

La jeune fille secoua la tête, les mains nouées. "Pas du tout, professeur. Ce sont des réunions à propos de la guerre ? Seulement personne ne veut dire de quoi vous leur avez parlé, et vous avez été un peu vague en les annonçant."

"En quelque sorte," expliqua Minerva, posant sur la table une assiette de biscuits et se levant pour faire du thé. "Bien que vous soyez légalement une adulte, et que vous allez très bientôt quitter ces murs, pour l'instant vous êtes sous ma garde, et je faillirais à mes responsabilités si je ne prenais pas le temps d'au moins demander si les événements récents vous ont troublée. Du thé ?"

"… oh. Euh. Oui, s'il vous plaît."

Il y eut une pause alors que Minerva remplissait la théière d'eau chaude. "Prenez un biscuit, Mlle Granger. Je n'ai pas pour but de me mêler de votre vie privée, seulement d'offrir un oreille attentive et, si vous le souhaitez, quelques conseils de la part d'un vieille dame dotée d'une certaine expérience d'arriver comme cela à la fin des choses et de décider quoi faire après."

Finalement, Hermione commença à s'ouvrir et bientôt les mots se déversèrent. "… et je n'arrête pas de découvrir des choses comme les elfes de maison, ou les loups-garous, et comment pourrais-je ignorer ça ? Mais je ne comprends pas assez la politique pour faire quoi que ce soit, et personne n'explique jamais ces choses-là !"

Minerva écouta en souriant, et quand Hermione se retrouva à court de mots, elle dit "Je pense que je peux régler au moins un de ces problèmes pour vous."

Hermione ouvrit des yeux ronds. "Vraiment ?"

"Vraiment," dit Minerva d'un ton décidé. "Voyons voir, si vous étiez venue me consulter comme vous êtes venue il y a deux ans, désirant aller au-delà du niveau ASPIC, je vous aurais recommandée pour un apprentissage. J'ai un certain nombre de contacts, et presque tous seraient ravis de vous prendre en charge. Vous connaissant comme je vous connais, je vous aurais suggéré d'étudier la théorie magique, ou la création de sorts… en vous concentrant sur les Sortilèges, peut-être, comme vous avez été toujours été particulièrement douée dans ce domaine."

"M-merci, professeur," bégaya Hermione en rougissant.

Minerva sourit. "Je vous en prie, c'est amplement mérité. Mais. Comme je l'ai dit, si vous étiez venue me voir concentrée sur vos études, je vous aurais fait une recommandation pour un apprentissage. Au lieu de cela, vous êtes venue me voir intéressée par la politique et la loi." Elle soupira, prenant une gorgée de thé. "Je vais être honnête avec vous, Mlle Granger. Être née de Moldus va vous limiter dans ce domaine. Il ne devrait pas en être ainsi, mais c'est le cas."

"Je sais ça," dit Hermione avec énergie. "Le monde sorcier est plein de préjugés, c'est incroyable, et ça ne fait que s'aggraver. Est-ce que vous saviez que la théorie de la pureté du sang était à peine répandue dans les années soixante ? Et-"

"Je le sais," dit Minerva, l'interrompant sans méchanceté. "Je me rappelle. Mais nous nous trouvons également à un point de changement potentiel. Et dans votre cas, je peux vous offrir une opportunité pour participer à ce changement."

"Vous le pouvez ?" demanda Hermione la voix pleine d'espoir, les yeux brillants. "Comment ?"

"Dame Londubat a été priée d'être la nouvelle Présidente Sorcière du Magenmagot," révéla Minerva. "Et elle va avoir besoin d'une secrétaire."


Neville Londubat

Neville était à l'aise dans son bureau, venu là plusieurs fois dans l'année pour discuter de son rôle de Préfet en Chef. "Bonjour, Professeur," dit-il avec aisance, s'asseyant devant son bureau. "Comment allez-vous ?"

"Je vais bien, Neville, merci," répondit Minerva avec chaleur. "Et vous ? Est-ce que vous allez bien depuis la fin de la bataille ?"

Neville regarda le sol pendant un moment et haussa les épaules. "Ça fait beaucoup," admit-il. "Même juste faire la navette pour transporter les blessés à l'infirmerie. Et j'ai vu Grand-Mère…"

Minerva hocha la tête. "Il y a peu de choses plus terrifiantes qu'être la famille ou l'ami d'un héros," reconnut-elle. "Je dois l'admettre, elle m'a fait peur moi aussi."

"Ah bon ?" Neville la regarda d'un air sidéré. "Mais je pensais…"

"Vous pensiez que la directrice de Gryffondor n'avait jamais peur ?" Minerva secoua la tête. "J'ai souvent eu peur, Neville, et très souvent ces derniers temps. Mon amitié avec votre grand-mère m'a aidée à tenir le coup, mais pendant des années j'ai craint de faillir aux enfants que j'avais à ma garde."

"Vous avez parfaitement rempli votre rôle," dit Neville avec vigueur. "Ces plans d'évacuation se sont parfaitement déroulés. Nous n'avons même pas eu de soucis avec les élèves de Serpentard."

Minerva lui sourit avec tendresse. "Et le crédit vous en revient aussi," dit-elle. "Je veux juste que vous sachiez qu'il est permis d'avoir eu peur, et d'avoir peur, même maintenant que la guerre est terminée. Et il est permis de vous sentir changé par ces expériences, ou de vouloir des choses différentes maintenant que le futur est différent."

Il y eut un long silence, pensif. "Grand-Mère a toujours voulu que je devienne Auror…"

"Augusta n'est pas celle qui compte ici," dit Minerva d'un ton ferme. "C'est votre vie. Bientôt, vous serez Lord Londubat, et bien sûr vous aurez des obligations vis-à-vis de votre famille, mais cela ne vous empêche pas de vous rendre heureux vous aussi."

"… J'aime vraiment la botanique," reconnut Neville. "Je sais que ça ne fait pas très convenable, avoir les mains dans la terre entre les bubobulbs et les figuiers d'Abyssinie…"

"Mais c'est quelque chose que vous appréciez, et où vous excellez," acheva Minerva. "Vous ne serez jamais un maître des Potions, mais vous avez des bases solides, et vous aurez également un ASPIC en Soins aux créatures magiques, j'en suis sûre. En les combinant, cela vous prépare très bien à travailler avec les apothicaires, si vous vouliez vous lancer tout de suite dans une entreprise profitable. Vous avez accès à beaucoup de terrain pour faire pousser ce qu'il vous plaît. Mais si vous voulez poursuivre vos études – et Pomona sera amèrement déçue si vous ne le faites pas – alors vous devez absolument envisager un apprentissage en botanique."

"Vous pensez que je pourrai trouver un professeur ?" demanda Neville.

Minerva arqua les sourcils. "Vous savez bien que oui. Vous êtes l'élève le plus brillant que Pomona ait eu en dix ans, et franchement, elle vous prendrait en apprentissage si elle avait le temps. Je suis sûre qu'elle a toute une liste de possibilités. Tout ce que vous à faire est lui dire ce que vous souhaitez."

Neville sourit. "Merci, Professeur."

"Je vous en prie," répondit-elle. "Et en privé, maintenant que vous êtes majeur, je pense que je peux autoriser Tante Minerva, si vous êtes d'accord."


Pansy Parkinson

"Crevons l'abcès, voulez-vous ?" dit Minerva d'un ton vif. "Je sais parfaitement que vous avez soutenu Voldemort. Je sais que, si je vous avais laissé la possibilité de trahir l'école, vous l'auriez probablement fait. Vous vous attendiez à ce qu'il gagne, et à ce que nous perdions, et à ce que beaucoup d'entre nous meurent. Je le sais, et vous le savez."

Mlle Parkinson était pâle, mais résolue. "Je le sais," dit-elle à voix basse. "Puis-je demander ce que vous avez l'intention de faire à propos de cela ?"

Minerva arqua les sourcils. "Faire ? J'ai l'intention de parler franchement avec vous maintenant, et de garder un œil sur votre carrière pour voir ce que vous en faites. Je n'ai pas l'intention de vous faire chanter, de vous menacer, ou de toute autre manière vous nuire en utilisant ce que je sais. Vous avez une seconde chance, et j'espère que vous allez l'utiliser pour faire le bien plutôt que faire le mal."

"Je suis censée croire cela ?" dit Mlle Parkinson d'un ton moqueur.

"Oui. Vous l'êtes."


Harry Potter

"Eh bien, M. Potter," dit Minerva alors qu'ils entraient dans son bureau, "vous avez mes félicitations pour avoir survécu à cette guerre. Je sais qu'aucun jeune homme n'aime être appelé 'raisonnable', mais je vous suis très reconnaissante de nous avoir laissés prendre des précautions en votre nom."

Harry lui sourit, un peu mal à l'aise, assis face à elle comme de nombreuses fois déjà auparavant. "Merci, Professeur," dit-il à voix basse. "Et… merci d'avoir veillé sur moi. Sans vous, je serais probablement mort."

"J'ai dit à votre frère adoptif avant-hier qu'il pouvait m'appeler Tante Minerva, et je vous offre la même possibilité," dit Minerva avec sérieux. "J'aurais fait de même pour chaque élève, mais j'ai été très heureuse de pouvoir le faire pour vous. Vous êtes un excellent jeune homme, et je suis fière d'avoir participé à votre éducation. Vous avez mes plus sincères excuses pour ne pas avoir découvert plus tôt comment vous étiez traité."

Harry fronça les sourcils et secoua la tête. "Comment auriez-vous pu le savoir ?"

"Je l'aurais su," lui dit Minerva, "parce que j'aurais vérifié. Personne ne prête attention à un chat errant, même à Privet Drive, Little Whinging. Mais j'ai peur d'avoir trop fait confiance à Albus, et de ne pas y avoir pensé."

" Je crois que nous lui avons tous trop fait confiance," murmura Harry.

Minerva soupira. "Je suis du même avis." Elle fit une pause. "Sur un sujet plus joyeux, avez-vous réfléchi à ce que vous allez faire une fois votre diplôme obtenu ? Maintenant qu'on n'attend plus de vous que vous sauviez le monde sorcier de ses propres erreurs ?"

"J'avais prévu de devenir un Auror," reconnut Harry. "Vous pensez que je ne devrais pas ?"

"Je pense que vous devriez prendre un an ou deux pour vivre sans risques avant de choisir cette carrière," répondit Minerva, lui proposant l'assiette de biscuits. "Amusez-vous. Vous avez eu trop peu de temps pour ce faire jusque-là."

"… ça a l'air bien." Harry prit un biscuit, l'air songeur. "Qu'est-ce que je devrais faire ?"

"Eh bien," dit Minerva, "avez-vous envisagé de travailler avec des serpents ? Il y a des magicozoologues en Inde qui pourraient vous enseigner."


Ronald Weasley

"Vous avez grandi entouré de gens extraordinaires, M. Weasley, et cela peut être décourageant autant qu'inspirant," lui dit Minerva, quand ils furent passés du sujet de la guerre à celui des plans après examens. "Vos frères ont tous trouvés leur vocation très jeunes, mais vous n'êtes pas obligé d'en faire autant. Qu'est-ce que vous aimez vraiment faire ?"

Il y eut une longue pause. "… Le Quidditch, je dirais ?" dit enfin Ron. "Je sais pas."

Minerva hocha la tête. "Alors peut-être que vous pourriez voir si une des équipes britanniques a besoin de quelqu'un dans leur équipe de soutien," proposa-t-elle. "Sinon, vous avez développé de bonnes capacités dans une grande variété de sujets, et je ne doute pas que vous aurez de bons résultats pour vos ASPICs." Elle regarda ses notes. "Vous avez dit en cinquième année que vous souhaitiez être un Auror – est-ce toujours le cas ?"

"Harry ne le fait plus alors…" Ron haussa les épaules.

Minerva arqua les sourcils. "Je n'ai pas demandé ce que fait Harry," dit-elle. "Vous n'êtes pas forcé de copier votre vie sur la sienne. Voudriez-vous être un Auror ?"


Blaise Zabini

"Je veux vous remercier, M. Zabini, pour votre participation à l'effort de diminution de l'influence des Mangemorts sur les élèves," dit Minerva d'un ton franc. "Le professeur Smethwyck m'a clairement expliqué qu'en créant une faction conservatrice qui ne soutenait pas Voldemort, vous avez offert aux élèves les plus jeunes un moyen de sauver la face et de rester en sécurité."

Zabini s'appuya sur le dossier de son fauteuil, pondéré comme d'habitude. "Je l'aurais fait de toutes façons," répondit-il. "Le professeur Smethwyck et vous-même êtes ceux qui m'ont nommé Préfet quand Malefoy est parti."

Minerva se tut. Ce qui était arrivé à Draco Malefoy la perturbait toujours. Augusta bataillait pour qu'il soit jugé en tant que mineur, mais ils ne savaient pas encore si elle avait réussi. "Cependant, vous avez mes remerciements," dit-elle. "Je suppose que vous n'avez rien qui nécessite une discussion avec moi à propos de la guerre ou de vos futurs plans ?"

Zabini eut un léger sourire. "Rien du tout," reconnut-il.

"Alors je vous laisse retourner à vos études."

Ce fut une fin un peu frustrante des entretiens des septième année, et cela la laissa un peu décontenancée. Mais Minerva chassa cette idée de son esprit et se prépara à ses discussions avec les sixième année.