Et c'est reparti pour une nouvelle fiction ! Complètement différente de ma première et, je l'espère, de meilleure qualité.
Sinon, comme d'habitude, les personnages appartiennent à Stephenie Meyer (je me demande bien pourquoi je prends la peine de l'écrire, tout le monde le sait !).
Je ne vous embête pas plus.
Bonne lecture !
NB : Cette histoire met en scène une Bella plutôt délurée, des lemons avec d'autres qu'Edward sont à prévoir. Vous êtes prévenus.
LES VASES COMMUNICANTS
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Chapitre 1 : Vos désirs sont des ordres
Bella's POV :
- « Mademoiselle Swan ! m'appela ma supérieure, on vient de recevoir le dernier réassort, vous seriez aimable d'aller placer les articles dans leurs rayons respectifs. »
Salope, pensai-je. Nous avions déjà un réassortisseur, un vrai et qui était payé pour ça. Mais il couchait avec la patronne alors, pensez-vous ! Il n'était pas rare qu'il ait quelques journées de congés supplémentaires. Et qui devait faire son boulot pendant ce temps-là ? Moi. En effet, Jessica Stanley, ma boss, ne digérait pas le fait que Mike Newton, le réassortisseur adepte de l'absentéisme, me fasse du gringue. Oui, elle était de celles qui pensaient que ''s'envoyer en l'air avec'' équivalait à ''appartenir à''.
Heureusement pour elle, j'avais besoin d'argent et, par extension, de mon emploi. Déjà que ce n'était qu'un boulot à mi-temps, faute d'autres postes disponibles, qui me rapportait à peine de quoi vivre, je serais encore plus embêtée si je venais à le perdre. D'autant plus qu'il m'apportait une réduction de cinquante pour cent sur tous les articles du magasin, ma seule satisfaction entre la patronne tyrannique et les clients désagréables.
Alors, avec toute ma bonne volonté, je souris, acquiesçai et allai dans la réserve. J'y trouvai trois cartons, les ouvris et triai les vêtements par rayon, afin de limiter les allers-retours. J'attrapai le premier tas, des chemises et des cravates, et me dirigeai vers le rayon Homme – Tenues habillées.
Quand j'arrivai devant l'immense étal de fringues bien trop chères pour que quiconque puisse se les offrir, je cherchai des yeux l'endroit où je devais ranger ces putains de ''chemises blanches en soie sauvage à liserai de satin carmin'' ! Je parcourais encore les étagères quand j'entendis une voix.
- « Mademoiselle ? »
Je me retournai, prête à lancer un regard des plus contrariés à ce client qui me dérangeait pendant mes recherches, mais me ravisai quand je tombai sur une paire de magnifiques yeux verts, devant lesquels passaient quelques fines mèches de cheveux d'une couleur étrange, une espèce de brun avec un reflet cuivré qui scintillait sous l'éclairage au néon. Je ne pus m'empêcher de sourire et je lui fis signe de poursuivre.
- « Trouvez-moi le même en bleu marine » ordonna-t-il en me montrant un costume noir.
Je déchantai immédiatement. D'où il sortait, ce mec ? Y avait pas écrit ''Boniche'' sur mon front !
- « Je vous demande pardon ? m'insurgeai-je.
- « Je veux le même costume que celui-ci... » il me mit sous le nez la manche du vêtement en prenant le même air que l'on prend quand on s'adresse à un handicapé « … mais en bleu marine. Vous savez ? C'est la même couleur que le ciel, quand il fait nuit ! »
Calme, Bella, calme !
- « Vous me prenez pour une idiote ? lançai-je la chose la plus polie parmi toutes celles qui me passaient par la tête.
- Non, je ne fait que réitérer ma demande, que vous n'aviez manifestement pas comprise. Pour quelle raison ? Je l'ignore.
- J'avais parfaitement compris, je me contentait de souligner votre impolitesse !
- Sauf votre respect, Mademoiselle, je dépense régulièrement des sommes folles dans ce magasin, alors j'estime ne pas avoir à être poli avec une simple vendeuse ! »
Mes poings se serrèrent, mes dents grincèrent. J'ouvris la bouche pour l'insulter puis la fermai aussitôt.
Il n'en vaut pas la peine, me serinai-je, tu le regretteras quand tu te retrouveras à la rue. Tu as déjà un mois de retard sur ton loyer, tu ne peux pas te permettre de te faire virer !
Voyant que je ne répondais pas, il continua.
- « Le même, en bleu marine. Taille 42. Apportez-moi aussi la chemise blanche qui est en tête de rayon. Je vous attendrai en cabine.
- J'ai bien peur de ne pas pouvoir vous aider, Monsieur, ceci n'est pas mon rayon. »
Mes mots me brûlèrent la gorge tellement ils n'avaient pas envie de sortir d'une façon si polie.
- « Débrouillez-vous. À plus de mille dollars le costume, ce n'est certainement pas moi qui vais chercher.
- Écoutez ! craquai-je, mon rayon attitré est celui de la lingerie féminine, alors, à moins que vous ne vouliez un soutien-gorge à balconnets, je ne peux rien pour vous !
- Vous le prenez comme ça ? Appelez-moi votre responsable. Mademoiselle Stanley, je crois ?
- Non ! »
Je regrettai ce que je venais de dire à la seconde même où je le prononçai. Je venais de lui dévoiler ma faille, grave erreur quand on est déjà en position de faiblesse. Mais je n'avais pas pu m'en empêcher. Je préférais encore me mettre à genoux devant lui plutôt qu'il appelle Jessica. Surtout que c'était un bon client et qu'il semblait la connaître. Autant dire que j'étais cuite si jamais il venait à se plaindre de moi.
Devant mon air paniqué, il éclata de rire.
- « On a peur de se faire fâcher ? se moqua-t-il.
- ... »
Je baissai les yeux au sol. D'un doigt sous mon menton, il me fit relever la tête jusqu'à ce que nos regards soient à la même hauteur.
- « Voilà ce qu'on va faire : vous allez me trouver ce que je demande et me l'apporter en cabine. En échange, j'oublie votre manque de respect et je n'appelle pas votre méchante patronne. Ça vous va ? »
Je hochai lentement la tête. Un sourire abominablement triomphant se dessina sur son visage.
- « Vous voyez, rajouta-t-il une couche, ce n'est pas si difficile que ça ! »
Il rit une dernière fois avant de partir en direction des cabines d'essayages.
Connard ! Abruti ! Enflure ! Sale con ! Enculé ! Sac à merde ! Trou du cul ! Chien galeux !
Il avait le pouvoir cet enfoiré, et il le savait. Je n'avais plus qu'à me résigner à faire ce qu'il me demandait. Pendant plusieurs minutes, je fouillai dans les étalages à la recherche du costume tant désiré. Malgré moi, je mis le bazar dans les vêtements que mes collègues avaient si longuement triés par marque et je m'en sentis coupable. Mais, quand je trouvai enfin le Saint Graal, ce sentiment disparut et le soulagement m'envahit. Je courus presque pour aller donner son bien à mon maître chanteur.
- « Vous m'avez fait attendre » fit-il en me prenant l'article des mains, sans même me remercier.
Mais ce n'était pas grave, il avait eu ce qu'il voulait et j'étais désormais libre de partir. Je tournais les talons quand une dame, la quarantaine environ, m'interpela pour me demander comment lui allait la robe qu'elle avait essayée. Je lui mentis en lui disant qu'elle camouflait son énorme cul. Elle parut heureuse et choisit de l'acheter. À défaut de plaire à ma patronne, je lui rapportais de l'argent.
Je me dirigeais vers mon rayon quand l'autre énergumène se manifesta.
- « Vous en pensez quoi ? » demanda-t-il en sortant de la cabine.
Faut croire que Dieu avait décidé de me punir, ce jour-là.
- « Bof, répondis-je, j'ai jamais bien aimé les types en costard. »
C'était vrai. Sauf dans ce cas-là. Cet homme, déjà naturellement beau, portait magnifiquement bien le costume. Dommage qu'il soit si méprisable.
- « Mmmh, vous semblez déjà oublier notre petit accord.
- Celui-ci ne stipulait pas que je devais vous aider à choisir vos fringues.
- C'est pourtant votre boulot, non ?
- Mais qu'est-ce que vous me voulez, à la fin ? m'agaçai-je.
- Que vous me disiez sincèrement si ce costume me va, ou non.
- Vos désirs sont des ordres, Sire. Vous ressemblez à un sale riche qui a envie que tout le monde sache qu'il a de l'argent. Cette chemise n'est absolument pas faite pour vous car elle fait ressortir votre ventre flasque, la veste est tellement cintrée que vous avez l'air d'une tantouze et vous portez ce pantalon définitivement trop bas. La mode du caleçon apparent ne convient pas aux garçons de plus de seize ans, vous savez ?
- Bien, je pense que je vais prendre le tout, alors. »
Il commença à rentrer dans la cabine et je dus me retenir de pousser un cri de victoire. Je me contentai de la faire dans ma tête. Puis l'homme fit brusquement demi-tour.
- « Au fait » ajouta-t-il en défaisant les boutons du bas de sa chemise, dévoilant ainsi une sangle abdominale en béton devant laquelle je ne pus qu'être bouche bée « je n'ai pas le ventre flasque... et je ne suis pas gay. »
La vérité ainsi rétablie, il tira le rideau sur lui. J'étais enfin libre !
-X-X-
Le soir, quand j'arrivai dans mon minuscule appartement, situé en plein cœur de Los Angeles, je quittai à la hâte mon uniforme de vendeuse – un affreux pantalon de tailleur noir ainsi qu'un polo rouge – et retirai avec un soupir d'aise les escarpins hauts de douze centimètres que Jessica nous forçait à porter car, selon elle, des vendeuses sexy attiraient plus de clients, même si ceux-ci étaient majoritairement de sexe féminin.
Ainsi déshabillée, je revêtis un short en coton et un débardeur, mis une paire de baskets et enfilai mes gants de boxe. Je ne pouvais pas m'offrir des séances en salle de sport alors, à la place, je m'étais acheté un punching-ball, que j'avais pendu dans ce qui me servait de salon/salle à manger/cuisine. Il m'était très utile pour évacuer la colère qui avait élu domicile dans mon corps.
Je me mis alors à cogner le sac de sable. D'abord doucement, puis de plus en plus frénétiquement. Après plusieurs minutes, mes doigts commencèrent à être douloureux. Mais je m'en fichais et je continuai à boxer. À chaque fois que je pensais à cette saleté de client, une vague de rage m'envahissait et je frappais avec encore plus d'ardeur.
Au bout d'une heure, mes phalanges étaient complètement engourdies et je ne sentais plus aucune douleur. J'accueillis cette anesthésie artisanale avec enthousiasme et cognai de plus belle. Je ne pouvais plus m'arrêter, à chaque fois que je soufflais deux minutes, son sourire arrogant apparaissait comme un flash devant mes yeux et je ressentais instantanément le besoin de l'éliminer.
Je ne sais pas combien de temps je m'acharnai sur le punching-ball. Deux heures, peut-être un peu plus, mais je fus contrainte à m'arrêter quand on sonna à la porte. J'étais en sueur. Tant pis. J'enlevai mes gant, ce simple geste me coûta de gros efforts tellement mon corps était lessivé, et j'ouvris la porte à mon visiteur, sans même prendre la peine de vérifier par le judas que ce n'était pas un serial-killer. Si ce jour-là devait être le dernier, autant être digne et affronter la mort avec panache.
Ou pas.
- « Toi, ça va pas » me dit ma meilleure amie, Leah Clearwater, en guise de salut.
Il est vrai que je devais faire peur à voir. Pas comme elle, avec sa sublime chevelure couleur ébène coupée au carré, sa peau subtilement halée et son mètre quatre-vingts de chair parfaitement proportionnée.
Elle avait clairement hérité de sa mère, argentine, tout comme la mienne. Seulement moi, je n'avais pas eu sa chance. J'avais bien les cheveux et les yeux qui caractérisent les habitants du pays du Che, mais je n'avais malheureusement pas hérité de leur bronzage caractéristique et j'atteignais à peine le mètre soixante. Bon, OK, je mesurais un mètre cinquante-cinq.
- « Si tu savais..., lui répondis-je, tu veux entrer ? »
Elle acquiesça et je m'écartai pour la laisser passer.
- « Tu as des verres ? me demanda-t-elle, je t'ai apporté du vin, c'est une TUE-RIE !
- J'ai toujours des verres » ris-je.
J'en sortis deux de mon placard et les posai sur la table basse. Leah déboucha la bouteille et remplit les verres du précieux liquide. Elle en prit un, le fit tinter contre le mien et s'affala sur mon canapé miteux. Je fis de même.
- « Maintenant qu'on est bien installées, tu me racontes ? »
J'acceptai. Je lui racontai alors dans les moindres détails l'incident qui était survenu un peu plus tôt au magasin.
- « Mais quel connard ! s'exclama-t-elle quand j'eus terminé.
- Je ne te le fais pas dire !
- Il est beau, au moins ?
- Mmh, comment dire ? réfléchis-je, c'est. Un. Putain. De. Canon !
- Pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ? Ça change tout !
- Ça ne change absolument rien. Ça reste un sale con.
- Ouais mais un sale con canon, tu peux te permettre de coucher avec lui.
- Hors de question. Même si l'idée m'a traversé l'esprit quand je l'ai vu, elle s'est évanouie quand il a ouvert sa bouche.
- Dommage... Et tu n'as personne d'autre en vue ?
- Non. Justement, je comptais venir chez toi pour te proposer de sortir. »
J'avalai une gorgée de vin. Elle disait vrai, il était délicieux.
- « Eh bien figure-toi que je suis venue te proposer la même chose, répondit-elle, Jake m'a appelée tout à l'heure, il aimerait qu'on le rejoigne ce soir. Il amène ses cousins, ou un truc dans le genre.
- Des cousins de Jacob ? Ils sont aussi bien foutus que lui ?
- Il n'a pas su me dire, se plaint-elle, il m'a juste dit que, de son point de vue de mec, ils étaient très banals.
- On n'aura qu'à vérifier par nous-mêmes. Dis-lui qu'on vient.
- Je lui ai déjà dit, je me doutais bien que tu ne refuserais pas.
- Faut croire que tu me connais bien.
- Plus que moi-même. Par contre, Bel, plissa-t-elle le nez, je ne veux pas te vexer mais, sérieux, va prendre une douche ! Tu pues la transpiration !
- Ah oui, c'est vrai. J'avais oublié, désolée. »
Je finis mon verre d'un trait et allai dans ma salle de bain après avoir dit à Leah de ne pas hésiter à se servir si elle voulait quelque chose. Je pris une douche pendant laquelle je me savonnai deux fois, histoire d'être sûre que je ne puais plus. Je me séchai rapidement et enfilai un survêtement propre avant de rejoindre Leah, qui regardait la télé. Elle détourna les yeux de l'écran quand elle m'entendit et elle me reluqua de haut en bas.
- « Tu comptes sortir comme ça ? me demanda-t-elle en masquant à peine son dégoût.
- Évidemment que non ! Mais je vais pas déjà m'habiller alors qu'il est à peine sept heures ! Et toi, d'ailleurs, contrattaquai-je, tu mets un jean ?
- Non, je vais t'emprunter quelque chose.
- Faut pas te sentir gênée, surtout !
- Absolument pas ! »
Et elle partit dans ma chambre. Je la suivis et l'aidai à choisir sa tenue de la soirée dans mon dressing plein à craquer. Nous nous accordâmes sur une de mes fringues les plus sobres, c'est-à-dire une robe bustier, noire et moulante, qui ne lui arrivait qu'à mi-cuisses, alors qu'à moi, elle m'arrivait aux genoux. Elle choisit aussi, pour mettre avec, ma paire de nus-pieds en satin noir, hauts de dix centimètres.
- « Tu es déjà super grande, lui dis-je, ne mets pas de talons ! Tu ne vas jamais réussir à te trouver un mec à ta taille.
- Bah, les cousins de Jake doivent bien être aussi grands que lui.
- J'espère pour toi... Bon, on commande chinois ? proposai-je.
- Ça marche. Prends-moi du riz cantonnais avec du porc au caramel. »
Je décrochai mon téléphone et passai la commande. Le livreur sonna à la porte un quart d'heure plus tard. Chacune de nous paya sa part et nous mangeâmes devant une énième rediffusion d'un épisode de F.R.I.E.N.D.S.
À la fin de notre repas, nous jetâmes nos emballages et scannâmes à nouveau mon placard en quête d'une tenue pour moi. Je voulais mettre une robe vert menthe, mais Leah me convainquit d'opter pour une en tissu lamé argenté, avec de fines bretelles et attachée sur le devant par une fermeture éclair qui la traversait de haut en bas. Je choisis les mêmes nus-pieds que ma meilleure amie mais en rouges, ainsi qu'une pochette et un cardigan de la même couleur. Je coiffai ensuite mes cheveux en un chignon déstructuré, et appliquai du mascara sur mes cils et un peu de fard argenté sur mes paupières.
- « Tu es prête ? me demanda Leah.
- Oui, on peut y aller. »
Nous quittâmes alors mon appartement et gagnâmes le bar/boîte de nuit où nous devions rejoindre Jacob à pieds. Celui-ci nous attendait déjà.
- « Qu'est-ce que vous foutiez, nom de Dieu, jura-t-il, ça fait une demie heure que je vous attends !
- Hé ! Nous sommes des filles, rétorqua Leah, nous sommes toujours en retard. Ils sont où, tes cousins ?
- Ils sont à l'intérieur.
- Eh bien allons-y ! »
Nous pénétrâmes alors dans le bar. L'atmosphère était étouffée, entre le bruit ambiant des conversations, la musique assourdissante et les vapeurs d'alcool, et nous plongeait dans un état second des plus agréables sans même que nous n'ayons bu une seule goutte. Jake nous guida en zigzaguant à travers les fêtards et s'arrêta devant une table, à laquelle étaient déjà assis cinq hommes. Cinq beaux mâles à la peau couleur de brique, aux cheveux ébène et aux biceps d'acier. Ils partageaient manifestement le sang de Jacob !
Le plus sexy d'entre eux me fit un clin d'œil quand mon regard s'attarda un peu trop sur lui.
- « Les mecs, commença mon meilleur ami, je vous présente Leah et Bella. Les filles, voici Quil, Jared, Paul... » celui qui m'avait fait un clin d'œil « … Embry et Sam. »
Les présentations ainsi faites, je m'installai à l'extrémité de la banquette en forme de demi-cercle, à côté de Quil, mais le dénommé Paul fit déplacer un des ses cousins – à moins que ce ne soit son frère ; difficile à dire tant ils se ressemblaient tous – et m'invita à m'asseoir à ses côtés. J'acceptai tandis que Leah s'asseyait à côté de Sam et que Jake prenait place à côté d'elle, à l'autre extrémité de la banquette. Il y avait déjà une bouteille de vodka-cerise sur la table et les cousins de Jacob avaient pensé à prendre des verres pour nous. Mon voisin nous servit alors à tous les deux une rasade d'alcool et nous trinquâmes avant de l'avaler cul-sec.
- « Alors, commença Paul, qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
- Je suis vendeuse dans un magasin où les clients sont trop riches pour te respecter.
- Aïe ! Dure journée ?
- Oh oui ! Je suis tombée sur un mec particulièrement con, aujourd'hui.
- Je compatis. Ça doit être usant, à la longue.
- Ouais... Mais bon, ça paye mon loyer. Et sinon, changeai-je de sujet, qu'est-ce qui vous amène à Los Angeles, toi et tes acolytes ?
- Je voulais rendre visite à ma tante et à mon cher cousin et je me suis dit que, quitte à faire le voyage depuis Chicago, autant remplir la voiture.
- Mmh mmmh... On est attaché à sa famille à ce que je vois.
- C'est mal ?
- Pas du tout. En fait c'est... mignon. Quel âge as-tu ?
- Vingt ans.
- Oh, un petit jeune alors !
- Mais pas inexpérimenté. »
Il me gratifia alors d'un sourire des plus entendus. Voilà qui était intéressant ! Je lui répondis avec un regard gourmand et nous resservis ensuite un verre à chacun, que nous bûmes d'une traite, avant de les remplir à nouveau.
- « Et sinon, reprit-il, comment as-tu connu Jake ?
- À une soirée étudiante, il y a deux ans. Leah avait réussi à m'obtenir une invitation, comme je n'allais pas à la fac, et c'est là que nous l'avons rencontré. Il était complètement ivre et il passait son temps à dire qu'il aurait donné n'importe quoi pour coucher avec nous. Qu'est-ce que c'était drôle ! Et puis, à la fin de la soirée, on avait tellement peur qu'il lui arrive quelque chose en rentrant chez lui alors qu'il tenait à peine debout qu'on l'a amené à mon appart. Il a passé la nuit à rendre ses tripes dans mes toilettes et, le lendemain, nous étions les meilleurs amis du monde.
- La classe internationale, quoi.
- Non, franchement, c'était hilarant.
- Je n'en doute pas » ironisa-t-il tandis que je vidais mon verre.
Je voulus m'en servir un autre mais je ne le remplis qu'à moitié, la bouteille étant désormais vide.
- « AH, BEL ! me cria Leah, c'est toi qui a fini, c'est toi qui paye la prochaine !
- Je ne peux pas, rétorquai-je, je suis pauvre.
- Mon cul, oui ! Tu l'es quand ça t'arrange !
- Laissez, les filles, intervint Sam, on est six hommes, on peut bien vous payer les bouteilles. Les mecs, envoyez la monnaie ! »
Et chacun des dieux grecs installés à notre table sortit son porte-monnaie et lui lança quelques pièces ou billets. Sam partit alors avec l'argent et revint quelques minutes plus tard avec une bouteille de tequila, une de whisky et une de coca, probablement offerte avec le deux autres. J'avalai donc ma moitié de verre et me servit une tequila pure. L'alcool me brûla la gorge, mais mon Dieu que c'était bon !
- « Eh ben, Bella ! rit Jake, je vois que tu n'as rien perdu de ta descente légendaire !
- Parle pour toi ! J'ai bien vu que tu t'étais enfilé la moitié de la bouteille de vodka !
- Je l'ai partagée avec Leah, figure-toi.
- Han ! Bel ! nous interrompit l'interpelée, j'adore cette musique ! Viens, on va danser ! »
Je me frayai tant bien que mal un passage entre les cousins de Jacob pour quitter la banquette et la rejoignis sur la piste de danse. Elle bougeait en rythme avec la musique mais sans trop remuer, n'ayant jamais eu de grand talent pour la danse, contrairement à moi qui, pour une fois, pouvais me vanter de maîtriser un domaine dans lequel elle n'était pas très douée. Mais je n'avais pas envie d'attirer l'attention sur moi de cette manière alors je me contentai de remuer les pieds au son des basses de la chanson. Nous dansâmes comme cela pendant cinq ou six morceaux, puis elle décréta qu'elle avait soif et nous retournâmes à nos places. Je me servis un whisky, que je coupai avec du coca.
- « Tu t'es bien amusée ? me demanda Paul.
- Plutôt, oui. Mais ça donne soif. »
J'avalai alors une gorgée de mon verre.
- « Dis-moi, reprit-il, je n'ai pas bien compris. Ton nom, c'est Bel ou Bella ?
- Les deux. En fait, mon vrai prénom, c'est Isabel.
- Isabelle ?
- Non ! ISSSSabel. ''Sa'', pas ''za''.
- ISSSabel.
- Voilà. Et donc, mon surnom, c'est Bel. Mais, tu sais, en espagnol, on met des a et des o un peu partout, alors du coup, ça fait Bella. Tu n'as qu'à m'appeler par celui que tu préfères.
- Tu es espagnole ?
- Non, je suis argentine. Mais on parle espagnol, là-bas. »
J'attrapai mon verre et le terminai. J'eus alors une soudaine envie de faire pipi. Je m'excusai auprès des autres et allai aux toilettes. En sortant de ma cabine, je me lavai les mains et revins dans la salle. Les murs se mirent alors à tourner, l'alcool, sans aucun doute, et je dus user de toute ma concentration pour ne pas me fouler une cheville en regagnant ma table. Quand je fus assise, Paul posa, l'air de rien, sa main sur ma cuisse. Sa peau était diablement chaude.
En réponse à son signal plus qu'évident, je me collai à lui et posai ma tête sur son épaule, puis je passai une main dans ses cheveux, avant de jouer avec ceux qui se trouvaient dans sa nuque. Nous ne dîmes rien pendant un moment et j'en profitai pour regarder ce qui passait à notre table. Jacob avait ramené une jolie blonde et, celle-ci assise sur ses genoux, il l'embrassait goulument. Leah riait tout ce qu'elle savait avec Sam et j'étais prête à parier qu'ils finiraient la nuit ensemble. Jared et Quil avait déserté la table et lui avait préféré la piste de danse, plus pratique pour draguer. Et Embry discutait de quelque chose qui paraissait très ennuyeux avec une mignonne petite brune, qui lui envoyait quinze signaux à la seconde alors qu'il ne les remarquait pas. Je décidai de venir en aide à la fille en chuchotant à Embry d'arrêter son baratin et de passer rapidement à l'action. La minute d'après, ils s'exploraient les amygdales.
- « Bravo, Mademoiselle l'entremetteuse, me félicita Paul.
- Ai-je le droit à une récompense pour avoir rendu deux personnes heureuses ?
- Naturellement. »
C'est alors qu'il avança doucement son visage vers moi avant de venir poser ses lèvres sur les miennes. Son baiser était doux, chaste, comme s'il voulait me montrer qu'il n'avait pas que envie de me sauter.
- « J'attends ce moment depuis le début de la soirée, avoua-t-il.
- Et moi donc ! »
Devant mon enthousiasme, il reprit son baiser, mais en enleva toute trace de douceur et de chasteté. Au contraire, il dévorait mes lèvres et sa langue tenait une cadence presque trop rapide pour moi. Presque.
Nos corps désirant de plus en plus être en contact, Paul m'attrapa par la taille et me fit asseoir en amazone sur ses genoux. Nous gagnâmes alors en passion et une de ses mains se faufila sous ma robe, mais n'alla pas plus loin que ma cuisse cependant, tandis que j'agrippais les épaules de son t-shirt gris anthracite.
Nous fûmes soudain interrompus par Quil et Jared qui nous firent nous lever pour pouvoir accéder à leurs places. Mais quels idiots ceux-là ! Je me rassis à côté de Paul, et non sur ses genoux, alors qu'il mettait son bras autour de mes épaules. Fâchée de cette subite descente de température, je bus deux verres de tequila pure coup sur coup. La tête me tourna et je me reposai un peu plus sur mon voisin qui n'en fut que plus heureux. Il en profita d'ailleurs pour déposer ses lèvres avec la légèreté d'un papillon sur ce point si sensible situé derrière l'oreille. Un frisson parcourut mon corps. Il descendit un peu puis embrassa cou, puis ma clavicule, pour finir sur mon épaule.
Il m'attira alors à nouveau sur ses genoux et, sans aucune honte, il se mit à embrasser mon décolleté.
- « S'il vous plait, intervint Quil, y a des chambres d'hôtel pour ce genre de choses !
- Ce n'est pas parce que ta pêche a été mauvaise que tu dois infliger ta frustration aux autres, rétorqua l'homme sur lequel j'étais assise, fous-nous la paix. »
Le pauvre Quil ne trouva rien à répondre et de contenta de marmonner dans sa barbe. Paul, au lieu de reprendre où il en était, amena mon visage près du sien et me murmura à l'oreille.
- « Je me demande depuis tout à l'heure ce qui se passerait si jamais je tirais là dessus, fit-il en désignant la fermeture éclair de mon vêtement.
- C'est un mystère... »
Il rit de ma réponse évasive avant de glisser une main sous ma robe. Cette fois, il ne se posa aucune barrière et vint directement la poser sur ma culotte.
- « J'ai envie de toi » continua-t-il à murmurer.
Ce fut la phrase qui m'acheva.
- « J'habite tout près, lui répondis-je.
- C'est vrai ? demanda-t-il, les yeux pleins d'espoir.
- Puisque je te le dis ! Viens, suis-moi ! »
Je le tirai par la main hors de la banquette avant de venir me poster face à Leah, qui était passée à l'étape supérieure avec Sam. Je la décollai de sa conquête bien contre mon gré.
- « Leah, je rentre chez moi. Avec Paul. Mes clés seront à l'endroit habituel, si jamais tu ne sais pas où dormir ce soir. Même si je ne doute pas que ce très bel homme t'offrira le gîte. À plus ! »
Elle hocha vaguement la tête, probablement un peu trop saoule pour comprendre pleinement ce que je venais de lui dire.
Mon devoir de meilleure amie ainsi accomplie, je pouvais partir librement avec mon amant d'un soir.
- « Alors comme ça, Sam est un ''très bel homme'' ? » lança-t-il, feignant l'indifférence, tandis qu'il me serrait contre lui pour me protéger du froid nocturne.
- Tu es jaloux ? ris-je, c'est adorable ! »
Il ne répondit rien mais je le sentais contrarié. Je devais le rassurer.
- « Tu sais, si Sam était si beau que ça, ce serait lui que je ramènerais chez moi pour y passer une nuit de folie. »
Il me regarda alors, jaugeant ma sincérité, puis sa moue boudeuse se transforma en sourire coquin.
Nous continuâmes à marcher, bras dessus-bras dessous, en direction de mon appartement. L'alcool aidant, ma démarche était mal assurée et Paul dut me rattraper plusieurs fois pour m'empêcher de tomber.
- « Tu devrais peut-être enlever tes chaussures, fit-il au bout d'un moment, je préfèrerais te ramener chez toi en un seul morceau. »
J'eus beau rétorquer que je savais très bien marcher avec des talons et que mon équilibre plus que précaire n'était absolument pas dû à mes sandales, il insista et je finis par les retirer.
Je m'amusai à imaginer à quoi je ressemblais, pieds nus sur le trottoir, mes chaussures à la main, tenant à peine debout et affalée sur un mec sexy à mourir. La réponse était évidente : je ressemblais à une traînée. La question était plutôt de savoir si cela m'importait ou non. Au vu des circonstances, je penchai pour le non.
Nous arrivâmes enfin devant mon immeuble. Nous prîmes l'ascenseur jusqu'au quatrième étage. J'ouvris la porte de mon appartement, détachai la clé de mon trousseau et la glissai sous l'affreux pot de fleurs qui ornait mon côté du palier, comme je l'avais dis à Leah. Je fis entrer mon invité et verrouillai mon logement de l'intérieur.
Sitôt le verrou enclenché, je me jetai sur la bouche de l'homme à côté de moi. Celui-ci me répondit avec tout autant de ferveur. Ses lèvres, incroyablement douces et chaudes, capturaient les miennes dans un baiser plein de fougue. Mes mains vinrent se placer dans ses cheveux, que je tirai pour le rapprocher encore plus de moi.
- « La chambre ? » demanda-t-il en rompant pendant un quart de seconde notre connexion.
D'un signe de tête, je lui indiquai la porte de mon repaire. Il s'empressa de m'y amener, tout en continuant à m'embrasser, et, quand il eut claqué le battant en bois derrière lui, il nous jeta sur mon lit, lui au-dessus de moi. Sa tête vint se nicher entre mes seins aussi bas que le permettait ma robe, pourtant pas si décolletée que ça.
Soudain, il releva la tête. L'ambiance se refroidit instantanément et il capta mon regard, l'air beaucoup trop sérieux pour ce que nous nous apprêtions à faire.
- « Que se passe-t-il ? demandai-je.
- Bella, écoute-moi bien parce que je ne te le demanderai qu'une seule fois. »
J'acquiesçai.
- « Tu es ivre, reprit-il, et moi aussi. Est-ce que, malgré ça, tu veux qu'on couche ensemble ?
- Évidemment, » pris-je la peine de répondre alors que ça me semblait plutôt flagrant.
- « Aucun risque que demain, enfin... que plus tard dans la matinée, tu ne m'accuses d'avoir abusé de toi alors que tu étais vulnérable ? »
Vulnérable ? Moi ? Et il pensait sérieusement que j'étais capable de regretter ce que je faisais sous l'effet de l'alcool ?
- « Ne t'inquiète pas, ris-je, c'est pas vraiment le genre de la maison !
- Sûre ?
- Absolument. »
Sans plus de tergiversions, sa bouche reprit la place qu'elle venait de quitter, et gratifia ma poitrine de baisers sensuels et chauds. Ses mains se posèrent sur mes hanches et il les leva légèrement pour coller encore plus mon corps au sien. Je pouvais désormais sentir son érection naissante contre le bas de mon ventre. Je lui relevai son T-shirt jusqu'à ses pectoraux et il me lâcha, avant de lever les bras pour que je puisse lui ôter entièrement. Je restai quelques secondes en admiration devant son torse, qui semblait avoir été taillé à coups de machette. Il rit de mon hébétude et, ses mains à nouveau libres, il vint jouer avec la tirette de ma fermeture éclair.
- « Oublie ce que j'ai dit tout à l'heure, lança-t-il, c'est ce moment que j'attends depuis le début de la soirée ! »
Et en un rien de temps, il fit glisser le curseur le long de la glissière et ma robe s'ouvrit en deux. Il fit tomber mes bretelles le long de mes épaules et me débarrassa du vêtement argenté. Ses mains se mirent alors à caresser tendrement mes cuisses.
Ayant envie de prendre les choses en main, je nous fis basculer sur le côté, pour finalement me retrouver à califourchon sur lui. Je me penchai sur son torse et commençai à embrasser ses pectoraux, traçant de mes lèvres la courbe si marquée de ses muscles proéminents.
Je descendis ensuite au niveau de son sternum, de son estomac, jusqu'à terminer au niveau de ses abdominaux. J'embrassai un à un chacun des morceaux de ses tablettes de chocolat. Une fine ligne de poils partait de son nombril et descendait plus bas. Le ''chemin du bonheur'', m'avait-on dit que ça s'appelait. Eh bien, comme c'était un chemin, je le suivis. Je rencontrai rapidement l'obstacle de son jean. En plongeant mes yeux dans ceux de mon amant, je défis chaque bouton de sa braguette et lui enlevai son pantalon. Son sexe gonflé formait une bosse plus qu'appétissante à travers son boxer blanc. Je l'effleurai du bout des doigts avant de m'attaquer à l'élastique de son sous-vêtement.
Il m'en empêcha en nous retournant tout à coup, inversant une nouvelle fois nos positions.
- « Tu as assez joué, fit-il, autoritaire, maintenant, c'est mon tour !
- Tu rigoles ? J'ai eu le temps de rien faire ! protestai-je.
- Chut. Contente-toi d'apprécier. »
D'une main experte dans mon dos, il dégrafa mon soutien-gorge sans bretelles, dévoilant ma poitrine pour son plus grand plaisir. Ses lèvres se posèrent entre mes seins et, après une myriade de baisers mouillés le long de mon ventre, sa bouche vint roder autour de mon nombril. Il plongea alors le bout de sa langue dans cet orifice si particulier. Une sensation inédite mais délectable se fit ressentir entre mes jambes, un mélange de picotements et de chatouilles. Par réflexe, mon bassin se décolla un instant, juste assez pour faire sourire mon partenaire.
Celui-ci me souleva les deux jambes et en profita pour m'enlever ma culotte, noire et basique. Il s'empressa ensuite de poser ses lèvre sur mon pubis, parfaitement lisse et dénudé. Il resta comme ça pendant une dizaine de secondes avant de redresser la tête et de m'écarter largement les jambes. Il me mordit une première fois l'intérieur de la cuisse et je dus serrer les dents pour n'émettre aucun son. Le deuxième fois, un gémissement m'échappa.
Paul fit alors parcourir ses mains sur ma peau nue, me procurant ainsi de doux frissons. Quand le bout de ses doigts effleura mon clitoris, mon dos s'arqua. Il continua pendant plusieurs minutes à seulement frôler mon intimité échauffée, sans jamais rien lui faire d'autre. Cela provoquait en moi une frustration à la fois agréable et terriblement insoutenable.
Lorsqu'il me sentit sur le point de craquer, il plongea sa tête entre mes jambes. Il lapa plusieurs fois ma vulve avant de carrément faire rentrer sa langue dans mon vagin. Il lui fit faire quelques allers-retours des plus délicieux et, quand je fus proche de l'orgasme, il prit mon clitoris entre ses lèvres et joua avec quelques secondes. J'atteignis le point de non-retour.
Wahou ! pensai-je.
- « Pas mal, lui dis-je, tu t'en sors bien.
- Ce n'était que le début. Maintenant, on va pouvoir passer aux choses sérieuses. »
Je ne pouvais qu'être d'accord avec lui. Je me remettais à peine d'un orgasme phénoménal que j'en avais déjà besoin d'un autre. Il fouilla alors dans les poches de son pantalon et, comprenant qu'il cherchait une capote, je lui indiquai le tiroir de ma table de chevet. Il l'ouvrit et prit au hasard un préservatif parmi la bonne cinquantaine qui devait s'y trouver. Il ne commenta pas et se contenta de sourire.
- « Mets-toi sur le ventre, ordonna-t-il.
- Quoi ? Mais pourq–
- Tu as envie de décoller ? » me coupa-t-il.
J'acquiesçai vivement.
- « Alors fais-moi confiance et retourne-toi. »
J'obtempérai et roulai sur le côté.
Je l'entendis se débarrasser de son boxer et enfiler le préservatif. Ses mains empoignèrent mes fesses et les écartèrent. Je le sentis approcher son visage et il cracha pour lubrifier un endroit qui n'avait pas besoin de ça pour être humide. Il mordit à pleines dents mes lèvres intimes avant de se redresser et de positionner son gland à l'entrée de mon intimité. Il entra un moi d'un coup sec ; j'eus un soubresaut. Il arrêta ensuite de se tenir en appui sur ses mains et s'affala de tout son poids sur moi. Son pénis gagna en profondeur, je m'enfonçai un peu plus dans le lit et j'étais complètement immobilisée. Mais, au lieu d'être douloureuse, cette position était tout simplement des plus excitantes.
Il se retira entièrement et se laissa tomber en moi, avec encore plus de force. Il le fit plusieurs fois, butant à chaque fois un peu plus contre les fond de mon vagin qui ne cessait d'en redemander.
Après quelques minutes, il m'attrapa par les hanches et me tira en arrière, m'amenant à me mettre à quatre pattes, alors qu'il se mettait à genoux. Il attrapa une pleine poignée de mes cheveux et tira dessus pour me faire redresser la tête. Il accéléra encore plus la cadence, la peau de son bassin claquait contre mes fesses. Soudain, sa main s'abattit sur ma croupe. Je criai sur le coup de la surprise et il me mit une autre fessée. Cette fois, je gémis de plaisir. La brûlure de cette tape finissait de m'exciter.
Quand l'excitation fut presque à son comble, il m'attrapa par la taille et amena mon dos à se coller contre son torse. Il s'empara d'un de mes seins et de mon clitoris et mordit mon cou. Il lui fallut très peu de temps pour se libérer en moi et, voulant que je vienne avec lui, il lâcha ma poitrine et enfonça la première phalange de son index dans mon anus. Cette zone avait si peu l'habitude d'être stimulée que j'éclatai instantanément.
Alors que nous étions encore pantelants, il se retira et alla jeter le préservatif dans les toilettes. Quand il revint, il se faufila avec moi sous la couette et embrassa ma joue.
- « Merci, dit-il, t'as été super.
- Je pourrais dire la même chose de toi. »
Il rit avant d'embrasser une seconde fois ma joue et de poser sa tête sur l'oreiller. Je me roulai sur le côté, en chien de fusil, dos à lui, et laissai le sommeil me gagner. Au moment où je sombrai, je le sentis se mettre dans la même position que moi, coller son torse contre mon dos et enrouler un bras autour de ma taille. Nous nous endormîmes dans cette position.
-X-X-
Quand je me réveillai plus tard dans la journée, nous n'avions pas bougé d'un millimètre, à ceci près que sa main avait quitté ma taille et empoignait mon sein. Je desserrai ses doigts avec une grande précaution pour ne pas le réveiller et me levai. J'enfilai ma culotte et un t-shirt gris de U.C.L.A. que m'avait offert Leah, à l'époque où elle y étudiait encore.
Un marteau cognait dans mon crâne et j'avais la nausée. Bref, la gueule de bois. Comme à mon habitude, je soignai le mal par le mal en me préparant un Bloody Mary que je bus d'une traite. Mon estomac se calma instantanément, mais ma tête menaçait toujours d'exploser. Je me résolus à prendre un anti-douleur.
Je remarquai au passage que Leah n'était pas passée par chez moi. J'allai donc récupérer ma clef sous le pot de fleurs.
J'avais un peu faim alors je me fis quelques toasts. Quand mes deux tranches de pain de mie sautèrent hors du grille-pain, je sentis deux mains qui me prenaient par les hanches. Paul, nu comme un ver, son érection matinale – bien qu'il soit deux heures de l'après-midi – appuyant contre mes reins. Il en avait envie, moi aussi. Et, sans attendre, il me prit sauvagement sur ma minuscule table de cuisine.
Une fois la vague de plaisir passée, il enfila son boxer et s'assit en face de moi. Je lui fis griller des tartines et nous mangeâmes en silence. Il m'aida à débarrasser et à faire la vaisselle. J'allai ensuite prendre une douche. Il ne tarda pas à me rejoindre et nous nous envoyâmes en l'air une nouvelle fois.
Une fois propre et sec, il remit ses vêtements et marmonna quelque chose comme quoi il devait partir. Il me fit la bise, me gratifia d'un ultime compliment en rapport avec nos sublimes parties de jambes en l'air, et, comme le gentleman qu'il était, il me laissa son numéro en quittant mon appartement.
Nous savions lui et moi que je ne le rappellerais jamais.
Et voilà pour le premier chapitre ! Vos impressions ?
Pour les fans d'Edward, pas de panique ! Il sera beaucoup plus présent dans les autres chapitres.
À plus !
Jul'B.
