Bonjour à tous et à toutes.
Me revoici pour une nouvelle fanfiction de X-men First Class.
Tout d'abord, je voudrais remercier les personnes qui viennent me féliciter, souvent les mêmes, et je voudrais tous le faire un petit coucou.

Voila c'est fait, passons maintenant à la présentation.
Ceci est une histoire plus longue que toutes celles que j'ai déjà faite.
D'après une estimation très vague faite à la louche, je pense qu'elle fera une petite dizaine de chapitres.
Il y aura un Erik/Charles évidemment mais pas tout de suite. J'aime que les choses se fassent lentement. Surtout que...
J'ai placé trois OC dans cette fanfiction. Au début, j'étais un peu réticente à cette idée mais je me suis rendue compte que ça pourrait faire une bonne histoire.
Aucun de ces OC n'aura une relation amoureuse avec l'un des personnages de Marvel.
Car si il y a bien une chose que je n'aime pas, ce sont les relations entre les personnages et des OC ou des self-insert. (pas que ça vire au grand fantasme hétéro mais c'est tout comme).
Au fait, je vais faire beaucoup de référence à des faits réels qui se sont passés durant la Deuxième Guerre Mondiale.
Il y aura quelques incohérences, je m'en excuse d'avance.
Mais je vous expliquerais en quoi j'ai du modifier mes sources.

Je vous souhaite une agréable lecture !


Lost Innocence

Chapitre 1 : Leib und Seele.

Lorsque nous atteignons un certain seuil de douleur, nous nous évanouissons. Mais cela ne veut pas dire pour autant que notre corps ne ressent plus. Le seuil de résistance est propre à chaque personne. Une personne plus fragile et réceptive aura plus de mal à supporter la douleur, alors qu'une personne aguerrie sera plus apte à faire face longtemps à ce qu'il subit. Ce genre de caractéristiques ne sont valables que chez les humains normaux. Mais qu'en est-il des mutants ? Et spécialement des télépathes ? Eux qui sont si sensibles, même endormis, aux pensées des autres. Qui a-t-il de plus bruyant que son propre esprit noyant dans l'agonie ?

Sheila hurla de nouveau en se débattant vivement. Des larmes brûlantes coulèrent le long de ses joues tachées par le sang. Ce n'était même pas le sien. Ce qui était encore pire. Une poigne de fer l'obligea à fermer sa bouche, puis l'empoigna par les cheveux pour la relever de la table en fer où elle était couchée. Ses yeux fous roulèrent dans ses orbites, cherchant en vain quelque chose qui aurait pu la sauver. Mais rien n'était à sa portée. Même son pouvoir dont elle avait à peine appris l'existence. Un homme aux yeux d'un bleu aussi froid que la glace vint lui faire face avec un sourire. Il était horrible. Horriblement faux. Horriblement cruel. La jeune fille voulut lui planter ses ongles sur ce visage, sur ce masque. Sheila avait peur. Elle aurait voulu que tout cela ne lui soit jamais arrivée. Elle aurait même préféré mourir maintenant que subir encore ce qu'on venait de lui faire. Mais elle ne pouvait pas se permettre ça. Pas tant que sa sœur soit encore entre les griffes de cet homme. Un voix la tira de sa torpeur. Vibrante de colère. C'était de l'allemand. Il lui semblait entendre un mot.
Un nom.
Schmidt ?
La peur reprit le dessus et Sheila cria de toute ses forces. Peut-être que je lui exploserais les tympans, pensait-elle en souriant amèrement. Mais rien n'y faisait et le monstre était toujours là, vivant. Ses forces quittaient doucement son corps. Il était peut-être temps de partir de ce monde après tout. Quelque chose lui empêcha pourtant de se reposer en paix.

- Ta sœur est dans la pièce d'à côté. Susurra doucement le monstre en ricanant. Si tu veux qu'elle survive, tu vas devoir mettre un peu du tien.

Sheila écarquilla les yeux, bien éveillée à présent, une boule dans la gorge. Elle jeta un regard horrifié vers l'homme, le suppliant silencieusement. La panique remplaça la lassitude.

- Elle ne mourra pas tant que tu feras ce que je te dis. Maintenant, réessaye. Tu vas t'introduire dans la tête de ce garçon et lui faire subir les tortures que je t'ai faites mais grâce à ton don de télépathie. Et si tu n'y arrives pas... Tu sais ce qui arriveras.

Sheila pinça les lèvres comme si elle avait mangé un citron trop acide puis se redressa, le dos aussi droit qu'elle put. Un enfant se tenait assis non loin d'elle, aussi terrifié que la petite fille. Il devait avoir quelques années en moins, des cheveux noirs ébouriffés par la saleté. Humain sûrement. Juif.
On pouvait sentir son dégoût à au moins des centaines de kilomètres. C'est en tout cas ce que ressentit Sheila lorsque son regard croisa celui de sa future victime. Elle aurait aimé lui dire que ce n'était pas sa faute, qu'elle n'avait rien demandé, qu'elle aurait préféré se tuer que de lui faire subir ça, qu'on la menaçait pour lui faire des choses abominables. Mais la rancœur du garçon lui fit l'effet d'une gifle.
Espèce de monstre ! Criait-il dans sa tête. Tu n'est qu'un monstre !
Sheila se figea, touchée au plus profond d'elle même. Non, le monstre, ce n'était pas elle. C'était Schmidt. CE N'ETAIT PAS ELLE ! La mutante se prit la tête entre ses mains en gémissant. Un grondement sourd sortit d'entre ses lèvres, gercée après avoir autant hurlé. Son bourreau semblait prendre ce comportement comme une bénédiction et félicita la jeune fille.

- Maintenant, utilises ton pouvoir ! Ordonna-t-il.

Sheila se déroba de l'étreinte douloureuse de l'homme, se dirigeant vers son martyr. Il tremblait de tout son corps, comme si il faisait froid. Aussi froid que les yeux de Schmidt. Une main tendue vers lui, l'autre contre sa tempe, Sheila avançait. Lorsqu'elle toucha le front du garçon, sa décision était prise.

- Je suis désolée. Murmura-t-elle d'une voix blanche.

Puis la télépathe se concentra, fronçant les sourcils. Il n'était pas très dur de trouver les pires cauchemars de ce gamin pour les faire remonter à la surface, surtout après ce qu'elle venait de subir. Tout était une question de haine... Et de douleur.
Souffre ! Pensait-elle très fort. Souffre et meurs !


Laélia sursauta en entendant le cri qui provenait de l'autre côté du mur. Une goutte de sueur perla doucement à travers son visage tuméfié. Quelque part dans sa tête, une lueur se débattait, espérant vainement que cela ne soit pas sa sœur qui était là bas mais bien une inconnue. Une envie irrépressible de vomir lui tenaillait la gorge. Elle fusilla la porte de sa chambre, cherchant en vain à trouver une solution. Sa mutation était inutile. A quoi bon être spéciale si elle ne pouvait même pas s'échapper d'ici ?
Finalement trop fatiguée pour réfléchir ne serait ce que cinq minutes d'affilée, Laélia se coucha sur le flanc, à même le sol. Il n'y avait aucun meuble à l'intérieur de la cellule. Rien si ce n'était qu'elle. Cela créait une ambiance étrange, à la fois glauque et surréaliste. Des bruits de pas la firent tressaillir mais elle n'eut pas la force de se relever. Elle ferma les yeux un court instant, priant aussi fort qu'elle le pouvait. Il n'y avait qu'une chose à faire.
Réminiscence.
Elle rouvrit les yeux brutalement au moment où deux hommes l'empoignaient pour la redresser. Les souvenirs ne l'avaient finalement pas aidées. Aucun mot ne fut prononcé mais Laélia devina aisément ce qu'ils allaient faire.
Ses pieds frôlèrent le sol, mus par une force qui lui était inconnue. Peut être était-ce la force du désespoir ? Elle se laissa traîner quelques secondes à travers les dédales du complexe puis leva la tête. Tous les couloirs se ressemblaient. Laélia se demanda même un instant si ils ne faisaient pas à chaque fois le même chemin, juste pour l'embrouiller encore un peu plus. Elle rejeta sa tête en arrière pour permettre à ses cheveux de ne plus lui cacher la vue, tout en observant ses ravisseurs du coin de l'œil. C'étaient des soldats. Des nazis. Même si elle utilisait ses pouvoirs, un seule pichenette de l'un de ses hommes l'enverrait au tapis. Et qui sait ce que pourrait endurer Sheila à cause de cela. La jeune mutante ne put retenir sa question.

- Pourquoi est ce que vous faites ça ?

Elle ne s'attendait pas spécialement à entendre une réponse. En fait, elle n'en voulait même pas une. Tout ce qui se passait était illogique. Cela dépassait l'entendement du raisonnable. La guerre, les ghettos, les génocides, la discrimination,... Il n'y a aucune raison. Juste de la folie. Laélia songea un instant comment elle s'était embarqué dans cette affaire avec sa sœur. Tout ça parce que leurs propres parents faisaient partis de la Résistance ! Une larme perla le long de sa joue, voyant l'effroyable tableau de l'évidence s'immerger en elle. Si elles étaient restées toutes les deux en Irlande, tout aurait pu bien se passer. Elles ne se seraient pas fait raflées par les SS lors d'une attaque à Utrecht alors que leur mère venait tout juste d'aider d'emmagasiner une cargaison d'armes à bord d'un bateau français. Non, tout aurait pu bien se passer. Oui, Laélia pouvait encore le voir. Les grands yeux, immenses et vides, des femmes croisées dans le camp où elles étaient obligées de fabriquer des armes pour leur propre ennemi et qui iront, bientôt, être tournés vers leurs maris. Oui, elle pouvait exactement les voir. Comme une photographie gravée à tout jamais dans la rétine, brûlant les couleurs qui s'y déposaient. Et à travers ces yeux si vides, Laélia avait pu distingué une flamme de haine. Non pas contre les soldats allemands mais vers elle. Elle et sa sœur. Ces deux petites filles qui avaient réussis à éviter les pires châtiments, évitant les camps, évitant les gardes, évitant de travailler, évitant même les numéros.
Mais à quel prix ?
Si Schmidt était le prix, Laélia l'aurait sans doute laissé sans aucun regret à ces juives si maigres. Non, Schmidt n'était pas un cadeau ni une bénédiction. Il signifiait tout simplement leur mort. La mort de leur enfance.


Combien de temps avaient-elles attendues ?
Un ans... Deux ans...
De leur prison de peur et de souffrance, on pouvait entendre des rumeurs. L'Amérique allait les aider. L'Amérique avait la solution. Laélia allait avoir dix ans. Sheila onze.
Un ans...Deux ans...
Cette longueur indéterminée avait fini par les plonger dans la lassitude. Depuis le début de leur incarcération, les deux sœurs ne s'étaient pas vues une seule fois. Et qui sait si elles se seraient reconnues par hasard dans le couloir. Elles avaient tant changées. Les cernes noires, les joues creuses, le corps amoindri, les cheveux ternes... L'une vivait avec la haine, l'autre avec l'espoir. Mais chacune se battait, à sa manière.

Combien de temps avaient-elles souffert ?