Soleil à l'extérieur, pluie dans mon cœur.
Un contraste assez flagrant.
En ce samedi 10 juillet, j'eus atteins l'apogée du désespoir.
On dit qu'à dix sept ans, on commence à aimer, à découvrir à deux.
A dix sept ans, on cherche l'âme sœur, les yeux fermés, le cœur battant.
A dix sept ans, on espère finir le reste de sa vie avec un homme de renommé doté d'un charme et d'une prestance que nul être sur terre ne pourrait égaler.
Mais à dix sept ans aussi, on découvre que toutes nos espérances n'étaient que rêves, oh combien nous aimerions réels soient-ils.
L'amour, nous disait-on, était un sentiment possessif envers la personne choisie.
L'amour est une attirance autant bien physique que morale que l'on éprouve pour quelqu'un.
Mais quoiqu'il fût une expérience inoubliable et magique d'après les personnes âgées, il n'en reste plus rien.
L'amour est semblable à un feu.
Cette jolie petite flamme diffuse sa lueur de toute sa puissance pour finalement s'éteindre à un moment donné.
Ce sentiment ressentit par les êtres les plus compliqués que Dieu eût jadis créés, est aussi merveilleux que destructeur.
Comme le signe astrologique Gémeau.
Deux faces, deux voiles, chacun différent à sa manière propre, mais semblable en même temps.
Je ne fus jamais bouleverser sentimentalement, à part l'attraction immense que je portais pour Ronald, mais il faut croire que, passée le cap des dix sept ans, rien n'est plus pareil.
On devient sensible, vulnérable et faible.
Chose que je n'aurai jamais pensé être auparavant.
Hermione Granger. Vingt deux ans. Cheveux broussailleux. Travaille au département de la justice magique. Réputation honorable. Chouette nommée Aphrodite comme animal de compagnie. Habite une maison cottage moderne.
Elle aurait pu vivre une joyeuse petite vie, si à ce tableau ne s'ajoutait pas un adjectif qui lui faisait perdre tout espoir : Célibataire.
Elle était seule la fautive de son malheur et elle le savait très bien, mais l'envie de changer ne se présentait guère.
Non, ses habits n'étaient pas digne des plus grands couturiers du monde magique, ses cheveux n'étaient pas lisses, ses courbes n'étaient pas finement dessiner.
Elle n'était pas une jolie poupée.
Elle était plutôt la vilaine sorcière.
Non pas qu'elle eût quelconque boutons ressemblant à des verrues, mais ses cheveux désordonnés, ses habits qu'on dirait trop amples et simples, et son manque d'attention envers son physique ne lui faisaient pas faveur, il fallait dire.
Elle voulait changer mais n'avait aucune envie de s'activer pour la transformation.
Non rien ne changerait d'un coup de baguette, le chemin était long et tortueux, mais elle était trop paresseuse de ce côté-là pour faire changement.
Elle avait sans doute peur.
Que penseraient les autres d'elle, plus tard ?
Sûrement grand bien, qui sait ? Elle n'avait pas à s'inquiéter.
N'était ce pas la raison pour laquelle Ron l'avait lâchée comme de la bouse d'hippogriffe à sa chaussure ?
N'était ce pas aussi la raison pour laquelle tout le monde se moquait d'elle derrière son dos ?
Ron Weasley.
Ou plutôt, Ronald Weasley.
Voilà trois bonnes années qu'elle l'aimait, et qu'il n'en avait cure.
Depuis la fin de la guerre, ils avaient décidé de vivre ensemble, mais la chance ne fut guère de leur côté.
Ou devrais-je dire, de son côté à elle.
Deux ans de pur bonheur parti. BOUM.
Vu les nombreuses fans qu'il avait accumulé au cours de ces dernières années, Ron Weasley prenait beaucoup de goût à séduire différentes filles. C'était devenu inné chez lui. Il avait alors laisser tomber Hermione -lors de ses dix neuf ans- qu'il jugeait de « laide » -chose qu'il n'avait jamais pensé auparavant- et continuait ce qui était devenu, avec le temps, sa routine.
La séduction.
Le jeu.
Le plaisir.
Harry, restait impuissant face à la situation.
Fiancé de Ginny Weasley, ils vivaient heureux ensemble et attendait encore un peu avant de tout officialisé et de se marier pour de bon pour pouvoir procréer des enfants un peu plus tard.
Il rendait visite à Hermione quelques fois.
Pas assez de son point de vue à elle, mais c'était quand même mieux que rien.
Quand à Ginny, elle c'était éloignée, passant ses journées avec Luna, ou dans les soirées mondaines auxquelles elle adorait assisté.
En y pensant, la totalité des Weasley lui manquait.
Depuis sa rupture avec Ron, elle n'osait plus les voir.
Pourquoi? Elle ne le savait pas.
Entre Molly qui avait tant espérer les voir ensemble, George qui souffrait et se terrait dans la solitude depuis la mort de Fred, Percy qui était trop occupé avec sa femme et ses enfants, elle ne savait plus où donner la tête.
Même Bill et Charlie avec qui elle n'avait jamais vraiment parlé lui manquaient.
Ses discutions enrichissantes avec Percy lui manquait.
Molly et ses plats délicieux lui manquait.
Arthur et son adoration pour les moldus lui manquait.
L'humour de George lui manquait.
La présence de Fred lui manquait.
Mais celui qui lui manquait par dessus tout, c'était Ron.
Atrocement même.
Plus que tout.
Lorsqu'il eut annoncé la fin de leur relation, elle resta stoïque.
Ron partit , la laissant assise sur leur banc "fétiche", ne demandant guère son reste.
Quelques secondes plus tard, un torrent de larmes jaillit d'un seul coup des yeux de la jeune fille.
Son cœur était meurtrit, ses yeux humides, les membres de son corps fatigués, lassés. Elle se sentait trahie, abandonnée.
Ses mots l'avaient blessé.
Et ils ne cessaient de revenir en boucle dans sa tête.
Moche.
Laide.
Inutile.
Aussi séduisante qu'un véracrasse.
S'habille comme une clocharde, une simplette.
"De tendres mots. Tellement touchant" se dit-elle avec un rire nerveux.
Elle avait peur de tout maintenant.
Elle qui croyait plus que tout en cette union, elle fut déçue.
Elle ne pouvait, ne voulait plus croire en autre chose.
Ce soir là, elle resta un moment indéterminé pleurant sans arrêt, se vidant de toute énergie possible, laissant ses sentiments prendre le dessus.
Allongé sur le canapé de cuir de sa maison, Hermione sortit de ses tristes pensées pendant qu'une larme descendait le long de sa joue pour finir sur le tapis persan qu'elle avait un jour achetée.
Elle venait de faire un choix qui lui coûterait beaucoup de gaillons.
Mais qu'importe ? Elle avait assez d'argent plus les récompenses donné par le ministre pour sa participation principale à la destruction du Lord désormais vaincu.
Elle déposa son pot de glace sur la table basse à sa gauche, puis jeta un rapide coup d'œil à son salon.
« Au moins, j'ai du goût niveau décoration » sourit elle.
Après mûre réflexion, sa décision était prise.
Demain elle dirait adieu à ses anciens jeans, à ses baskets usées et à ses cheveux de broussaille.
Demain est un autre jour.
Demain est un nouveau commencement.
Un nouveau changement.
