Voici un OS écrit dans le cadre des 24h du FOF sur le thème "Monde". D'autres suivront sur les différents thèmes donnés lors de la journée d'anniversaire du Forum Francophone, le jeudi 14 juillet :)

Bonne lecture à tous ! Enjoy !


Le grand roux s'avança, prenant la place de sa mère dont les yeux étaient inondés de larmes. Il jeta un coup d'œil à ses autres frères, tous se tenaient par la taille et le cadet, tenait sa sœur dans ses bras. Il vit son père à l'autre bout qui recueilli sa mère bouleversée et il, détourna la tête, toujours muet. Il y eut un moment de flottement où il distingua le bruit du vent, les pleurs étouffés, les battements d'ailes des mésanges sur le grand chêne et tous ces sons qui composaient la mélodie funèbre de ce jour sombre. Et enfin, sa voix, chargée d'émotions résonna dans l'air :

« Tu étais mon monde. La personne qui me permettait de marcher chaque jour, d'avancer, de rire et de jouer. De sourire, de blaguer. Tu étais mon second moi, ma deuxième partie et ensemble nous étions une unité, un seul être. Et un seul être ne peut survivre si on le déchire en deux. Aujourd'hui je n'ai pas la force de continuer, de commencer une phrase en sachant que tu ne le finiras pas, comme nous avions l'habitude de le faire. Plus jamais nous ne le ferons, et j'ai perdu cette force en te perdant toi, parce que tu étais mon moteur, mon inspiration. Tu étais la personne dont j'avais le plus besoin : mon double. Ton sourire était le mien, ton rire résonnait avec le mien, ton regard savait toujours où le mien se posait sans même voir faire. Ton bonheur engendrait le mien, ta tristesse causait la mienne. Tu étais mon monde tout simplement, mon monde Fred. »

Je demeurais statique devant la tombe alors qu'un silence lourd s'installait mais Ginny, qui savait toujours quoi faire avec moi, m'attrapa la main.

« Au revoir Fred, mon grand frère. Tu n'imagines même pas combien tu nous manqueras. Mais tu resteras à jamais en nous, parmi nous. Jamais, tu m'entends jamais nous ne pourrons oublier qui tu étais pour nous. Un être extraordinairement malicieux, un frère, un ami, un fils, un jumeau, un monde… Et toutes ces choses qui faisaient de toi l'être fabuleux que tu étais, resteront gravés en nous, le son de ta voix, l'écho de ton rire, la simplicité de ton sourire qui faisait naître le nôtre, ta gentillesse, ton humour, ton honnêteté. Toutes ces choses qui font que nous t'aimions et que nous t'aimerons à jamais. »

Elle jeta une petite branche de bruyère rose et sourit tristement.

« Allons-y George. »

Elle était forte et elle resterait forte. Ginny était Ginny. Il ferma les yeux, luttant contre les larmes qui menaçaient de couler mais elle serra plus fort ses doigts et d'une voix brisée il dit doucement :

« Oui allons-y. »

Il se plongea dans ses souvenirs et se vit au bord de la plage, face à sa petite sœur dont la chevelure de feu s'était emmêlée avec une multitude de grains de sable, un sceau la main tandis qu'elle tenait une pelle. Il forma l'ultime tour et elle lui sourit. Il sentit dans son dos la présence de son frère mais tenta de l'oublier, ne se concentrant que sur le reste de la famille, Percy un livre à la main, tentant en vain de lire tranquillement, Bill se battant avec Charlie, sa mère appliquant abondamment de la crème solaire sur la totalité du corps de Ron et son père se débattant avec le parasol. Il n'était pas seul, pas plus aujourd'hui qu'il y a huit ans et si aujourd'hui son monde s'était écroulé, s'il n'avait plus la force et le courage de tous reconstruire de ses propres mains, il savait que tous le feraient avec lui, et qu'ensemble, ils recolleraient les morceaux, pièce par pièce, pour un nouveau monde.