En cette fin de matinée, notre groupe d'Aventuriers arriva à la ville de Talvar. C'était le jour de marché, la place principale ainsi que les rues adjacentes étaient remplies de monde. Qu'importe ce que vendaient les étalages, des fruits, des légumes, de la viande, du pain, des tissus et bijoux sans grande valeur, les vendeurs trouvaient toujours des clients. L'odeur et la chaleur du pain tout juste sorti du four titillaient la petite faim de Mani, qui voulait bien voler une miche. Ce n'était sans compter sur B.O.B qui l'en empêcha au dernier moment. Pour être sûr que l'Elfe ne recommence point, il l'obligea à monter avec lui sur le dos de Brasier. Décidément, ce voleur du dimanche pouvait avoir un comportement pire que celui d'un gosse ! Quand ils furent éloignés de la foule, dans une rue plus calme, Shinddha entendit derrière lui des bruits de pas rapides. Quelqu'un courrait dans leur direction. Puis une voix de femme se fit entendre.

«Messieurs ! A-Attendez !»

Tous s'arrêtèrent et se retournèrent, pour voir une domestique courir vers eux, avec au bras un panier rempli de nourriture, sûrement achetée au marché. Elle s'arrêta essoufflée auprès de Théo.

«Vous . . . vous êtes bien un . . . un envoyé de l'Église . . . de la Lumière ?» Demanda-t-elle tout en reprenant son souffle.

«Je suis bien un Paladin et Inquisiteur de l'Église de la Lumière.» Répondit Théo, avant de se faire couper par la femme, alors qu'il allait continuer de parler.

«S'il vous plaît ! Il . . . il faut que vous veniez au Manoir Decker ! Vos amis peuvent venir s'ils le souhaitent, mais je vous en prie ! Il faut que . . . que vous veniez tout de suite !» Dit-elle rapidement.

«Madame, calmez-vous.» Demanda calmement Grunlek, avant de reprendre quand la domestique fût plus calme. «Maintenant, dites-nous ce qui se passe. Pourquoi notre ami doit vous suivre ?»

«Je n'ai pas le temps de vous expliquer. Mais vous aurez les réponses à toutes vos questions au Manoir, je vais vous y guider.» Dit-elle.

Mani descendit de Brasier sur la demande de B.O.B, et le Pyromancien aida la femme à monter sur son cheval, non sans galanterie.

Grâce à leur guide, le groupe arriva au Manoir Decker, dans la périphérie de la ville. Ce n'était pas une immense demeure, telle que si l'imaginaient les enfants. Il n'était ni grand, ni petit, une taille raisonnable. On pouvait penser que c'était la résidence d'une famille aisée, qui n'était pas si haute que cela dans les rangs de la société humaine. La domestique s'empressa de descendre de la monture du Demi-Diable, et d'aller toquer à l'entrée principale. Ce fût un serviteur qui lui ouvrit, il fût étonnée de voir sa collègue rentrer par là, plutôt que par l'entrée réservée aux serviteurs. Mais il fût encore plus surpris de constater qu'elle avait amené avec elle un groupe de voyageurs. Ils échangèrent pendant un cours instant, avant de faire signe aux Aventuriers d'entrer. B.O.B fit disparaître Brasier, et Théo confia Lumière à la domestique qui les avait guidé, elle emmena le cheval aux écuries.
Une fois à l'intérieur, ils furent guidés par cet homme de maison à travers les couloirs. Il avait un regard inquiet, mais une détermination profonde le poussait à aller de l'avant. Après une tentative ratée de vol de vase de la part de Mani, à cause, ou grâce, à la nouvelle intervention du Pyromancien, ils arrivèrent face à une nouvelle porte. Le serviteur toqua, et ouvrit la porte quand on lui donna la permission d'entrer. Dans cette pièce, la Gouvernante, une femme dans la cinquantaine, écrivait quelque chose assise à son bureau. Elle regarda le domestique, avant de constater avec de grands yeux la présence des cinq autres hommes. Lorsqu'elle vit Théo, elle se douta de la raison de leur présence.

«Ces Messieurs ont été amenés au Manoir par Mathilda, dans l'espoir qu'ils puissent résoudre le problème de Mademoiselle Nina.» Dit-il calmement.

La Gouvernante acquiesça d'un signe de la tête, et remercia le serviteur avant de le renvoyer à ses activités. Elle se leva avant de commencer à parler.

«J'imagine qu'en venant ici, Mathilda ne vous a rien expliqué. Quelles sont vos questions ? Je vous écoute.»

«Et bien . . . avant tout chose, je tien à nous présenter. Je suis Balthazar Octavius Barnabé Lennon, Pyromancien de la Tour Rouge. Ainsi que mes compagnons, Théo de Silverberg, Paladin et Inquisiteur de l'Église de la Lumière. Grunlek Von Krayn, ingénieur, Shinddha Kory, et Mani le Double, botaniste. Nous aimerions savoir ce qui arrive à cette demoiselle, Nina, pour que notre aide soit demandée.» Dit B.O.B.

«Laissez-moi vous raconter comment moi et les autres domestiques sommes au courant de cette histoire. Durant une nuit, je me promenais sans bruits dans les couloirs du Manoir. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil, mon insomnie m'en empêchait. En passant devant la chambre de Mademoiselle Nina, la fille aînée de Monsieur et Madame Decker, en plus de voir un peu de lumière, j'entendis une voix qui n'était pas la sienne. En m'approchant, je compris des mots qui me glacèrent d'effroi, et dont aujourd'hui je me souviens encore parfaitement. Elle dit: ''T'as pas de raison d'avoir peur de moi, tu sais très bien que j'te ferais pas de mal. De même pour ton frère et ta sœur, tant que tu parles pas de moi à qui que ce soit.'' J'ai regardé par le trou de la serrure. Et j'ai vu . . . Grand Dieu . . . Pauvre d'elle ! Grâce à la lumière d'une bougie allumée dans la pièce, j'ai vu dans le lit de Mademoiselle Nina, allongée avec elle, un véritable démon ! Mais elle est innocente ! Sur son visage, j'ai vu la colère, son honneur souillé, son envie de mettre fin aux jours de cette créature ! Mais aussi la tristesse, celle engendrée par cette contrainte qui la force à garder le silence. Le lendemain, j'ai raconté cela à tous les domestiques, afin que l'on cherche tous une solution. Bien sûr, en les priant également de n'en parler à personne.» Raconta la Gouvernante.

Ce récit avait étonné, l'équipe. Mais le plus choqué et inquiet était B.O.B. Il avait des hypothèses quand à ce démon, mais il y en avait une bien plus grave que les autres, et au fond de lui, il espérait que ce n'était pas celle-là.

«J'ai plusieurs explications possibles. Pour savoir laquelle est la bonne, je voudrais que vous nous décriviez ce démon.» Demanda le Demi-Diable.

«Bien sûr.» Répondit la femme. «C'était une jeune fille, en apparence de même âge que Mademoiselle Nina. Avec ses cheveux courts et blonds, elle semblait presque humaine. Cependant, elle avait une peau sombre, des cornes en forme de spirale, comme un bélier, et des yeux aux iris violettes.»

B.O.B prit un air grave. La pire de ses suspicions était la bonne. Il inspira avant de dévoiler son explication.

«Madame, la conclusion à laquelle je suis arrivé est des plus sinistres. J'ai bien peur que ce qui dit aimer Nina, ne soit autre qu'une Succube. En temps normal, un démon de la luxure est une créature perfide, mais quand elle est amoureuse, ce n'est que pire. Elle serait prête à tout pour s'accaparer la personne qui a raison de son ''cœur'', quitte à enlever ou tuer. Nous parlons ici d'un ''amour'' des plus malsain qui puisse exister dans ce monde. Le plus terrifiant, c'est qu'un démon de la luxure amoureux, n'abandonne jamais, et continuera à persister, jusqu'à ce que la personne aimée cède, physiquement et mentalement.» Expliqua le Pyromancien, sous le regard horrifié de la Gouvernante, qui plaçait ses mains devant sa bouche comme pour retenir un hurlement de terreur. «Il n'y a pas d'autre solution que d'éliminer cette créature démoniaque.»

«Oui ! Vous devez la tuer le plus rapidement possible ! Ce soir même si vous le pouvez !» S'inquiéta la femme.

Les membres du groupe se regardèrent tous les uns après les autres. Il se passa un moment sans qu'une seule parole ne soit échangée, sans doute étaient-ils en plein débat en connexion mentale. Puis, Grunlek s'adressa à la Gouvernante.

«Nous vous assurons d'agir contre ce démon cette nuit-même. Cependant, nous jugeons plus sage de prévenir cette demoiselle, Nina, de cela. Cela signifiera également lui avouer que vous, ainsi que tous les domestiques, êtes au courant de cette affaire qu'elle tente de cacher.»

Il y eut un temps de silence, durant lequel la femme réfléchissait. Puis elle se leva, et fit geste aux Aventuriers de la suivre. Du bureau, ils arrivèrent à un salon, qui faisait également office de sale de lecture, à en juger par les quelques bibliothèques remplies de livres. Sur un fauteuil, en train de lire, se trouvait une jeune fille qui possédait de longs cheveux noirs et lisses, ainsi qu'une frange droite qui cachait son front, une peau pâle, ainsi que des yeux et une longue robe bleu foncé. A ne point en douter, c'était elle, Nina. Elle tourna légèrement la tête vers la porte, ouverte sur la Gouvernante et le groupe. Son regard de travers était dur, et exprimait une forme d'égoïsme. Était-elle en apparence aussi stricte tout le temps ? Son visage sévère semblait indiquer que oui.

«Louise, qui sont ces personnes ?» Demanda-t-elle.

«Des Aventuriers, Mademoiselle.» Répondit la femme. «Ils sont venus ici suite à une certaine insistance de Mathilda. Elle pense, ainsi que moi, qu'ils peuvent vous aider à résoudre votre problème.»

«Mon problème ?» Dit-elle dans une vaine tentative de mensonge. «Quel problème ? De quoi parles-tu ?»

«De la Succube qui se glisse dans votre lit la nuit, Mademoiselle.»

Cette fois, elle regarda la femme directement dans les yeux. Elle semblait en colère, mais il n'en était rien. Une façade qui cachait la surprise de son secret découvert. Pourtant, elle n'allait pas se laisser faire aussi facilement. Elle allait essayer de continuer à dissimuler cela. Faire encore croire qu'il ne se passait rien, que ce que la Gouvernante racontait n'était que vil mensonge. Une vaine once d'espoir de garder ses innocents cadets du mal qui les menaçait. Elle posa ses mains sur les accoudoirs du fauteuil, comme si elle allait brusquement se lever.

«Qu'as-tu dit ?!» S'exclama-t-elle, en essayant de paraître offusquée. «Tu insinues qu'un monstre, lesbien de surcroît, passe ses nuits avec moi ?! Pour qui me prends-tu ?! Ai-je l'air d'une catin qui laisse entrer dans son lit n'importe qui, n'importe quand ?!»

«Mademoiselle, toute tentative de cacher cette vérité est inutile.» Répondit la Gouvernante. «Je l'ai vu il y a trois semaines. Je l'ai vu avec vous. J'ai regardé par le trou de la serrure, car la lumière qui passait sous votre porte, et la voix qui vous parlait m'intriguaient. J'en ai parlé à tous les serviteurs du Manoir, nous voulions trouver une solution contre cette créature.»

La réalisation que son secret avait été mis en circulation au sein même du lieu où elle vivait, avait anéanti la jeune fille. Il n'y avait aucun doute, la Gouvernante était on ne pouvait plus sérieuse. Elle voulait continuer de se défendre, mais son esprit l'en empêcha, car il céda. C'en était trop. Sa tête se baissa, et au moment où ses yeux commençaient à se brouiller, elle plaça ses mains devant eux. Elle qui se refusait depuis si longtemps de pleurer, finit par céder sous le poids de ces larmes amassées. B.O.B s'approcha d'elle, et posa un genou au sol.

«Je comprends que vos larmes sur cette situation désastreuse dans laquelle ce démon vous a mis. Il vous a forcé à garder le silence, en menaçant de faire du mal à votre frère et votre sœur. Je ne sais pas depuis combien de temps vous teniez ainsi ce lourd secret, mais le fait que vous ayez tenu est des plus admirable.» Dit B.O.B. «Rassurez-vous, moi et mes compagnons, sommes justement ici pour mettre fins à ses jours. Nous agirons ce soir-même.»

La jeune fille releva la tête, la vue brouillée par les larmes, qui commençaient à couler. Elle regarda le Pyromancien dans les yeux, cherchant s'il disait ou non la vérité. Elle qui d'habitude ne faisait confiance à personne, sauf ses cadets, elle se laissa guider par cet espoir de mettre fin à ce tourment. Par la suite, elle avoua que cela faisait presque 3 ans que les visites de ce malsain Roméo féminin duraient. Au plus grand effroi et étonnement de tous. Le frère benjamin et la sœur cadette de Nina entrèrent dans la pièce. Lorsqu'ils virent tout ce monde, ils furent intrigués, mais quand ils remarquèrent les yeux tristes de leur aînée, ils accoururent. Tout leur fut également raconté.
Après le repas, les Aventuriers eurent une visite du Manoir. C'était B.O.B qui l'avait demandé. Pour réfléchir à une bonne stratégie, afin de coincer cette Succube, il leur fallait connaître un minimum les lieux. Quelle chance pour eux que les chambres des enfants du couple Decker étaient très proches les unes des autres ! Ceci allait être des plus utile qui soit lorsque le plan devra être réfléchi. La tactique fut pensée, et acceptée par tous les membres du groupe. Elle fut par la suite communiquée, lors d'une petite réunion dans le salon, à toutes les autres personnes du Manoir.

Pour assurer la sécurité du frère et de la sœur, au cas où le démon les attaquerait, Shin veillerait sur le benjamin, tandis que Mani serait avec la cadette. Même si leurs chances de réussite étaient peut-être douteuses, les autres membres du groupe tentaient tout de même de leur faire confiance. Théo, lui, serait avec l'aînée, rien de mieux qu'un homme de l'Église de la Lumière pour dissuader une Succube de venir voir sa dulcinée ! B.O.B et Grunlek seraient postés dans le couloir qui unissait les trois chambres. Si l'un d'entre eux voyait le démon, il appellerait les autres grâce à la connexion mentale.
Tout le monde acceptait se plan, qui était simple et semblait efficace. Cependant, Nina voulait une chose, que ce soit elle qui donne le coup de grâce au démon. Chose qui fut acceptée, et qui fit apparaître sur les lèvres de la jeune fille, un sourire qui montrait sa hâte de prendre sa vengeance pour ces trois années de silence et de tourment.

Comme le ciel devenait sombre par la nuit, mais à la fois illuminé par la lune, il était temps pour chaque résident du Manoir de rejoindre le confort d'un lit. A priori, dans les chambres des deux plus jeunes, il n'y avait rien d'anormal, mais les rôles de surveillance de Mani et Shin tenaient toujours.
Cependant, en ouvrant la porte, l'aînée, ainsi que Théo, furent accueillis dans une pièce glacée à cause de la fenêtre grande ouverte. A la lueur de l'astre nocturne, ils virent une jeune fille, en apparence du même âge que Nina, possédant des cheveux blonds courts, ainsi qu'une tunique noire, un pantalon jaune et des bottes brunes. Elle aurait pu être une humaine, si sa peau n'était pas sombre, et si elle ne possédait pas des des cornes de bélier, et des yeux violets. La Succube. Visiblement contrariée.

«Si j'avais su j'en aurais fini avec la Gouvernante depuis longtemps . . .» Dit-elle.

«Silence, Hérésie !» Ordonna Théo, d'une voix forte, qui fit rappliquer les autres membres du groupe. «Tu ne causera plus de tort désormais, car c'est ici même que tu mourras !»

«Cause toujours tu m'intéresses.» Rétorqua le Démon, d'un air moqueur.

Mani qui s'était préparé, envoya une de ses machettes insufflée de psyché droit sur la Succube. Malheureusement, elle arriva a esquiver le coup en sautant hors du lit. L'Inquisiteur fonça alors sur elle, prêt à donner un violent coup d'épée. Mais une nouvelle fois, le démon esquiva le coup, de justesse, avant de foncer droit sur Nina. Grunlek s'interposa dans la trajectoire, et déploya son bouclier, tandis que la jeune fille reculait pour se mettre à l'abri derrière les Aventuriers. En changeant brusquement de direction, elle sembla également changer de stratégie. Elle sauta par la fenêtre. B.O.B et Shin accoururent, et virent que le Démon avait atterri au sol sans blessure, et courrait vers le porte d'entrée.
Une fois devant, la Succube usa de ses cornes comme avantage. Tel un vrai bélier, elle baissa la tête, et fonça sur la porte, donnant de violentes charges. Ce ne fut qu'à la troisième que le verrou de la porte céda, et finit par s'ouvrir en grand. Heureusement, les Aventuriers étaient déjà présents dans le hall d'entré, tous prêts à attaquer. Shin décocha une flèche et Mani lança par télékinésie une de ses machettes. Ne s'étant pas préparée à cela, et se remettant à peine de ses charges, elle ne réussi pas à esquiver. La flèche fini dans son abdomen, cependant la machette se logea dans la porte, faute de l'Elfe qui avait mal visé. Le Nain essaya de saisir l'une des jambes du Démon grâce à son bras-grappin, mais elle réussit à l'esquiver. En revanche, elle ne fit pas attention à Théo, qui fonçait droit sur elle avec son bouclier, et se prit le coup de plein fouet. Elle fut poussée à l'extérieur, en plus de tomber lourdement au sol. Quand B.O.B s'apprêta à lancer sa boule de feu, la Succube se leva rapidement, bien que douloureusement, et s'enfuit loin du Manoir. En même temps, on l'entendait hurler.

«GARDE TES CHIENS PRÈS DE TOI, NINA ! CROIS MOI J'VAIS PAS TE LÂCHER ! UN SOIR JE REVIENDRAIS ET J'ATTENDRAIS PAS TON CONSENTEMENT POUR TE SAUTER !»

Le groupe était content d'avoir réussi à repousser ce monstre, mais depuis sa chambre, Nina ainsi ses cadets l'étaient moins. Au contraire, ils étaient inquiets. Elle était partie, certes, mais l'accord était de la tuer. Que cette Succube meurt des mains de celle qu'elle aimait. Chose qui ne fut point le cas.

«Nina, tu penses qu'elle reviendra ?» Demanda la cadette.

Elle ne répondit point, elle se contenta juste de leur demander d'aller se coucher. Elle ne voulait pas leur dire l'affreuse vérité, ou les bercer dans un nouveau mensonge. Oui, elle reviendra, c'était pour l'aînée une certitude. En trois ans, elle avait compris que ce Démon tenait toujours ses promesses.